L'auteur : DavidSMFC
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - Challenge 80 km
Date : 15/7/2021
Lieu : Grenoble (Isère)
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Distance : 80km
Objectif : Pas d'objectif
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En attendant de le publier illustré sur mon blog, je vous livre ici mon récit de cette très chouette mais rude aventure sur cette première édition de l'Ut4M 80 Challenge ! Une épreuve à ne pas sous-estimer, à mon avis
Après mon expérience de 2018 sur l'Ut4M (20 Vercors et 40 Chartreuse) et mon intérêt certain pour le Challenge qui n'existait alors que sous la forme de 160 kilomètres (40kms par massif sur 4 jours), j'étais inscrit à cette nouvelle épreuve pour 2020. Ne me sentant pas encore prêt pour la distance reine de la compétition, même en 4 étapes, je n'ai pas hésité longtemps lorsque j'ai vu apparaître ce format idéal : 80 kilomètres en 4 jours.
Malheureusement, la crise sanitaire est passée par là. J'ai réussi à bien me préparer au printemps 2020 au cas où la course soit maintenue mais elle a été annulée et je l'ai remplacée au dernier moment par l'Oisans Trail Tour qui a été une grande réussite pour moi. Donc pas de regret ! Mais cette année, même si l'envie et la motivation pour faire ce Challenge qui m'attire tant sont au rendez-vous, ma préparation est moins bonne.
En effet, après 1 an et demi perturbés y compris sportivement (très peu de compétitions, pas de Badminton), ma pratique a évolué et j'ai davantage fait de séances sur piste pour la partie Athlétisme. Clairement, je n'ai pas axé ma pratique vers le dénivelé malgré quelques belles sorties en fin d'année 2020. J'ai beau avoir été 2 ou 3 fois aux 25 bosses en 2021, ça ne suffit pas. En amont de l'Ut4M 80 Challenge, j'ai pourtant bien porté de nombreux dossards en l'espace de quelques semaines (de fin mai à début juillet). Mais 75% étaient sur piste (800m, 1500m, 3000m, 3000 steeple, 2 x 5000m) et seulement 2 courses sur route (5 et 10km) et surtout, aucun Trail !
Ainsi, ce qui n'aurait dû être qu'une formalité à terminer (mais avec quels objectifs ?) devient un vrai défi. Et ça, je n'en ai même pas vraiment conscience. Cela fait un an que je ne suis pas allé à la montagne et j'en ai oublié la difficulté, je crois ! Le début de course va vite me ramener vers la réalité...
Comme l'an dernier, j'ai réservé un logement pour une dizaine de jours du côté de Grenoble. En 2020, j'étais à proximité extrême du Musée à côté duquel se trouvent l'arrivée de l'épreuve, le gymnase où on retire son dossard et les espaces réservés à l'organisation. Cette fois, je suis un peu plus loin mais dans un studio plus agréable et confortable, à 5 kilomètres du Musée. 5kms et surtout 300mD+ quand on vient de Grenoble, ce qui n'est pas si négligeable.
Il y a 3 ans, je m'étais rendu disponible pour de nombreuses missions de bénévolat sur l'Ut4M en parallèle de mes deux épreuves. Cette année, c'est plus complexe car je vais être pris pendant 4 jours par la course et j'arrive un peu plus tardivement dans le coin. Je parviens tout de même à participer le mardi à la préparation des piquets et rubans qui servent au balisage (conséquent !) de l'ensemble des parcours.
J'y reviens également le mercredi après-midi pour la finaliser après avoir récupéré le matin-même mon dossard pour le Challenge au gymnase. Cette année, le contexte sanitaire oblige l'organisation à nous demander de présenter un pass sanitaire. Ainsi, n'ayant pour l'instant que la première dose de vaccin, je suis contraint de passer un test antigénique en début de semaine, heureusement négatif ! J'en profite pour saluer Adrien de GoLum. Je serai équipé d'une lampe frontale de cette marque française lors de l'épreuve nocturne du Challenge, lampe dont je n'ai que récemment fait l'acquisition.
Tous les feux sont donc au vert, il n'y a plus qu'à, comme on dit ! Je ne sais pas quels objectifs me fixer donc je ne m'en donne pas si ce n'est évidemment de finir les quatre étapes !
Si j'attaque ce Challenge avec beaucoup d'inconnues, cette première étape n'en est pas vraiment une puisque nous allons arpenter le même parcours que celui que j'ai déjà fait en 2018. J'en avais d'ailleurs même fait une partie en tant que baliseur la veille de l'épreuve avant de courir les 20 kilomètres.
Le départ est à Seyssins et il n'y a pas de navette car le Tram s'arrête à deux pas du Parc depuis lequel nous nous élançons. Pour une question d'organisation (n'étant pas logé sur Grenoble-même), je préfère aller au départ en voiture pour ne pas avoir de contrainte matinale. Je préfère à la limite rencontrer plus de difficultés à rentrer si la navette (car j'ai réservé les transports prévus par l'organisation) ne nous dépose qu'à Grenoble après la course.
Je suis donc bien dans les temps avec tout mon matériel, je n'ai rien oublié... ah si, mais quelle andouille ! J'ai bien mon dossard et mon tee-shirt mais je n'ai pas pris d'épingles à nourrice !! D'habitude, je prépare tout en avance mais là, c'est un beau raté ! Bon, je suis suffisamment tôt à Seyssins pour espérer trouver une solution avant le départ. Je vois un groupe de 4 coureurs au niveau d'une voiture, je leur demande si, par hasard, ils n'ont pas d'épingles en rab... Bingo, ils en ont ! Ouf, ils me retirent une épine du pied, grand merci à eux.
