Récit de la course : Trail du Wurzel - 23.5 km 2017, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : Trail du Wurzel - 23.5 km

Date : 23/4/2017

Lieu : Ville (Bas-Rhin)

Affichage : 1760 vues

Distance : 25km

Matos : Altra Lone Peak 3.0

Objectif : Se dépenser

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Course nature Roche des Fées

Depuis le semi de la Wantzenau en mars, je n’ai pas fait de courses « sérieusement ». Entre un semi de Prague où j’ai loupé la remise des dossards (no comment please) et le trail MAC6 en mode pacer pour mon épouse, je me sens en phase d’encroutage …

De plus, à la MAC6, malgré un rythme tranquille et lors de ma dernière sortie longue, j’ai terminé en boitant avec une douleur à un genou qui ressemble fort au syndrome de l’essuie-glace. C’est donc rempli de doutes que je me suis inscrit à la course nature roche des fées (mini-trail qu’ils disent !) de 24km à Villé.

Le fait que je ne connaisse pas du tout le coin et l’inscription conjointe de mon ami Thomas m’ont décidé à sauter le pas malgré la distance (en voiture) pour rejoindre le départ. Heureusement que le coup de sifflet n’était qu’à 9h30, ça nous a permis de partir de chez nous « qu’à » 7h15. Levé donc 30 minutes avant le temps d’ingurgiter ma préparation spéciale de chez Endur’Activ et enfiler ma tenue.

J’ai ressorti mon cuissard de compression Skins et mes mi-bas Compressor. Le dernier 26km en short traditionnel m’avait irrité entre les cuisses et m’a rappelé que j’ai encore du gras à perdre ! Les mi-bas c’est psychologique je pense mais c’est aussi dans ces chaussettes que je me sens le mieux au niveau du chaussant. Ca me donne un look de traileur de compétition mais bon, je ne fais pas illusion bien longtemps en général, malgré le sac et la casquette Salomon. L’habit ne fait définitivement pas le moine et on le remarque très bien après quelques km de D+ dans ce genre de course.

On arrive sur place une petite heure avant le départ. On choisit le 1er parking disponible même s’il est à 10 minutes à pied de la salle des fêtes de Villé où se trouve le départ. Arrivés dans la salle, une première queue pour les WC (normal) et une autre, énorme, pour les dossards. Là on a un petit coup de stress, nos affaires sont encore dans la voiture !

Il nous aura fallu 20 minutes pour récupérer le dossard et une ceinture porte-smartphone jaune fluo made in China que je ne porterai jamais, je fais un peu la gueule car en plus il faut absolument que j’aille me soulager, qu’on retourne à la voiture, qu’on se change, revienne, …. Le stress monte et on commence à jouer la montre. On ne parle même plus d’échauffement mais ça ce n’est pas grave.

On fait au plus vite, j’accroche mon dossard et on trottine vers le lieu départ. Je regarde derrière moi, Thomas se bat avec son dossard mais on arrive, il est 9h30. Meeeerde, même pas le temps de m’aligner derrière la ligne de départ que je vois les premiers passer devant moi, on a loupé le coup de feu. Je prends le train en marche mais mon binôme avec qui je voulais courir n’a pas encore lacé ces nouvelles Saucony, dommage, à tout à l’heueueueurrrrrre.

On rentre direct dans le vif du sujet avec une entrée en forêt en montée. Tout le monde court encore mais plus pour longtemps car voilà le premier raidard et ce n’est pas peu dire. Il ne sera pas long mais calme déjà les ardeurs de certains. Les montées et descentes se succèdent dans des single-track entre bruyère et sous bois de toute beauté jusqu’à arriver à un premier point culminant où la vue est magnifique.

Première grosse descente à partir du km6. Ma maîtrise étant toujours aussi minable en descente, on me dépasse pas mal surtout dans les petits sentiers techniques. A un moment il y a une portion importante de chemin large, là je me fais plaisir et déroule tout en faisant attention à ma foulée et à la position de mon torse. Le genre de chose qu’on peut encore faire après 7-8 km mais plus du tout après.

