Récit de la course : Ultra du Pas du Diable - 120 km 2019, par fanfan1978

L'auteur : fanfan1978

La course : Ultra du Pas du Diable - 120 km

Date : 27/4/2019

Lieu : St Jean Du Bruel (Aveyron)

Affichage : 2242 vues

Distance : 125km

Objectif : Terminer

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premiere diabolique

désolé ca risque d'être long

Premier

Les premières fois sont toujours impressionnantes, premier tour de vélo sans roulettes, premier amour, première cuite, premier mariage, premier marathon, premier trail, premier ultra trail…

Donc premier ultra trail pour moi, mais je serais bien accompagné, Robin et Jérôme, finishers de la diag, Chanthou habitué des ultra aussi et finisher TDS.

Et moi petit finisher de la saintélyon ou de l’écotrail comment dire 😊.

Une préparation encore une fois gâchée par des douleurs récurrentes à la hanche gauche, douleur qui me sont apparues peu de temps avant le maxicross et qui resteront présentes jusque 10 jours avant.

Mais une préparation malgré tout sérieuses ponctuée de belles sorties : Maxicross, Ecotrail 45 et un off hamster de 6h sur notre colline de l’Hautil.

Donc nous voilà en ce vendredi matin 4 fiers diablotins en plus ou moins grandes formes, Jérome qui a mal à la hanche aussi ne court plus depuis un mois, Chanthou se sent en manque de long, Robin est en pleine forme mais pense avoir un déficit de long aussi et moi qui suis dans l’inconnu.

Arrivé à Saint Jean, à 16h30, on récupère nos dossards et filons acheter de quoi manger le soir, l’épicier nous dit que la météo devrait être pas trop mal (ne jamais croire les locaux 😊 ), et donc confiants nous prenons notre logement à Dourbie.

Mon père et mon frère nous rejoignent et nous attaquons la phase d’attente, qui qui se prépare, se tape, essaye de dormir, remplis ses flasks, bref l’ambiance est un mélange de tension, de rire et de calme, moi je me demande vraiment ce que je fou là, et me dit que vraiment …..je suis fou.

22h30 on file à Saint Jean, mon père et mon frère file à Treves.

23h on se gare sur un trottoir, on s’équipe, on cache la clé et go vers le depart. On y retrouve Xavier qui lui aussi et newbie sur ultra malgré sa maxirace et l’ecotrail 80.

23h50 nous sommes au pied du départ, l’animation bat son plein, le feu d’artifice finit de réveiller le village et enfin, enfin le départ….

00h00 départ de la course, tout de suite les jambes tournent et répondent, on courotte groupé tous les 5, première montée, premier single, tout de suite j’ai trop chaud, le doute concernant la météo devient criant, je suis trop couvert, aussi j’ouvre la veste à fond et ça grimpe, dès le début je sais qu’il faut que je refasse mes lacets (souvenir de la montagn’hard ou après les deux premières descentes j’avais de méga ampoules sous chaque talons car mes chaussures bougeaient trop) donc je refait mes lacets en profitant des bouchons légers de ci de là.

00H38 fin de la première ascension, les sensations sont bonnes, pas de douleurs ca grimpe sans souffrir (heureusement), première descente tout va bien, on regrimpe directement derrière et ça suit, tous les 5 allons plutôt bien, on arrive plutôt bien à être ensemble, dans la montée suivante Robin m’aide à enlever ma veste, Jérôme nous rejoins petit stop vidange et hop on repart, faut pas non plus trop trainer car la première BH reste tendue, fin de la montée on relance tous les trois, Xav et Chanthou sont pas très loin, et là pourtant alors que nous ne sommes qu’au 12ième km ma hanche me fait de nouveau mal, et s’ajoute à cela des crampes malgré une bonne hydratation et c’est avec souffrance que je vois partir mes deux compères car Jérome place une mine comme il a l’habitude en montée Robin suit mais pas moi, donc j’avance en maudissant mes douleurs mes crampes, ces puta… d’anti inflammatoires pourtant arrêté depuis 4 jours mais j’avance et les km défilent. Puis au bout de quoi 2h45 de crouse, apparition de la pluie et ça drache fort, donc je remets ma veste par-dessus le sac et j’avance toujours. Troisième descente j’arrive malgré tout à être dans mes temps prévus et je reconnais l’arrivée sur Treves.

