Récit de la course : Ultra Trail Côte d'Azur Mercantour 2015, par banditblue29

L'auteur : banditblue29

La course : Ultra Trail Côte d'Azur Mercantour

Date : 4/9/2015

Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)

Affichage : 3992 vues

Distance : 140km

Objectif : Terminer

6 commentaires

Partager :

UTCAM - L'aventure intérieure....

Liminaire
Début d’année, une nouvelle course voit le jour : L’ultra trail côte d’Azur-Mercantour ! 140 km en solo ou en duo. Cette course me tente mais je me sens encore un peu courte pour tenter le solo. Et puis je n’ai toujours pas résolu mes problèmes de genou….. Si je trouvais un binôme pour le faire en équipe ?

Mi-mai, je boucle l’Hérault Trail (75 km), fatiguée mais en bonne forme. Je manque d’entraînement, c’est clair mais mon genou va mieux.

Fin mai, je trouve une copine (Isa) pour faire le relais 2 de l’UTCAM. Ni une, ni deux, on s’engage !

Après le Verdon, j’attaque un plan sur 11 semaines à raison de 4 séances/sem. Mon TFL n’aime pas trop les sorties longues mais à grand renfort de glace, ça tient.

Début août, Isa est forfait ! Aïe…. !!!
Je reviens bredouille de ma chasse au remplaçant….
Je pèse les patates, j’interroge les expertes et les experts. Avec un plan pour faire 75 km, si je rajoute 1/3 j’arrive à peu près à 110 km. Boréon sera mon point de chute.
Si je pars de Boréon, il me faudra aller jusqu’au bout car il n’y a pas de « point abandon »…. :? .

C’est bien beau tout ça, mais je ne peux pas y aller seule. Que Isa soit partante pour faire l’assistance, le transport,… Achève de me convaincre. Je m’aligne sur le 140 solo, il me reste 5 semaines pour faire un peu de renforcement.

J-3, dernière sortie de 45’ en mode "très, très lent". 2 h après, l’adducteur droit fait des siennes ! L’angoisse…. La poche de froid, le COMPEX et le taping deviennent mes meilleurs amis.

Nice, vendredi 4 septembre.

Nous avons décalé d’Hyères à 7h30. Stationnement au parking Sulzer, il y fait une chaleur de fou.
Y a tout mon barda pour 2 jours dans le coffre, j’ai du mal à m’y retrouver. Après avoir rassemblé mes petites affaires, nous prenons la direction du village départ. La vérif’ du sac se passe nickel, la photo souvenir, le tee-shirt de course et vogue la galère.

12h45, entrée des traileurs dans l’aire de départ…. Le briefing, les congratulations, les élus…. Le soleil est un peu voilé et heureusement….. J’ai prévu ½ litre de boisson isotonique supplémentaire pour gérer la ½ heure à attendre dans le sas, plus les 4,5 km du départ fictif dans les rues de Nice.

13h20, les fauves sont lâchés sans neutralisation réelle. Le paquet file au moins à 8 km/h….. Visiblement sur ce point, l’organisation n’a pas regardé le tour de France…. Du coup, nous sommes arrêtés en cours de route (le moindre coin de mur devient, dans l’instant, un urinoir….).
Arrivée sur la place A. Médecin, pas de wawa. Pendant le ¼ d’heure que nous passons à attendre, les buissons sont noyés sous des litres de biiiipppp !

14h15. Top départ, nous franchissons l’arche. On trottine,.... Pas trop longtemps. Pour sortir de Nice, il y a un mur ! C’est l’occasion de rencontrer Japhy et Ilgigrad (des kikous). La côte est le lieu idéal pour discuter, c’est bien sympa de se rencontrer !

Entrée du GR5.
Pour passer les BH du Col de Chateauneuf et de Levens, je n’ai pas trop de marge de manœuvre…. A Tourette-Levens, je fais juste un rapide complément de plein. A ce moment, je réalise que je commence à avoir un peu mal au crâne. Je reçois le signal d’alarme, 5/5. Je ne négligerai plus ce point par la suite (je m'hydrate réguliérement).

