L'auteur : SupermanEnTrail
La course : Trail Aquaterra - L'EDFi des Lacs - 110 km
Date : 7/7/2018
Lieu : Bort Les Orgues (Corrèze)
Affichage : 2580 vues
Distance : 113km
Objectif : Terminer
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1) DIRECTION BORT LES ORGUES :
Après une nuit complète, un réveil à 7h30, un petit dej' dans le ventre, me voilà au volant de ma petite voiture pour Bort les orgues en Corrèze.
Tout se passe bien sauf dans les côtes où ma petite voiture semble souffrir. Je ne peux m'empêcher de faire le comparatif avec moi qui, d'ici 20h serait dans les côtes des volcans.
J'arrive enfin après 4h de route et demande à droite et à gauche où, il y a possibilité de manger des pâtes. Me voilà attablé chez un italien qui me sert de bonnes pâtes maison.
2) A QUAND LE DÉPART du 1548...
Repas fini, je me dirige vers l'endroit pour retirer les dossards (14h pour 15h) et attend sur un banc en me reposant et écoutant un peu de musique.
Bernard, l'un des photographes de l’événement, me prend en photo et tape un peu la discute.
Vient le moment d'aller chercher son dossard. Moment très important pour moi (et je pense d'autres coureurs), c'est le moment où tu commences à réellement rentrer dans la course.
Une pointe d'adrénaline commence à arriver. Je serai aujourd'hui, 1548 !
Différents Goodies dans la pochette, je repars dans ma voiture pour réorganiser les sacs (course et transition) pour la 10eme fois.
Je reviens au centre de Bort et retrouve Bernard au bar qui m'invite pour boire un coup (il est 16h).
On discute pendant 1h30 et je sais tout de lui (Une vie de dingue ce Bernard, entre pilote de chasse, photographe chez Paris Match et Vogue, le mec a tout fait).
Je le quitte (il doit quand même faire des photos) et retrouve Gilbert, le mec qui se déguise en Jésus sur pas mal de courses et Marathons.
Nous discutons durant 2h sur ses courses avec sa femme (marathons quasiment toutes les 2 semaines, la diagonale des fous et autres...). Il fera le 48km et sa femme le 25km.
Ils partent et on se retrouve à la pasta party pour emmagasiner les dernières glucides. Je tente de dormir un peu dans la voiture (chaud avec les pompiers qui mettent la sirène toutes les 15mn).
Je m'habille, hésite à mettre la cape à la vue des chaleurs de l'après-midi. Je la mets quand même et me dis que je la retirerai s’il fait trop chaud.
DIRECTION DÉPART...
Il est 23h, je me dirige donc vers le départ avec mon sac de course et mon sac de transition. Je rentre dans le bar pour voir la fin du match de la Croatie entouré par des gars qui doivent avoir, au moins 4g dans chaque bras.
Et 4g et moi déguisé en superman, ça délie les langues. Je retrouve ceux avec qui j'ai discuté tout l'après midi. Le photographe, Jesus et sa femme, plus d'autres qui m'ont promis une bière à l'arrivée si je passe la ligne avec ma cape.
C'EST PARTI POUR 113 BORNES...
Le départ est lancé avec les encouragements des habitants de bort les orgues. Nous sommes moins de 70 à faire cet Ultra, je sais de base, que je vais être seul pas mal de fois durant ce parcours.
Nous continuons tout de suite à monter pour atteindre le haut du plateau. Nous rentrons dans la forêt (forêt que nous allons très peu quitter durant toute l'épreuve)
Après 3h de course, je sens une personne me suivre et se prendre pierres et racines. Je demande si ça va. Il me dit que ses piles sont mortes et qu'il me suit pour avoir de la luminosité.
Il a pourtant des piles de rechange dans son sac mais qu'il ne veut pas me ralentir. Je m'arrête donc car 2mn de perdues sur des heures de course, je sais pertinemment que je ne joue pas la gagne bien qu'une arrivée en Superman ne manquerait pas de panache (Il me manque juste le talent en fait... ;0)
Il change donc ses piles et nous repartons. Après 15mn, une autre personne me suit pour les mêmes raisons, je m'arrête et lui demande s’il veut de l'aide. En fait, c'est le même gars qui me dit que ses enfants tournaient autour de son sac il y a 2j et qu'ils ont dû vider les piles (même celles de rechanges).
Il a de la chance car ce sont les mêmes piles que ma frontale de secours à qui j'ai acheté un jeu de piles neuves. Il repart regonflé et nous arrivons au premier ravito solide. Je reste un peu pour parler, et remarque qu’il y a déjà un abandon. Le mec me dit qu'il est fatigué...
Quelques kilomètres plus tard, passage à gué et PLOUF! les 2 godasses dans la flotte. Je repars avec les chaussettes et godasses trempées...
