Récit de la course : Trail du Grand Duc - Québec - 66 km 2019, par Runphil60

L'auteur : Runphil60

La course : Trail du Grand Duc - Québec - 66 km

Date : 20/10/2019

Lieu : Québec (Canada)

Affichage : 1091 vues

Distance : 66km

Objectif : Terminer

1 commentaire

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Pas d'autre récit pour cette course.

Trail du grand Duc des Québécois

Trail du Grand Duc, parc national Jacques Cartier

J’apprends avant l’été que je vais aller sur Montréal une semaine en octobre. Premier reflex de Pavlov, il me faut un trail, je suis allé là-bas cet été et il n’y avait pas une seule course digne de ce nom! C’est donc cette course là que je cible, à un bon 3h00 de Montréal. J’hésite un peu sur la distance, c’est 15 jours après les 60km du trail du petit St Bernard, mais finalement pas tant!

La force de cette course, c’est qu’avec un partenariat avec la SEPAQ, nous allons tourner dans le parc sur des boucles de randonnées, pas  fouler de bitume de la course et probablement pas croiser beaucoup de voitures. L’inscription, à coût raisonnable pour là-bas comprend les “8$ et 75” de droit d’accès au parc.

Retrait des dossards, que j’adore, la veille dans un magasin de running, en ville!

Après une courte nuit (dans un beau chalet en troncs d’arbres) et un réveil à 4h30 qui passe bien, décalage horaire oblige, petit déjeuner rapide préparé par notre hôte : muffin et yaourt maison avec un café, préparation et en route pour le départ à 15 minutes en voiture avec mes compagnons d’un soir, Christian & Thibault (père et fils originaires de Rouen et à Montréal depuis 21 ans) . Nous arrivons 20 minutes avant le départ, immense parking à 2 pas du départ (on va se la jouer à l’américaine !). Superbe ciel pur et étoilé et grâce à Thibaut on voit une superbe étoile filante : la journée s’annonce bien même s’il doit faire -3° !

Nous avons un bref briefing à l’intérieur, tout en décontraction, check du numéro de dossard, histoire de ne pas passer trop longtemps dans le parc, et à 6h03, c’est parti ! Je me retrouve assez vite vers la 10ème place, deux groupes devant moi et l’atmosphère est silencieuse, chacun rentrant progressivement dans la nuit et dans sa course. Une première petite bosse sympa arrive très vite avec des racines et pierres. Cela me permet de faire monter la température du corps et après être redescendu, j’enlève le coupe-vent après moins de 20 minutes. On suit alors la rivière J Cartier jusqu’au pont blanc, c’est donc facile de suivre les rubans roses de jalonnement, nous sommes déjà bien espacés.

Le circuit proposé

Pont-Blanc, 8,4 km, 45min, 9ème

Premier pointage, ravito où personne n’a dû s’arrêter, le jour commence à se lever et on quitte la rive pour rentrer dans la forêt sur le sentier des loups (mon passage préféré de la course). Je vois le concurrent derrière moi et je m’amuse à éteindre ma frontale, on monte pas besoin d’y voir trop clair et comme ça, il ne devrait pas me voir ! On va être en prise jusqu’au km 16 et le point de vue sur la vallée. J’ai 2 coureurs en ligne de mire, je passe vite le 1er qui a des bâtons et encore une grosse tenue d’hivers et suis pendant 30 à 40 minutes un autre coureur. Quand j’arrive à son niveau, il me demande où est le ravito, il a faim ???? Pour arriver au point de vue, on a une section en aller-retour de 10 minutes, on prend un jeton en bois au niveau du panorama pour preuve, je complète avec des photos, passage en tenue de jour : casquette, plus de gants ni de manchettes. 

