L'auteur : centori
La course : Trail des 6 Cols - 42 km
Date : 7/7/2018
Lieu : Val D'Isère (Savoie)
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Distance : 41km
Matos : salomon slab wing 8
batton
sac oxitis 8l
Objectif : Se défoncer
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2018 et 3eme T6C pour moi à Val d'Isère.
Le premier en 2016 s'était conclu par un abandon à mi-course terrassé par des maux de ventres.
En 2017 je boucle mon deuxième T6C en 8h01 alors que j'étais parti pour finir en 8h30 - 9h00, c'était une surprise d'avoir fait un temps aussi intéressant.
Du coup, je m'étais dit que pour 2018, l'idée serait de confirmer ce bon résultat de 2017 avant d'envisager autre chose et tant qu'à faire de passer sous la barre des 8h ce qui est un objectif vraiment sympathique.
Oui, mais voilà patatras le parcours passe de 39km et 3200D+/D- à 42km et 3500m D+/D- et là ça devient compliqué. Gagner 25 minutes me parait inconcevable. En sus, l’hiver a été particulièrement généreux en neige et le parcours est annoncé à 30% en neige et donc naturellement plus lent qu'en 2017.
Je révise mon objectif à 8h30, et d'ailleurs l'organisation repousse toutes les barrières horaires de 30' pour tenir compte de cet enneigement hors norme.
Je vais faire cette course, sans pression, sans timing dans la tête ni dans la montre. Tout à la sensation et on verra ce qui se passe.
En Mode Kikourou
Cette course je vais la faire avec la casquette kikourou vissée sur la tête et cela me permet de retrouver dès le départ patrick patdours de kikourou. Nous avons des objectifs sensiblement identiques et nous nous disons que nous allons faire un bout de chemin ensemble. Alors bien sur difficile de programmer puisqu'en trail les rythmes sont souvent très différents mais qui sait.
Départ.
Je suis beaucoup moins stressé que l'année dernière voir même assez détendu. J'ai déjà bouclé ce parcours, je sais pouvoir tenir sans trop d'encombre ces 42km, J'ai bien mangé le matin, probablement assez dormi, même si j'ai dû me lever pour calmer des abrutis qui faisaient un boucan du diable sur le coup de 3h du matin.
Il fait beau, mais pas trop chaud environ 12°.
Du coup, je suis assez confiant sur la suite des événements.
Partie 1 Direction La Daille. 6,7km 417d+
Cette section a été fortement rallongée cette année pour bien étirer le peloton et éviter des bouchons dans la montée de Picheru.
Du coup au lieu d'aller vers la Daille directement, l'organisation nous fait monter dans la vallée du Manchet avant de redescendre vers Val d'Isère centre en passant évidement par les chemins. On se retrouve rapidement dans un chemin single (ce que Patdours m'avait signalé). Pour éviter d'être bouchonné, je me suis positionné dans les premiers wagons au départ et ainsi éviter la foule. Patrick lui était encore devant et je le double après 1km de course, je suis plus vite sur ce départ, on se reverra plus tard.
Cette nouvelle partie est beaucoup plus technique, terminé le chemin à 4x4, là c'est du single, il y a de l'eau, de la boue, des bouses de vaches et je ronchonne un peu. Partir pour 42km et avoir les pieds mouillés dès le départ ce n'est pas l'idéal.
Ensuite on remonte vers le restaurant le Triffollet avant de plonger dans "la piste perdue" un canyon sublime que l'on descend tranquillement.
Bref je prends mon mal en patience et passe à la Daille en 53'04" et 80eme position. Je ne me rends pas compte du classement. Je pense être beaucoup plus loin. Je vois bien par contre que je suis 22' plus lent qu'en 2017 et qu'il faudra donc reprendre pas mal de temps si je veux tendre vers les 8h00.
Cette partie est facile, mais nous faisons face désormais à Picheru.
Partie 2: Montée dans l'Enfer de Picheru. 4,2km - 1008 d+
C’est un vrai kilomètre vertical qui nous attend et cela va faire très mal.
Le but est de montrer tranquillement et si possible un peu plus vite qu'en 2017 c'est à dire en moins de 1h20.
Je me cale dans la foulée (lol) d'un coureur et je monte au train. De toute façon, il y a tellement de monde et c'est tellement raide (chemin single en lacet) que doubler demande un effort dingue pour gagner quoi 2-3-4 mètres cela ne sert à rien. Il y a quelques coureurs qui font ces efforts mais je les reprendrai plus tard. Je vois d'ailleurs patdours faire cet effort et me prendre 30-40 secondes dans la montée la plus raide. Je me dis que je le reprendrai plus tard et de fait.
