L'auteur : DavidSMFC
La course : Trail des Fantômes - 33 km
Date : 14/8/2016
Lieu : La Roche en Ardenne (Belgique)
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Distance : 33km
Objectif : Pas d'objectif
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Je l'ai faite l'an passé et décidèment, j'adore cette course.
L'organisation fait un peu "business" mais sur place, quel régal. Un parcours absolument génial dans une superbe région. Les ardennes belges, c'est vraiment idéal !
Cette année, une très belle météo qui a finalement rendu la course un peu plus dure avec la chaleur. Un chrono bien moins bon qu'en 2015 malgré un classement quasi-similaire (même meilleur !) mais 2 kilomètres de plus et des conditions différentes.
Au final, beaucoup de plaisir, surtout sur les 19 derniers kilomètres.
Mon récit de la course est disponible ici : Trail des Fantômes
Je finis 36ème en 3h59'56. Quelques photos prises par mes parents en attendant celles de l'organisation pour alimenter ce récit de la course dont je suis vraiment fan du parcours et de ses composantes techniques !
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Cette année, c'est décidé depuis un moment, je retourne à La-Roche-en-Ardenne pour participer au Trail des Fantômes ! Je suis venu dans cette commune wallonne l'été passé et c'est avec grand plaisir que j'y reviens. Cette fois, le 15 août tombant un lundi, j'ai la possibilité d'y passer deux nuits plutôt qu'une en 2015. Et je n'emmène pas seulement mon frère avec moi mais aussi mes parents pour leur faire découvrir le coin. Nous logerons à l'Hôtel Floréal dont la cour accueille le départ et l'arrivée de la course, l'idéal ! Et en plus, la météo est parfaite, le week-end parfait.
L'an dernier, je me suis élancé sur un parcours de 31 kilomètres pour 1295 mètres de dénivelé positif. Je prends le départ de la même course mais rallongée de 2 kilomètres et d'un peu de dénivelé supplémentaire pour cette nouvelle édition. C'est donc après une première journée passée à La Roche samedi que je participe à la course, le dimanche matin, avec un départ donné à 11h00. C'est bien sur toujours l'organisation néerlandophone de Sport Events qui est aux manettes d'un évènement bien rodé. Deux courses ont eu lieu la veille, le 65km s'est élancé à 7h00 tandis que le 19km clôturera le week-end avec un départ à 14h30.
Dimanche matin, après un bon petit-déjeuner, je suis prêt à affronter le très chouette mais non moins exigeant parcours qui nous attend. Mes Kiprun Trail XT5 à mes pieds, mon cuissard et mon tee-shirt du Trail du Josas sont enfilés. Par-dessus, le dossard n°1049 à l'avant avec mon prénom et mon nom d'indiqués et à l'arrière, mon sac à eau chargé de 2 litres d'eau plate et de quoi m'alimenter en cas de besoin. Enfin, la casquette Kikouroù sur la tête, indispensable avec le soleil qui va taper toute la journée, même si la majeure partie du parcours se trouve heureusement en sous-bois.
Après un peu d'attente, je finis par me mettre sur la ligne de départ de la course 5 minutes avant 11h00, en faisant en sorte de partir en première ligne, comme en 2015.
11h00, un décompte des cinq dernières secondes et nous nous élançons ! Je prends immédiatement la tête et je profite de ces dizaines de mètres en première position de la course. Un très chouette moment à mener un peloton de plus de 400 participants devant les nombreux spectateurs venus encourager leurs proches pour ce début de course. Un petit instant de gloire bien boostant.
Ensuite, je rentre progressivement dans le rang en laissant d'abord me passer un concurrent puis en intégrant un groupe d'une dizaine de coureurs parmi lesquels le futur vainqueur de la course, accompagné sur quelques dizaines de mètres par deux proches qui mettent bien l'ambiance. Ca commence plutôt bien !
A présent, ça y est, nous entrons dans le vif du sujet avec un premier faux plat sur bitume qui nous mène vers la forêt. Un peu de plat à bonne allure et voilà un mur qui se dresse devant nous, une montée très raide, bien pentue. Ceux qui m'entourent courent dans cette côte mais très vite, je me mets à marcher tant c'est difficile. Je me connais, il vaut mieux que je gère d'entrée cette première difficulté, même si je dois laisser passer cinquante coureurs. Et effectivement, je me fais doubler par beaucoup de monde. C'est assez démoralisant mais je suis dans ma course et surtout, je sais ce qui nous attend par la suite, ce n'est que le début !
