Récit de la course : Triathlon du Château de Chantilly - L 2016, par Baboon

L'auteur : Baboon

La course : Triathlon du Château de Chantilly - L

Date : 28/8/2016

Lieu : Chantilly (Oise)

Affichage : 1931 vues

Distance : 113km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Chantilly (version 2016) : il y a une première à tout.

Il faut battre le fer tant qu'il est chaud. alors CR tant que tout est frais dnas ma tête.

Le contexte

Après mon épisode breton (IronCorsair) plus que satisfaisant, j'ai décidé de capitaliser sur ma préparation et de me lancer sur un nouveau défi : l'AlpsMan Xtrem Triathlon à Annecy début Octobre (full distance). L'épreuve de Chantilly (half distance) s'inscrit donc dans le cadre de cette préparation.

 

Les antécédents

Chantilly fut mon premier half distance en 2014. Y revenir cette année sur le même parcours et dans des conditions similaires est un moyen de voir le chemin parcouru ces 2 dernières années. A 5 semaines de l'AlpsMan, il me permet aussi de faire un point sur ma forme et ma préparation.

 

La situation pré-Chantilly

La préparation estivale n'a pas été aussi studieuse que celle pour St Malo, il faut bien l'admettre. Après un bon coup de fatigue de 10 jours 3 semaines après cet IronMan,  j'ai tenté de repartir de l'avant en reprenant et adaptant mon précédent plan d'entrainement. C'était sans compter sur les éléments suivants :

break vacance en famille (accompagné de petit excès estivaux bbq, rosé …)

entrainements remplacés par activités avec les enfants en vacances

réduction du nombre d'entrainement natation pour cause d'horaire d'été

course à pied réduites par la chaleur

douleur au pied droit (tête métatarse 2)

Ces points ne sont pas des excuses, mais des choix (à l'exception de la douleur au pied).

C'est donc avec des doutes sur mon pied, sur mon niveau en course à pied et un manque rythme en natation que je me lance dans ce half-distance de Chantilly. Pour mémoire, 1,9km de natation ; 90 de vélo et 21,1 de course à pied.

 

L'avant course

Départ 5h du matin avec ma femme et mon plus jeune fils pour Chantilly. Ravi qu'ils m'accompagnent sur cette épreuve qui m'a laissé un bon souvenir. Tout se déroule parfaitement bien, timing impeccable jusqu'à notre arrivée. Premier couac : les bénévoles ne sont pas encore en place pour remettre les dossards. Etant parmi les premiers arrivés, je ne risque pas de rater le départ mais cela risque de le retarder. Quelques minutes d'attente et tout se met en place. L'occasion de faire quelques photos avec mon fils.

Second contre temps, les officiels nous font patienter car le Parc à Vélo (PAV) n'est pas "prêt" bien qu'utilisé la veille pour d'autres épreuves. Cela me laisse le temps de mettre la panoplie d'autocollant règlementaire sur mon casque, vélo et sac.

Une fois dans le PAV, nouvelle surprise : pas de place numérotée. Chacun se place où il le souhaite. C'est peu commun comme pratique mais pourquoi pas. Ça me permet de me placer à un endroit assez simple d'accès pour faciliter les transitions entre les disciplines. Je met en place tout mon bazar, discute avec Pierrick un coéquipier de club qui m'a rejoint et me prépare tranquillement. À 30 minutes du départ, direction la consigne pour déposer les sacs. Au passage je croise Benoit qui est aligné sur un relais.

Nouvelle particularité : la consigne est une tente militaire sans bénévole. Personne pour contrôler qui prend quoi. Ca commence à faire un paquet de singularité sur cette organisation. Est-ce parce que cette épreuve est l'étape française d'une série de 5 courses se déroulant au Royaume Uni ? Possible. Ben on fait avec.
Allez direction le plan d'eau pour l'échauffement. Petit bonjour à Florent qui enfile sa combi au bord du bassin

 

Bonnet sur la tête et lunette enfilée, un bénévole nous interpelle. Euh comment ça on ne peut pas entrer dans l'eau avant le briefing !!! Et on s'échauffe comment ? Perso le footing pied nu sur les cailloux je ne suis pas trop adepte. Voilà comment mon échauffement s'est transformé en quelques mouvement de bras dans l'air. Mais on a pu entrer dans l'eau après le briefing (en français et en anglais - car nos amis grand bretons sont très nombreux - un peu normal). Une fois dans l'eau, pas question de faire plus de 5m car les canoés nous barrent le bassin. Il faut donc définitivement renoncer à nager avant le départ de la course.