J’arrive au ravito en 3h23 (3h19 prévu) donc à peine quelques minutes de décalage, mais surtout j’arrive la mine fermée avec des douleurs et ma première parole quand mon père me demande si ça va fut « NON j’ai mal, fait chié ».

Je me pause donc, mon frère rempli mes flask et ma poche à eau, je bois de la saint yorre, je mange un peu et surtout je prends un doliprane, l’équipe est là aussi en ordre dispersé mais tous là, Robin m’annonce m’attendre dehors car il a trop chaud au ravito, Jérôme se fait soigné car dans un passage plat sur un champ, la disposition des rubalises nous faisait passer dans le champs (une rubalise masquer avec le vent fort nous empêchait de voir qu’il fallait contourner) et donc en suivant la ligne droite au lieu du triangle, un fil de clôture l’a fait chuter lourdement sur le genou mais bon ca va quand même, le guerrier est fort (j’ai eu perso de la chance sur ce passage, mon baton ayant tapé dans le fil j’ai pu l’éviter). Chanthou est endormi il a du mal à rester éveiller mais c’est normal pour lui 😊.

Donc je sors du ravito frustré et en colère, en colère après ma hanche et moi-même de ne pas bien géré ce moment, en colère parce que j’ai des crampes et que j’aurais du boire encore plus (pourtant un petit 2l sur 3h20) et en colère d’imposer ma mauvaise humeur à mon père qui malgré ses 71 ans et là avec moi au beau milieu de la nuit.

Bref je repars de Treves, en colère après tout ou presque, et en me disant que non je peux pas abandonné ici maintenant, donc go malgré les crampes et la hanche, je grimpe, car en sortant du ravito on avait une belle montée jusqu’au premier truc sympa, la grotte de Saint Firmin, et il pleut toujours et encore, mes crampes sont toujours là, la hanche aussi bref ce passage dans la grotte me fait un peu oublier toutes mes misères, et j’avance. A la sortie de St Firmin donc je me retrouve avec 3 personnes, un ancien, et deux jeunots, cousins semble t’il (en poncho noir) et donc on joue (sans jouer) à l’élastique, un coup je les passes en montée ou en descente, mais courir en descente génère des crampes chez moi donc je cyranote beaucoup, donc ils me repassent, mais pourtant ce petit jeu au lieu de me casser le morale me donne espoir, car je me dit que malgré toutes mes misères, je suis avec eux qui semblent bien et donc à la faveur d’une descente et d’un passage technique je les double à nouveau et met 5, puis 10 puis 50m d’écart, et sur ce passage en pleine nuit je suis seul et donc je surveille les frontales, les deux cousins à 100 m, l’ancien derrière donc je cours, de plus en plus malgré la pluie, les crampes se font distantes et quand je sens que ça pointe je me relâche le plus possible, je bois énormément et je rattrape du monde qui me semble en pire état que moi, et enfin j’arrive au point d’eau du Roquet en 5h38 (prévu 5h48) j’ai donc repris 15 minutes en gros malgré toute ces mauvaises sensations, et surtout je retrouve mon Chanthou qui finit de remplir ses gourdes, il me dit qu’il est lui aussi seul depuis Treves, il veut m’attendre mais je dois vidanger et enlever des cailloux dans mes chaussures, donc on repart séparé encore.

Petite descente sur la rivière puis le premier passage de buse, finalement c’est marrant mais clairement aucun intérêt et faut faire gaffe a pas s’abimer la veste ou le sac ou autre, mais bon j’en ressort avec le sourire, et surtout aucune crampes malgré la position squat/ canard pour avancer, donc on repart et ça regrimpe et je retrouve mon Chanthou qui n’arrive pas à se réveiller, il avance mais lentement et c’est à regret malgré mes tentatives pour le faire accrocher que je m’éloigne à la faveur d’une descente encore. Malgré tout de doubler Chanthou me donne de l’espoir ça veut dire que j’avance, et donc j’appuis et continue de courir, cyranote, descendre, grimper.