Une fois cette première bosse franchie, non sans mal, une petite portion de relance sur du plat nous attend en haut. En fait, il n'y a pas vraiment de plat sur cette course, toujours des faux plats avec des alternances de légères remontées et légères descentes, c'est d'ailleurs ce qui me plaît beaucoup. Mais là, ce qui rend la course plus corsée encore, c'est la chaleur. Nous sommes en plein cagnard et le soleil se fait ressentir. La transpiration est déjà très importante.
Nous entrons ensuite dans les sous-bois où il fait bien meilleur mais où il y a aussi pas mal d'humidité. Le sol est gras et plein de cailloux et racines, il faut être vigilant, d'autant que l'on attaque une première descente. A plusieurs reprises, j'ai les appuis fuyants, de petites alertes qui poussent à la précaution. Pour autant, mieux vaut bien avancer pour profiter du profil favorable de l'endroit et pour ne pas trop forcer sur les cuisses que l'on sollicite beaucoup en descente. Je manque de confiance et je m'ennuie un peu dans ces lignes droites. Je commence même à penser, en pleine course, à ce que je vais pouvoir mettre dans mon récit à l'issue de celle-ci, y compris ces quelques mots que je rédige en ce moment-même. Bref...
Allez, après une descente droite et régulière, nous voilà enfin dans quelque chose de plus accidenté, je reconnais bien là les passages que j'ai adoré l'an dernier avec des chemins qui le sont plus ou moins et là, une rude descente en direction de l'Ourthe, la rivière que nous longeons très souvent durant la course. Le terrain est gras et bim, une gamelle ! Je glisse et me retrouve par terre, avec tout le côté gauche qui ripe sur la terre humide. Je me relève aussitôt, je contrôle, rien de grave, je repars. Je saigne un peu au bras gauche et je ressens une légère gêne à la jambe mais je suis chaud donc pas de douleur.
Avec cette chute, je me retrouve à l'arrière d'un petit groupe tandis que nous entrons dans le premier single de la course. Du coup, je ne suis pas vraiment à mon rythme, sur ces passages que j'affectionne mais cela me permet de récupérer un peu après mon gadin. C'est un moyen de se relancer tranquillement. Ce single, c'est l'inverse d'un tout-droit, nous allons sans cesse vers la droite puis vers la gauche, en remontant ou en redescendant des mini-bosses tout en esquivant des cailloux, des racines ou même des troncs d'arbre couchés au sol.
Par la suite, nous enchaînons quelques difficultés donc certaines s'apparentent à un peu d'escalade. Mes sessions récentes aux 25 bosses ont une utilité, cela y ressemble particulièrement. C'est technique et ça grimpe, c'est assez éprouvant physiquement. Je n'ai pas de super sensations mais j'avance, en suivant le rythme de ceux qui m'entourent et en attendant de me sentir mieux pour éventuellement accélérer. Je doute un peu mais je tiens. C'est ainsi jusqu'au kilomètre 14, au sommet d'une belle côte, où nous trouvons le premier des deux ravitaillements de la course.
Lorsque j'arrive à ce checkpoint, un bénévole me propose immédiatement un verre de coca en s'aidant de mon dossard pour m'appeler par mon prénom, ce qui est toujours plus sympa. Je le prends et je mange aussi un morceau d'orange avant de repartir assez vite, plus motivé.
C'est sans doute le tournant de ma course, ces trois kilomètres où je me suis absolument régalé. C'est bien simple, après le ravitaillement, nous entamons une longue descente, en deux temps avant d'attaquer un nouveau single en bord de l'Ourthe, très accidenté. Il nous mène vers une montée très costaude après laquelle nous traversons la rivière.
Tout d'abord, je me fais plaisir dans la descente avec des sensations retrouvées. Je suis bien mieux physiquement et surement surtout mentalement. Je vais à un bon rythme. Je file donc vers le bas où nous retrouvons les bords de rivière. C'est humide, il y a pleins de cailloux, plus ou moins gros, des racines, des virages. Il faut sans cesse relancer. En plus, nous avons pleins d'obstacles à éviter, principalement des troncs d'arbre couchés. Il faut généralement passer par-dessus et des fois par-dessous. Un vrai parcours du combattant.
Dans un premier temps, je rattrape un groupe de coureurs très prudents sur cette portion. Je suis en forme, j'ai envie d'avancer et ces coureurs me ralentissent. J'essaie de les passer un par un sans les gêner et je suis clairement beaucoup plus à l'aise qu'eux ici. En revanche, ce n'est pas facile de doubler car c'est un single, c'est-à-dire qu'il n'y a de la place que pour une personne. Deux solutions, soit dépasser par les côtés, ce qui est parfois assez risqué selon l'humidité, la végétation ou la caillasse. Ou alors, mettre suffisamment la pression pour que celui qui nous précède finisse par se mettre sur le côté pour nous laisser passer. C'est moins agréable mais cela reste le plus pratique d'autant que sur cette course, ce sont majoritairement des néerlandais que j'ai à dépasser. La communication n'est pas super évidente. Mais cela finit toujours par s'arranger.
