L'auteur : marathon-Yann
La course : Garmin Triathlon de Paris - M
Date : 2/7/2017
Lieu : Paris 05 (Paris)
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Distance : 51.5km
Objectif : Pas d'objectif
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Mardi 20 juin 2017, c’est la canicule. Dans la torpeur d’une salle d’examens, la chaleur est étouffante. Les étudiants que je surveille du coin de l’œil ont droit aux documents, de toute façon ils savent tricher avec discrétion, je peux laisser vagabonder mes pensées. Fait chaud. J’irais bien nager à la piscine, ou pourquoi pas dans un lac. Et si je m’inscrivais au Triathlon de Paris ? Bon, je m’étais promis l’an dernier de ne jamais recommencer, mais j’ai déjà participé deux fois à ce triathlon et l’on dit jamais deux sans trois, non ? (sinon, ce ne serait pas un triathlon). C’est décidé, bien que m’étant promis de ne jamais recommencer, bien que n’ayant pas nagé ni fait du vélo depuis ce fameux triathlon de Paris 2016, il fait trop chaud : je m’inscris, pendant que mes étudiants planchent...
Entrainement express en dix jours. Deux sorties en vélo, 4 virées à la piscine, 10 km de course à pied, 3 jours de repos, je suis prêt !
Cette année, le parcours change. Plus de départ à Choissy mais à la Villette, ce nouveau parcours me plait, même si d’un point de vue logistique ce n’est guère plus simple (retrait des dossards au Champs de Mars, dépôt des vélos à La Villette). J’ai fait le choix, contrairement aux recommandations des organisateurs, de déposer mon vélo le dimanche matin. Choix payant, à condition d’arriver tôt (7h15 pour ma part). J’ai tout le loisir de me préparer, de regonfler mes pneus et de rejoindre le départ de la natation, à 1,5 km de là. C’est l’inconvénient des natations en ligne droite ! Mais cette année le dépôt des affaires « de ville » se fait au départ de la natation, et non au parc à vélos. Ca n’a l’air de rien, mais c’est un confort appréciable de garder ses chaussures et un petit coupe-vent pendant cette petite marche. J’arrive tellement tôt que les bénévoles ne sont pas encore là, ce qui nous oblige à monter dans les camions consignes pour y déposer nos sacs, expérience inédite.
L’heure du départ approche. Le petit square le long du canal est empli d’individus en combinaison de nage, avec un bonnet de bain vert, spectacle décalé en plein cœur de Paris, j’adore. Me sentant spectateur, je regarde ces concurrents motivés, m’amusant (c’est pas bien) de voir un coureur arriver après le départ des camions et confier son sac à un spectateur inconnu pour qu’il le rapporte à l’aire de transition. Pour les sas, c’est un peu n’importe quoi, ce qui ne me pose pas de soucis : je nage tellement mal que j’attends patiemment la fin du peloton pour me jeter à l’eau.
L'invasion des grenouilles (photo page FB du triathlon)
J’ai gardé un souvenir assez cuisant de ma natation l’an dernier, où j’avais eu un sentiment d’oppression en entrant dans l’eau, frôlant la crise de panique. Ça se passe mieux cette année, même s’il me faut un peu de temps pour m’habituer à la température de l’eau et pour oser mettre la tête sous l’eau. Même si je nage d’une façon catastrophique, je me surprends à y prendre du plaisir. C’est l’intérêt de ce bassin (si l’on oublie la qualité de l’eau), les multiples ponts, passerelles, péniches, le public si proche, les immeubles et parcs le bordant sont autant de points de repère qui font que l’on a vraiment l’impression d’avancer. A la différence de l’an dernier, pas de crampe, pas d’angoisse, pas d’eau dans les lunettes, je profite de la nage.
Et au milieu coule une rivière (photo page FB du triathlon)
J’en profite un peu trop, sans doute, puisque je mets 6 min de plus que l’an dernier pour franchir ces 1500 m dans le temps exceptionnel de 46 min ! Mais à la différence de l’an dernier, je sors de l’eau content, c’est la clé d’un triathlon réussi !
Douchés ! (photo page FB du triathlon)
Pendant que je nageais, la pluie s’est mise à tomber, le départ du vélo est très prudent, d’autant que sur les deux premiers kilomètres nous roulons sur des pavés. Ca secoue ! Désagréable surprise, le petit capteur de mon compteur de vitesse n’aime pas les pavés, il ne fonctionne plus. Je devrai faire le vélo à la sensation, sans connaitre la distance parcourue ni ma vitesse. Pour la distance, on verra bien, et pour la vitesse je regarde autour de moi. Les coureurs qui m’entourent semblent plus prudents que moi. En appliquant le principe « Freiner c’est tricher », je ne fais que doubler. Le parcours est relativement sinueux jusqu’aux quais. Comme tous les ans, sur ce peloton de 2700 coureurs il y a des crevaisons, mais cette année je suis surpris de voir le nombre de coureurs qui s’arrêtent pour aider leur copain en difficulté. Sur les quais, peu avant la Tour Eiffel, je suis dépassé par une coureuse en rose qui avance à un bon rythme. J’essaie de prendre sa roue, et à ma surprise j’y arrive, commençant à la relayer un peu plus loin. Nous continuerons ainsi jusqu’à l’arrivée, elle devant la plupart du temps, donnant un bon tempo, moi derrière, tirant la langue. Le parcours nous emmène dans le bois de Boulogne, où nous empruntons de grandes lignes droites avec de fréquents demi-tours. Derrière ma locomotive rose et avec un autre coureur qui s’est joint à nous, nous avançons bien, remontant de nombreux coureurs, pour boucler ces 40 kms en 1h17.
Freiner c'est tricher (photo page FB du triathlon)
En sortant de la deuxième transition, je me dis qu’il reste 50 min pour finir en moins de 3h. La course à pied est mon point fort, je sais que c’est gagné. Là aussi le parcours a été modifié, nous faisons deux boucles cette année avec un seul passage derrière le Trocadéro. Après 3-4 min de mise en jambes, ma foulée redevient souple, je peux allonger. Quelles bonnes sensations ! Comme je n’ai que la montre Décatlon de mon fils (la seule montre étanche de la famille, 5 euros, je vous la recommande), et les kms n’étant bizarrement pas indiqués (ou alors je ne les ai pas vus), mis à part le km 6(vous avez dit bizarre?), j’avance encore une fois en aveugle (et j'arrête les parenthèses). Je ne fais que doubler, c’est réconfortant ce sentiment de rattraper le temps perdu, même si mon enthousiasme est un peu douché à la fin de la première boucle, quand je vois que la plus grosse partie des concurrents suit la flèche « arrivée ». Je continue cependant ma chevauché fantastique, pour boucler ces 10 km en 42 min.
La remontada
L’arrivée cette année se fait derrière la Tour Eiffel, place Jacques Rueff. Si le décor est magnifique (et si cette place évoque pour moi le souvenir indélébile de la No Finish Line), le manque d’espace rend l’aire d’arrivée et le ravitaillement moins accueillants. La récupération des sacs est également assez compliquée. Mais ayant déjà testé la réactivité de l’organisation, je ne doute pas qu’elle saura corriger ces imperfections l’année prochaine. Avec ou sans canicule, je compte bien le vérifier !
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