L'auteur : Zaille
La course : Trail du Taennchel
Date : 4/6/2017
Lieu : Ribeauville (Haut-Rhin)
Affichage : 1833 vues
Distance : 33km
Matos : Altra Lone Peak 3.0
Chevillière Zamst
Short Cimalp
Sac Salomon
Objectif : Terminer
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En cherchant un peu un trail d’une difficulté inédite pour moi et plus ou moins dans le coin, je suis tombé sur le trail du Taennchel à Ribeauvillé. 33km et 1500 de D+, ça commence à causer pour le petit amateur que je suis. Jusqu’à présent je n’avais jamais passé la barre des 30km et encore moins celle des 1100 de D+. Un nouveau challenge pour moi donc !
Pas d’entraînement spécifique mis à part une sortie deux semaines auparavant avec 26km et 1000 de D+ suivi le week-end d’après d’une sortie vélo de 4 heures avec un peu de dénivelé le tout agrémenté de petits footings. J’essaie de temps en temps de remplacer les sorties longues de course à pied par du vélo, moins traumatisant pour mon petit corps fragile.
Je rigole mais je me trimballe depuis quelques temps une douleur sur le dessus du pied qui se déclare en général après une heure de course et qui me gêne crescendo au fur et à mesure des bornes. La spécificité du trail avec ses portions de marche retarde l’arrivée de la douleur et je ne m’inquiète donc pas trop, il y aura toujours moyen de gérer.
J’ai aussi acheté une chevillière pour maintenir une cheville gauche en laquelle je n’ai plus confiance depuis une entorse mal (pas) soignée. Je me dis que peut-être ça aidera aussi pour mon symptôme de dessus du pied. Soit, je suis bon à jeter mais insiste quand même !
Le départ est à 9h00 et avec une bonne heure de trajet plus le temps sur place à prévoir, on part à 7h15. « On », oui, car j’ai avec moi ma runneuse préférée que j’ai inscrite sur le 24km 1100 D+ et qui partira 30 minutes plus tard. Je lui ai fait croire, j’y croyais aussi un peu d’ailleurs, qu’on arriverait quasiment en même temps. Vilain prétentieux que je suis !
8h30, on arrive, on est un peu à la bourre dans une salle du centre-ville. Vite les chiottes et oh miracle, quasiment pas d’attente ! Le temps de récupérer la bouteille de crémant en cadeau, déposer les sacs à la consigne, quelques foulées et c’est partie. Par d’agglutinement sur la ligne de départ, j’ai l’impression que tout le monde à conscience qu’on sera parti pour un moment et qu’on n’est pas à la minute près ! Je reconnais Jeff Bomberger, tout devant qui finira 2ème en 2h52. Moi je table sur 3h30 à 4h00.
On traverse Ribeauvillé par des petites ruelles pavés avec pour point de mire, tout en haut dans la montagne, les trois châteaux qui sont sur notre parcours. On quitte la route au bout d’un km pour arriver dans un single-track que je juge roulant mais pas tout le monde. En effet, je me rends très vite compte que je ne suis pas dans le bon wagon. A la queuleuleu, on marche déjà. Difficile de dépasser, je me résigne donc en me disant que c’est de l’énergie que j’aurai en plus pour la fin …
Au km5, après quelques chemins plus larges où j’ai pu courir on arrive déjà au premier ravito. J’ai décidé de jouer au maximum la sécurité et gérer au maximum mon effort. Je m’arrête donc pour boire un verre d’eau et manger un bout de banane. Le prochain approvisionnement n’est qu’au km17.
Pour l’instant on a fait que monter et ça sera comme ça pour les 8 premiers km avant une 1ère descente bien technique. Je ne me démerde pas trop mal et dépasse même du monde, c’est pas dans mes habitudes. Peut-être l’effet chevillière ? Celle-ci (une Zamst souple) ne me gêne pas du tout dans mes mouvements, juste le passant sous le pied qui me donne cette sensation désagréable d’avoir un pli de chaussette sous la plante des pieds mais rien de traumatisant.
Je m’étais imprimé le profil avec quelques annotations de distance et de dénivelé. Je le consulte régulièrement pour savoir ce qui m’attend et là je sais qu’au km10 il va y avoir le gros morceau : 250 de D+ sur à peine plus de 1km. Là ça grimpe, courbé vers l’avant, les mains qui appuient sur les cuisses je fais ce kilo en 14 minutes ! Waow, le cardio est au taquet ! Certains s’arrêtent même pour souffler. Après ça, je sais que les montées seront moins coriaces.
Km12, c’est un peu plus « roulant » maintenant en théorie mais ce que mon profil ne dit pas ce sont les pierriers, les quasi-marécages ou les parcelles jonchées de déchets de coupes que l’on nous fait traverser. L’esprit trail est bien là, ça me plait même si on n’avance pas très vite mais quelle importance !!
