L'auteur : Juanma
La course : Ecotrail de Bercé - 22 km
Date : 30/8/2015
Lieu : St Pierre Du Lorouer (Sarthe)
Affichage : 863 vues
Distance : 22km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Pas d'autre récit pour cette course.
Bon et bien après avoir longuement hésité, je me décide à faire un récit de cette course... 19 jours plus tard!
Tout d'abord, j'ai mis du temps à m'en remettre... 2 semaines sans courir non pas pour récupérer mais simplement parce que je n'en avais pas envie...
Et puis, je me suis remis, et puis, je me suis dit que finalement c'était une belle course et que c'est aussi la distance la plus longue que j'ai parcourue à ce jour, et puis, je n'ai pas envie d'oublier même si (et justement parce que) ça a été difficile.
Ce 30 août je me présente dans la forêt de Bercé avec un début de prépa semi dans les jambes (8 séances dont la plus longue d'1h30). J'y vais donc pour découvrir et pour faire une sortie longue (et elle va être très longue...).
Avant d'y aller j'avais vu en consultant les résultats des années passées qu'en courant à 11km/h, je pouvais viser la 70ème place. Sur le site, ils annonçaient 300md+, ça me paraissait jouable. Je me suis laissé tenter.
Départ prévu à 11h30, il fait chaud, très chaud. Le speaker explique le principe de l'écotrail, ça me plait bien, je suis content d'être là. On est 228 sur la ligne de départ.
C'est parti. On commence par une légère descente sur un km, ce qui permet de se mettre en jambes tranquillement. 5'35 pour le premier km puis on pénètre dans la forêt ce qui nous apporte un peu de fraîcheur qui fait du bien. On attaque une première montée. Je maintiens mon rythme: 5'36, 5'28, 5'12. On traverse un premier chemin creux non abrité. Il est midi, ça chauffe de plus en plus, mais pour l'instant je suis dans les temps 5'32, 5'14... Tout va bien. Arrive une deuxième grosse pente, ça va, ça passe mais j'ai de plus en plus en chaud. Je commence à avoir soif, toujours soif. Alors je tire sur ma poche d'hydratation de plus en plus souvent et espère un point d'épongeage au ravito pour faire redescendre la température. Sans m'en rendre compte vraiment, je commence à ralentir... Je marche quand c'est trop pentu, mais rien d'inquiétant pour l'instant, en revanche, je commence à me dire que si c'est comme ça jusqu'au bout le dénivelé annoncé sur le site est clairement sous-estimé. 6'40, 6'36, 6,26... Arrive le km10 et enfin le ravito (en plein soleil), je prends le temps de manger une barre et de boire. Je cherche un point d'épongeage et malheureusement il n'y a en pas... Pas grave, je repars, enfin j'essaie....
Car à partir de là, impossible de retrouver un rythme qui me convienne. C'est une succession de courtes montées raides et de descentes qui exigent de nombreuses relances et je sens bien qu'à chaque relance, c'est de plus en plus difficile... Et puis il y a cette soif et cette chaleur. Et j'ai beau boire, rien y fait, 2 minutes plus tard j'ai encore soif... Je tourne maintenant autour 7'30/km. Arrive le km 16 et le 2ème ravitaillement (à l'ombre), je bois plusieurs verres d'eau d'affilée mais n'ai même pas la lucidité de remplir ma poche qui est presque vide. Je ne mange pas, car je sens que ça ne passera pas (il est 13h30 et j'ai pris mon petit déj à 8h). Toujours pas de point d'épongeage...
Je repars rapidement cette fois-ci et sans trop savoir pourquoi ça commence à aller mieux, je rattrape de nouveaux quelques coureurs. Une coureuse me demande si ça me dérange qu'elle prenne ma trace. Je lui dit que non bien au contraire (et puis ça me redonne un peu confiance). Après avoir franchi une longue clairière, on se met à courir côte à côte et à discuter. On continue de rattraper des concurrents, ça va vraiment de mieux en mieux (5'50, 6'08). Je me mets à rêver de finir en 2h15. Arrive le km 19 et là, alors que tout allait très bien 2 minutes plus tôt, je ne parviens plus à suivre ma sympathique camarade, je la laisse filer en espérant qu'en ralentissant ça ira mieux. Mais non, de nouveau la soif m'envahit... (7'04, 7'44). Je n'ai plus d'eau sur moi, je dois faire avec...mais cette sensation ne me quittera plus. Arrive une nouvelle montée très raide, je vois au loin ma partenaire de course déjà au sommet alors que je ne suis même pas au pied de la côte. Je me dis que je perds vraiment beaucoup de temps...
