Récit de la course : La Corrida de Noel d'Illkirch - Semi 2019, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : La Corrida de Noel d'Illkirch - Semi

Date : 8/12/2019

Lieu : Illkirch Graffenstaden (Bas-Rhin)

Affichage : 1094 vues

Distance : 21.1km

Matos : Altra Paradigm 4.0

Objectif : Faire un temps

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Un dernier PR pour finir l'année ?

Un dernier objectif pour cette année. Un ultime challenge. Un nouveau PR, celui sur semi-marathon qui date de 2017 où j’ai gambadé 1h34 (et quelques secondes) à Illkirch pour finir avec une moyenne de 4:29.

 

Entrainement spécifique

Je décide donc de retourner à Illkirch pour faire tomber ce PR. Avant ça, 2 mois d’entrainement spécifique ayant pour objectif de me faire gagner de la vitesse. Je me base sur une allure de semi (AS21) de 4:25 qui devrait me faire passer sous les 1h34. Ambitieux mais pas prétentieux, j’y crois, ça devrait être dans mes cordes, le fond est là reste à développer la foulée.

L’entraînement est dur, surtout les séances en allure spécifique. J’ai du mal à tenir ces 4:25 surtout quand les fractions approchent des 10 minutes. Je garde espoir même si la forme espérée tarde à arriver.

 

Negative split

A quelques semaines de l’échéance je me teste sur un 10km à Brumath et termine à 4:18 de moyenne mais relativement éprouvé, dans le dur avec un cardio dans le rouge foncé. Je garde mon objectif malgré tout mais pense de plus en plus à une gestion en negative split plutôt que d’essayer de rester constant du début à la fin.

La veille du départ je décide que je partirai à 4:35 pour accélérer tous les 5km de 0:05/km et donc terminer aux alentours de 4:20 en 1h34 pour une moyenne de 4:28. De savants calculs que je juge plus sages considérant mes dernières performances.

 

Il fait relativement bon

Je pars de chez moi à 7h10 avec Laetitia qui a également un objectif de temps sur ce semi. Le départ est à 8h40 et avec 30 minutes de trajet on devrait avoir le temps de s’inscrire (on a zappé l’échéance des inscriptions) et déposer nos affaires en consigne avant de s’échauffer. On se gare facilement et pas trop loin. Dans la salle de sport qui héberge l’épreuve on retrouve pas mal de membres de la RIM, le club de ma moitié. On cherche les dossards et on récupère la médaille (avant la course, ça porte la poisse non ?).

Il reste 20 minutes, assez pour trottiner un peu. Il fait relativement bon pour la saison, je suis en cours avec juste un tour de cou. Beaucoup sont cependant en long mais je pense qu’ils vont vite le regretter. Quelques accélérations et je suis prêt, je rentre dans l’arène avec quelques connaissances avec qui on s’échange nos objectifs tout en sautillant sur place histoire de ne pas se refroidir.

 

Obligé de me freiner

Départ imminent et je ne vois plus ma Laetitia, je ne pourrai même pas lui souhaiter bonne chance, j’espère que ça ira pour elle. Allez, c’est parti, il y a du monde, je mets quelques hectomètres à avoir une bonne allure et prend bien soin à prendre les premiers virages bien larges afin de ne pas me faire coincer à la corde.

Je fais mon 1er km en 4:32, c’est bon, je suis dedans. En revanche je suis obligé de me freiner un peu, je me laisse facilement embarqué sur une allure plus rapide, il faut que je me contrôle. 4:30, 4:35, 4:30, c’est pas exactement ce qui était prévu mais bon, je suis pas dans l’abus et puis bientôt le km5 où je vais devoir changer une première fois de braquet.

 

Assurer !

Les 5 premiers sont fait à 4:31, je suis un peu trop rapide, on verra bien. Maintenant 4:30 c’est l’allure à respecter, pas de problème mais une fois de plus je vais trop vite, 4:26 de moyenne sur ces 5 nouveaux kilos. J’arrive au km 10 avec une moyenne de 4:29 et je sens déjà qu’accélérer encore va être compliqué même si tout va bien. Je décide donc d’assurer et de rester à cette allure juste sous les 4:30 qui devrait me permettre de battre mon PR de quelques secondes.

J’ai zappé tous les ravitos, même si j’avais soif au départ, à présent je ne ressens aucun manque. Le parcours est quand même assez casse-pattes avec ses virages à répétitions et ses passages pontonniers (suis pas sûr que ça se dise ça !). Je rentre dans la foulée d’une runneuse qui me fait faire assez facilement un km12 à 4:23, je suis bien là mais ça ne va pas durer. Le km d’après se fait avec difficulté en 4:33, la faute à un petit faux-plat sûrement, c’est ce que je me dis pour me rassurer. Je joue au chat et à la souris avec mon lièvre, La Fontaine ne dirait pas mieux mais bientôt je serai la tortue dans cette histoire.

 

Limiter les dégâts

Le km15 sera mon dernier sous les 4:30. Dès le km16 je me rends compte que mon objectif va être compliqué à atteindre. Le souffle est court, je suis très essoufflé, trop essoufflé et je sens les forces m’abandonner. Une longue ligne droit le long d’un canal marque le début de la fin, il reste 5km et j’ai du mal à rester sous les 4:40 autant dire adieu à mon nouveau record. « Adieu » car si ce n’est pas aujourd’hui, ça le sera encore moins dans 2 ans quand je serai V2.

J’essaie de limiter les dégâts même si j’ai décidé de ne plus me faire mal et récupérer du souffle. 4:38, 4:40, 4:47, … Je dépasse la queue de peloton du 10km qui fait son dernier km en même temps que moi tout en me faisant dépasser par certain runner que je reconnais avoir doublé quelques km auparavant. Le naufrage ne sera plus très long, le public devient plus dense et au loin enfin la ligne d’arrivée.

 

Dure réalité

1:36:43, bien loin de mon objectif. 5 secondes de trop au kilo, 105 secondes que j’ai dilapidées sur le dernier tiers de la course. Pas vraiment d’explication. Est-ce que j’ai négligé les séances longues ces dernières semaines ? Ou est-ce que je n’ai tout simplement plus le niveau rattrapé par la dure réalité du temps qui passe ?

Il n’y a plus qu’une chose qui pourra me consoler aujourd’hui. Non, pas le vin chaud ! Pas le T-shirt offert non plus. En fait j’attends Laetitia, je me demande si elle réussira son pari de passer sous les 1h50 ou au moins de battre ses 1h53 d’il y a 3 mois. Le meneur des 1h50 passe et … rien ! Je remonte le parcours et vois au loin ma runneuse préférée. Je luis fais de grands signes, elle est dans les temps d’un nouveau record : 1h51 ! 2 minutes de mieux, je suis super content, ma petite déception nombriliste est oubliée en la serrant dans mes bras. Une belle journée.

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