Col de Chateauneuf
Je pointe en sortie en 3h45, Japhy arrive quand je pars. Pas de gros souvenirs, sommet du Mont Férion, le jour décline. J’hésite à m’arrêter sortir ma frontale…
Je repousse et attaque la descente en espérant en finir avant la nuit ….. Vraiment trop optimiste, la fille …..!
Au milieu de la descente on s’arrête à plusieurs, pour sortir les lampes. Comme une andouille, j’ai oublié que j’ai monté une pile à l’envers (la LED LENSER HR07 a un bouton M/A trop sensible, elle s’allume seule dans le sac) et que dans le noir, c’est moins simple de tout remettre dans le bon sens…. En plus, pas de bol, le petit bout de tissus qui permet de décoller les piles de leur logement est venu se coincer entre la borne + et la borne -, de ce fait ma lampe ne s’allume pas….

21h15 Levens, une heure avant la BH. Isa est là, elle me prend en charge tout de suite. Ici, c’est la dèche. Y a plus grand-chose à manger. Les ravitos sont importants pour le moral mais là, je vois bien que ce ne sera pas la joie.

21h45, je pointe à la sortie. Je pense que je vais pouvoir lever le pied.

Mouais…. T’as qu’à croire….. Juste avant Levens, mon TFL s’est réveillé…. Même pas 30 bornes au compteur. Ca craint ! J’y vais mollo dans la descente, je me cale dans le sillage de Didier qui me dit être mauvais descendeur et pas bon grimpeur. Normal qu’il me dit, j’habite en Loire Atlantique. Ma plus grosse côte, c’est le pont de Saint-Nazaire… Ouais enfin, n’empêche qu’il est finisher de l’Ultra Marin (donc s’il n’a pas le dénivelé, il a au moins la caisse…).

Ilgigrad me rejoint dans le bas de montée vers Utelle, on discute un peu.

Samedi 5 Septembre - Ravito d’Utelle

Je m’assois par terre. Certains dorment, d’autres se demandent s’ils vont repartir.
La BH est à 2h45, je repars à 01h15. Pas vraiment de marge…. Jusque-là, le kilométrage annoncé correspond au réel…. Ben ça ne sera plus le cas après. Le fait d’enchaîner sur de la montée pour le reste de la nuit, me rassure. Et comme nous sommes encore nombreux, je ne suis jamais seule.

M’enfin la fatigue se fait sentir … Brusquement les chaussures qui étaient devant moi (je ne voyais que les bandes réfléchissantes) disparaissent sur le côté du sentier dans un grand bruit. La propriétaire des chaussures vient de chuter sur le bas côté. Heureusement à cet endroit, il n’y a que des buissons (pas de précipice….). N’empêche qu’elle ne comprend pas trop ce qu’il s’est passé…?!
M’enfin, je vais percuter une branche d’arbre quelques centaines de mètre plus loin…. Pourtant je l’ai vu… ?!

Col d’Andrion
Enfin ! 4 chaises qui se battent en duel… Au bord du sentier. Moi qui rêvais de m’asseoir. En plus, ce n’est pas le 59ème km mais le 60 (oui, oui, c’est quoi un kilomètre… ?!).
Là, il y a du Pepsi, c’est mieux qui rien parce que pour le reste… A part des figues, y a pas grand-chose.
Pardon, il y a de gentils bénévoles !
Ca caille, je ne m’éternise pas.

5h45, le jour se lève, le parcours coupe à travers les hautes herbes. Plusieurs fois je me fourvoie et doit repiquer vers le haut. Je commence à avoir mal aux pieds. Un de mes bâtons déjà mal en point s’est achevé dans la montée vers le Mont Tournairet. Me voilà, uni bâton…. C’est pas malin. Surtout avec la descente qui se profile….

