Récit de la course : Ultra Tour des 4 Massifs - 100 Master 2018, par yoyotito

L'auteur : yoyotito

La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 100 Master

Date : 25/8/2018

Lieu : Uriage Les Bains (Isère)

Affichage : 3601 vues

Distance : 95km

Objectif : Terminer

5 commentaires

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Fromage BELLEDONNE Dessert CHARTREUSE

Nouvelle course, nouveau défi !!! Après avoir échoué fin Juin à l’Ultra Marin, me voilà assis dans le TGV en direction de Grenoble. Un gros morceau m’attend, L’UT4M Master et ces 95 Km pour 5500 de D+, une vraie course de montagne.

Arrivé à 13h à Grenoble, je suis tout d’abord émerveillé par les massifs entourant la ville. Quel beau terrain de jeux ! Direction, l’Esplanade François Mitterrand, devant le musée de Grenoble où se positionne l’arrivée et le retrait des dossards. Un contrôle de l’intégralité du matériel obligatoire est fait et voici mon sésame le Dossard 2212, avec le descriptif du parcours.

Ensuite je récupère ma chambre louée qui s’avère être à 100 mètres, une sacrée chance tant pour le départ que pour l’arrivée. 18h place au briefing d’avant course, on nous annonce que le temps sera clément pour ce périple, même si dans la nuit de Samedi à Dimanche il est attendu des températures à 2000 mètres proche de 0° avec des rafales de vent à 70km/h

Retour dans l’appartement, tout en organisant mon sac de course et mon sac d’allégement, je discute avec un participant qui fera la même course, un breton qui vient de faire 10h de voiture. 20h30 je me sens fatigué, une bonne chose pour m’endormir, je mets mon réveil à 3h15 pour aller prendre la navette de 4h. Une bonne nuit s’impose ! Mais à 2h, je me réveille, impossible de me rendormir, les endorphines sont déjà là. Petit déjeuner, préparation et hop direction la navette qui nous fait arriver à 4h30 à Uriage où le départ sera donné à 6h. Une attente d’1h30 va se faire, il ne fait pas très chaud, et malheureusement il n’y a pas de boisson chaude. Je discute avec plusieurs coureurs certains sont venus faire leur premier Ultra, d’autres en nombre sont venus chercher les 5 points pour l’UTMB, l’ambiance est fort agréable. Pour rentrer sur la ligne départ on nous oblige à montrer les 4 éléments du matériel obligatoire : couverture de survie, Pantalon, Seconde couche et Veste imperméable. Dans l’attente du départ je vois un Buff Kikourou, je fais la connaissance de RICO69, on discute rapidement et voilà que le départ est lancé.

Comme à mon habitude je m’installe à l’arrière du peloton, qui va piano va Sano ! Après 500 mètres je retrouve Rico69 avec qui je fais 2 kilomètres, il m’explique qu’il l’a déjà fait et m’indique qu’il ne faut pas se cramer dans la première partie. Ok compris capitaine !Après 3 Km les choses sérieuses commencent, une belle montée sur le massif de Belledonne. Le premier ravitaillement est atteint en 3h, les 13 Km et les 1300 mètres de D+ sont avalés. Le temps est idéal, pas très chaud du fait que nous sommes dans la brume, j’enlève donc mon tee-shirt et mets la seconde couche pour continuer cette aventure. Je poursuis l’ascension pour me rendre au second point de passage la Croix de Chamrousse à 2245 mètres d’altitude. La montée ne se fait plus dans la forêt, le paysage de haute montagne fait son apparition, peu d’arbres et pas mal de pierres. Les participants du Master 100 rejoignent ceux de l’XTREM 169 km, du CHALLENGE et du 40 KM Belledonne, un sacré petit monde sur les chemins. Je trouve ça très sympa !  L’arrivée à la croix se fait dans une brume épaisse où on ne voit pas à 5 mètres, pour voir le paysage on reviendra Cool. BIP 5h15, 23km, 2300 de D+ et 485 ième. Un groupe de personne joue des percussions, ça permet de danser pour continuer à être chaud tout en mangeant et en rechargeant les gourdes. 5 min d’arrêt, un énorme BIG UP au concert et je ne traine pas.

La descente n’est pas simple mais pas trop technique. Je trottine gentiment lorsque le terrain le permet et Direction le refuge de la Pra dans 6 km avant d’aborder un gros morceau. On ne voit toujours pas grand-chose :

 

Ca y est le refuge pointe son nez, 7h05, 29 km 481 ième. Même s’il ne fait pas chaud, je transpire pas mal donc je n’oublie pas de recharger en eau. Après quelques petits kilomètres voilà le grand Colon et sa montée d’un peu moins d’un kilomètre pour 300 mètres de D+. Je décide d’y aller vraiment à l’économie et réalise cela en un peu moins de 30 minutes.