En bas d’une cote un petit ruisseau (faut dire qu’il continue de pleuvoir plus ou moins fort) je double deux traileurs et inévitablement me vautre sur le côté, j’ai beau amortir la chute, ma cheville droite se tord et surtout tape un gros cailloux, la douleur j’avoue me saisit.

Les deux traileurs m’aident à me relever et après s’être inquiété et après leur avoir dit que ça allait repartent (merci à eux de m’avoir relevé).

Je repars malgré tout, et ça va pas trop pire, et à la faveur d’une montée et d’une bascule sur une route j’aperçois Jérôme 100 m plus loin, je l’appel et il m’attend.

On se rejoins nous ne sommes plus très loin de Bramabiau, il a mal au genou et a du mal à courir, et surtout un passage à vide, donc je passe devant et il accroche, on grimpe, on descend on courotte, on marche, mais se profile une belle descente et Jérôme me dit d’y aller et de ne pas m’attendre ce que je fais et donc c’est avec le lever du jour que je rejoins la Dourbie, sous la pluie fine, le lever du jour me fait du bien, niveau horaire je suis bien et nous ne serons pas hors délais, Robin nous informe qu’il vient d’arriver à Bramabiau, il est donc quoi deux km devant ça fait du bien moi qui le pensait très loin au final non et donc on découvre Bramabiau, c’est vraiment splendide, quelques photos, vidéos, mais bon faut grimper encore, et avec Jérome nous arrivons enfin à Camprieu en 7h33 (BH à 8h, prévu 7h30).

Mon père qui est toujours là nous dit que Robin et Xavier viennent juste de partir, il me demande comment je vais et c’est avec soulagement que je lui dit qua ça va mieux, beaucoup mieux.

On mange une bonne soupe de pates, je bois encore beaucoup et je fais remplir mes flasks et poche à eau (2,5l sur la section), re doliprane pour ma hanche, mais il ne faut pas trop tarder le gymnase est chaud, et dehors ca caille et ça pleut, donc je met des gants et surtout des gants de chirurgien ce qui me permet de réchauffer mes doigts qui sont devenus des Mr Freeze.

Donc on part de Camprieu, direction Dourbie, avec Jérôme, yes je ne suis pas seul, mais très vite une belle descente et je dois le quitter car il ne peut toujours pas courir en descente ni maintenant trop sur le plat.

J’avance donc et je me retrouve assez vite finalement au pied de la première grosse ascension ou je me retrouve avec un trailler qui a doublé Jérôme et avec qui j’étais à Bramabiau, donc je mène le train de cette montée non sans informer mon compère et notre suiveur que si ils veulent passer qu’ils n’hésitent pas (je me considère comme faible en montée et souvent je suis mes copains plus que je ne mène) mais non mon rythme leur convient donc on grimpe et on grimpe encore et encore, cette montée et longue aussi j’informe mon suiveur que en haut je me poserais pour manger, vidanger et boire avant de descendre, il fera pareil me dit il et donc on papote, le temps passe plus vite, il repart un peu avant moi et qui j’aperçois un peu en contre bas.. Jérome qui me rejoins (il grimpe toujours aussi fort) je l’appel mais il me dit de partir, qu’il ne court pas en descente etc etc, donc je repars et je me fais doubler par une féminine qui va bon train, je rejoins mon compagnon de montée et la gros stop sur le passage en crête, notre féminine est perdue, elle nous annonce venir de Dourbie …. Gros doute sur l’itineraire mais non les balises sont là et je me rappel que sortie de Dourbie les traces passent proches entre aller à Dourbie et aller à Aumessas, donc elle décide de faire demi tour et repars. Moi je m’attarde pas car malgré tout en plein vent et sous la pluie fine ca caille donc je repars et je double de nouveaux trailers, enfin je double, ils s’écartent car je suis sur la grande course d’après eux 😊 aussi je les remercie et les félicite d’être aussi fou que moi eux du 85 😊 .

Puis je me pause un peu dans le cirque suivant car la vue bien que bouchée de nuages vaut une photo et le petit groupe du 85 me redouble, donc on fera un bout de chemin ensemble sur cette belle descente bien technique je trouve dans ce pierrier en dévers.