Je me dirige donc ensuite vers le parc où on assiste aux départs du Challenge 160 et du 40 Vercors sous une pluie fine mais continue. Les conditions météos ne sont vraiment pas agréables aujourd'hui. Il ne fait pas chaud et il pleut avec des nuages bas et donc aucune visibilité vers les montagnes. Nous aurons bien du mal à profiter des paysages...
C'est ensuite peu avant 9h30 que la première vague du 80 Challenge peut accéder au SAS de départ. Nous sommes environ 200 coureurs par vague. Ayant le dossard 3033, je fais bien partie de la première qui s'élance à 10h00. Les bénévoles vérifient deux éléments du matériel obligatoire : la couverture de survie et la veste imperméable. Je me fais une mini-frayeur en galérant à retrouver ma couverture de survie planquée dans la poche intérieure de la poche arrière de mon sac. Mais c'est tout bon.
On se met ensuite progressivement dans l'ambiance à proximité de la ligne de départ avec la musique et les interventions du speaker. L'ensemble des concurrents se positionne progressivement, on fait tomber les épaisseurs qui seront de trop vu que le début de course est assez roulant mais grimpe aussi progressivement. On va vite monter en température.
A 10h00, c'est parti ! Je pars plutôt à l'avant du peloton en suivant les coureurs qui sont probablement les favoris de l'épreuve. Je trouve le départ assez cool, je parviens à suivre le rythme sans problème dans Seyssins mais je sais aussi que les meilleurs sont capables de courir dans une grosse partie de cette montée qui n'est pas très difficile dans sa première partie. Mais il est évident que je vais me griller si j'en fais de même. Vu que je suis encore frais, je fais l'effort de suivre les concurrents qui me précèdent le plus longtemps possible jusqu'à ce que je me décide à marcher quand je considère que les chemins sont vraiment trop pentus. Je sais que la montée va être très longue !
Car oui, je sais très bien ce qui nous attend avec un bon 1700 mètres de dénivelé positif dès cette première étape, une montée très progressive qui se complique sur ses 4 derniers kilomètres dont j'ai de bons souvenirs de souffrance, quand même.
Tout se passe très bien, je gère plutôt bien mon début de course en ayant le sentiment d'avoir bien envoyé sur la première partie. J'arrive donc déjà un peu entamé mais confiant en bas du Tremplin du Dauphiné, là où se sont déroulées les épreuves de saut à ski des Jeux Olympiques d'hiver de Grenoble en 1968.
Là, c'est une longue montée d'escaliers en deux temps, d'abord sur la gauche puis au milieu, on bascule sur la droite. Les marches sont relativement régulières et bien bien casse-pattes, ça pique directement dans les jambes. Tout le monde va globalement à la même vitesse d'autant que des écarts se sont déjà constitués puisque nous ne sommes partis qu'à 200 alors qu'il y a 3 ans, les coureurs du 40, du 160 Challenge et du 20 étaient tous mélangés au départ donc la densité était beaucoup plus forte.
Allez, un dernier effort et on arrive en haut du tremplin, au niveau du ravitaillement de Saint-Nizier-du-Moucherotte. Je suis alors 39ème en 1h26'26. Alors, en réalité, je ne suis pas en 39ème position à ce moment-là mais je considèrerai à chaque fois dans les classements les concurrents de la deuxième ou de la troisième vague qui sont arrivés au point de contrôle en moins de temps que moi.
Je le sais très bien, c'est maintenant qu'on entre dans le vif du sujet avec la rude montée vers le Sommet du Moucherotte. Je me souviens d'une progression très pénible dans une pente assez raide. Ce qui est motivant cette fois, c'est que l'on commence à rattraper des concurrents du 40km. Les chemins sont suffisamment larges pour les dépasser donc ça n'est pas gênant, ça permet de les encourager et c'est plus encourageant que de plafonner ou de se faire soi-même dépasser.
Je peine donc mais ça va. La montée est dure mais je la gère pas trop mal. En haut, la visibilité est très mauvaise, il fait même assez froid avec du vent et toujours cette affreuse pluie fine. Les bénévoles présents ici sont bien courageux. Le dernier kilomètre de montée est vraiment difficile, je ralentis le rythme derrière un autre concurrent qui a l'air de caler un peu aussi mais je reste derrière lui. Le passage au sommet le revigore davantage et il y va gaiement de ses "Fucking Moucherotte", ravi semble-t-il d'en être venu à bout.
Je le suis aussi mais je l'exprime moins. Et on se lance dans la descente très roulante vers Lans-en-Vercors. Je me souviens bien avoir éprouvé des difficultés dans cette portion du parcours en 2018, crispé au niveau abdominal. C'est souvent mon cas quand les descentes ne sont pas très techniques, peu souples et très rapides. Je ne me sens pas au maximum de ce que je peux faire en descente mais ça va quand même mieux cette fois.
J'avale les derniers kilomètres de cette étape et finit bien. Je double du monde dans la descente sans trop savoir sur quelle distance chacun se trouve puis je bifurque à gauche en bas en direction de la ligne d'arrivée, distincte de là où passent les concurrents du 40. Ce n'était pas le cas il y a 3 ans.
Voilà une bonne chose de faite ! 19,18 kilomètres, 1759 mètres de dénivelé positif et 599 mètres de dénivelé négatif en 2 heures 39 minutes et 40 secondes ! Je suis 34ème sur 411 partants à l'issue de ce passage dans le Vercors !