On est souvent dans des parcelles forestières assez denses mais les quelques points de vue qu’on nous offre en font arrêter certains pour une photo souvenir. On est par moment dans une vraie ambiance montagnarde avec des pâturages et des sommets à perte de vue. Ca me rappelle pourquoi je m’inflige ça !
Km17, mi-parcours, le 2ème ravito avec des TUCS, cool et déjà 1000m de D+ sur les 1500 annoncés. Un coup d’œil sur mon profil : oh ! Plus rien de grave, quelques coups de cul et 8km de descente … Tu parles ! Je m’étire un peu, toujours dans la gestion de course hyper prudente et je repars pour cette seconde moitié.
Je jette un coup d’œil au chrono que j’avais un peu oublié : 2h20 !! Oh putain ! Pour 17 bornes ! Ca ferait du 4h40 à l’arrivée ça mais heureusement qu’il y aura plus de D- que de D+ pour la suite. J’ai encore espoir de passer la ligne en moins de 4 heures d’autant que même si mon pied fait un peu la gueule, je ne suis pas trop fatigué et le moral va bien.
On passe dans une partie super boueuse, les pluies de la veille ont fait leur affaire. Malgré la descente je progresse difficilement, je fais du 8:00 … en descente. C’est la merde. Le prochain objectif est le ravito au km24, psychologiquement c’est plus facile d’avancer par étape.
Je me retrouve vraiment tout seul par moment et je dois redoubler d’attention pour ne pas louper un fléchage. Il y a très peu de bénévoles sur le parcours mais c’est heureusement bien balisé. J’arrive tout seul dans une vallée encaissée baignée de soleil, c’est magnifique, en contre-bas je vois la tente de l’avant-dernier ravito du km24. Je m’arrête une fois de plus avant d’amorcer la (quasi) dernière montée.
J’ai du mal à courir dans les montées même dans les faux plats, les cuisses ont leur compte. 2km de montée dans un single-track, j’ai plus envie de doubler qui que ce soit. Je marche et je scrute ma montre pour qu’elle m’indique enfin le km26, le sommet.
Ouf !! C’est parti, sur du gros chemin, ça redescend bien là, 5:46, 5:21. J’ai l’impression d’aller beaucoup plus vite, genre sous les 5:00. Les jambes font mal mais on va dire que c’est normal, j’en suis à 3h30 de course quand même. Un calcul rapide : 6 bornes en moins de 30 minutes donc sous les 5:00 de moyenne … C’est mort pour les moins de 4h. J’en fait pas une maladie mais j’ai une princesse qui attend son prince depuis déjà 30 minutes je pense. N’est pas Zelda qui veut 😉
Non mais j’hallucine, une montée ! Je l’avais pas relevé celle-ci et en plus elle fait mal aux pattes, un single-track pas long mais bien raide qui va continuer en descente en slalom. J’apprécie encore, malgré les cuissots qui râlent, c’est ludique et on se tire la bourre avec d’autres traileurs.
Les 2 derniers km sont sur du concassé plutôt roulant et en descente, je déroule ma foulée et rattrape 2-3 gars en galère. Je vois la ville au loin et localise l’arrivée. 5:04 et même 4:32 pour le km33, je ne savais pas que j’arrivais encore à courir sous 5:00 … Oui c’est en descente mais bon, ça fait plaisir !
L’arrivée est quasi déserte, normal je suis un peu à la bourre par rapport au premier. On m’accroche malgré tout une médaille autour du coup, est-ce que je la mérite vraiment ? J’arrive en même temps que certains du 24km qu’à fait celle qui m’attend depuis une heure sur la ligne d’arrivée, désolé. 4h09 mais sans grosse souffrance., c’est ma première satisfaction. Les jambes en béton mais pas de fatigue extrême ni de nausée. Pas de problème de bide non plus, ça je n’y avais même pas pensé. En fait, je me suis bien alimenté, régulièrement par petite quantité, comme écrit dans les livres.
Le chrono est vraiment pas terrible mais l’objectif était clairement de terminer dans de bonnes conditions et c’est le cas. Le 1er mettra 2h35 !! Un extra-terrestre c’est sûr ! Le 2ème 2h52 (+17min), le 5ème est déjà à 3h05 (+30min), c’est dingue. Moi je ne suis même pas dans la 1ère moitié du classement (90/154), un des plus mauvais classements de ma courte carrière peut-être dû aussi aux coureurs sur ce genre de format déjà exigeant où il y a très peu de « touristes ».
Assez philosophé, on part se doucher (à la piscine municipale, super loiiin) pour revenir sur les lieux pour une bière fraîche et une tarte flambée. C’est pas souvent que j’arrive à avaler quelque chose après une grosse course. Je déguste et pense déjà au prochain trail : La Hasel 28km 1100 D+, une promenade 😉
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1 commentaire
Commentaire de poucet posté le 08-06-2017 à 21:25:45
Bravo Zaille, c'est bien pour une première sur cette distance !!! Et récit sympa .
Suis à la bourre ... Pas eu le temps de faire de CR cette fois çi !!!
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