Mais j’avoue que je trépigne car je descends pas trop mal et clairement je dois me caller sur leur vitesse, et bien que prennant mon temps je suis clairement plus rapide, mais il est très difficile de se ranger donc je patiente.

Puis a un passage de rivière, la jeune femme devant moi hésite, se trompe et chute doucement dans l’eau, je m’approche et commence à la relever, puis ses amis interviennent et comme elle me repond que ça va, j’en profite pour passer devant eux, et reprendre ma descente sur Dourbie.

C’est pas très « esprit » mais ils étaient déjà 3 à s’occuper d’elle, et je continue cette belle descente technique et bien longue, les cuisses chauffent mais c’est pas glissant donc on peut avoir un bon rythme moi qui aime çà je me régale.

On rejoint les berges, petit coup de cul pour filer sur Dourbie, message de Robin qui est au ravito de Dourbie et demande où nous en sommes, je regarde ma montre 58 km donc je lui répond en approche, le ravito étant à 59,5, et je court donc sur cette partie plate, mais je ne reconnais pas le parcours prévu, logiquement nous devions grimper directement vers Dourbie, là le balisage nous fait prendre à droite pour descendre sur les berges avec 1,6km d’annoncer, mais j’ai dejà 60 ….. je sais que à cause de la crue le Saut de la Chevre est bifurqué mais là, je ne comprends pas le tracé alors que le ravito est juste en face ou presque ???

Donc c’est contrarié que je rejoins mon père et mon frère venus en avance et c’est tous les trois que nous rentrons dans le ravito.

Dourbie, base de vie (BH 12), 11H23 pour 10h28 prévu, j’ai clairement perdu du temps (après analyse je perdrais du temps dans la grande descente, et le bout de faux plat après le coup de cul, faux plat qui n’était pas du tout prévu comme cela à la base, et surtout le détour) mais bon j’ai du temps et c’est heureux que je retrouve Robin qui s’impatientait 😊 et Xavier qui malheureusement souffre d’une entorse.

Base de vie donc mais surtout gros foutoir, car ravitaillement aussi du 85, et moi qui pensait prendre du temps pour me faire masser, ben quedechi, seulement un kiné de dispo et déjà occupé puis surtout priorité à Xav, bref je mange, fais remplir mes réserve de flotte, me change intégralement car entre la sueur, la pluie je suis bien trempé, je recharge le téléphone, en profite pour aller au WC et entre temps Jérome et Chanthou sont arrivés, nous sommes tous dans les temps et c’est une bonne nouvelle.

Xavier repart un peu avant nous car ayant mal à la cheville ne peut plus courir, Robin et moi partons 5 minutes environs derrière lui, et donc c’est revigoré que nous attaquons la deuxième vraie belle ascension, et cela sous ….la pluie pour pas changer ☹, bref ascencion où on discutera avec un trailer qui s’est lui aussi planter de route et à fait demi tour pour pointer à Camprieu ( ?) mais bon ça grimpe et autant lui à l’air en forme autant j’avoue que moi je grimpote mais c’est en forçant un peu pour rester avec lui et Robin (on mettra 17 minutes de moins que ce que j’avais prévu 😊) puis à la bascule là où on pensait longer la crête nous descendons en sous-bois pour courir sur une portion plate, puis passage en descente très roulant mais nous avons du mal a vraiment bien courir, j’ai changé de chaussures et j’ai plein de cailloux qui rentre, de plus je sens une ampoule arrivée ( ☹ ), mais bon on prend notre temps avec Robin, puis finalement on rejoins Xavier et après avoir discuté avec lui, nous ne restons pas groupés car il ne peut pas courir et descendre devient compliqué aussi.

Et nous arrivons sur les Laupies, mais juste avant ke ravito je m’arrete pour mettre des compeeds sur mes talons, Xavier nous repasse et c’est avec étonnement que Chanthou nous rejoins, il nous informe que Jérôme et reparti mais que son genou le fais souffrir sur le plat été en descente ☹.

La laupies donc petit passage dans la bergerie, sympa, mais nous avons tout ce qu’il faut alors nous traçons, mon père et mon frère sont là a mon grand étonnement et on discute encore un peu.