Je fais la montée en me disant que ça doit être la dernière. Je la fais en marchant sans trop de difficultés mais une fois en haut, cette fois impossible de relancer, j'ai les jambes raides comme des piquets... Je termine les deux derniers km en marchant. Les spectateurs essaient de me motiver en me disant que je suis au bout, les coureurs qui me rattrappent ont tous un mot gentil pour moi, certains me proposent même de les suivre, mais rien y fait, je n'y arrive pas, alors je clopine comme je peux avec les échasses qui me servent de jambes (9'22, 8'54). Pour les 500 derniers mètres, je cours comme je peux pour franchir la ligne honorablement 172ème sur 208 arrivants après 2h36' de course. Sur mon gps, mon tracé aura fait 22km700 (il est possible que je me sois égaré à certains points) pour 500m D+ (ce qui me semble beaucoup plus réaliste).
Arrivé, je vois enfin un point d'épongeage, je peux vous dire que je m'en suis donné à coeur joie... Il m'a fallu une bonne demie-heure pour me sentir mieux après la course.
Ce qui a été dur pour moi avec cette course, c'est d'accepter ce sentiment de regression alors que depuis 2 ans que j'ai débuté la cap, je ne faisais que progresser. C'est mon deuxième trail d'affilée où je suis au-dessous de ce que je pensais pouvoir faire. Je pensais avoir appris de ma précédente "contre-performance" mais non...Il m'a fallu du temps pour digérer ça.
Aujourd'hui, avec le recul, je garde un bon souvenir de cette course, de cette chaleur, de ce parcours dans une magnifique forêt, du soutien des bénévoles, spectateurs et autres coureurs, et puis surtout d'avoir pu malgré tout aller au bout. Bon, le seul petit regret qui me reste encore, c'est qu'il n'y ait pas eu de point d'épongeage sur le parcours...
En consultant les résultats et par rapport à mon objectif initial (finir dans le premier 1/3 de course) il aurait en fait fallu que je cours à 10km/h (à 11km/h j'aurais terminé dans les 30 premiers, ce qui est clairement inaccessible pour moi).
La moral, c'est que chaque course est différente et que je dois avant tout me concentrer sur moi...
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
4 commentaires
Commentaire de Pieromarseille posté le 22-09-2015 à 13:56:32
Merci pour ce joli récit Juanma, on souffre avec toi...
tu finis dans le dur, mais l'essentiel est de terminer et de prendre du plaisir et de l'expérience.
Pour le coup, je pense que tu es parti un peu vite et que le cardio est monté plus que de raison, trop tôt dans la course. Sans doute la chaleur y était pour beaucoup. A cela s'ajoute une belle déshydratation malgré le fait que tu sembles avoir bu pas mal à partir de la mi-course. Mais en trail, quand on commence à avoir soif... il est déjà trop tard. Papy recommande dans son fil sur l'hydratation 2 à 3 gorgées toutes les 10mn, dès le départ, et en machant longuement chaque gorgée. Je pense que ton alimentation faisait elle aussi un peu défaut aussi. Perso, sur ce type de distance, je prends des pates de fruit qui passent très bien, voir des gels, au rythme d'un tous les 3/4 d'heure. La course longue durée est une science qui ne s'apprends qu'avec l'expérience...
Remets-toi bien et bon courage pour la prochaine.
Commentaire de Juanma posté le 22-09-2015 à 17:35:32
Merci Pierrot pour ton commentaire et tes conseils. J'ai effectivement énormément bu sur 7 km (du km 9 au 16) puisque j'ai vidé ma poche (1L5) + les deux ravitos. Ce qui me fait penser qu'il devait y avoir un souci...
Je crois que je ne plus faire l'impasse sur le sujet et que j'ai bien besoin d'avoir "quelques billes" au niveau de l'hydratation et de l'alimentation (notamment l'alimentation d'avant course...) si je veux vivre des trails un peu plus confortable ou un peu moins inconfortable, c'est selon ;). Je vais donc aller zieuter sur le fil créé par Papy.
Ce qui est marrant c'est qu'au final, j'en garde un bon souvenir, même si j'en ai bavé...
Commentaire de Pieromarseille posté le 22-09-2015 à 18:05:59
Sur l'hydratation, tu as effectivement beaucoup bu... à partir de trop tard. Il ne faut pas attendre d'avoir soif mais boire tout de suite. Et il y avait quoi dans ta poche ? Eau pure ou boisson isotonique ?
Et c'est vrai que l'alimentation et l'hydratation d'avant course jouent aussi beaucoup.
Va voir chez Papy, c'est effectivement très instructif.
+ sans doute un bête coup de chaud (insolation ?)...
Mais si au final tu y a pris du plaisir et que tu compte remettre le couvert, c'est quand même bien là l'essentiel !!!
Commentaire de Juanma posté le 22-09-2015 à 21:22:49
Je tourne à l'eau pure et j'ai en plus une petite gourde de 15cl avec un mélange eau, une cuillère de sucre et une pincée de sel. Cela me convenait bien jusque là mais peut être qu'effectivement au delà de 20km et avec du dénivelé c'est un peu juste...?
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.