Nous allons presque au début de la montée passer sur un névé, je me dis alors que s’il y a de la neige à 2000m plus haut cela risque d’être bien enneigé.
A la fin de la montée la plus raide, j'ai bien manger je suis prêt et je double quelques coureurs en passant dans l'herbe. Je peux aller juste un peu plus vite sans vraiment faire d'effort, je rattrape Patdours dans la fin de la montée et nous arrivons ensemble au sommet.
Montée de Picheru: 1h20 exactement le même temps qu'en 2017 mais avec une énorme facilité en plus.
Classement 67.
Curieux, je n'ai pas eu l'impression de gagner des places.
Partie 3: Picheru - Fornet.
Je descends avec Patrick, mais je suis légèrement plus rapide en descente et je le retrouve au ravito, et là c’est lui qui est plus rapide de quelques secondes. Nous repartons ensemble direction le col de la Baillette. Cela démarre par un vieux chemin à 4x4, quelques coureurs trottinent, pour ma part, je marche pour m’économiser et on ne perd pas beaucoup de terrain sur ces coureurs qui font des efforts.
Après un petit kilomètre, on reprend un chemin single qui va nous emmener vers le col. Toujours avec Patrick, mais il finit par lâcher alors que je n’ai pas accéléré, je ne le reverrai plus.
Je passe au col en 3h05. J’ai donc mis 45’ depuis le ravito soit exactement le même temps qu’en 2017.
Je pense avoir gagné 3-4 places sur cette petite section. Une section formidable dans la réserve naturelle de la Sassière avec une vue superbe sur le lac de la Sassière et les sommets enneigés de la grande Sassière et la Tsanteleina.
Ensuite c’est la descente vers le Fornet. 900d- en 4km, cela va faire mal.
Curieusement je descends facile, sans forcer sans se faire mal, j’essaie de me préserver car je sais qu’en réalité la course démarre au village du Fornet à la mi-course. J’ai perdu quelques places dans cette descente c’est normal je laisse faire.
Et je passe au Fornet en 3h35 ! Je suis descendu en 30’ au lieu de 40’ en 2017 et pourtant je suis descendu très cool, j’ai donc bien progressé en descente.
J’ai récupéré beaucoup de temps.
Pointage : Fornet : 3h35
Classement : 67.
Après le pointage c’est le ravito. Je refais le plein des flask, je fais des étirements et c’est reparti. Je ne suis resté que quelques minutes au ravito ce qui me permet de gagner gratuitement des places.
L’ambiance au ravito est géniale, il y a un groupe folklorique local qui joue de l’accordéon habillé en costume traditionnel. Très sympa.
Partie 4 – Montée à l’Iseran et Aiguille Pers.
La course démarre vraiment avec cette section, c’est 9,7km de montée et 1500m de D+ non stop.
Je suis vraiment très bien, la section démarre en forêt au départ c’est relativement plat et je peux trottiner, je ne vois personne mais j’entends de cliquetis de bâtons, cela me motive pour rattraper les coureurs de devant.
De fait dans cette section qui démarre cool en forêt puis devient très raide, je vais rattraper très rapidement plusieurs coureurs. Ils ne s’accrochent pas et je passe à l’aise.
A un moment de l’ascension, on coupe la route du col de l’Iseran, je vois mon père, je lui crie que je suis super incroyable, mais que j’ai peur que ça s’arrête d’un coup. Et je continue.
Ensuite c’est moins raide, on est sur les pistes du secteur Fornet, je vois quelques coureurs, je m’efforce de les rattraper mais je reprends moins vite, mais ça passe quand même.
Au ravito du col de l’Iseran je suis 57eme. J’ai donc gagné 10 places dans cette section. 5h02 de course. J’ai encore gagné 3’ sur le timing 2017.
Je refais le plein des Flask et c’est reparti.
Démarre alors la zone la plus difficile, le point haut de la course objectif 3386m d’altitude, une pente de dingue sur la fin et surtout de la neige. Ça va être très dur.
Je démarre en trottinant et ensuite ça part dans le raide direction le col pers, de la caillasse, de l’éboulis, le chemin qui s’écroule sous les pieds, bref dur.
Je récupère encore des coureurs, mais je me fais rattraper par une jolie fille, c’est agréable mais finalement agaçant de la voir monter plus vite. Elle passe je ne peux pas suivre. Elle finira 3eme ! et moi 4 minutes derrière elle !
Voilà maintenant l’arête, totalement enneigée, il ne faut pas tomber et donc des filets ont été installés pour ceux qui feraient un mauvais pas. Montée vers l’aiguille ça pique dans la neige mais c’est bon.