Je dépasse donc quelques concurrents puis j'en rattrape, que je dépasse à nouveau, une vraie partie de pac-man. Je mets une mine à tous ceux que je double et je file rapidement sur ces portions que j'adore, en sachant bien que la prochaine côte me calmera nettement.
La difficulté qui suit, je la connais, j'y ais été pris en photo l'année dernière. Il s'agit d'une montée très raide, faite de rochers, sur laquelle les mains sont nécessaires pour grimper. C'est pour le coup vraiment de l'escalade. Un défi pour moi, comme en 2015, ne pas utiliser la chaîne qui est disposée tout le long de la grimpette et que les autres concurrents utilisent. Je résiste à la tentation même si j'y perds surement quelques petites secondes mais moralement, ça fait du bien. Et en plus, je me retrouve en chasse de la première féminine de la course, qui m'a doublé sur une des premières difficultés du parcours. L'an passé, je me suis fait dépasser par la première femme à 4 kilomètres de l'arrivée. Cette fois, je suis motivé à finir devant elle !
L'on part alors à l'attaque d'un nouveau single, après une rapide descente tout de même assez technique. Et d'ailleurs, ce single l'est tout autant, très accidenté à nouveau. Et forcément, je me régale, contrairement à la féminine. Je la dépasse et prend très vite beaucoup d'avance. Je fais de même avec quelques autres concurrents avant de rattraper un petit groupe de coureurs juste avant la première traversée de la rivière. Je me souviens de l'aspect agréable de ce passage dans l'eau. Il fait chaud, cela fait du bien. En revanche, quand on ressort de l'eau, les pieds et les chaussures sont bien noyés, on se sent lourd ! Sur cette portion, je double encore quelques personnes hésitantes, qui cherchent à poser leurs pieds sur les plus gros cailloux. Moi, je préfère lutter contre le courant en avançant le plus droit possible sur les petits cailloux. Dans tous les cas, on est trempé jusqu'aux mollets alors autant y aller franchement et ne pas risquer une douloureuse glissade.
A présent vient le temps de la temporisation. je relance à un bon rythme et une nouvelle partie encore plus technique me permet de prendre un peu d'avance sur mes poursuivants et de rattraper un coureur là encore très prudent. C'est sur que c'est très technique, assez exigeant et qu'à tout moment on peut glisser ou se prendre un obstacle. L'on zigzague entre les racines et les cailloux avec sans arrêt des petites bosses. Mais je suis très en confiance et donc plutôt efficace.
J'attaque chaque difficulté avec l'élan de ces parties où je continue de rattraper du monde. Du coup, je me prends sèchement les murs et mon rythme de course s'arrête net à l'entame des montées que je passe en gestion. Je n'avance pas vite mais je fais en sorte de conserver un rythme de marche correct. Chaque fois, les difficultés ne sont pas très longues mais elles sont vraiment très raides. Ceux qui m'entourent en sont au même point que moi. Souvent, je les ai rattrapé récemment en gérant bien mieux les singles tandis qu'ils géraient mieux les montées depuis le début de la course mais à présent, je fais jeu égal avec eux sur ces portions car tout le monde est à la peine. Les jambes sont lourdes, chacun fatigue et le moral en prend un coup lorsque les chemins deviennent des plus rudes.
Sur une côte plus roulante où je marche mais où il n'est pas impossible de courir, la première féminine revient près de moi, bien plus efficace quand cela grimpe. Je tiens bon et je franchis le sommet avant qu'elle ne me rattrape, ce qui me permet d'attaquer mes portions préférentielles avec encore un peu d'avance et du coup, je creuse de nouveau l'écart. Je résiste à un bon rythme jusqu'au ravitaillement du kilomètre 28 en courant dès que le tracé se fait plus plat. J'emmène avec moi deux coureurs qui ont du mal à se relancer. Ils montent un peu plus vite mais continuent de marcher sur le plat puis se remettent à courir lorsque je les dépasse à mon allure de trottinement.
En descente, je ne me pose pas de question, je déroule tranquillement, sans pour autant chercher à accélérer davantage. Nous parcourons des sentiers très étroits où les ronces et autres végétations sont en abondance. Les jambes prennent un paquet de griffures mais peu importe, il faut avancer. J'arrive finalement assez vite à ce fameux ravitaillement, assez surpris de le voir si tôt. Il y a là beaucoup de monde pour encourager. Je prends exactement la même chose qu'au premier ravito, un verre de coca et un morceau d'orange et c'est reparti. A ce moment, je suis en trente-septième position après 3 heures 23 minutes et 26 secondes de course. Il me reste 5 kilomètres à parcourir.