La pointe de Siruol, je m’assois dans l’herbe. En contrebas, une descente de malade. Heureusement, il fait jour et l’herbe a déjà un peu séché…. Je prends le temps de faire un 360° visuel. Pas de photo parce que le plus beau plan est en contrejour…. Mais c’est clair que c’est beau ! Je comprends que ce sont les lumières de Nice que j’ai vu cette nuit au loin.
C’est pas le tout mais va falloir se jeter… Dans la pente ! Pas plus d’une heure trente sur la dernière BH…. J’aimerai bien augmenter un chouille le delta parce que cela ne me laisse pas le temps de me poser sereinement….
Je ressors mon bâton en kit, il me reste 3 brins sur les 4. Je l’emploierai préférentiellement côté pente.
C’est parti. Pppfff que c’est raide ! Je m’arrête souvent, toujours dans la retenue en me concentrant sur « plie les genoux, rapproche ton centre de gravité »….
Ouais mais le planté de bâton, ce n’est pas ma tasse de thé. Je glisse une fois, heureusement je m’arrête vite. Une deuxième glissade. On passe le poste de secours.

J’entends : C’est bon vous êtes à Roquebillière vers 9h20…. !

Tu parles….! Ça, c'est le temps d'un mec en forme.

Un peu plus bas dans la forêt, juste après le passage devant 2 bénévoles , une nouvelle glissade…. J’ai pas tout compris mais j’ai mal au-dessus du coup de pied, mon bâton survivant est plié…. Je peste, je jure, ça me gave ! Et cette p…. De descente qui n’en finit pas !

Mon TFL fait son retour. Quand le bas de la descente arrive enfin, je ne peux plus trottiner.
Roquebillière est encore un peu plus bas. Je mets quinze plombes à atteindre le gymnase.

Roquebillière

J’entre à 10h15…. Enfin, j’ai accru mon avance sur la BH, je vais pouvoir buller un peu…..
Isa est aux petits soins. Je me change, mange et envisage de passer au massage ou chez le podologue (j’ai de belles ampoules…..). La descente m’a bien entamée… Le moral et les cuisses ! Je fais la queue pour les soins…

Et là, j’entends une fille qui dit : Non, non je repars tout de suite parce que « machin » m’a dit que la prochaine ascension est super longue et qu’il faut x heures pour basculer….
Moi : Ah ben va falloir que je décolle aussi, parce que si tu dis ça alors que tu es arrivée bien avant moi au ravito, c’est que j’ai du souci à me faire….
Elle : Peut-être que toi, tu montes plus vite ? ! Moi, j’avance pas en côte mais la descente, c’est mon truc.

Ok, d’accord mais tout le monde sait que ce sont les descentes qui font la différence…. M’enfin, je ne vais pas la contrarier….
Je n’ai pas très envie de repartir. Avec 75 km, j’ai atteint la limite de ce pourquoi je me suis entrainée…

Je dis à Isa : Comment je vais passer la prochaine BH, je peux plus courir ! ?
Elle : Tu peux marcher ?
Moi : Ben oui….
Elle : Tu repars et tu verras bien !
Moi (dans ma tête) : A vos ordres Chef!

11h15 : Je repars, toujours 1h30 sur la BH… Décidément, je ne vais jamais réussir à passer au-dessus.
L’itinéraire nous fait passer devant une piscine naturelle, c’est joli. En partant, je réalise qu’il fait plutôt très chaud et que je n’ai qu’un litre et demi pour faire 14 km dont 1200 m de D+. Je passe en mode ECO, je fais un stop coca à Belvédère et un complément à la fontaine du village. Je profite du tronçon routier après Belvédère pour adopter une bonne vitesse de marche.
A y est, on attaque la première grimpette de la mort qui tue… Un truc qui n’en finit pas… En plein soleil…. 5 bornes ! A 3 km, je crois être presque en haut. Je rattrape la spécialiste de la descente, partie 10’ avant moi de Roquebillière. Je ne m’arrête pas car je me doute bien qu’elle va recoller plus loin. Ça monte toujours…. !

Rencontre avec 2 bénévoles, je demande : Y reste combien ?
Réponse : 200 m.
J’insiste : Vous êtes sur que c’est vraiment 200 m qui font 200 m ?
Réponse : Oui, oui, 200 m !

J’ai quelques doutes mais je veux bien les croire.
Les 200 m se passent…. Et là, je réalise…. C’est pas 200 m à plat qu’il reste…. Mais 200 m de D+ !!!
Paf le chien ! Un gros coup au moral… !