Peu de temps après nous retrouvons Xavier, pour cette partie qui devient morose et fatiguante, il fait froid (Robin est congelé, Chanthou aussi, Xavier a mal à la cheville, moi ça va sauf les mains) et c’est donc péniblement que nous atteignons le ravito du Lac de Pises car l’ascension fut longue avec des rusisseaux partout, des choix de passages compliqués pour éviter des petites rivières bien tumultueuses (nous aurons les pieds trempés bien plus d’une fois).

Lac de pises donc ou mon père est encore là 😊 on s’arrête pour parler un peu mais le froid nous fait partir très vite, nous sommes inquiets aussi car pas de news de Jérôme et vue l’état du parcours on craint qu’il ne souffre vraiment.

Don on repart avec Big Pat du lac , idem changement de parcours, et la remonté sur le plateau est vraiment chiante car la pelouse est tellement gorgée d’eau que on ne sait pas trop ou poser le pieds pour pas qu’il soit trempé, mais bon faut avancer mais cette partie clairement nous atteint le morale.

Xavier souffre en silence, Robin parle de s’arreter, Chanthou aussi car ils ont froids, moi j’ai mal aux cuisses c’est clair mais ça va à part le ras le bol d’avoir les pieds trempés et des cailloux dans les pompes je me sens bien, pas faim, pas soif, plus de crampes, la hanche un mauvais souvenir, mais mentalement les conditions épuisent.

Mais faut y croire on devrait pas tarder à arriver au Cambon en plus je suis content, je bas en même temps ou presque mes records de temps et distance passés en course, Mais j’avoue que les descente deviennent pénibles, un gros coup de cul ou je mène le train me tire sur la couenne, nous sommes à découvert, les rafales de vents sont très fortes, heureusement plus de pluie donc on grimpe, on grimpe, en haut les copains trouvent que je suis blanc comme un cul, pourtant je me sens bien malgré l’effort, j’ai surement tiré donc cela doit être ça mais ca va.

On bascule et c’est à peu près à ce moment que nous recevons un drôle de message de la part de Jérôme qui nous dit quitter l’équipe, on pense alors qu’il a abandonné, mais chose plus inquiétante c’est qu’on ne sait pas où il est et qu’il n’a plus de batterie et que son câble de tel c’est envolé avec une rafale 😊.

Donc malgré tout à la vue du parcours et des descentes bien cassantes c’est un peu soulagé que je pense à lui en me disant que son genou devait vraiment lui faire mal. Donc on descend et c’est raide, et là pareil les km défilent et nous devrions déjà être au point d’eau, je sais que j’ai un décalage de 2km mais là j’en suis à 4,5 de plus ???

Bref je comprend pas puis finalement on voit le point d’eau en bas d’une descente , mais c’est rès contrarié que j’y arrive ☹, car Robin veut s’y arrêter et filer droit à Aumessas, Chanthou s’arrêtera aussi à Aumessas, Xavier ne court plus et moi, ben moi je lâche l’affaire, il nous reste un petit 6km pour arriver à Aumessas, et une petite heure et demi devant nous, alors oui c’est jouable et nous pourrions être dans les temps, mais au vue de nos capacités à descendre clairement la suite serait bien compliqué, et nous qui espérions nous arrêter un peu pour nous réchauffer, bien manger nous masser, au final si nous le faisions nous entamerions trop notre réserve de temps sur la BH suivante qui n’était vraiment pas évidente avec la plus grosse montée et la plus grosse descente, et surtout des conditions météo très aléatoire ☹.

Donc on repart malgré tout de Cambon en ayant pris la décision de stopper à Aumessas, Robin mène le train dans la montée, Xavier suit un peu plus bas, Chanthou aussi, moi je suis Robin le cœur lourd, on se regroupe sur la crête le vent hurle dans nos capuches le paysage est magnifique mais le cœur n’est plus là.

Enfin on atteint la dernière descente, et alors que je m’arrête pour vidanger pour le …je sais plus combien de fois, j’entends un trailer arriver à grand coup de grincement et de vocalise, et je suis surpris de voir que c’est notre Jérôme.