Une petite vidéo, et j’aborde la descente que je crains plus que la montée. Roulante sur les premiers mètres pour en devenir beaucoup plus technique, beaucoup de pierres je sens mes 2 pouces des pieds taper contre la chaussure, et là je me rends compte que j’ai coupé trop ras mes ongles. Aller on serre les dents et je prends mon mal en patience. J’entends une personne dire, ça y est voici la cabane, ça va devenir plus facile. OUF, c’est passé et effectivement cela devient plus roulant avec même un peu de bitume pour atteindre la Freydières, km 40 en 9H30, 468 ième je progresse gentiment. La moitié du D+ à faire est derrière moi ! Bon point. Je mange quelques Tucs, du fromage et un peu de jambon de dinde, les batteries sont pleines et je me dis que l’étape jusqu’au prochain point est simple.

Et bien je me suis trompé !! Ok pas de roches ni de cailloux mais parfois la descente est sacrément pentue, les cuisses me font mal. Je décide de ranger les bâtons. La pente se fait beaucoup plus douce cela me permet de courir 5 kilomètres sur du plat, appréciable. Un accompagnant fait un petit bout de chemin avec moi, nous discutons de nos courses passées. Voici la base de vie de St Nazaire les Eymes, arrivé en 12h de courses 53ième Km, 3000 de D+ 440 ième. Je prends le temps de me changer intégralement, je mets un petit pansement sur le bout de mes doigts de pieds pour faire comme un petit coussin. Ne voulant pas faire la queue pour manger un repas chaud je grignote comme depuis le départ la même chose, TUC, fromage et jambon de dinde, un petit G de doliprane pour faire passer cette douleur, et on est repartit pour la suite de l’aventure. Je reste 30 minutes et passe 411 ième. Un coup de téléphone aux proches pour dire que tout va bien et vamos.

Je me prépare pour attaquer le 2 ième massif de la journée, la Chartreuse, les jambes sont encore bien présentes, et je décide de ne pas ressortir les bâtons pour la longue montée (12,5 km pour 1450 de D+). Les espaces entre coureurs se sont allongés nous ne sommes plus que les participants de l’XTREM et du MASTER. La montée se fait tranquillement, je ne force pas, mon cardio monte moins haut du fait que je n’utilise plus les bâtons. 20h30 La nuit commence à tomber et arrive la prmière féminine du 169 km, une vraie qui me dépose littéralement, je la félicite et lui souhaite une très bonne fin de course. Je sors la frontale et continue cette montée longue, longue mais pas spécialement difficile. Pour passer le temps, je cherche les lutins aux souvenirs de mes balades dans les Alpes. Le vent commence à bien souffler et la température a bien baissée.

Le contrôle pointage de Habert de Chamechaude se profile à 22H soit 16H de course, 65 ième Km, 5000 de D+ en cumulé, ça commence à sentir bon ! L’organisation m’indique qu’elle annule la montée vers Chamechaude. Je suis un peu déçu mais respecte ce choix, priorité à la SECURITE. La température ressentie était de -7° avec des rafales de vent. L’arrêt à ce ravitaillement fut génial, petite cabane mais grosse grosse ambiance, je demande la permission d’aller dans la « cuisine » pour pouvoir me changer. La soupe est délicieuse et la pastèque tout autant. Les bénévoles sont adorables et aux petits soins, un pur moment de partage comme je les aime.

Il faut cependant repartir, et le retour à l’air libre est frigorifiant, je mets bien 10 bonnes minutes à me réchauffer. Et je repars donc sur le parcours de repli sur lequel le bénévole m’indique que je ne ferai pas 3km et 400 m de D+. Pendant 7km je ne vois pas grand monde. Sur le début de ce parcours, courir est difficile mais au fil des kilomètres cela est plus facile, je décide donc de trottiner pour arriver au ravitaillement suivant Le Sappey en Chartreuse.