La rivière J Cartier dans le fond de la  vallée

C’est chouette de se croiser, de s’encourager, souvent en anglais d’ailleurs. Il y a du monde pas loin derrière moi. Une fois quittée cette section, on sort du sentier pour rejoindre les rives de la rivière par une trace dégagée pour nous, parfois raide, mais d’une souplesse ! On débouche sur un sentier de raquette puis sur une route pour rejoindre le ravito et la jonction avec les coureurs du 50km. Ca va faire du bien de courir avec du monde ! Je suis encouragé d’un « good job » qui me fait sourire, je ne suis pas encore habitué. Plein d’eau, banane et amandes au chocolat (très dures et froides), la pause est brève, la température est très fraiche, nous sommes à l’ombre (pour encore un moment).

Ravito Sautauriski, 20,3 km, 2h20, 7ème

Après avoir traversé la rivière Sautauriski, nous allons la longer dans une vallée bien à l’ombre. Avec les coureurs du 50km (qui sont frais, ils avaient 4km daans les jambes à la jonction), j’ai maintenant des coureurs dans mon champ de vision. Nous sommes sur une allée forestière qui monte légèrement, attention à ne pas courir trop vite ! Je passe, quelques coureurs et 2 sont toujours 50 à 200m devant moi pour encore 40 km, mais je ne le sais pas encore. On tourne à droite pour rester sur une allée identique. Ca monte toujours et on arrive au deuxième passage en aller-retour vers un point de vue et un jeton à ramasser précieusement.

Le point de vue sur les Laurentides

Je croise beaucoup de monde, on s’encourage Good, Go Go Go… et je surveille la couleur des dossards (bleu pour le 50 et noir et orange pour nous). Peu de concurrents devant moi. Pause photo au point de demi-tour et prise de jeton en bois.  Retour en descente, la section est courte, moins d’un km, mais le sentier est ludique et ça fait plaisir. Retour sur la trace que l’on a quitté il y a peu et on remonte jusqu’au ravito des Coulées. Je rattrape un coureur équipé Raidlight, Kalenji… «matériel français ! », et… évidemment, c’est un français installé à Québec pour un an avec sa famille, il est prof à l’université de Limoges, la chance !

Ravito Coulées 26km, 3h00, 8ème

Je zappe ce ravito sans me souvenir que le prochain est si loin. On est toujours sur une allée forestière, peu fréquentée avec des passages de rus et de petites tourbières bien spongieuses. J’ai en tête qu’on bascule vers la descente au km 38, d’ici là, on gagne le plateau et ensuite on monte et descend avec de brefs passages au soleil qui réchauffent instantanément. C’est quand même un peu longuet, on est toujours dans la forêt avec une visibilité limitée sur ce qui nous entoure. Je fais quelques pauses photo et on débouche enfin sur une route de terre qui longe le lac à l’Epaule et là c’est superbe, pas même une petite brise sur le lac entouré de sapins. On franchit un passage de pierres qui matérialise le coté aval du lac, des spectateurs sont là à prendre le soleil et le ravito est juste après, à l’ombre, mais avec une flambée.

La belle route forestière, ca va c’est 300m!

Le lac à l’Epaule

La concentration de cailloux!

Ravito Bûcheron 37,6km, 4H28, 8ème

Plein d’eau, bouillon de poulet, eau gazeuse, biscuits et je repars en mangeant un grill-cheese trop bon. C’est parti pour 18km de faux plat descendant, tout droit sur la carte, j’appréhende un peu de devoir courir tout ça non-stop. Petite pause technique au soleil, deux coureurs du 50km me doublent. En repartant je ne les vois plus, on est toujours dans la forêt avec cette fois la rivière à l’Epaule à notre droite sur une allée forestière qui offre un meilleur rendement malgré les 70 ruisseaux que l’on doit franchir. Après une belle roulade avant, j’arrive au ravito Epaule au km 45 (deux filles, un quad perdus au milieu de la forêt), plein d’eau, bananes et go. Peu de souvenirs, je rattrape les deux concurrents qui m’avaient doublé précédemment puis un quad me double avec probablement  un coureur blessé en passager. On finit par entendre des gens , on voit des enfants, c’est bon signe le ravito approche et c’est la fin de la descente où j’ai pu courir tout le temps.