Là-haut, il n'y a absolument pas de réseau donc il n'y a pas moyen de donner des nouvelles à ses proches ou de vérifier le suivi live. Je me ravitaille tranquillement à l'arrivée, quand même bien éprouvé par ces presque 20 premiers kilomètres de l'épreuve. Puis, je rejoins d'autres coureurs à l'abri mais en extérieur. Cela nous permet donc de ne pas rester sous la pluie mais l'atmosphère est très humide et fraiche donc on a tendance à bien se refroidir, ce qui est loin d'être agréable.
Heureusement, la navette prévue à 14h00 arrive avec de l'avance à 13h30, de quoi se mettre au chaud ! Cela fait beaucoup de bien après presque une heure passée dehors dans le froid une fois l'arche d'arrivée passée. C'est ensuite dans la descente de la route que je récupère du réseau, ce qui me permet de communiquer avec mes proches et de me rendre compte que d'après le suivi Live, je suis encore en course... Pas cool !
Finalement, c'est peu après que nous soyons descendus du car à Seyssins (merci au chauffeur de nous avoir déposé là, ce qui m'évite de prendre le Tram depuis Grenoble pour récupérer la voiture !) que je reçois un appel de Jan, un ami kikoureur qui est au PC course aujourd'hui. Il prend de mes nouvelles après avoir vu que je ne suis pas arrivé et je peux ainsi lui confirmer que si, j'ai bien franchi l'arrivée et lui donner mon chrono afin qu'il l'enregistre manuellement. Je ne suis pas le seul dans ce cas donc l'organisation joint tous les concurrents concernés pour s'assurer que personne n'a eu de soucis et régler le problème.
Une fois rentré au logement, je découvre une première contrainte d'une épreuve à étapes... c'est qu'il faut que certaines choses soient réutilisables le lendemain et en particulier mes chaussures de Trail qui sont trempées et qui ne sècheront jamais vue l'humidité ambiante. On a passé la journée à marcher et courir dans des flaques d'eau ! Heureusement, il y a un sèche-cheveux au logement, ce qui va me permettre de limiter la casse en séchant un minimum mes Evadict Race Light qui ont d'ailleurs parfaitement fait l'affaire aujourd'hui, c'est bon signe.
Sur le papier, c'est une étape qui devrait mieux me convenir que la veille ! Mais le profil de la course ne paraît pas aussi complexe qu'il ne l'est réellement et ça, on s'en rend compte quand on regarde plus en détail le dénivelé qui nous attend, positif comme négatif. La nuit a été correcte mais le réveil pique un peu, à 5h00, pour aller prendre la navette qui part à 6h30 de Grenoble.
La logistique n'est pas simple pour moi car tous les stationnements sont payant dans Grenoble donc je descends me garer à La Tronche puis je fais un peu moins de 2 kilomètres de marche pour rejoindre le point de rendez-vous, à côté du Musée. Le trajet vers l'Alpe du Grand-Serre est long avec l'interminable montée du Col de la Morte. Quand je pense que les concurrents du 40 ou pire du 170 se tapent toute la grimpette depuis Vif...
Allez, au programme du jour, la plus longue étape, en distance tout du moins. C'est aussi très largement celle où nous aurons le plus de dénivelé négatif. L'aire de départ ne fait pas rêver ce matin car on est complètement dans le brouillard, une vraie purée de pois. La météo est calamiteuse aujourd'hui encore. C'est simple, je ne retirerai pas de toute la course ma fine veste de pluie que j'ouvrirai tout de même par moments.
Au contrôle du matériel obligatoire, on nous demande cette fois toujours la couverture de survie et la veste imperméable mais aussi la deuxième couche chaude vues les conditions climatiques. Tout est bon et cette fois, j'ai bien accroché mon dossard en avance. Comme la veille, je suis dans les tous premiers à rentrer dans le SAS départ, le premier même ce matin. D'ailleurs, j'étais aussi le premier à rentrer dans la navette. Mais je ne serai ni le premier à franchir l'arche de départ et encore moins le premier à franchir celui de l'arrivée. Mais tout va bien au lendemain de la première étape.
Après nous avoir fait faire la "ola" en posant un genou à terre, comme à Seyssins, le speaker nous lâche à 9h00 et c'est parti pour l'étape du Taillefer dans le Massif de l'Oisans (j'avoue avoir du mal à saisir la différence entre ces deux appellations). Et ça part relativement vite mais rien de fou, comme dans le Vercors. Je suis donc aux avant-postes sur la portion roulante avant de vite laisser filer dans la montée où la hiérarchie entre les coureurs est incontestable. Chacun est vite à sa place.
Malgré mon peu d'expérience en montée et mon manque d'entraînement certain, je limite plutôt bien la casse, je trouve. Mais cette montée jusqu'au Pas de la Vache est très rude avec un kilomètre vertical en peu de distance. C'est peu dire qu'elle calme les ardeurs de bien du monde cette côte !
Au bout d'un long effort régulier d'environ une heure, nous arrivons enfin au sommet. Ce qui m'inquiète, c'est que nous avons effectivement fait le plus dur du D+ sur ce début d'étape mais il reste encore beaucoup de kilomètres à parcourir, beaucoup de D- et quand même encore pas mal de D+. Et je suis déjà bien entamé. Je suis alors 33ème en 3h46'17 au classement général (le chrono sera toujours le temps de course cumulé depuis le départ à Seyssins).