Au détour du chemin, je trouve Charlotte ( y a les prénoms sur les dossards) qui a fait une halte sous un arbre. Ce matin déjà après Tournairet, elle s’était arrêtée dormir sur le bord du chemin au soleil.
Au bout d’un temps certain, le sommet de la crête…. Une petite descente (un peu longue) et après le ravito ! Etant toujours aussi peu alerte en voltige, Charlotte me rejoint. Nous finissons le chemin ensemble jusqu’au Relais des Merveilles. Elle me confie, qu’elle va s’arrêter là. Que l’envie n’y est plus. A ce moment-là, j’ai un regain d’énergie (les SMS reçus y sont sans doute pour quelque chose…). L’idée de réussir à terminer renait…. Aurélie arrive, Didier le finisher de l’Utra Marin aussi. C’est bizarre, il me semblait qu’il était parti avant moi de Roquebillière ?!

Le relais des Merveilles
Je prends mon temps mais je n’ai toujours pas beaucoup de marge…. En plus, le ravito n’est pas au kilomètre 89 mais au 91…. C’est pas grand-chose mais à chaque fois, ça me fait 15’ de plus….
Je me remets en route, avec un peu chance je réussirai à arriver au Vallon de la Madone de Fenestre avant la nuit. La montée promet d’être longue et difficile…. C’est raide, je n’avance pas, je m’arrête souvent.
Je me souviens d’un Olivier en juin qui me disait de le laisser au bord du chemin assis sur son caillou. Punaise, qu’est ce que j’aimerai avoir quelqu’un pour me secouer….. ! Sauf que je suis toute seule…. Pas de JC, pas d’Olivier….
A mi-chemin, je me fais rattraper. Je me secoue et prends la roue. J’arrive à rester dans le sillage au prix d’un effort certain. Cette montée est elle aussi…Interminable ! Elle me fait penser à la montée vers Aygues-Cluses du grand raid des Pyrénées (sauf que là, je n’avais « que » 55 km dans les pattes et qu’il y avait assez de monde pour faire des gruppetti).

L’inconvénient de l’UTCAM, c’est qu’après Roquebillière il ne reste plus grand monde derrière moi….
La cime de la Valette de Prals ! Une vue à couper le souffle mais pas le temps d’en profiter. La bénévole au sommet affirme que cette descente est « facile ». J’ai du mal à la croire mais mon compagnon de ces derniers kilomètres me confirme que le début est roulant. Alors, j’enchaîne. Je ne cherche pas à m’accrocher, je garde un peu de jus pour le bas de la descente. Surtout en mode « mono-bâton ». Je me fais doubler par un binôme. Je n’accroche pas. Encore une fois, le ravito n’est pas au point kilométrique prévu…. Ca m’agace, pas de marquage au sol pour l’annoncer…. Il va faire nuit, je ne veux pas sortir ma frontale avant d’y arriver…. Un km de rabe…. Du coup, 15’ de plus…. Il fait presque nuit et je n’ai toujours qu’1 heure 15’ de marge ! Ca me saoule…. Et je suis seule !

Vallon de la Madone de Fenestre
Je ne prends que 10 à 15’…. Je regarde mon téléphone… J’aurai bien besoin d’un coup de boost…. Pas de réseau… Mais plus de batterie non plus ! Mon téléphone est passé en recherche « bluetouth » suite à une fausse manip’ . Je ne m’en suis pas aperçue. J’ai les boules…..

