L'auteur : vuillerl
La course : Ultra du Pas du Diable - 120 km
Date : 16/4/2022
Lieu : Alzon (Gard)
Affichage : 1150 vues
Distance : 120km
Objectif : Pas d'objectif
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En introduction, une petite recette…
Comment faire une belle explosion :
- Expérimenter un Ultra sans bâton
- Choisir un parcours particulièrement technique, raide & sauvage
- Ecouter ses jambes et maintenir un bon régime
Lorsque la bombe est prête, il n’y a plus qu’à mettre le détonateur en place, qui peut être simplement fait, avec les premières chaleurs de l’année…
Ça faisait deux ans que j’attendais de pouvoir faire cette course. Les premières courses de l’année s’étant très bien passées, je décide pour préparer la suite de la saison de faire ce premier Ultra de l’année sans bâton, histoire de travailler les cuissots dans la durée.
La météo s’annonçait parfaite, le ciel dégagé pour ce départ à minuit sous une pleine Lune avec un magnifique nuit étoilée. Le feu d’artifice part avant nous et c’est parti !
Alzon – Aumessas (18km – 2h13)
Je m’installe au milieu de peloton, ça part plutôt vite. Rapidement, ça commence à grimper, le terrain est assez technique, assez raide et les sensations sont plutôt bonnes. Bien que je trouve le rythme légèrement élevé pour moi, me sentant bien, je suis les autres coureurs en montée et surtout en descente. J’arrive au ravitaillement plutôt bien avec le sentiment d’avoir puisé un peu. Le temps de boire un verre d’eau et je repars.
Aumessas – Valleraugue (43km – 6h48 – 51ème)
A la sortie du ravitaillement, on attaque la première grosse ascension (800m D+ sur 3,5km). Je mets du temps à m’installer en pilotage automatique sans mes bâtons. Ça monte bien raide de façon assez constante et on arrive finalement sur un plateau.
On poursuit sur une montée dans une zone bien rocailleuse ou les mains sont parfois nécessaires. Ensuite, on bascule sur une autre partie qui redevient courable, tout va bien, ça avance, ça relance, ça monte par moment, ça descend légèrement sur d’autres, bref ça avance bien, un point d’eau est prévu un peu avant le col du Minier et on poursuit sur cette section courable jusqu’à cette horrible descente bien technique (950m D- sur 4,5km). Quelle fut longue !!! J’arrive dans ce petit ravito extérieur, les flasques sont remplies et ç’est reparti !
Valleraugue – Mont Aigoual (52km – 9h16)
On sort de ce beau village et on attaque les 4000 marches pour accéder au Mont Aigoual. (1170m D+ sur 8,5km)
Le soleil s’est levé et la journée s’annonce magnifique. Je repasse en pilotage automatique, je commence à me faire à ces longues ascensions sans les bâtons bien qu’ils apportent une aide certaine. On quitte les sous-bois pour les parties plus rocheuses, le décorum de cette ascension est splendide. On poursuit l’ascension et on retrouve une partie forestière. Le sol est de plus en plus blanc. Cette neige complète ce décor montagnard.
On arrive enfin au Mont Aigoual, la vue est magnifique sur l’ensemble des Cévennes avec ce soleil rayonnant. Je prends un moment au ravitaillement prévu au sommet, la montée m’a bien séché et je suis cuit.
Mont Aigoual – Camprieu (65km – 10h49 - 53ème)
Je quitte le ravitaillement pour poursuivre sur la partie sommitale, la vue est splendide mais il y a un sacré vent violent, il ne vaut mieux pas s’y attarder. Dommage, il y avait des belles photos à faire. Je n’ai pas encore récupéré de la montée précédente, impossible de trottiner pour l’instant sur ces sections légèrement descendantes. La neige refait son apparition à l’approche de la station de ski. Je commence à pouvoir recourir et c’est reparti pour une longue descente. On quitte la partie montagnarde sous un soleil de plus en plus présent ! Les jambes sont bien de retour, quel plaisir de retrouver la forme dans cet environnement, je me sens de mieux en mieux. On traverse l’abime de Bramabiau, juste exceptionnel de pouvoir traverser cette fissure en plein Ultra et on arrive à Camprieu pour une petite pause bien méritée.