Au sortir du ravitaillement, je pars à l'assaut de l'ultime difficulté du parcours, un vrai mur où l'on prend près de 200 mètres de dénivelé positif en bien peu de mètres. C'est très raide. J'échange briévement avec le photographe qui nous prend en cliché en début de montée et nous glisse quelques encouragements. Pareillement mais plus difficilement car il n'est pas francophone, l'on échange un peu avec un néerlandais que je côtoie depuis quelques kilomètres.
La côte est raide et il est chaque fois sympathique de recevoir le soutien des randonneurs que nous y croisons. Nous avons près de 30 kilomètres d'un exigeant parcours dans les jambes et c'est plus au mental que nous avançons. Enfin, après une montée à la peine, nous retrouvons une portion plus favorable au sommet... Et je m'en souviens de ce passage. L'an dernier, crevé, je l'avais trouvé extrêmement long en alternant marche et course. Je suis décidé, impossible de marcher cette fois, même si je dois trottiner à toute petite allure. J'essaie de bien avancer et d'être régulier.
Je rattrape un concurrent qui marche. Voyant écrit Gaétan sur son dossard, je suppose qu'il est francophone et mon intuition est bonne. Je l'encourage et il me dit qu'il a des crampes dans les mollets. Je continue d'avancer, doucement mais surement. Je ne suis pas rapide mais je résiste. Finalement, Gaétan me reprend, à bon rythme. J'en profite pour échanger un peu avec lui, un instant sympathique. Je le laisse filer car il est plus rapide que moi sur le plat. En revanche, lorsque cela descend un peu, je grignote quelques mètres sur lui.
Nous sommes quelques concurrents à nous tenir en peu de temps, avec un rythme différent mais des états de fraicheur assez semblables. J'ai un espoir, une motivation sur cette fin de course, ne pas me faire rattraper par la première féminine alors qu'elle m'avait rejoint dans la fin de la montée en 2015. Cela me hante un peu l'esprit et me force à ne pas baisser en intensité.
Nous finissons par attaquer progressivement l'ultime descente avant d'arriver dans le dernier kilomètre. Dernière portion technique où nous attendent des photographes, au même endroit que l'année dernière. Je file, avec un petit groupe de coureurs, nous sommes 5 ou 6. Enfin, nous arrivons au niveau de l'Ourthe pour notre deuxième traversée de la rivière. Mes parents sont là, sur l'autre rive, à m'attendre. Une nouvelle fois, je n'hésite pas et avance sereinement dans l'eau, contre le courant. On remonte sur la terre ferme et c'est parti pour la dernière ligne droite.
Je suis bien, fatigué mais avec une allure correcte. Je suis deux concurrents dont Gaétan. Je pourrais les doubler mais ce n'est pas très important donc je reste juste derrière eux. Je profite et je savoure cette ambiance excellente. Tous les spectateurs nous encouragent, nous félicitent, nous applaudissent, y compris ceux qui sont sur leurs Canoë sur la rivière. Je remercie de brefs gestes tous ceux qui nous saluent et nous en terminons de cette superbe course !
Je suis bien claqué mais quel régal encore une fois ! C'est dur, technique, exigeant, mais que c'est chouette comme course, j'adore !
Je profite des pastèques du ravitaillement d'arrivée, mangeant 4/5 gros morceaux du mon fruit préféré ! C'est rafraichissant. Elles sont méritées ces pastèques quand même !
Outre le parcours que j'affectionne énormément, c'est aussi un cadre magnifique avec des ardennes belges très accueillantes. De beaux paysages et une ambiance très conviviale malgré parfois la barrière de la langue.
Par la suite, je découvre mon résultat. Je termine 36ème de la course contre une 38ème place en 2015. Je finis un peu moins de deux minutes avant la première féminine ! Je suis également 1er espoir mais il n'y a pas de classement par catégories jeunes donc ce n'est qu'anecdotique. À priori, nous étions 3 sur la course, je devance un autre français et un néerlandais. Enfin, je suis aussi 3ème français, sur 26 classés, un autre podium virtuel mais plutôt cool car il y en avait quelques-uns peu derrière moi. Je suis dans le premier dixième de la course puisqu'au final, 398 concurrents franchissent la ligne d'arrivée pour 422 partants. Enfin, j'ai bouclé ces 33 kilomètres et 1330 mètres de dénivelé positif en moins de 4 heures... mais d'un rien ! 3 heures 59 minutes et 56 secondes !! C'est 32 minutes de plus que l'an passé mais dans des conditions différentes et avec un parcours légèrement allongé. Je suis ravi ! A présent, place à la récupération !
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