J'attaque bien la descente, motivé ! Elle est technique, ça me plaît bien, je pars assez fort et je m'engage bien tout en restant prudent. Mais pas suffisamment semble-t-il puisque je me loupe dans un virage peu après avoir dépassé plusieurs concurrents et je me retrouve dans la végétation ! Plus de peur que de mal, j'arrive à bien me rattraper même si j'ai quand même chuté de tout mon corps sur le bas-côté. Je repars immédiatement, j'ai des traces de ma chute un peu partout (paume de la main gauche, poignet droit, cheville droite et des genoux aux chevilles de mes deux jambes) mais ce n'est quasiment rien, juste des griffures ou petits coups.
En revanche, je repars évidemment un peu plus prudemment, restant sagement derrière un coureur dans le bas de la descente particulièrement glissant tant les pierres sont humides. Au Lac du Brouffier, je suis 32ème après 4h01'06.
Je commence à sentir une gêne sous le talon droit mais je n'ai aucune idée de ce que c'est. Je m'arrête donc pour retirer ma chaussure afin de m'assurer qu'il n'y a rien qui me gêne mais malheureusement non, ce qui veut dire que c'est un soucis physique... Je l'ignore à ce moment-là mais c'est un début d'ampoule qui va me gêner jusqu'à la fin de l'étape mais sans plus. En revanche, les coureurs que j'ai dépassé auparavant m'ont doublé et relancent plus fort que moi donc je laisse filer.
On arrive ensuite dans une portion plus facile, moins descendante, au niveau du Lac du Poursollet. Le paysage a l'air magnifique mais on ne peut malheureusement pas du tout en profiter car la vue est complètement bouchée. Ce sera le gros regret de ce passage dans Taillefer ! Tout va bien jusqu'au ravitaillement où je pointe en 30ème position en 4h12'13. Ce début d'étape m'est donc bel et bien favorable et malgré ma chute, je fais une belle remontée au classement grâce à ma descente plutôt rapide. J'arrive à bien relancer tant que ça ne monte pas. Je bois un verre de pepsi et je repars.
Je profite bien de la suite de la portion favorable après le ravitaillement mais c'est malheureusement de courte durée avant que l'on attaque la montée suivante. Elle est franchement sympa mais je ne l'apprécie pas du tout car la fatigue commence à se faire sentir et le temps est vraiment très moche. C'est beaucoup moins long que la montée au Pas de la Vache, il y a deux fois moins de dénivelé positif mais c'est quasiment aussi raide donc je subis beaucoup ce passage qui me fait nettement ralentir. C'est mon ressenti en tout cas. Pour autant, ça ne revient pas vraiment derrière moi car je pense que tout le monde accuse un peu le coup ici.
Une fois en haut, je suis bien content de pouvoir relancer mais la réjouissance est brève car il y a un ultime mur à passer, à peine 100 mètres de dénivelé positif mais qui me sèchent. Je suis avec un coureur qui a fini devant moi hier mais à qui je vais mettre 10 minutes dans la descente car il s'est cramé sur le début d'étape.
Je croise alors Franck et Teddy, Franck étant un kikoureur bien connu dans le coin. Je les salue donc volontiers en le remerciant de ses encouragements. Allez, cette fois, on bascule vraiment et plutôt gentiment sur les premières centaines de mètres jusqu'aux Chalets de la Barrière où je passe en 30ème position après 5h37'57.
Là, il reste 5 kilomètres mais surtout une grosse descente de près de 1500 mètres de dénivelé négatif en si peu de distance. La pente est vraiment très raide, je m'y engage franchement, je dévale mais malgré mes efforts, je ne rattrape absolument personne alors que j'espérais revenir sur des concurrents que j'apercevais sur les hauteurs du Poursollet.
Très rapidement, je sens mes quadriceps qui tirent et je sais que cette descente va laisser des traces pour les prochains jours. Elle est vraiment terrible pour nos cuisses et je sens aussi que je manque d'entraînement dans de longues descentes. J'adore descendre habituellement mais entre les 30 mètres de D- qu'on trouve pour chaque bosse de région parisienne et les 1500 d'un coup qu'on a ici, la différence est plus que flagrante.
Je pense cependant que je m'en sors bien. Après avoir doublé un concurrent tout en haut, je finis enfin par reprendre quelqu'un quasiment tout en bas mais je reste derrière lui une fois arrivé à sa hauteur car il relance bien et nous approchons de la toute fin de l'étape. Je calme donc un peu le jeu avant d'être séché dans la simple remontée qui suit et qui nous mène vers l'arche d'arrivée. Allez, ultime relance pour en finir, exténué !
Je finis 28ème de cette deuxième étape, sur 394 partants, en 3h37'02 pour 23,62 kilomètres, 1638 mètres de dénivelé positif et 2414 mètres de dénivelé négatif. Au classement général, je remonte à la 29ème position (5 places de gagnées par rapport à la veille, ce qui confirme que c'était un profil me convenant bien aujourd'hui) en 6h16'41.
Le ravitaillement fait un bien fou après avoir répondu aux quelques questions d'un bénévole me filmant avec son portable. Oh qu'elle a été dure cette étape. Tout le monde semble bien émoussé. Je ne finis pas du tout dans le même état que la veille, ce qui me fait peur pour l'étape en Belledonne que je crains beaucoup.
Ensuite, direction la navette pour retourner sur Grenoble avant de marche un peu moins de 2 kilomètres afin de rejoindre la voiture et de rentrer au logement pour récupérer devant le Tour de France.
Oh que je l'appréhende cette étape. Déjà parce que son profil ne me correspond pas du tout : quasiment que du D+ et du sévère ! Et en plus, avec les efforts de la veille, je sens bien que ça va être dur aujourd'hui.