Et là, je commets l’erreur « monumentale » de repartir seule. Je sais que le tronçon qui vient n’est pas trop long et pas trop technique. Je me rends compte sitôt franchi le portique de pointage, qu’en fait ce n’est pas qu’une partie de plaisir…. Franchissement de torrent….. Et derrière un sentier très raide, à flanc de précipice avec rien pour se rattraper en cas de chute. Je n’en mène pas large. Je m’arrête souvent. Quand je débouche de la forêt, j’en ai fini du précipice mais ce n’est pas pour ça que je suis arrivée.
A chaque fois que je crois être en haut, je découvre 2 ou 3 nouvelles balises au-dessus…. La barbe ! En me retournant, j’aperçois des frontales au loin. Je commence à être victime d’illusions d’optique à répétition….. Cette fois, ça y est le parcours vire à gauche devant un panneau indiquant la direction de Boréon ! Ouf, ça fait du bien au moral…. Sauf que je ne reste pas longtemps sur un sentier marqué, la trace part à droite dans la pampa. Je n’arrive pas à voir les herbes couchées (ou pas), je cherche les balises, qui malheureusement pour moi sont un peu plus espacées que dans la montée.
J’ai mal au genou depuis que je suis repartie du ravito, le releveur gauche me tire aussi. Pour ce qui est des pieds, c’est la Bérézina ! Et avec un bâton, il m’est difficile de jongler entre les cailloux pointus pour rester dans le tracé.
J’oublie de lever la tête. Je ne pense pas à passer ma lampe en pleine puissance, alors que je sais avoir des piles de rechange et que de toute façon au pire, je pourrais à nouveau les remplacer à Boréon. Ainsi j’aurai pu faire un alignement sur 3 balises et tirer tout droit.
Je sature, je déprime…. Je m’assois dans l’herbe et je passe un appel vers Isa (qui ne décroche pas…. Pas de réseau à Boréon…. Je ne saurai qu’après, qu’elle a fait une descente à Saint-Martin au cas où pour voir si je l’avais appelé….). Contenu du message : Il me reste 5 km et demi, il est 21h30, j’avance à 2 à l’heure, je ne suis pas prête d’arriver…..

J’ai froid….. Je me retourne, et là 2 frontales percent la nuit. Ni une, ni deux, je me relève prestement. Ne pas laisser passer ma chance !
C’est ma descendeuse (Aurélie), accompagnée d’un concurrent !

J’ai donc une chance de pouvoir suivre. Alors je me concentre sur mes pieds, le mot d’ordre sera : Rester au contact, ne jamais laisser l’élastique se tendre ! Si je laisse plus de 5 m, ce sera fichu. Mon cerveau met mes douleurs sur OFF.
Je m’accroche, je fais l’aspiration. Quand la descente devient plus technique, je me focalise sur ses pieds et ses bâtons. Cette portion dure plus de 2 km et demi, dans la caillasse qui roule, entre les racines…. Je ne lâche rien….
Et puis, enfin on débouche sur une route carrossable mais défoncée (je dis ça pour mes pieds). En 10 mètres, je suis décramponnée… Je laisse filer. Mes douleurs reviennent, je n’avance plus. Je me fais encore doubler 2 fois. Les 2 km et quelques restants avant Boréon sont interminables (même si je progresse assurément plus vite que quand j’étais perdue en haut de la Cime du Pisset).
Une dernière descente sur un sentier terreux (qui me parait glissant), la frontale se met à clignoter son épuisement, de la musique qui vient de je ne sais où, les encouragements d’Isa. Et puis la lumière, orange ou rouge ?

La base de vie de Boréon - Dimanche 6 Septembre….. Isa m’assoit sur une chaise, je fais comme si j’allais repartir mais je suis complétement désordonnée, désorganisée dans les tâches à accomplir. Je ne sais plus ce que je dois mettre… Je mange un peu et vais m’allonger sur un lit picot.
J’ai froid, l’humidité me transperce les os…. Et puis j’arrive pas à fermer un œil. Je cogite : Arrête, arrête pas ?
- Si j’arrête pas, ce qui vient après sera effroyable (Mont Archas)… La montée abominablement longue, un froid glacial et la descente sera du même acabit et au moins aussi casse g… que celle de ce matin. En plus il fait nuit, je n’ai plus qu’un bâton et j’ai mal partout.
- Si j’arrête, j’ai rempli mon contrat « moral » avec moi-même, je n’ai pas failli et je suis allée bien au-delà de mes références.

La 2ème option l’emporte. Isa insiste un peu pour bien s’assurer que je ne regretterai pas mon choix le lendemain.

1h00, je rends mon dossard. C’est terminé, d’un coup la tension se relâche. Je me sens mieux, limite euphorique….

