L'auteur : Julae
La course : Trail des Fantômes - 16 km
Date : 11/8/2019
Lieu : La Roche en Ardenne (Belgique)
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Distance : 16km
Objectif : Pas d'objectif
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Commentaires en italique et entre parenthèse de David puisque mon récit figure dans l'article de son récit du Trail des Fantômes
Ça y est, on arrive! C'est aujourd'hui que je vais prendre le départ de mon premier "vrai" Trail (j'ai déjà participé à des Trails urbains de région parisienne mais jamais en région montagneuse!). Je ne serai pas seule sur cette expérience puisque David prévoit de m'accompagner, si la forme le lui permet le lendemain de son 70 km. A priori ça a plutôt l'air d'aller ! (David : Les jambes sont lourdes mais en chauffant, ça devrait le faire !)
Le départ étant prévu à midi et demi, David et moi avons le temps de remballer nos affaires (puisque nous devons rendre la chambre d’hôtel à 10h) et de profiter du petit déjeuner bien garni de l’hôtel qui tiendra également lieu de repas de midi.
Le temps de regarder les coureurs du 27 et du 22 km prendre le départ et que David récupère son dossard, il est temps de retourner à la voiture finir de nous mettre en tenue! Pour moi, ce sera une tenue confortable et basique : t-shirt à manches courtes et test d'un short bleu particulièrement léger et confortable acheté récemment chez Decathon (validé !). Au vue du profil de la course, j'opte pour mes Kalenji Elio feel Trail achetées il y a maintenant quelques temps et qui me conviennent parfaitement. Pour finir, mon camel bag kalenji (sans la poche à eau, inutile sur 16 km) qui me permettra de porter notamment mes deux flasques de 500 ml, les quelques purées de fruit que j’emmène au cas où ainsi que mon coupe-vent (sait on jamais) et mon portable.
(David : Du classique de mon côté à part que je remplace mes XT7 par mes anciennes XT6 car mes chaussures n'ont pas séché de la course de la veille ! Short léger et tee-shirt du Trail des Fantômes 2016 et bien sûr, ma casquette Kikouroù !)
L'heure du départ approche à grands pas, nous assistons aux arrivées des premiers concurrents du 27 km suivies des premiers du 22 km avant d'aller nous placer vers l'arche de départ vers le milieu du peloton. David, qui part quant à lui sans sac ni eau ( c'est vrai quoi ! Pas besoin sur seulement 16 km ), embarque avec lui la petite caméra portative que je lui ait offert à Noël et qu'il tiendra à la main.
3, 2, 1, le départ est lancé et tous les concurrents s'élancent à fond! ... Ah heu non, en fait les premiers démarrent tranquillement alors que les lignes suivantes avancent sans se presser, attendant de passer l'arche pour démarrer au petit trot.
La course démarre sur une brève portion de bitume en faux-plat montant mais qui se court très bien, surtout à ce stade de la course! Après à peine plus d'un kilomètre, nous entamons la première difficulté de la course : une jolie côte d'environ 200 mètres de D+ répartis en 3 montées successives. Sur les conseils de David qui connait très bien ce passage pour l'avoir emprunté la veille, je ne cherche pas à courir et marche dès le début de la côte, y compris dans la première partie, pas si raide que ça. Si la majorité des concurrents enchaîne le début de la côte en courant, profitant de leur dynamique, une bonne partie ne tarde pas à ralentir pour se mettre à marcher à peine quelques dizaines de mètres plus loin.
Globalement, ce sera ma stratégie durant toute la course : marcher dès que les pourcentages grimpent afin de ne pas m'épuiser de façon inutile et surtout de pouvoir profiter de la course sans être trop à la peine. Ouch, c'est qu'elle pique quand même cette montée, je m'aide des bras en poussant sur les cuisses pour ne pas ralentir et je me penche bien en avant. C'est peut être une vue de mon esprit mais j'ai le sentiment que j'ai moins de difficultés à grimper de cette façon, même si il faut avouer que ça manque un peu de classe!
Enfin, je vois le bout de cette raide ascension! David m'encourage à relancer quand je le sentirai sur la courte portion plate qui se profile. Bon aller, c'est reparti! A ce stade de la course, je suis légèrement inquiète : ce n'est que le début et je commence déjà à peiner!
Mais l'avantage de démarrer en prenant de l'altitude, c'est que ça ne peut que finir par redescendre! Nouvelle inquiétude, quel va être le profil de la pente ? Je suis en effet en difficulté dans les portions très techniques, très pentues ou encore glissantes et je redoute de devoir marcher dans la descente par manque de confiance en mes appuis. Finalement, tout va bien puisque la longue descente qui arrive s'avère bien pentue sans toutefois l'être de trop et le sol a du sécher depuis les pluies de l'avant veille puisque je ne glisse pas. Finalement, je file à un bon rythme en restant attentive à mes appuis et je double même plusieurs autres coureurs.