Le reste se passe plutôt bien, le jour se lève sur les coups de 6h00, pas de problème dans le rythme. Je continue mon bonhomme de chemin avec diverses rencontres et diverses discussions tout en avançant (marche dans les montées et course sur le plat et descentes pas trop pentues).
J'arrive au 57km et récupère mon sac de transition (9h). J'en profite pour crémer mes pieds et changer de chaussettes. Je remarque que mes pieds n'ont pas aimé le passage à gué où je les ai mis dans la flotte. Je remarque ma chevillière que j'avais prise car je m'étais tordu la cheville 3 semaines auparavant.
Je ne la prends pas, la nuit est passée, pas trop de risque (graaaave erreur !!!).
OUCH...
2km plus loin, la cheville vrille. Elle ne craque pas (c'est déjà ça mais reste très sensible). Je pars sur 20km de galère. Aux ravitos, on me dit que ça va commencer à avoir des côtes raides et que sans bâton, cela allait être très difficile.
Cela tombe bien, je n’en ai pas. Mes pensées à ce moment-là ne sont pas positives... 20km à faire gaffe où poser ses pieds (beaucoup de pierres et du dévers). Je retrouve des participants en difficulté et avance avec eux...
Au fur et à mesure des discussions, mon moral revient, je me remets à blaguer et tout revient. La cheville a l'air toujours un peu sensible mais ça peut aller.
VIENDEZ ALLONS A L'ARRIVEE..
Je fais équipe au final avec Damien avec qui on discute et se motive pour rallier cette arrivée. Les calculs de vitesses me disent que cela va passer par contre Damien est en difficulté. Je suis désolé mais il a fallu le pousser un peu et le motiver.
Il a des contractures, un début de tendinite derrière le genou. On arrive au ravito du 92km et retrouve Bernard, le photographe avec qui j'ai parlé longuement le samedi. Je discute un peu et encourage Damien à repartir pour aller chercher la dernière barrière horaire.
Je suis fatigué aussi mais il faut un peu accélérer. Je lui demande s’il peut courir dans une descente afin de grapiller du temps. Ce qu'il fait en serrant les dents (chapeau, vu les douleurs qu'il a).
Nous arrivons à l'avant dernière barrière horaire où on reste encore peu de temps pour pouvoir terminer cette course. L'organisation nous dit qu'il reste 10-12km, c'est jouable.
Nous croisons un coureur du 70km allongé qui nous dit qu'il en peut plus. Cela fait depuis le 30eme km qu'il ne mange pas et ne boit que très peu. Je lui demande de nous suivre car il risque d'arriver pendant la nuit. Je lui file ma frontale de secours au cas où. Je commence à monter une côte et lorsque j'arrive en haut, personne derrière mois.
Damien me rejoint et me dit que le gars s'est allongé avant la côte. Je l'appelle, pas de son. Au prochain ravito, on va prévenir l'orga.
On arrive devant un mur où l'on voit la balise tout en haut avec un panneau "montée difficile" (obligé de monter avec les mains). Nous arrivons enfin en haut et trouvons après un peu de marche le responsable de l'Aquaterra qui nous dit que la dernière barrière horaire était la bonne. Plus besoin de se presser.
Nous le prévenons qu'il y a une personne en difficulté. Pas de souci pour lui sachant que des personnes en Quad parcourent le circuit pour voir où sont les retardataires.
Nous poursuivons notre parcours en parlant de nos vies, de nos projets etc... Damien a toujours des problèmes de contractures et de tendinites donc, arrêt obligatoire tous les 150m.
Damien me propose de continuer seul (comme il l'a fait durant les 20kms en sa compagnie), pas envie, je préfère faire ces 20kms accompagnés que seul.
ARRIVEE...
Nous arrivons enfin à Bort les Orgues où l'orga nous attend. Il pensait que j'avais abandonné car ma puce ne marchait plus (surement le passage à gué et les pieds dans la flotte). Ils ont su que j'étais toujours en course lorsque le gars, à qui j'ai prêté ma frontale, leur a dit de la rendre à SuperMan...
Nous finissons la nuit avec l'orga autour de boisson et nourriture (très peu pour moi). Le lendemain, après un café toujours avec l'orga, je repars chez moi avec toutes ces rencontres dans la tête... et mal aux quadris.
Pensée pour moi-même, nous étions peu sans bâtons donc, mon prochain achat sera des bâtons de trail...
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1 commentaire
Commentaire de tricky posté le 13-07-2018 à 14:15:00
Eh oui Superman est toujours un super héros même dans la difficulté ! ;-)
Heureux d'avoir fait ta connaissance !
Pour ce qui est des bâtons, je n'en avais pas et je n'ai pas regretté de ne pas les avoir pris (j'en ai des maisons en bambous ! :-) ) Mais bon je te conseille de tester ceci dit ;)
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