Petit point sur l'eau : température agréable, fond vaseux à souhait, 1m de profondeur d'eau et 50cm de vase. On ne peut pas dire que ce soit un bassin agréable pour nager (surtout en comparaison du lac d'Annecy). Et bien il n'y a plus qu'à attendre sagement que tous les concurrents entrent dans l'eau et que le départ soit donné.

 

Natation

Avec un temps de 32'35" réalisé dans ce bassin 2 ans auparavant, je vise ce matin les 30'. Donc je me place de manière à éviter la machine à laver du départ et mise sur un gros 200m pour prendre le groupe de tête.

Le départ est donné, enfin c'est ce que je conclu en voyant les autres concurrents s'élancer. Perso j'ai rien entendu.  2 coup de bras et me voilà stoppé par un canoé qui n'a pas non plus compris que le départ était donné. L'addition commence à être lourde sur ce bassin. Je repars avec toujours dans l'idée de faire un gros 200m pour tourner à la bouée dans le groupe de tête, mais je suis dans un petit paquet et il faut se faire sa place … avec une visibilité quasi nulle dans l'eau. Je commence à avancer et là c'est le drame. C'est quoi cette crampe de merde qui vient me couper le mollet droit en 2. Je ne m'arrête pas , je la gère mais ça me ralenti. Adieu le gros 200m et la tête de course. Bonjour le peloton.

C'est donc 900m de galère que je vais endurer avant de trouver une eau plus calme mais toujours aussi trouble en raison de la vase remuée.  Ces 900m sont parmi les pires que j'ai fait en triathlon (sur tous les plans). Ma crampe est partie mais elle m'a bien nouée le mollet. Je me demande bien ce que cela va donner par la suite.

Ça se resserre un peu sur les 200 derniers mètres. Le ponton d'arrivée n'est pas large. Lorsque je m'y présente, un bénévole m'aide à sortir. Le ponton est également glissant, je le sais, je m'y suis crouté ! Je trottine en direction du PAV d'un pas incertain car j'ai un voile blanc devant les yeux. Un des effets du changement de position. Au final rien de bien positif sur cette natation. Sauf les encouragement de ma femme et mon fils que j'entends à ma sortie.

Que dira le chrono ? À oui, je me la joue feeling sans chrono, ni cardio (juste mon compteur vélo). Le chrono dira 33'44". Pas très étonnant vue cette débâcle aquatique.

 

T1

J'arrive à mon emplacement, Pierrick est déjà là et enfile ces chaussures. C'est un bon rouleur, je vais avoir du mal à le rattraper. Mais on verra cela plus tard. Pour le moment je galère à enfiler mon maillot. Pas forcément judicieux mais bien pratique pour transporter ces propres victuailles. On ne sait jamais ce que l'on va trouver sur les ravitos. En tout cas, il n'y a jamais de PomPotte ET C'EST BIEN DOMAGE !!! Casque, lunette, chaussettes, chaussure, tout le reste déroule. Je pars en poussant mon vélo comme l'exige le règlement et entend à la sortie du PAV un "Allez papa" suivi d'un "Allez mon amour". Mes supporters du jours ont couru de la sortie du bassin jusque là pour m'encourager. C'est agréable et un peu déroutant car d'habitude je suis seul sur mes épreuves.

Arbitre passé je monte sur mon vélo. Et c'est parti.

 

Cyclisme

Ces derniers temps, mes sorties étaient moins longues qu'avant St Malo, mais plus intenses. J'y mettait soit plus de vitesse soit plus de dénivelé. J'avais de bonne sensation à vélo. Est-ce que cela va se confirmer. Les premiers kilomètres sont fait raisonnablement afin de faire comprendre à mon corps que maintenant il faut rouler. Je suis doublé par quelques avions de chasse mais sans plus. Je commence à monter en cadence et le compteur ne redescend plus sous les 32km/h. Le parcours est gentiment bosselé sur la première moitié et plat sur la seconde. Je commence à rattraper quelques concurrents. Sur une portion à double sens (autour du km 8-9), je croise Pierrick. Il doit avoir un peu plus de 1 km d'avance Les arbitres passent très régulièrement à moto et semblent assez vigilants à ce que l'on respecte les règles de No Drafting (perso ça me va bien). Le tri c'est un effort solitaire, on ne prend pas l'aspiration du concurrent devant soi.