Il est maintenant 00h25 j’ai fait 73 kilomètres en 18H30 de course et suis 384ième. On me propose à manger sauf que là je ne peux plus rien avaler, je recharge en eau et décide de continuer. Sur le papier il ne me reste « que » 17Km pour 550 de D+, je me dis que c’est du tout bon, même si mes cuisses commencent à être sérieusement atteintes. La montée sur le col de Vence se fait à une allure réduite mais continue. Le sommet approche. En y arrivant je constate un ciel légèrement dégagé, je prends le temps de l’admirer en imaginant que 2 étoiles me regardent et veillent sur moi. En bas cette superbe vue sur la ville :

 

La descente pour le dernier ravitaillement se fait dans la douleur, je sens vraiment un coup de moins bien, mes mains sont lourdes très lourdes. Je me remémore la phrase : « en Ultra, si à un moment tu te sens bien, ne t’inquiète pas ça va changer » Je suis à 1km du prochain ravitaillement mais je n’arrive plus du tout à avancer. Je m’assois, je m’allonge, ça ne va pas mieux. Je réfléchis, suis-je en hypo du fait que je n’ai pas pris de ravitaillement en sucre ? je décide par prendre 2 gels. J’attends 10 min et me force à me lever pour rejoindre le dernier ravitaillement. En y arrivant je constate que ça va beaucoup mieux, je devais donc être un manque de sucre. J’arrive au dernier point de passage en 21h, 374 ième   et 81 km. Petite soupe, un peu de sucre et on va terminer par 11 km et les derniers 150 de D+.

Tout d’abord sur cette dernière portion du parcours j’ai l’impression de faire plus de 150 de D+ et après cette montée le début de la descente est loin d’être facile du fait du nombre de petites pierres plantées dans le sol. Je me force cependant à trottiner, pour arriver à la Bastille. Après un nombre hallucinant d’escaliers et marches s’ensuit une descente en lacet pour arriver sur les quais. Cela se fait avec le sourire, j’y suis presque. Il est 5h du matin et encore un peu plus d’un Kilomètre dans la ville de Grenoble avec du monde éméché du fait des fermetures des discothèques. Les derniers encouragements sont là, j’ai le sourire, mon périple va s’arrêter au bout de 23h16 (24h16 temps corrigé avec pénalité d’une heure pour ne pas avoir grimpé sur Chamechaude) , 92 km pour un dénivelé positif de 5900 mètres. Je termine 370 ième   GENIALISSIME.

 

Il est 5H15 je vais récupérer mon tee-shirt de finisher et la médaille, je suis fatigué mais pas amorphe, je n’ai vraiment pas faim et je vais donc chercher mon sac de rechange pour prendre une douche « froide » dans les vestiaires. N’ayant pas voulu prévoir mon retour sur Paris, je réserve illico mon billet de train pour 10h et je tente en attendant d’aller dormir dans la salle. Après 2 heures et n’ayant pas trouvé le sommeil je me rends à la gare, je me dis que je dormirai dans le train. Ce dernier arrive je m’installe et je m’assois à coté de 2 Trailers, (dont 1 qui a fait la même course et l’autre a été bénévole) avec lesquels nous discutons pendant tout le voyage. Super moment qui vient clôturer ce week-end riche et intense en émotions et en rencontres.

 

Pour finir, je suis très très satisfait de cette course. L’organisation est vraiment au top. Les ravitaillements dantesques, le signalement du tracé à en faire pâlir plus d’un, un super parcours avec de très beaux endroits même si je n’ai pas pu tout voir. Des bénévoles fiers de porter le tee-shirt du STAFF de l’UT4M, un très grand merci à eux. Un Trail à faire pour tout trailer qui a envie d’en découdre avec la moyenne montagne. Je pense même que j’y reviendrai mais pour faire l’UT4M CHALLENGE et son format 4*40 km en 4 jours. 

 

Maintenant place à la récupération, je pense que cette sortie longue me permettra d’aborder avec sérénité mon prochain objectif, dans 2 semaines, le marathon du Médoc, le plus long du monde Langue tirée!!!!

 

 

5 commentaires

Commentaire de DavidSMFC posté le 27-08-2018 à 15:50:03

Bravo yoyotito, belle course bien gérée ! C'est la descente du Saint-Eynard qui a été ton coup de mou ? Après le Fort ?

Commentaire de yoyotito posté le 27-08-2018 à 16:04:36

Merci David, c est exactement à cet endroit. La difficulté n’est pas qu’en montée !!!

Commentaire de fcorset posté le 27-08-2018 à 16:48:17

Ce récit ressemble à celui qu'un Yohann m'a raconté dans le tgv du retour... C'est bien, toi ?
Beau récit... Bonne récup'
A+
Franck

Commentaire de yoyotito posté le 27-08-2018 à 19:46:27

C’est tout à fait moi!!! C’etait Un plaisir de faire ce retour avec toi. Bonne préparation à toi pour l’EB! Je suivrai ta performance !

Commentaire de rico69 posté le 28-08-2018 à 10:24:00

Ravi d'avoir fait ta connaissance et content qui tu sois arrivé au bout de cette course magnifique

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