Pourtant, le Massif de Belledonne me plaît bien et je suis curieux de découvrir cette zone que je ne connais pas. Comme jeudi, on part après les vagues du 160 Challenge et du 40 Belledonne avec une navette prise à 7h30 à Grenoble et qui nous fait arriver très en avance. Le SAS n'ouvrant qu'à 9h30, nous avons le temps de voir passer les coureurs qui viennent de prendre leur départ mais aussi ceux du 170 Xtrem qui viennent de descendre ce par quoi nous avons terminé l'étape de la veille.
De mon côté, c'est compliqué ce matin... J'ai l'impression d'avoir deux poteaux à la place des cuisses mais ce ne sont que des courbatures, ça devrait aller en chauffant. Ma plus grosse crainte, ce sont les ampoules que j'ai sous les deux talons... Car oui, dans Taillefer, j'ai ressenti une gêne sous le talon droit mais en rentrant, je me suis rendu compte que c'est pareil sous le pied gauche en un peu moins prononcé. Du coup, j'ai mis de l'élasto sous les deux talons pour limiter au maximum les frottements.
Je ne suis habituellement pas trop sujet aux ampoules au niveau des pieds mais l'humidité permanente des sols avec des passages très réguliers dans des chemins s'apparentant à des ruisseaux et les appuis marqués en descente n'aident pas. Il va falloir que je fasse avec mais l'élasto va bien m'aider !
Allez, on entre dans le SAS de départ après le contrôle de la couverture de survie et de la casquette. La météo devrait être meilleure aujourd'hui en espérant du soleil en haut de la Croix de Chamrousse ! Ce qui est très sympa avec ce format par étapes, c'est que l'on commence à reconnaître pas mal de têtes croisées les jours précédents, ce qui facilite les discussions. Et on a quelques sujets d'accroche faciles vu que l'on vit la même aventure, chacun à sa manière mais sur les mêmes parcours.
Pour étirer le peloton et nous permettre de courir un peu, le départ n'est pas directement dans la première montée du parcours, on fait d'abord une petite boucle d'un peu plus de 2 kilomètres, très roulante avec une première partie assez descendante. Cela permet de chauffer un peu les jambes qui sont lourdes et de bien rentrer dans la course pour ce troisième jour.
Après un faux-plat montant assez long sur chemin puis sur la route, nous rejoignons l'intersection où nous avions rallié l'arrivée la veille mais cette fois, on tourne à gauche, à l'attaque d'un kilomètre vertical... en seulement 3 kilomètres !! Une terrible ascension qui va se faire en gestion avec beaucoup de concentration et énormément de transpiration !
Le peloton est bien vite étiré malgré la grosse densité de notre vague (beaucoup de coureurs se tiennent après les deux premières étapes). Les meilleurs grimpeurs sont tous partis devant et nous formons un groupe de 7/8 coureurs environ, emmené par une féminine ! Tiens, c'est vraiment la première fois depuis le départ de Seyssins que je vois une fille devant nous.
L'ascension est régulière et assez soutenue compte-tenu de la pente très raide. J'ai rarement évolué dans de tels pourcentages. On progresse dans des lacets parfois très resserrés. Les échanges sont assez rares mais détendus avec Gwendal qui me devance et deux concurrents qui vont rester sur mes talons tout du long. J'ai beau proposer plusieurs fois à mon poursuivant de passer, il préfère rester sagement derrière.
Nous finissons par dépasser la fille nous devançant tandis que le fameux Claude-Antoine (alias "Fucking Moucherotte"), un temps derrière nous, finit par nous doubler alors qu'un autre concurrent préfère s'arrêter pour souffler un peu donc nous ne sommes bel et bien désormais plus que tous les quatre et allons le rester jusqu'à la fin du kilomètre vertical.
Nous bouclons ce KV en à peine plus d'une heure, ce qui est très correct vu mon niveau de grimpeur. Oh que la relance en haut fait du bien. Quel bonheur de pouvoir courir un peu et de retrouver un chemin qui n'est pas incliné à plus de 20% ! Même si la montée nous a bien usés, on lâche un peu les jambes jusqu'à L'Arselle, ouf.
J'arrive au ravitaillement 31ème en 7h49'23. J'ai plaisir à retrouver Jan avec qui on échange quelques mots mais qui est assez occupé. J'en profite pour boire un peu de coca qui fait du bien après ce qu'on a parcouru en ce début d'étape. Le plus dur est fait ! Espérons désormais que l'on puisse profiter des paysages là-haut ! Et je repars assez rapidement.
Allez, dès que c'est plat ou légèrement descendant, j'en profite pour relancer mais dès que ça monte, même un peu, je marche car je sais qu'il nous reste encore pas mal de D+. Mais le début de montée vers la Croix de Chamrousse passe beaucoup mieux que le KV. La pente est beaucoup moins raide et on commence à doubler du monde : des concurrents du 40 Belledonne, des 100 Master et des 160 Xtrem !
Ah, et surtout, la vue est bien sympa au niveau du Plateau des Lacs ! Enfin du paysage, j'en profite évidemment pour faire une photo. Et c'est donc avec le sourire que je continue de monter ce chemin plutôt sympa qui se marche bien. Je félicite et encourage tous ceux que je dépasse et je finis même par doubler Claude-Antoine qui semble accuser un peu le coup. Il a fait un gros effort en haut du KV, il a surement besoin de récupérer. Je dépasse également deux kikoureurs engagés sur des plus longues distances dont Lanterne Rouge (merci la casquette personnalisée !).
Moi, ça va ! Je m'attendais à pire au niveau de mes sensations, le corps est chaud désormais et la montée a été plutôt bien gérée, sans se faire trop mal même si c'était tout de même très dur et ce n'est pas négligeable. La fin de la montée vers la Croix de Chamrousse est difficile également, par les pistes. On croise des concurrents qui redescendent, j'imagine donc qu'on devra repasser par-là après le ravitaillement et il semblerait que certains aient fait cette erreur.
Car non, les concurrents du 20, nous allons en face et ne faisons pas demi-tour. Notre arrivée est située un peu plus bas, au Recoin. En tout cas, voilà une bonne chose de faite, j'arrive en haut de la Croix de Chamrousse mais malheureusement, nous sommes à nouveau complètement dans les nuages. Je croise Izii_Jon, bénévole sur la course et kikoureur lui aussi.
Bon, on ne peut malheureusement pas profiter du soleil ni de la vue au-dessus d'une mer de nuages comme on nous l'avait promis mais c'est ainsi ! On ne maîtrise pas la météo. Quelques dizaines de minutes plus tôt, c'était bon... Je passe 32ème au sommet en 8h51'32. Et c'est parti pour la dernière portion de cette étape en Belledonne !
La descente est assez raide par moments avec quelques passages plus ludiques sur des pistes de VTT notamment. Heureusement que la balisage est conséquent car on ne voit pas à 5 mètres. La visibilité n'est vraiment pas bonne et c'est assez dangereux. Quelques coureurs se perdent avant de s'en rendre heureusement assez vite compte. Je file bien dans la descente mais je ressens une gêne donc je sais ce que ça veut dire : pause pipi nécessaire.
Evidemment, ça va ensuite mieux même si je serre les dents car l'étape d'hier a quand même bien tapé dans les cuissots ! La descente est assez rapide avant une première très courte remontée puis une deuxième un peu plus cassante avec une ultime bosse avant de foncer vers l'arrivée. La relance est sympa et la fin arrive vite donc je savoure le passage sous l'arche d'arrivée.
Alors oui, comme prévu, c'était bien la pire étape pour moi au niveau du résultat car c'est vraiment celle qui me convenait le moins. Je termine 42ème sur 374 partants en 3h08'36, ce qui est bien mon plus mauvais résultat sur une étape depuis le départ. Cependant, c'est beaucoup mieux passé que prévu au niveau des sensations et même du chrono (j'avais peur de mettre encore plus de temps que dans Taillefer, ce qui est loin d'être le cas).
Je recule de trois places au classement général en me retrouvant 32ème en 9h25'19 mais j'ai bien limité la casse. Je suis un peu déçu de sortir du top 30 mais je n'ai pas d'ambitions de classement donc ce n'est qu'anecdotique. Et il reste une dernière étape qui va venir très vite !
La navette est déjà là et nous redescend vers Grenoble, ce qui me permet de rentrer tôt au logement pour me reposer. Je ne parviens pas à faire de sieste mais je profite des quelques heures de récupération avant le départ à minuit ce soir-même.
L'aventure Ut4M80 Challenge touche à sa fin et le plus dur est clairement fait avec les exigeants parcours dans le Vercors, Taillefer et Belledonne. La météo ne nous a pas gâtés mais on a encore un peu d'appétit malgré des corps fatigués. J'aime quand ça descend, j'aime les courses nocturnes donc cette étape est faite pour moi. Je la connais bien en plus pour avoir fait le 40 Chartreuse il y a 3 ans.
Bon, par contre, j'avais détesté la montée au Fort Saint-Eynard et nous l'avons comme principale difficulté cette nuit mais ce sera sûrement bien différent cette fois. Comme pour les deux étapes précédentes, je descends en voiture à La Tronche puis je rejoins le musée en marchant. Il y a de l'ambiance cette fois puisque nous prenons la navette juste à côté de l'aire d'arrivée où en terminent les premiers du 100 Master et du 160 Xtrem !
C'est à 22h00 que nous partons en direction du Sappey-en-Chartreuse. Encore une fois, on arrive avec beaucoup d'avance là-haut donc l'attente est très longue même si on assiste au passage des coureurs des longues distances à qui il reste un peu moins de 20 kilomètres. Il fait un peu froid ce soir mais nul doute que courir nous réchauffera rapidement.
On discute bien avec ceux que j'ai pu croiser régulièrement pendant ces trois derniers jours. On rigole bien même. Et on finit par entrer dans le SAS après le contrôle de notre veste imperméable et de la lampe frontale. Car oui, nous finissons par une nocturne et ça, j'apprécie bien même si je sais qu'il faudra être encore plus prudent pour ne pas chuter et se faire mal, du coup.
On se retrouve en première ligne un peu contre notre gré, en plein milieu donc clairement à la place des favoris et personne n'ose venir devant nous alors que l'on reste en retrait par rapport à l'arche de départ. Pourtant, que ça va partir vite quelques instants plus tard.. !
Eh oui, ça part vraiment très fort ce soir, il faut croire que certains ont des fourmis dans les jambes. Bon eh bien, pas le temps de réfléchir par rapport à l'état de nos quadriceps, il n'y a qu'à filer dans la descente ! Par contre, méfiance car c'est franchement très glissant et, de nuit, à la vitesse à laquelle ça part, c'est assez dangereux, quand même.
Le départ est donc brutal mais j'avoue que ça me plaît bien. On en oublie vite la douleur ! Une première petite montée nous calme vite, enfin, une majorité. Certains sont vraiment au taquet et continuent de courir. On prend une nouvelle belle descente où je déroule bien avant d'attaquer la fameuse montée au Saint-Eynard.
Bon, cette montée, elle est assez raide mais malgré la fatigue des étapes précédentes, elle va quand même beaucoup mieux passer qu'il y a 3 ans sur le 40 après l'ascension de Chamechaude. C'est cool car je l'apprécie davantage même si, comme d'habitude, je me concentre un maximum sur ma respiration dans la montée. Mais j'avance plutôt bien, je double même parfois certains coureurs du 80 Challenge même si les premiers vont évidemment beaucoup plus vite que ça.
Et on reprend de nombreux coureurs du 100 et du 170 que je vais très volontiers féliciter et encourager pendant toute la course. J'espère que ça leur fait plaisir. C'est un petit effort pour moi mais je pense qu'à leur place, j'aimerais beaucoup que les andouilles qui passent bien plus vite alors que je suis cuit aient au moins une gentille attention à mon égard^^
Allez, la montée est assez longue mais tout se passe bien, je suis en forme. Dès que c'est possible, on relance ! Et hop, la pente se redresse et me sèche directement mais c'est de courte durée. Une fois arrivé au Fort, la vue sur Grenoble est magnifique ! Je prends le temps de faire une photo avant d'attaquer la grosse descente vers le Col de Vence.
Alors là, je ne vais pas chômer, une bonne grosse descente à fond la caisse et en même temps, je ne double pas grand monde pour autant. Mais que ça fait du bien de lâcher les gaz complètement ! J'ai de super sensations dans cette descente très rapide et j'arrive très vite au ravitaillement que je zappe sans hésitation. Je suis 31ème en 10h13'37. Plus que 10 kilomètres à parcourir !
Bon, là, c'est la portion que je déteste... en fait, c'est pas que je la déteste, c'est plutôt que j'y perds pas mal de places et de temps mais volontairement ! C'est un très long faux-plat montant et moi, je n'aime pas courir là-dedans. En revanche, marcher efficacement à grandes enjambées, j'aime beaucoup donc je m'y sens bien. Cependant, tous ceux que je viens de doubler pleine balle dans la descente, ils me dépassent ici en courant en non-stop... mais quelle idée !
Une fois cette partie terminée, je bascule dans la dernière phase de la course, ma préférée. 7 derniers kilomètres qui se courent vraiment bien et c'est très agréable. Un chemin qui n'est pas technique et sur lequel il n'est pas difficile de se repérer (aussi grâce à ma lampe frontale GoLum dont je suis très satisfait même si je ne suis pas encore au point au niveau des réglages (serrage), le mode automatique est juste parfait !). Mais pour autant, il y a pas mal de lacets, des appuis à gérer, on ne s'ennuie pas dans cette descente et c'est ce que j'aime le plus.
Comme depuis le début de l'étape, dès que les chemins sont plus étroits, les concurrents des longues distances qui nous entendent arriver s'arrêtent sur le côté ou s'écartent un peu pour nous laisser la place et je ne manque pas de les remercier. Tout comme j'en profite pour remercier tous les bénévoles et l'organisation car tout s'est vraiment parfaitement déroulé pendant tout le Challenge !
Je mets pas mal de temps avant d'enfin rattraper ceux qui m'ont dépassé dans le faux-plat montant et malheureusement, lorsque je parviens à les reprendre et à les doubler, je retrouve ma fameuse sensation de crispation abdominale ! Bon ben pas le choix, il reste trop de kilomètres pour serrer les dents et souffrir, je suis obligé de faire une pause pipi, comme dans Belledonne ! Cela casse un peu le rythme mais qu'est-ce que ça soulage... et c'est fou comme rapidement, au bout de quelques petites minutes, les bonnes sensations reviennent !
Allez, on arrive à la Bastille, 27ème (mais des pointages manquent) en 10h47'31, quelques marches à descendre, je rattrape Guillaume avec qui je fais le yoyo depuis le début de l'étape et qui a assez lourdement chuté peu devant moi dans la descente du Saint-Eynard. Je reste un moment à sa hauteur avant de prendre un peu d'avance mais il finit bien aussi. Derniers lacets, j'aperçois une frontale qui revient donc je ne lâche rien, bien décidé à ne plus me faire doubler.
Je termine la descente à grandes enjambées et attaque avec un bon rythme la portion finale dans les rues de Grenoble. Tandis que l'on passe tout proche de la zone d'arrivée, on part pour une boucle d'un kilomètre dans les rues piétonnes de la ville. Il est bientôt 2 heures du matin donc l'ambiance est assez spéciale, les quelques groupes de personnes croisés sont souvent un peu alcoolisés mais tout se passe bien et je bénéficie même parfois de quelques encouragements malgré le fait de passer pour un être étrange à courir à cette heure-là entre deux lignes. Du bas de la descente à l'arrivée, c'est un boulevard qui est tracé puisque nous n'avons qu'à suivre un couloir d'une cinquantaine de centimètres de large qui évite d'avoir à mettre des balises dans la ville.
J'ai encore du jus, ça fait plaisir de courir à près de 14km/h après une course de près de 80 kilomètres en 4 étapes. J'ai de l'énergie pour terminer malgré la fatigue donc personne ne me rattrapera. Ultimes marches à remonter, il y a une superbe ambiance ici avec les accompagnateurs des nombreux coureurs qui vont en finir cette nuit sur le 20, le 80 Challenge, le 100 Master ou le 170 Xtrem.
Dernier virage et l'arche d'arrivée ! Voilà qui est fait ! Je comptais finir la Chartreuse en moins de 3 heures, j'espérais être sous les 2 heures et j'en termine même en 1h44'05 ces 16,62 kilomètres nocturnes avec 600 mètres de dénivelé positif et 1374 mètres de dénivelé négatif ! Je suis 28ème de cette dernière étape très rapide, sur 362 partants.
Le ravitaillement à l'arrivée et retrouver les gars avec qui on a sympathisé pendant ces derniers jours, ça fait du bien. Cependant, je ne traîne pas vue l'heure qu'il est et je rentre assez vite au logement... Enfin, vite, façon de parler, le temps de rejoindre la voiture avec le corps qui s'est refroidi après l'arrivée !
Alors, quel bilan dresser après cet Ut4M 80 Challenge ?
Bon, tout d'abord, c'est à mes yeux une première édition parfaitement organisée. Le 160 Challenge me faisait rêver, le 80 m'a complètement contenté ! Les parcours sont éprouvants mais vraiment très bien étudiés et probablement magnifiques mais ça, je ne peux pas le certifier... le balisage est parfait, les bénévoles au top du top et l'ambiance excellente avec de très bons moments de partage avec d'illustres inconnus.
Allez, si on doit rapidement parler des éléments négatifs, il y a ces très très longues attentes avant le départ de chaque course liées aux navettes qui sont super tôt. Mais je comprends très bien les contraintes qu'il peut y avoir et la nécessité de les prévoir tôt pour pallier au moindre soucis. C'est juste un fait et encore, j'ai assez peu eu à attendre les navettes de retour et j'étais chaque fois dans la première vague des 20 kilomètres donc je pense ne pas être le plus à plaindre à ce niveau.
Il y a aussi ce fonctionnement par vagues qui fait que tous nos adversaires directs ne sont pas forcément à nos côtés donc on ne vit pas vraiment la même course. Alors, vu mon classement, ça n'a franchement aucune incidence sur ma gestion de course mais c'est juste dommage. Et là encore, ce n'est pas une critique négative mais uniquement une constatation car l'organisation pouvait difficilement faire autrement.
Le pire, ça a été la météo et là encore, l'orga n'y est évidemment pour rien. Déjà, on n'a pas eu de parcours de repli et ça, c'est top. Malheureusement, on n'a pas pu profiter des superbes paysages qui nous attendaient pourtant. Bon, eh bien, il faudra revenir... sur 4x40 ? Houla, ne nous enflammons pas...
Dernier élément, c'est au niveau de la communication mais uniquement sur les histoires de briefing à distance... Autant faire des posts écrits ou des mails même si ce n'est pas forcément l'idéal pour communiquer mais je crois que les briefings en live ont plutôt été un échec dans l'ensemble.
Autrement, j'ai bien souffert, ça a été très dur mais ça n'a été que du plaisir d'en être ! Clairement, je n'étais pas entraîné pour ce format, n'ayant quasiment pas fait de Trail depuis plus d'un an. Mais je suis très content de ma performance, le sentiment d'avoir accompli ce défi comme je pouvais l'espérer voire mieux. Je ne m'étais pas fixé d'objectif donc c'est difficile de faire un vrai bilan mais je suis ravi !
Je termine donc en 31ème position au classement scratch sur 411 partants le 1er jour à Seyssins et 361 finishers (50 abandons).
A la montre, je totalise 78,1 kilomètres en 11 heures 09 minutes et 33 secondes au cumul des 4 étapes.
5879 mètres de dénivelé positif
5126 mètres de dénivelé négatif
34ème dans le Vercors, 28ème dans le Taillefer et la Chartreuse et 42ème dans Belledonne, j'ai logiquement fait mes meilleurs classements dans les étapes avec le plus de dénivelé négatif à l'inverse des étapes les plus ascendantes. Cependant, c'est l'étape de vendredi qui a été la plus éprouvante et traumatisante. J'ai été plutôt régulier dans l'ensemble en navigant tout le long à peu près dans les mêmes eaux.
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4 commentaires
Commentaire de Ironmickey posté le 19-07-2021 à 13:36:45
BRAVO. J'étais au départ à Seyssins en spectateur, avec cette fichue météo. En effet 4 fois 20 dans ces conditions, ce n'était pas à prendre à la légère. Au final ça fait un beau cumul de D+ et D-.
J'ai pu participer au 40 Chartreuse, dans des conditions meilleurs, malgré les km de boue ;-)
Bonne récupération.
Commentaire de DavidSMFC posté le 19-07-2021 à 19:52:53
Merci beaucoup ! J'ai fait le 40 Chartreuse il y a 3 ans, j'avais beaucoup aimé. J'imagine effectivement l'état du terrain vu ce qu'on a connu les jours précédents et la boue présente sur la portion que nous avons faite dans la nuit de samedi à dimanche.
Commentaire de Thomas74 posté le 24-07-2021 à 11:59:53
Super récit j'aime bien suivre un peu ce que tu fais... pour un non montagnard tu fais toujours des super temps... j'aimerais bien tenter ce genre de format par étape, j'espère que ça va se développer à l'avenir. Tes crispations de ventre en descente = léger manque de gainage peut-être.
Commentaire de DavidSMFC posté le 25-07-2021 à 21:54:25
Merci beaucoup Thomas ! J'aime beaucoup le principe des courses à étapes et testerai très volontiers des formats plus longs à l'avenir pour être davantage dans la gestion. Car là, c'était quand même un peu du bourrinage^^
Merci pour la piste des soucis de crispations. J'ai fait beaucoup d'efforts au niveau de ma respiration pour les éviter et j'ai fait davantage de gainage ces derniers mois, ce qui peut expliquer que ça s'améliore, à suivre :-)
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