Les kilomètres défilent. Je récupère une banane au premier ravito, et je la laisse tombé. Pas facile quand on a des doigts en mousse. Heureusement PomPotte est là ainsi que son copain le mélange fruit sec et graine. On attaque la partie plate du parcours. Je rattrape 2 concurrents avec lesquels on va se tirer la bourre durant près d'1 heure. Notre petit jeu attire l'œil des officiels à 2 reprises sans que cela n'est de conséquence. Bah oui, on se la joue réglo. Le parcours est fait de 2 boucles de 45km. La seconde boucle va être le théâtre d'un jeu de pacman cycliste avec les concurrents de l'épreuve courte distance partie après nous. Mon premier tour est bouclé à une moyenne de 35,3km/h. Cette moyenne me ravie et confirme les bonnes sensations des entrainements. Je me demande si je vais pouvoir maintenir la cadence. A cet instant (km 5 du second tour) 2 possibilités s'offrent à moi : soit je tartine pour maintenir voire augmenter ma moyenne au risque d'exposer plus tard, soit je lève le pied en prévision de la course à pied. Sachant que mon pied + le nœud résultant des crampes à mon mollet vont me pourrir la vie sur la course, j'opte pour la première solution.

C'est donc au taquet que je me lance à la poursuite de Pierrick que je viens de recroiser sur la même portion à double sens (l'écart semble le même qu'au premier tour). Il me faudra une vingtaine de kilomètre pour revenir à sa hauteur. En le dépassant, je lui lance un encouragement et espère qu'il prenne ma roue; nous sommes à 8km de l'arrivée. Je poursuis mon effort avec les cuisses qui commencent sérieusement à me dire qu'elles ne feront pas des merveilles en course à pied. Je reçoit aussi un message de mon genou droit : "douleur type TFL en approche". Ça commence à sentir mauvais cette histoire. Je finis ma seconde boucle aussi vite que je l'avais débuté mais en ayant bien pioché dans mes ressources. Moyenne finale de 35,7km/h pour boucler ces 93km.

 

T2

Je pose le vélo, retire le maillot, enfile les chaussures et la casquette. C'est partie pour 21km. Enfin c'est ce que je croyais.

 

Course

Je débute volontairement doucement en sachant que j'avais beaucoup donné sur le vélo. Ma douleur au pied se réveille (je m'y attendais). Mon mollet se rappelle à mon bon souvenir (lui je ne l'espérais pas). OK, j'ai mal, je gère. Second kilomètre je tente de monter légèrement le rythme. Aie, ça coince. Pas possible. Les appuis sur le pied sont douloureux, le reste des jambes ne vaut pas mieux. Je poursuis en me disant que le calvaire va être long. Les abandons de copains ce week-end sur les courses de l'UTMB me font réfléchir et me dire qu'il vaut mieux rentrer au stand plutôt que de mettre au tas la mécanique. Je rejoins le ravito du km 5 et prend la décision de m'arrêter. J'ai fait ces premiers kilomètres à plus de 6'30" du kilo. Le jeu n'en vaut pas la chandelle.

Pour le première fois, je bâche un triathlon. Je retourne à l'aire d'arrivée où je retrouve ma femme et mon fils. JE ne franchirai pas la ligne en courant aux côtés de mon petit bonhomme. Petit pincement au cœur. Ce sera pour une prochaine fois.

 

Analyse

Je pense avoir pris la bonne décision en m'arrêtant. Continuer ne m'aurait rien apporté de positif. Je pense que j'ai pu prendre cette décision car je l'avais à l'esprit dans un coin de ma tête depuis le départ (voire même avant). Le plus "dur" est qu'il va falloir renoncer à mon objectif d'Octobre. Je ne pourrais jamais être près à temps. Je ne sais même pas si je serais remis. Si comme mon médecin et moi le pensons, je dois avoir soit un œdème osseux au niveau de la tête du métatarse 2, soit une fracture de fatigue. L'IRM ou la scintigraphie nous en dirons plus.

Au final, natation médiocre, vélo très satisfaisant, course à pied … non évaluable. Place aux soins.

Un gros bémol à l'organisation qui sur bien des points (autres que ceux évoqués) mériterait de s'améliorer.

2 commentaires

Commentaire de st ar posté le 28-08-2016 à 22:39:23

arff... dommage Olivier mais sage décision...inutile d'aggraver la situation.
Tu sauras orienter la suite après tes examens...en espérant que ce ne soit pas trop grave...

Commentaire de augustin posté le 29-08-2016 à 11:03:45

merci pour ce récit et sage decision, toujours difficile à prendre mais qui atteste de la lucidité. Bonne récup!

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