Je l’appel et lui crie que c’est pas la peine de se faire mal, mais il ne me reconnait pas et limite me hurle dessus que si que faut y aller que ça va passer, puis c’est en arrivant sur moi qu’il me reconnait, il est surpris de me voir et encore plus surpris de savoir que nous sommes groupés, et donc on se regroupe tous les 5.

Jérôme nous harangue et nous dit qu’il faut qu’on y aille, on a beau lui expliquer que non, que derrière ce sera pire et qu’on a pris notre décision, lui il repart de plus belle à fond en descente avec notre Chanthou qui le embraye le pas, mais pour être franc voir descendre Jérôme me faisait mal au cœur car on voyait bien la douleur à chaque appui sur son genou gauche, mais bon on descend en prennent notre temps en attendant un peu Xavier qui souffre aussi de sa cheville, puis on rejoins un faux plat, mon frère est venu à notre rencontre, une rivière nous séparant, on traverse (ultime trempage de pieds) et on rejoins mon Père et Clau la femme de Xavier, dernière petite descente et on arrive enfin à Aumessas.

Aumessas 20h03 pour 17h48, 95km pour 90.

Aumessas donc ou Jérome et Chanthou ont aussi rendu leur dossard mais serons pointés à 19h56 😊.

Finalement tous les 5 nous regagnons Saint Jean, on se change au cul de ma voiture, mon père et mon frère rentre chez eux à Albi, nous on va manger notre repas.

Le cœur n’est pas au beau fixe et on rentre à Dourbie, non sans faire demi tour pour oublie de chaussures au pied de la voiture 😊, petite douche, et petit dodo.

Dimanche matin, les jambes sont raides la nuit fut courte et surtout douloureuses à chaque retournement, le cœur lui reste triste, mais il faut rentrer, retrouver nos familles.

Le retour laissera place à des moments de rire, de silence, de sommeil aussi et c’est donc en ce dimanche soir que nous retrouvons nos familles.

Poste course et analyse : clairement l’ultra du pas du diable est technique et c’est un ultra exigeant, les barrières horaires peuvent être très serrées pour le peu que le temps joue un mauvais scénario.

A posteriori pourtant je ne comprends pas trop le tracé, autant le rallongi final était annoncé, autant les changements de parcours avant, étaient eux plus incompréhensibles (surtout en vue du rallongi final) et de mon petit point de vue, je pense que les BH à partir de Camprieu aurait pu être assoupli surtout au vue des conditions (dixit un peu tout le monde, la pire édition).

Je pense aussi et surtout que j’ai craqué mentalement, ne voulant pas finir cette ultra seul (j’avais du mal à m’imaginer seul pour une nuit de plus), car à un moment donné oui j’aurais surement pu partir devant après le lac de pises, mais cela voulait dire laisser 2 ou 3 de mes copains et çà j’ai pas pu, mais ça c’est un SI qui fait que Paris n’est pas en bouteille.

Mais j’ai aussi appris plein de choses sur moi et çà c’est important.

Je remercie, mon papa qui était sur la course toute la nuit et le jour, mon petit frère, ma femme qui je sais s’inquiétait et pensait à moi et surtout me supporte au quotidien dans mes délires de courses, Clau la femme de Xavier, qui était avec nous et nous attendait aussi au ravito et enfin les 4 avec qui j’ai couru, Robin, Jérome, Chanthou et Xavier, on n’est peut-être pas finisher mais on aura vécu un super truc tous ensemble.

 

1 commentaire

Commentaire de SupermanEnTrail posté le 23-05-2019 à 12:50:56

Salut fanfan,
Triste que n'ait pu poursuivre jusqu'au bout l'aventure. Effectivement, cet Ultra est très dur.Pour ma part, c'était le premier de ce niveau (le plus long avait été l'Aquaterra l'annèe dernière (113km 4500D+).
Le mental a été primordial pour moi, à savoir que cela fait des mois que nous nus disions avec mon pote que ça allait être dur surtout si les conditions étaient difficiles.
Pour ton premier, tu n'es pas allé sur le plus simple.

Je te souhaite une bonne recup et A+ sur un autre Ultra (pour ma part, ce sera le grand raid des Cathares et je ne pense pas que ce soit aussi dur que celui ci.

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