(David : Et moi, je suis tant bien que mal, les jambes encore lourdes mais cela commence à aller mieux, je suis optimiste pour la suite, je devrais pouvoir suivre Julie jusqu'au bout et ainsi capter quelques portions de course avec la caméra pour notre vidéo souvenir)
Cette descente a un effet miracle et dissipe mes doutes, je suis maintenant bien lancée et, tous comptes faits, je me sens bien. Bon, ça ne va pas m'empêcher d'être gênée par un petit point de côté qui apparaît, c'est ce qui arrive quand on dévale une pente en restant crispée pour contrôler ses appuis ! Je marche quelques pas pour faire passer cette gène mais David m'exhorte à ne pas ralentir : nous arrivons très prochainement à un virage en épingle sur la gauche qui nous emmènera sur un single plutôt technique susceptible de me poser problème d'après David qui a déjà été témoin de mes prouesses sur les passages techniques.
(David : En réalité, je m'inquiète de devoir déjà marquer un arrêt, en pleine descente, alors que la course ne fait que débuter mais Julie me rassure assez vite en relançant impeccablement)
Alors je relance et on arrive à ce fameux single. Bonne surprise, j'adore! Le sol est moelleux sans être glissant, éviter les obstacles m'occupe et surtout le chemin est en pente ascendante douce ce qui me rassure quant à mes appuis, bref je m'amuse bien!
On quitte ce petit sentier pour arriver sur une portion de 2 km un peu vallonnée que l'on court pour arriver aux abords de la première rivière que l'on a à traverser. On prend notre temps pour y arriver car ça bouchonne un peu en bas. En effet, la descente pour y arriver est courte mais bien raide et le sol terreux et lisse ne permet pas de prendre de bons appuis, à tel point que 2 cordes ont été fixées pour l'occasion afin de permettre de rejoindre l'eau sans danger. Cette traversée se divise en 3 passages successifs dans l'eau, très agréable après 7 km de course.
Si la première traversée se passe comme sur des roulettes, la seconde m'offre quelques rebondissements. Souhaitant dépasser rapidement la concurrente qui me précède et qui semble entrer dans l'eau avec appréhension, je m'engage franchement et avance d'un bon pas malgré le courant et le sol de galets inégal.
Jusque là tout allait bien, mais c'était sans compter sur le gros rocher traître qui se cachait sur mon chemin. Ce qui devait arriver arriva, voilà que je m'y cogne et perd bien l'équilibre, échappant de justesse à un plat du dos dans l'eau qui aurait eu l’inconvénient notable de plonger dans l'eau le portable de David ainsi que le mien et les clés de la voiture!
(David : De mon côté, je ne suis pas mécontent d'avoir relancé la vidéo, ça fera de l'animation dans notre montage d'après-course que je vous conseille d'ailleurs de consulter - ci-dessous, après le récit)
Plus de peur que de mal et je relance après avoir franchie un anecdotique 3ème bras de la rivière. Mais cette partie roulante ne va plus tarder à laisser place à une nouvelle montée, moins longue que la première mais tout de même bien raide. Nous surplombons maintenant l'Ourthe et cette magnifique vue motive à avancer. David et moi croisons 2 jeunes femmes un peu à la peine qui nous laissent passer, je poursuis l'ascension jusqu'à un léger replat où le sentier s'élargit, me permettant de m’arrêter un court instant profiter du paysage et manger un peu de purée de fruit / gel sans gêner le passage. Pouah qu'est ce que c'est dense et sucré !! Je ne peux pas finir et donne la deuxième moitié à David avant de me remettre en chemin vers le sommet de la montée. Une fois en haut, on arrive sur une portion de sous-bois légèrement en montée où il faut enjamber (ou contourner) plusieurs troncs d'arbres. Je ne cherche pas à recourir et marche d'un bon pas jusqu'au sentier où je recommence à courir. Mine de rien, je pense qu'elle a été efficace cette purée de fruit / gel car je me sens reboostée. Au bout de cette ligne droite, un photographe nous prend en photo David et moi, main dans la main pour l'occasion.
(David : Tellement omnubilée par les montées, Julie en oublie une petite descente précédant le passage jonché de troncs d'arbres mais peu importe, nous avançons bien et approchons déjà du ravitaillement du km 11)
Nous arrivons maintenant sur une descente, dont je n'ai malheureusement plus beaucoup de souvenir, si ce n'est que les 2 jeunes femmes qui nous avaient laisser passer précédemment ont, elles aussi, recommencé à courir et nous suivent à quelques dizaines de mètres. En tout cas, je me sens bien et ça me démange d’accélérer un peu, je vais être exaucée puisque nous passons un petit pont avant d'arriver sur une longue portion en faux plat descendant très roulante qui me convient parfaitement! Je relance fort et descend à bon rythme jusqu'au ravito que je sais en bas de la descente, revenant au passage sur plusieurs concurrents et mettant un petit éclat aux 2 jeunes femmes.