Vers le km 10 on arrive dans le village de Lalay où au terrain de foot a été placé le seul ravito. Je ne m’arrête pas, j’ai ce qu’il faut : 2 barres amandes, 1 barre pomme et 1 litre de mixture citronnée avec sirop d’agave et acérola (oui c’est pointu mais pour un athlète comme moi c’est le minimum). En sortant du village une courte mais grosse montée qui va pas mal me scier mais le pire est à venir.

On retourne en forêt avec des petits chemins bien sympa qui montent et descendent de façon modéré permettant un rythme de course correct jusqu’à … Le mur (encore). Pendant 2km, une montée en zig-zag où toute foulée, même minime, est impossible. On marche à la queue leu leu et personne ne se risque à cramer des calories dans un dépassement qui sera de toute façon totalement improductif.

J’entends certain râler disant que c’est trop mais je me dis que dans les Alpes (ou sur l’île de la Réunion) ça doit être bien pire et puis c’est un trail ! Euh non, un mini-trail, encore heureux.  On arrive finalement sur une partie où on pourra de nouveau courir mais le cardio est déjà bien monté et il reste 9km. Je me souviens que le point haut est à 7km de l’arrivée et donc je sais que ça va encore grimper un peu avant ZE descente.

Effectivement, l’accalmie n’aura pas duré 2km, on arrive au pied du mur (oui oui encore). On entend au loin des cris, des cloches, les encouragements d’une foule. Je suis étonné car on est vraiment en plein milieu de la forêt. On avance tant bien que mal jusqu’à arriver au niveau de la roche des fées où quelques bénévoles assurent le spectacle. Une ambiance de passage de col du tour de France. Ils nous crient dessus une cloche à la main, « Dans 30 minutes vous êtes arrivés », « Allez, on ne regarde pas son GPS » et une tape dans le dos.

Je fais mon maximum pour faire bonne figure, les derniers mètres de la montée se font à quatre pattes en s’agrippant aux racines des arbres. On ne court plus, on ne marche plus : on grimpe. J’arrive finalement au-dessus de ce rocher pour embrayer directement sur la descente. J’ai un gros coup de moins et mes pas deviennent même incertains. Je me sens fébrile et commence à manquer de lucidité, je ralentis et me prends ma dernière barre, celle aux pommes bien chargée en sucres.

Le coup de fouet glucidique attendu arrive, je descends à présent prudemment dans un sentier technique mais sans faire de faute. Les jambes ça va, le cardio aussi, je commence quand même à ressentir la fatigue après plus de deux heures de course.

A partir du km20, la descente se fait sur du gros chemin. Le rythme est un peu plus rapide. J’entends les cloches du village au loin qui sonnent midi et il me reste théoriquement 3km à faire. Je me dis que 2h45 ça serait pas mal. Calcul mental rapide : 3km en 15minutes = 5 au kilo. Peu de chance que ça se fasse et malgré la descente. Mes jambes commencent à faire mal et je ne suis pas loin de l’épuisement.

Je dépasse et me fait dépasser, parfois les mêmes coureurs plusieurs fois. Le km23 je le fais en-dessous de 5 minutes mais ça sera le seul. Je vois au loin la salle des fêtes, ça sent bon mais comme je le craignais, l’arrivée est en montée et ce n’est pas un faux plat. J’essaie de ne pas marcher dans ce dernier raidillon (vis-à-vis des gens qui pourtant s’enfoutent de moi !) mais c’est trop dur, il faut que je ralentisse, ne serait-ce que 10 mètres.

Ouf, c’est l’arrivée, c’était dur ! Quasiment 25km et plus de 1100m de D+ en 2h51. Plus dur que la MAC6 avec quasiment la même fiche technique mais ici le dénivelé était regroupé dans deux grosses (vraiment grosses) montées qui ont mis les pattes à dure épreuve.

Thomas arrivera quelques minutes plus tard, le dossard bien accroché et les lacets bien noués. On avait prévu une bière et de la tarte flambée après notre arrivée mais la fatigue généralisée et le parking lointain nous feront partir de suite. Je termine 157/359 au scratch et 59/108 en V1H. Pas terrible tout ça. On va dire que c’était un jour sans, il en faut aussi ! La seule satisfaction sera que chevilles et genoux douloureux ne se seront pas manifestés durant ces presque trois heures et ça c’est une bonne nouvelle !

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