Ravito Eperon, 54km, 6h16, 8ème

Accueil trompette, beaucoup de monde sur ce ravito qui est facilement accessible pour les familles, belle assistance pour remplir les flasques. Je pose mes fesses sur une chaise pour boire mes deux bouillons de poulet et quelques bricoles. Il fait chaud, c’est la dernière pause (3 min) avant l’arrivée même s’il reste un ravito et 300m de D+. Après 200m de plat on attaque la montée de l’Eperon de 200m D+.

Vue d’en haut, d’ou on vient, avec la rivière à l’Epaule, derrière la rivière J Cartier

 Ça fait du bien de marcher malgré la chaleur et le cardio qui monte. Ça fait plaisir de doubler et croiser des randonneurs, un peu de vie ! Juste avant le sommet, un concurrent me passe en courant dans la montée bien à bloc, je ne vais pas le laisser filer. Nous faisons la descente à un rythme soutenu sur un sentier bien ludique mais personne ne partira à la faute, mince! Arrivés en bas, on prend à gauche et c’est reparti pour 4 km de hors-piste en sous-bois (on est parfois sur des sentiers de raquette) où la progression n’est pas très rapide. Malgré tout, on double un ou deux concurrents du 50km et on revient sur les deux compères que je suis depuis 40km.

Ravito Incursion, km 60, remplissage de flasque, demi barre Cliff et je repars le premier. Encore 3km de lente progression à flanc de colline où il faut alterner course, marche et relances permanentes. Sur cette section, mon concurrent direct est revenu, et en discutant j’entends bien que lui aussi est français mais qu’il vit au Québec. Je constate que c’est un routier à ses variations d’allure que je ne peux suivre. On aperçoit enfin le parking de l’arrivée mais il nous reste 2km pour en faire le tour. Il me distance définitivement, on croise quelques randonneurs et on arrive enfin par le même sentier qu’au départ.

Arrivée, 7h59, 9ème ( 6ème place en 7h57, et premier de ma catégorie V1)

Aire d’arrivée, a défaut de podium les lauréats sont récompensés autour du totem

A l’arrivée, on a le droit à un chocolat froid et cette belle bière personnalisée

Le bilan de cette expérience sur mes terres est plus que positif. Je m’attendais à un manque de fraîcheur que j’ai surtout senti sur les deux dernières heures. La course était une semaine trop tard pour profiter des couleurs de l’été Indien, et je reste déçu de ne pas avoir vu d’animaux (juste des crottes et des grosses empreintes d’orignal). J’ai été surpris par le nombre de français sur le trail et a priori, c’est très souvent le cas, c’est un eu eux qui tire la discipline là-bas!

Il faisait bon vivre sur l’aire d’arrivée ensoleillée sur le bord de la rivière Jacques Cartier, mais je n’ai malheureusement pas trop traîné. Je suis passé prendre une petite douche au camping et à ma grande surprise, c’était désert ! Trois heure de route à bon rythme pour rentrer sur Montréal. Pour un prochain voyage en été, au programme, il y aura la traversée du parc de Gaspésie sur 2 à 3 jours, sur le sentier qui est le début ou la fin des Appalaches.

1 commentaire

Commentaire de bubulle posté le 13-11-2019 à 10:17:09

Marrant ton constat qu'il y a une majorité de français car à Bromont, j'ai eu le sentiment inverse. Et c'est effectivement assez déroutant de s'encourager principalement en anglais dans ce Québec si soucieux de la langue française : je me retrouvais souvent tout bête à encourager les autres....en français...:-).

Sinon, il a l'air encore plus intimiste que le mien, ton trail, je note ça pou rune prochaine fois.

Et, dis donc, 6ème, c'est quand même quelque chose, l'air de rien !

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