(David : Pour le coup, cette franche accélération ne me déplaît pas car les sensations sont bonnes même si j'espère à ce moment que Julie ne paiera pas cet engagement d'énergie dans la rude montée qui nous attend très bientôt)
Bien lancée, je fais part à David de mon hésitation : m'arrêter au ravito ou pas ? Je n'en ressens pas le besoin et j'ai encore de l'eau donc... C'est la pastèque qui finira par trancher pour moi ... Slurp! (Bah quoi, qui a dit qu'on avait pas le droit d'être gourmand pendant une course !)
(David : De mon côté, je craque pour une crêpe, un peu de coca - grâce à mon gobelet embarqué dans le sac de Julie - et un morceau de pastèque que je mange en repartant du ravitaillement)
Orange ou pastèque, c'est fou comme ça fait toujours du bien sur une course! Plus que 5 kilomètres, mais pas les plus simples puisque j'arrive maintenant face au "mur" de Maboge. Environ 200m D+ en moins de 500m de distance !!
Ça grimpe sévère et je peine bien, plus question de courir. Je prends bien mon temps et finis par arriver en haut. Aller, normalement c'est la dernière relance de la course! Les kilomètres défilent et je suis contente de ne pas m'être engagée sur le 10 km ou le 14 km car je profite bien de l'épreuve et du paysage. La fatigue se fait néanmoins sentir et l'envie de marcher arrive au bout de plusieurs minutes sur une longue portion plate, mais c'est du mental alors je tiens bon (globalement), d'autant plus que je viens de dépasser récemment une coureuse plutôt régulière que j'aimerais laisser dans mon dos, une motivation pour avancer!
(David : A priori, Julie a oublié ce fameux "faux-plat montant" bien marché avant une longue portion plate où il m'a fallu être dissuasif pour l'empêcher de s'arrêter, même si ma mission n'a pas complètement aboutie puisque nous avons tout de même fini par marcher quelques mètres avant que la relance d'une adversaire revenant de l'arrière ne motive Julie à recourir plus tôt que prévu )
Je vois maintenant arriver la fin, plus qu'une descente en lacet avant d'arriver à la deuxième rivière, celle où j'attendais David la veille. Mais je ne vais pas pouvoir la dévaler, cette pente! Trop raide, trop en devers et le sol trop lisse pour que j'y trouve des prises rassurantes. Tant pis, je prends mon temps (tout en essayant de ne pas trop en perdre!) et je dois même descendre un passage sur les fesses. Ce serait bête de me faire mal si près du but et alors que 2 semaines de rando m'attendent! Une photographe en embuscade me prendra en photo à cet endroit, on pourrait presque croire que j'avais confiance en ce que je faisais !!
(David : A noter que non seulement, plus personne ne nous rattrape ici mais, en plus, nous dépassons un couple de coureurs avant les lacets. En revanche, quelques gars dépassés précédemment nous passent comme des fusées tout en bas de la descente mais nous préférons les laisser passer que de risquer de les gêner)
Me voilà au bord de la deuxième et dernière rivière. Forte de ma traversée précédente, j'avance prudemment en regardant où je mets les pieds. La traversée se fait sans encombre et j'échange quelques mots avec un photographe qui s'interroge sur la distance que je parcoure avant de remonter sur la berge opposée.
Je connais maintenant la fin par cœur, dernière petite ligne droite jusqu'à l'arrivée. David filme notre arrivée commune alors que je relance bien car j'ai encore de l'énergie, alors pourquoi ne pas aller chercher le concurrent quelques mètres devant nous et faire un joli finish ?!!
Et puis voilà, c'est fait! On me remet la médaille finisher que David m'avait prise en option et David et moi filons vers le ravitaillement profiter des oranges, pastèques et autres bonnes choses proposées. David m'indique mon chrono : 2h12. Belle satisfaction puisque j'évoquais avant le départ de la course un objectif de moins de 2h30, sans aucune notion de ma forme ni de la difficulté de la course (je n'avais jamais fait plus de 13 km et 154m D+ à l'Oxytrail!).
(David : Julie n'était même pas sûre de rentrer dans les barrières horaires qui nous donnaient 3 heures pour parcourir les 16 kilomètres de course ! Sa seule référence sur une distance et un dénivelé semblables étant le circuit des 25 bosses qu'elle ne se sent pas capable de faire en moins de 3 heures, le terrain y étant particulièrement technique)
Pour résumer, une superbe course qui me donne envie de revenir l'année prochaine, certainement pour un tout petit peu plus long cette fois-ci. Maintenant, place à la récup' active sur les sentiers d'Erezée en Belgique puis dans les Pyrenées!
BONUS
Petit montage vidéo afin de garder quelques souvenirs de cette première expérience de Trail en Belgique !
Montage vidéo avec David à la caméra et moi à la réalisation
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