Ceci dit, il est 1h du matin…. Nous sommes à Boréon. Hyères ce n’est pas à côté et même si Isa n’a pas couru, elle est en droit de ne pas être en capacité de rentrer tout de suite.
Elle va assurer. A 2h30 nous sommes à l’entrée de l’autoroute à Cagnes. Ici, on fait une pause sieste pendant une heure avant de reprendre la route.
A 5h30, Hyères… Terminus, tout le monde descend avant de monter au 4ème !

Après coup :
Je n’ai pas de regret de m’être arrêtée. J’en avais assez.
48h après, j’ai les pieds sensibles comme après une brûlure, le genou douloureux (TFL). Musculairement, je vais bien mais je me sens fatiguée. Peut-être que j’aurai pu réussir mais je pense que j’étais conditionnée pour aller jusqu’à Boréon…La nuit a eu raison de ma motivation.
Bon, ça représente tout de même 110 bornes avec 8000 m D+/7000 m D- (ce que je n'avais jamais fait)  .

Ce qui m’importe, c’est que j’ai atteint l’objectif que j'ai défini !
Je pense que je reviendrai.
La course est difficile mais sans doute pas insurmontable pour peu qu’on soit bien préparé, ce qui cette fois n’était pas mon cas.

Bien sûr, j’en profite pour remercier :
- ma moitié, ma fille, de supporter mes entraînements, mes menus spéciaux, mes bobos,…. ;
- nos familles, nos proches, mes collègues qui me soutiennent, suivent, supportent, font de la tisane ;
- les membres de Kikourou pour votre soutien, SMS, encouragements et suivi.


Bravo à tous, finisher ou pas !

6 commentaires

Commentaire de Sylvtrail06 posté le 10-09-2015 à 23:05:07

Bravo pour ta course et ce suoer recit. J ai presque cru que tu aller y arriver. Tu as deja bien puiser dans ton mental en tous cas!

Commentaire de Japhy posté le 11-09-2015 à 06:13:57

Bravo Valérie ! C'est incroyable ce que tu as fait, quel courage et quelle force de caractère (et de la force tout court !) surtout que le faire en solo n'était pas prévu ! Et puis tu as couru avec Aurélie, c'est cool !
Pour le kilométrage, en fait à Andrion j'avais même 61. Mais ça ne m'a pas gêné, j'avais le plan d'Ilgigrad et je ne sais pas pourquoi, mais il avait le bon kilométrage, peut être parce qu'il l'avait fait en reco en juillet, ou alors ils ont fait des erreurs d'addition et il a recalculé ?
Heureusement d'ailleurs, car comme j'ai raté la BH de 5 min, j'aurais été archi furieuse que ce soit à cause d'une erreur de kilométrage ! Là au moins je n'ai eu à m'en prendre qu'à moi-même.
J'espère que tu as quand même un peu profité des crêtes de la Valette, une portion roulante et belle, c'est pas de refus !

Commentaire de banditblue29 posté le 11-09-2015 à 22:04:12

@SylvTrail06 et @Japhy : Merci ;-)!

Commentaire de philtraverses posté le 12-09-2015 à 07:51:28

Joli récit bien émouvant. Belle perf au courage. Il ne te manque pas grand chose pour terminer. Ce sera bon la prochaine fois.

Commentaire de bubulle posté le 12-09-2015 à 08:21:00

Bravo.

Bravo pour une course incomplète, mais bravo. Énorme. Tenter cela alors que tu n'étais pas au mieux, c'était très ambitieux, surtout sur une course manifestement aussi difficile. Cette course devrait te prouver que tu as les capacités de faire de beaux ultras, c'est donc un départ vers de futures belles aventures. Il y a le choix dans votre secteur...ou ailleurs (si, j'osais, je suggérerais que la Montagn'hard serait une bonne idée : faites nous donc un charter des filles du 06 (ou du 83, c'est pareil vu d'ici...;-) pour l'année prochaine avec Japhy, Nat ou ta copine Isa....vous verrez, les Alpes du Noooooord, c'est trop bien).

Ce n'est qu'un début...;-)

Commentaire de Sergio_06 posté le 12-09-2015 à 09:26:03

Chapeau ! Merci....

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.13 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !