Récit de la course : La Course nature du Pays de l'Arbresle - 32 km 2006, par Baobab

L'auteur : Baobab

La course : La Course nature du Pays de l'Arbresle - 32 km

Date : 18/6/2006

Lieu : L'Arbresle (Rhône)

Affichage : 2415 vues

Distance : 32km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

Partager :

11 autres récits :

MA course nature au pays de l'Arbresles.

La course nature au pays de l’Arbresles vue depuis un Baobab-ou BAoba au pays des merveilles Dimanche 18 Juin 2006 a eu lieu la course nature au pays de l’Arbresles, à l’Arbresles (tiens, voila une information troublante), sous un soleil de plomb et sur des entiers souriants. L’Arbresles et une bourgade des monts du lyonnais, à 45 minutes de train de Lyon. La course était organisée par un club d’athlétisme local, l’ »entente ouest lyonnaise » ou Eole. La préparation J’ai trouvé cette course pas loin de chez moi via le net. Le site de l’association Eole proposait une copie de carte sur laquelle figure le tracé de la course. Avec la carte originale j’ai pu faire une analyse détaillée du parcours : type de terrain, topographie, éléments remarquables pour d’éventuelles difficultés d’orientation. 2 boucles sont proposées, j’ai choisi la plus longue (32km et 1100m de dénivelé positif, de 232m à 784m d’altitude). La boucle part de l’Arbresles en direction du relief occidental : Mont Popey, croix du crêt, Crêt d’Arjoux, puis revient en contournant ce dernier. Je ne connaissais pas ce coin des Monts du Lyonnais et ça a été une agréable surprise de découvrir ces paysages souriants si près de la capitale des gaules. Ma préparation physique n’a pas été spécifique. Je me suis entraîné régulièrement à raison de 3 séances par semaine depuis décembre (après la Saintélyon pour ceux qui ont lu mon récit de randonneur), sans plan d’entraînement Avec quelques mois de recul je peux ajouter que je ne travaillais jamais en endurance fondamentale. Mes deux sorties longues du mois de mai (25km en 2h20 et 2h00) ont été courues à un rythme trop rapide pour être bénéfique. Malgré tout je suis arrivé fin prêt pour cette course nature, même si je n’avais jamais couru sur une telle distance. Pour la gestion de course, et comme l’organisation prévenait de la nécessité de prévoir de quoi subvenir à une semi autonomie puisque seulement 2 ravitaillements complets étaient prévus sur le parcours, dont un à l’arrivée, outre une bouteille d’un litre et demi de flotte, j’ai préparé un super-gateau-énergétique-maison, à base de farine semi complète, de miel, sucre roux, lait et levure. La bête endormie s’est trouvée en partie au menu du petit déjeuner à 6h, et en partie emballée dans un torchon à carreaux. Terminons avec le costume du dimanche matin. Compte tenu de la météo, j’ai évincé le parapluie, le coupe vent, la polaire, la frontale etc.…pour retenir un cuissard court, un t-shirt respirant (orange), une casquette, et mes asics 1100. Dans un sac décat tout bête, j’ai rassemblé le matériel le 18 au matin. Le jour J Réveil tranquille à 5h45. le soleil se lève, tout va bien. On dirait que quelque chose va se passer aujourd’hui, mais quoi ? Je suis tellement dans le coltard que j’ai du mal à me croire capable de partir si tôt pour courir si loin et si longtemps. Un café pour changer d’avis, derniers préparatifs dans la maison endormie, un morceau de gateau-dynamite, et je saute sur mon vélo pour rejoindre la gare de Lyon Perrache. Je n’ai plus de frein à l’arrière, aussi il faut faire attention aux croisements. Je traverse à tout berzingue la ville baignée par un soleil encore doux et amical (ça ne durera pas avec les 34 prévus pour le début d’après midi). J’arrive en avance à la gare. Dans le TER sont déjà installés un couple de randonneurs en tenue réglementaire, quelques voyageurs passablement endormis, le chauffeur, et le contrôleur. Le train quitte le quai, et c’est la traversée de la moche grande banlieue. L’Arbresles arrive très vite. On a quitté les environs de Lyon aussi j’ai l’impression d’avoir voyagé une nuit entière. Une sois mon vélo débarqué, j’essaye de trouver la direction pour rejoindre le stade. A force de me fier à mon flair, je finis par tourner 25 minutes, et après plusieurs montées-descentes bien raides, j’arrive au stade de l’Arbresles. Plein de coureurs sont sur les lieux. Il est 8h et le départ à lieu dans une heure. Je récupère mon dossard (ventrard plus précisément), le fixe avec les épingles à Maurice en faisant bien attention de ne pas me piquer. Les toilettes sont prises d’assaut.La porte ne ferme pas aussi faut il la bloquer du pied tout en exécutant a la turca une dernière vidange indispensable. 8)Le départ C’est bientôt l’heure du départ. Certains athlètes inquiets terminent leur tour d’échauffement, les autres s’approchent tranquillement de la ligne. Nous assistons à des recommandations de propreté et de respect des sites traversés puis boum c’est l’ouverture de la chasse (je ne m’y ferai jamais sacreubleu). Les lapins s’égayent, hésitent, doublent, raisonnent, poussent, s’inquiètent de leur tendinite ou bien d’une fuite de poche à eau. NE PAS PARTIR TROP VITE !!! On ne l’a jamais assez dit ??? En même temps il fut trouver sa place au sein de cet essaim. Derrière la casquette à moustache je ne vois pas le chemin, à gauche il y a les rapides , à droite ce sont des lignes inextricables, alors on avance sans avoir si le rythme est bon. Le rythme pour ma part est trouvé dès le deuxième kilomètre. J’observe aussi que je ne suis pas plus doublé que je ne double, ainsi je déduis que les placements stratégiques sont faits. La suite le confirmera…jusqu‘au fameux km28 (environ). Première partie de course Il fait beau, la chaleur commence à peine à monter, le cadre est bucolique et varié, les jambes sont solides, la tête déterminée et surtout j’ai plaisir à courir. Quelques montées marchées alternent avec une allure régulière et fluide. Ainsi je quitte l’Arbresles et grimpe doucement sur le relief. Le premier ravitaillement me permet de me rafraîchir avec un verre d’eau dans le gosier, l’autre sous la caquette. J’avale deux abricots secs et j’y retourne. L’arrêt aura duré moins de 30 secondes. A l’intersection avec une petite route départementale, un des deux bénévoles m’indiquent ma 38ème position (sur environ 75 participants). Il reste encore l’essentiel à faire aussi je décide de pousser un peu tant que le relief le permet et que les jambes sont fraîches, tout en surveillant d’éventuels signaux de surchauffe. De temps à autres je prends conscience de la relative rapidité de l’allure avec l’observation des plus proches « concurrents » : ils me semblent bien agiles et légers. Puisque je tiens ma position, je m’imagine aussi leste, à sauter entre les pierres, allonger la foulée sur des portions calmes, vif et clair. J ’approche tranquillement du lieu dit : les Humberts (km14). Là un pointeur ostensiblement pointe. Il me pointe alors que je le dépasse. Il reste une rude montée avant la partie retour de la boucle. Deuxième partie de course Toujours sous un soleil écrasant, je continue mon chemin. Le peloton est figé. Je ne vois que rarement des coureurs, loin derrière ou encore plus loin devant. Les paysages champêtres me charment. On dirait des scènes de maîtres sur la vie paysanne d’un autre siècle. Un ravitaillement semble installé là par erreur. Deux bénévoles devisent, assommés par la chaleur. Leur sourire est malgré tout engageant c’est pourquoi je remplis mon bidon d’une eau fraîche et généreuse. J’avale deux-trois abricots secs, échange quelques mots sur la journée, remercie et me taille dare dare. Descentes sur routes et chemins s’enchaînent comme pour rappeler qu’insensiblement on est sur le retour. Mes jambes sont pourtant encore pleines de jus, mon moral est au beau fixe. Tous mes sens profitent de ces instants. Je suis presque seul au monde tant les autochtones sont bien calfeutrés. Les kilomètres s’enchaînent. Mon ignorance de cette comptabilité est totale. Je cours sans cardio, sans carte, sans gps, sans accéléromètre, sans même de camelbak. J’ai juste un bidon de flotte et mon gâteau maison. Celui là, je ne vais pas tarder à la faire entrer sur scène. ……………………….. Léger début de pointage de nez d’une petite fin. Mais juste de la gourmandise certainement J’attends. Je n’attends plus. Je pose le sac, ouvre le lien, cherche mon paquet de gâteau sous son torchon de coton. Mes doigts tâtent le vide. "Ciel, que se passe t’il":o? J’aurais laissé échapper le gâteau, tellement riche de promesses qu’il a préféré rattraper un coureur mieux en jambe et certainement déjà arrivé ? Je l’ai pétri de mes mains, l’amour du travail bien fait a été sa couche,tant d’espoirs secrets de gloire cachés dans son miel et son chocolat. Mon gâteau m’aurait-il trahi:cry: ? Impossible !!!! Je refuse énergiquement l’évidence, pensant que la chaleur l’a contraint à aller se promener un instant. Sans gps, et lunettes de soleil, le pauvre s’est sans doute égaré, puis a été recueilli par des boulangers rusés et avides. Le pauvre finira sans doute phénomène de foire dans un marché de Noël criard et hideux .Je m’égare, pardonnez moi. Ma douleur est grande, et c’est une inquiétude purement pratique qui me remet en selle : comment tenir debout avec 3 abricots secs dans le coco, et si peu depuis ce matin ???:twisted:Tagada