Camprieu – Treves (82km – 14h15 - 44ème)
La pause a fait du bien, je repars sur une partie dans des sous-bois et je mets un peu de temps à recourir mais les jambes sont bien de retour et je me sens de mieux en mieux. Après une section relativement plate on repart pour une belle ascension. Je me régale toujours autant bien que l’envie de souffler un peu se fait de plus en plus présente. On bascule sur une descente assez surprenante, « droit dans le pentu » avec des chemins de traverse, voire sans chemin. On est plus sur une course d’orientation ou il faut deviner le prochain drapeau sur plusieurs kilomètres. Etant bien physiquement, je me fais plaisir dans cette section mais elle est tout sauf simple, plutôt technique et raide. On arrive en bas de cette descente et on poursuit l’aventure en changeant de cadre au bord de rivière sur une section toujours aussi technique. On attend avec impatience l’arrivée au prochain ravitaillement qui ne vient pas. L’absence de roadbook commence a être pénalisant pour gérer correctement l’hydratation bien que toute cette section soit ombragée. On arrive enfin à Trèves. Je me régale toujours autant.
Treves - Dourbies (99km – 19h37 - 65ème)
Les flasques remplies, je repars motivé, à l’idée d’avoir déjà fait 2/3 de la course, d’être encore en forme mais ça ne va pas durer ! Il est 14h passée, le soleil est au zénith, il fait une chaleur d’enfer lors de cette ascension au-dessus de Trèves. On bascule encore une fois sur une descente « droit dans le pentu » avec ce sol sec et friable, ça glisse, ça chute, avec les cuissots bien attaqués, cette descente fait mal avant d’arrivée au bord d’un cours d’eau ou il est bon de se rafraichir la tête et les bras ! On repasse par Trèves après moins de 4km autour qui m’auront fait très mal avec cette chaleur ! On repart dans une côte qui doit nous amener à la grotte de Saint-Firmin. Je suis contraint à devoir commencer à me rationner en eau. Ça commence à ne plus aller. Je ne pense plus qu’à boire avec ma bouche pâteuse, je n’avance plus, je cherche de l’ombre pour souffler. Je m’allonge, j’essaye même de dormir pour récupérer, sans succès. Que c’est dur ! Enfin, j’arrive à cette grotte qu’il faut traverser. Cette fraicheur fait le plus grand bien, cette traversée est plutôt ludique et change un peu avec ces cordes et me fait penser à autre chose. Après avoir monté à l’échelle, on arrive au-dessus de ce Causse et une vue encore une fois magnifique. Je poursuis mon ascension et là, miracle ! un ravito éphémère avec de l’eau plate & pétillante. Le bénévole nous indique qu’il reste moins de 6km avant Dourbies avec un petit coup de cul avant. Cette section m’aura définitivement coupé les jambes pour cette course, je ne suis plus capable de courir ou de m’y forcer.
J’ai pris une bouteille à la main que je bois pendant cette interminable section descendante dans l’attente d’arrivée à Dourbies. Alors que l’on arrive au 6km annoncé par le bénévole, je découvre 3 autres bénévoles qui m’annonce que le ravito est dans 4km avec une montée assez raide. Je n’en vois pas le bout ! Enfin, j’arrive à Dourbies. Je commence à m’interroger sur la suite. Est-ce que je poursuis ?
Dourbies – Dourbies
Après réflexion, je décide de m’arrêter là. Il me restait encore 16km pour 600m à gravir. Je pouvais finir cette course en mettant certainement entre 4h et 5h partant du principe que je ne pouvais plus courir.
J’étais large vs la barrière horaire (30h) mais je n’avais pas envie de me trainer pendant encore autant de temps pour juste finir…
Conclusion
Je me suis régalé pendant cette course, le cadre était somptueux, le parcours sacrément exigeant, technique, raide & sauvage. La météo a été assez exceptionnelle, voire trop exceptionnelle avec ces premières chaleurs.
L’absence de roadbook à jour a été assez pénalisant pour moi et j’ai trouvé l’organisation assez légère pour une course si difficile même si je ne peux qu’être reconnaissant pour ces bénévoles sans qui nous ne pourrions pratiquer notre sport !
Vivement les prochaines aventures ! 😊
Vous trouverez un lien sur la vidéo associée : https://youtu.be/7TYg68ZsA6I
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