Je check le dossard en 6h15, classement : 43 !
Cette fois j’ai perdu un petit peu de temps par rapport à 2017, mais je suis content d’être là, je profite du panorama 2-3 minutes, les massifs alpins sont tellement incroyables qu’il faut profiter au sommet.
Génial, mais il fait quand même froid en T-shirt à cette altitude, alors je descends directement dans la neige. Et même sur le cul direct dans la pente pour aller plus vite.
Certains coureurs ne sont pas très à l’aise, alors je passe.
En 2017 nous avions eu de la neige, enfin un peu, mais là c’est neige jusqu’au col ou presque et je patauge et voit les autres coureurs s’éloigner. Je me refuse à trop courir pour éviter de me flinguer totalement. Fort heureusement, la neige n’est pas trop profonde et je n’enfonce donc pas de trop.
Iseran 6h56. Descente en 41’
Incroyable, je suis descendu plus vite qu’en 2017 alors que j’ai eu la sensation de ne pas avancer dans cette descente. Comme quoi !
Classement : 43.
Partie 5 : tunnel – col de la madeleine – finish.
La montée du tunnel c’est dur. Quasi la dernière montée, mais c’est très raide, et le chemin est dégelasse, c’est de l’éboulis, des pierres, donc aucune stabilité et d’une raideur épouvantable. La chance je dirai c’est que cette année il y a beaucoup de neige du coup on a moins de pierre et c’est presque plus facile.
Je passe donc cette section sans encombre. Je suis cette fois tout seul, il y a quelques coureurs pas loin devant ou derrière mais rien pour vraiment m’entraîner.
Dans le tunnel photo au flash, ça me surprend.
Sortie du tunnel, la piste est encore bien enneigée, alors c’est en partie à pied et en partie sur le cul.
Je dévale sur le cul environ 30-40m et à l’arrivée c’est un saut de presque 2 mètres ! Heureusement, je freine à temps et saute tranquillou. Un gars est juste derrière et je crie pour lui dire de freiner sa descente, il s’arrête tout pile avant le saut.
Et c’est reparti vers la descente.
Encore beaucoup de neige dans cette section en direction du col de la Madeleine. L’année dernière on courrait tout le temps sur cette partie, là on est vraiment en mode tranquillou, je descends en trottinant tout au plus. Ensuite les bosses de Madeleine c’est très pénible, ça monte sec, ça redescend et ça remonte, sans grand intérêt si ce n’est nous finir les jambes.
Ensuite passage au Lac de l’Ouillette, il y a encore de la neige ce qui est fou à cette époque. A ce moment j’ai un peu débranché le cerveau, j’en ai marre et je laisse filer.
Finalement quand la descente reprend, je rebranche la tête et je décide de descendre à fond.
Et ça envoie, je vois un coureur au loin, je décide d’essayer de le rattraper. Le type a l’air assez mal en point, j’arrive juste derrière lui à la toute fin de la descente, mais il accélère d’un coup, me prend 20 mètres et je ne peux lui résister.
La fin de la course se fait sur le plat ou presque, je termine à bonne foulée, c’est agréable, je suis bien, les jambes répondent, pour un peu je continuerai. Et c’est terminé.
Temps : 8h12’58
Temps officiel : 8h13’00’
Le speaker Dominique Chauvelier m’annonce que je suis 41eme c’est dingue je n’y crois pas. Je n’ai jamais fait un tel classement en course à pieds. 41eme sur 500 c’est pour moi surréaliste.
Je suis heureux, j’ai bouclé le parcours avec une grande facilité, j’étais bien entraîné, j’ai beaucoup progressé, et je me dis qu’en 2019 je vais passer à l’étage suivant vers le HTV et ses 70km pour 5000m de D+/D-. Le challenge est lancé.
COTE ITRA : 576
Incroyable en une année sur le même parcours ma cote passe de 523 à 576. Je me suis beaucoup entraîné, et ça a payé. Génial.
Organisation :
Vraiment formidable.
Balisage au top, impossible de se perdre.
Ravito bien fourni. Je n’ai pas pris grand-chose ayant ce qui me fallait, mais j’ai regardé les rayons.
A l’arrivée photo finisher pour tout le monde et on récupère les photos prises pendant la course.
Un SPA est installé.
Une CRYOTHERAPIE est aussi installé.
Plusieurs kiné pour des massages de récup.
Un ravito final.
Et le petit village sponsor.
Bref tout ce qu’il faut pour passer un bon moment à l’arrivée avec les proches.
Je me suis régalé.
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