tagada, je poursuis mon périple. Un moment est partagé avec un autre coureur. C’est sympa de s’encourager.On se rassure : l’arrivée est là, à peine à 8 kilomètres. C’est comme si c’était fait. J’ai encore la frite.Je laisse bientôt laisser mon compagnon de cavale. Je commence à avoir un coup de moins bien(j’ai trouvé cette expression dans un de vos récits et elle me plait beaucoup par son pouvoir évocateur inégalé). Peu à peu mes jambes se font lasses, mon moral dégringole et mon glycomètre toussote. Je pense avoir pris 30 ans d’un coup. Un vieillard me doublerait à cloche pied. En plus les signaleurs nous indiquent régulièrement qu’il ne reste QUE 2,5 km en descente douce. Les dernières ressources sont cramées bien vite. Dans une allée bordée de beaux arbres, je commence à me faire doubler : 1, 2 ,3 …je ne les compte plus.De toutes façons je n’ai plus le moral. Tous mes muscles semblent s’être relâchés, la tête commence à tourner:?: bigre ! Pas loin, un signaleur. Quand il voit ma tronche, il me propose gentiment de l’eau de sa boutanche personnelle. J’accepte. Le moral va mieux avec cette marque d’attention d’un de mes congénères. Bientôt un coureur arrive. Il veut que je vienne avec lui pour finir. Je lui explique alors mon cas. Pas de doute pour lui, ce qu’il me faut, c’est du sucre, vite. Il m’offre une barre Isostar, me conseille pour l’arrivée : bien boire et manger régulièrement du sucre (c’est ce que j’ai compris du moins). Je suis ému par son attention, et du coup, comme pour monter ma gratitude, je repars après avoir avalé la dernière bouchée. Ce n’est pas du 15km/h, mais j’ai un rythme pas dégueu. J’arrive près du stade, on passe sur le sentier pris au départ, et c’est l’arrivée, en 3h50. J’ai perdu un max de places, mais je m’en tape. On me remet un sac souvenir avec des cerises du coin, du vin du coin, et un coupe vent made in china. Attention originale et très sympathique. Sans difficultés je me dirige vers le ravito d’arrivée, commence par manger sobrement, puis après une vingtaine de minutes attaque le saucisson. Une heure après, je saute sur mon vélo, ne me perd pas pour trouver la gare (quelle chance !), me vautre dans le train (mon odeur est masquée par les émanations de la vieille Micheline, pur bonheur, ça me fait penser à Germinal).A Lyon Saint Paul, je reprends le vélo. Plus que quelques kilomètres et je retrouve ma douce épouse et ma gracieuse fille. Le pied ! Bilan Quelle belle course ! J’ai beaucoup apprécié la découverte de la région de l’Arbresles. Même avec une météo caniculaire, parcourir ces chemins a été un vrai bonheur. Je referai probablement cette course l’année prochaine avec une préparation plus sérieuse sur le long, et une meilleure gestion de la semi-autonomie pourtant bien annoncée à l’avance par les organisateurs. Ma mauvaise expérience resera dans ma mémoire comme le contre-exemple à éviter : ne jamais jouer avec le sucre, même en le faisant sauter dans le café ! Mon avis sur la course Points positifs : +++ proximité de Lyon. Accès très facile par le train (laissez voter bagnole pour aller là bas) +++ les bénévoles rencontrés. Quelle présence réconfortante et nourricière ! +++ le paysage. 90% de chemins. +++ merci au coureur anonyme pour son aide matérielle à pic. Sans toi j’aurais abandonné comme une bouse esseulée, à 1,5 km de l’arrivée. Points négatifs - le fléchage depuis la gare (j’avais qu’à prendre un plan sur mappy scrongneugneu) Cette course mériterait un déplacement massif des kikoureurs du coin pour la prochaine édition. Qu’on se le dise !!! :lol:

4 commentaires

Commentaire de thunder posté le 19-11-2006 à 22:29:00

Voici donc le CR de la fameuse hypo! Enfin toujours aussi stylé, tu es un vrai plaisir à lire

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 19-11-2006 à 23:06:00

Bien sympa ce récit dans les monts du Lyonnais...
Mais on aurait bien voulu savoir le fin mot pour cette
histoire de gâteau... perdu, volé, oublié, désintégré ?
Et bravo pour ta course !

NoNo_gourmande

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 19-11-2006 à 23:06:00

Bien sympa ce récit dans les monts du Lyonnais...
Mais on aurait bien voulu savoir le fin mot pour cette
histoire de gâteau... perdu, volé, oublié, désintégré ?
Et bravo pour ta course !

NoNo_gourmande

Commentaire de Baobab posté le 19-11-2006 à 23:57:00

Gâteau pas perdu ! Ah non...
grmfff gâteau grmfff dans le sac jumeau du sac prévu pour la course ! Au frais à la maison l'autre !!!

Faut dire qu'une seule tête pour deux jambes ça fait bien peu....

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.09 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !