Communauté des sports d'endurance

Le monde d'après ressemblera t-il au monde d'avant ? Après des mois à courir dans la limite d'une heure dans un rayon de 1km, (ou de 10 km, ou sans limite, je ne sais plus) ai-je acquis la sagesse du hamster jovial qui se contente de courir pour se dégourdir les pattes, ou vais-je continuer à m'inscrire à toutes les courses possibles ?

 

La question, elle est vite répondue, diraient les jeunes. Dimanche 13 juin, j'ai le plaisir de participer au marathon organisé par le club de triathlon de mon frère. Au programme, une boucle de 2,5 km à parcourir 17 fois, de la bonne humeur, du soleil, des amis, et même une fanfare, autant d'ingrédients qui rendent cet événement inoubliable. Côté perf, un marathon fini en 3h17 témoigne de mon appétit actuel.

 Dimanche 13 juin : arrivée en fanfare du RMArathon

Dimanche 20 juin. C'est cette fois sur les 50 km du Sri Chinmoy que je m'aligne. Le format n'est pas très différent pour cette course à peine plus officielle, qui réunit 26 partants. Une boucle d'1,6 km (1 miles) à parcourir 31 fois dans le bois de Vincennes, de la bonne humeur, du soleil, et des copains que je retrouve avec plaisir.

 

Premier tour, celui de la découverte du circuit. Celui-ci dessine un triangle dans les bois. Le revêtement est agréable (seules deux flaques témoignent du violent orage de la veille), les arbres nous offrent une protection bienvenue contre le soleil, et deux tables de ravitaillement nous offrent autant de  boisson que nécessaire. Cause Covid, on nous a donné des sacs contenant le ravitaillement solide, à poser au bord de circuit, mais je ne le regarderai pas. À chaque tour, nous passons devant la table de pointage, où des bénévoles comptent nos tours et ne manquent pas de nous encourager.

 

Je ne connais l'organisation, le Sri Chinmoy, qu'à travers un article de runningheros dont je vous recommande la lecture. Je ne vois sur cette course que des bénévoles charmants qui ont l'air de bien s'entendre, et quelques pancartes d'encouragement qui me laissent songeur. "le bonheur parfait est l'enthousiasme moins l'expectative." Alors que mon fils prépare son bac de philo (sic), je me dis que ce serait un beau sujet. Vous avez 4h.

 

4h, c'est le temps que je souhaite mettre. C'est ambitieux, mais si j'ai pris un dossard ce matin, ce n'est pas pour enfiler des perles ! Et il y a visiblement aussi ambitieux que moi, si j'en crois le nombre de coureurs qui partent à mon rythme ou plus rapidement que moi.

 

Premiers kilomètres, et première rencontre. "Tu es Yann ? Je suis Ray, on était à la même réunion zoom jeudi soir". En guise de réunion, il s'agissait du briefing vidéo de l'U2B, fantastique aventure à laquelle nous participerons dans un mois. Et prétexte parfait pour faire connaissance avec Ray, coureur aérien, volubile, marrant, et oh combien attachant.

 

Plaisir de la boucle, nous retrouvons des coureurs qui avancent plus prudemment que nous. Je salue Guillaume et Arnaud, également membres de la confrérie secrète de l'U2B. Je rattrape Stéphane, qui discute pendant un tour avec moi de la Mi mil'kil (500 km) où il ira défendre son titre dans 15 jours. Plus tard, c'est Nicolas qui viendra borner avec ses copains, et fera lui aussi un tour avec moi pendant lequel nous parlerons de masques.

 

Autant dire que les tours passent rapidement, sans compter sur les encouragements réguliers des bénévoles. Je découvre aussi le bois de Vincennes, ses promeneurs, coureurs, cyclistes, et tous ces chiens qui viennent se dégourdir les pattes. Je crois maintenant déceler que ça descend légèrement sur le retour, j'essaie de relancer dans ce passage. Je constate que je m'arrête boire à chaque passage, généralement un verre de limonade. Il faut dire qu'il fait beau aujourd'hui, et que nous courrons aux heures les plus chaudes de la journée.

 

Passage au marathon en 3h25. C'est bien, mais je calcule que c'est trop juste pour accrocher les 4h. Tant pis. Je me demande combien il y a de coureurs devant moi. Ray m'a dépassé après le 30ème kilomètre, il m'a dit qu'il pensait qu'il y avait un ou deux coureurs devant nous à ce moment. Ce sera la surprise à l'arrivée. 

 

Dernier passage sur la ligne. Les bénévoles agitent une cloche, et je m'enbarque pour le dernier tour, comme toujours le plus agréable. Un dernier verre de limonade pour commencer, la remontée vers le deuxième ravitaillement, un dernier salut aux bénévoles, le court passage vers la gauche, et le retour vers la ligne. Franchie après 4h02, à la 3ème place d'une course brillament remportée par Ray. Cool, je rapporterai une coupe à la maison ! Le monde d'après est aussi sympa que celui d'avant !