Récit de la course : Trail du Gros Foug 2015, par nico_looping

L'auteur : nico_looping

La course : Trail du Gros Foug

Date : 24/5/2015

Lieu : Serrieres En Chautagne (Savoie)

Affichage : 981 vues

Distance : 23km

Objectif : Faire un temps

3 commentaires

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Trail du Gros Foug : une grande première !

Et voilà, deux semaines après mon premier trail, je dois confirmer ici à Serrières en Chautagne que je suis à l'heure dans mes objectifs. C'est aussi le moment d'être un pionnier : c'est la première édition du trail du Gros Foug. Ce parcours présente une étape importante dans ma préparation : 23 km et 1000m D+ c'est la marche avant Faverges : 29km et 1500m D+

Avant course : j'arrive beaucoup plus décontracté qu'à la Chambottine : pas de speaker, moins de monde, une ambiance plus cool due à la notoriété seulement naissante de la course. Je vais chercher mon dossard avec ma douce et me rend compte que je participe à la "grande" course cette fois puisque l'autre course fait 11km, ça me fait bizarre, je me demande si je ne suis pas un peu fou...

 

Je pars m'échauffer tranquillement, il est 8h50. On annonce un peu de retard, je tombe sur Sonia, une collègue d'une boite dans laquelle j'étais en stage en 2012, on discute un peu. Je savais qu'elle courrait mais pas sur les mêmes distances que moi (UTMB, Diagonales des fous...). Elle me dit qu'elle est venue pour son homme aligné sur le 23km qui lui jouera la gagne (qui finit 5e d'alleurs). Ça m'a fait plaisir en tout cas, 3 ans que je ne l'avais pas revue !

 

9h : ça y est les choses sérieuses vont commencer, nous nous alignons sur la ligne de départ. 77 participants, je me situe mentalement au milieu du paquet même si, première oblige, il n'y a pas de temps référence. Je table sur moins de 3h pour quand même avoir un but.

PAN

Nous voilà partis.

 

km 0 : C'est parti pour cette première boucle de 2 km à plat sur du bitume (je déteste !) guidé par un quad qui ouvre la route. Je me cale à 12 km/h sur ma montre pour ne pas partir trop vite. Du coup, je me fais doubler par dix voire quinze personnes  mais ne m'affole pas, aujourd'hui il faut tenir !

 

km 2 : Nous commençons à monter dans le village, je vois Sonia et ses enfants qui m'encouragent et ma belle photographe, le sourire aux lèvres. Ca y est, j'ai été beau sur la photo, le reste c'est du bonus ! J'attaque cette montée le cœur et les jambes légères. Nous quittons vite le village pour entrer dans la forêt et ses singles que j'attendais avec impatience. Je me cale derrière un vétéran qui maintient une bonne allure dans la montée. Nous ne tardons pas à sortir du bois pour entamer la spécificité du coin : les vignes !

 

km 5 : Deux, trois zigzags dans les vignes et voilà le premier ravito. Déjà ?! Bon un verre de coca, une poignée de raisins secs et je suis reparti, J'ai déjà repris 5 coureurs qui soufflent après ce dénivelé (+150). Ah zut, le chrono, j'en suis où ? 30 minutes : c'est bon (même si sur le coup, je me dis que j'en sais trop rien vu c'est la première fois qu'il me reste 18km à courir)  Le rythme est pris, il faut le garder. On redescend un peu par du bitume avant d'entrer à nouveau dans la forêt. N'empêche, il y a des bénévoles partout et des balises, c'est bien fait tout ça. Je me dis que je devais vraiment avoir la tête dans le guidon la dernière fois pour ne pas m'apercevoir du gros boulot des bénévoles. Du coup, j'ai fait des grands sourires et des "Bonjour !" joviaux tout le reste de la course.

 

km 7 : Je suis perdu dans mes pensées et me reconcentre sur la course. Chemin forestier qui grimpe pas mal, tout le monde a levé le pied sauf une femme et un homme devant qui sont en train de lâcher notre groupe épars. Je me sens bien et les suis à 15m dans cet enchaînement montées/plats. Et d'un coup : descente. Youhou ! Fidèle à moi-même, je me lâche, rattrape mes lièvres et ils sont vite hors de vue. 19 km/h ! J'ai fait fort là. Du coup, je rattrape un groupe espacé de cinq, six coureurs tendance vétérans quand ça remonte.

 

km 8 : Je le sais, c'est la grande ascension du jour : on prend 250m en 2km. Mais ça me va bien, c'est mes pentes d'entrainement. Du coup, j'attaque et reprends un à un tous les membres du groupe. A un croisement une bénévole m'encourage et me lance : "Allez courage, ça monte et après ça descend !", je rigole et réponds : "c'est souvent comme ça que ça se passe !", elle rit de sa lapalissade et continue de nous encourager.

 

km 10 : Le sommet de la côte et le point culminant du parcours est à quelques encablures. Le temps pour moi de déposer un grand gaillard sûrement parti à 15 km/h avec les premiers. Il a vraiment l'air de souffrir dans cette fin de montée. Je ne m'en fais pas pour lui puisque nous voilà en haut avec le quad qui a lancé la course. Pas le temps de freiner pour moi. Chrono : 1h19, 10 km, 650m de fait et je suis au top de ma forme. J'attaque la descente à toute berzingue. Mais m'arrête au ravito, le temps de prendre 2 verres de coca et encore un peu de raisins secs à manger en courant. J'ai rattrapé encore 2 types quand nous quittons cette route forestière pour attaquer la descente.

 

km 12 : Enchaînement de descentes, montées, plats (du cross quoi). Je suis bien. Un bénévole m'annonce 25e à un croisement ! Comme je n'ai pas le temps de le faire répéter et que je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu. Je ne me focalise pas là-dessus d'autant que je n'ai pas l'impression d'avoir doublé tant de monde que ça.

 

km 14 : Ca redescend fort du coup, je repars à l'assaut avec un type en rouge en ligne de mire. J'attaque encore et encore et je ne lui reprends quasiment rien dans ce single sec mi-terre, mi-herbe. Je double même un coureur sans revenir sur lui. Et puis, j'arrive sur un autre. Je ralentis pour doubler proprement et patatras encore par terre. C'est fou ça ! J'étais tellement concentré sur le dépassement que j'ai oublié de lever les pieds et paf dans un caillou. Mais c'est bon, pas de mal. Le gars me laisse passer et je reprends mes esprits et mon chemin. Mais au bout de 100m, en voulant boire, je me rends compte que j'ai pété ma pipette en tombant ! Zut alors que j'ai encore 10 bornes à faire !

Du coup, je me débrouille comme je peux pour coincer le tube parce que je perds tout mon combustible là ! Je me déconcentre un peu et ne vois pas les kilomètres filer à force de pester contre ma maladresse. Résultat : j'ai rattrapé un autre coureur et me suis fait rattraper par celui qui est indirectement à l'origine de ma cascade.

 

km 15 : Sortie de la forêt et encore du bitume.

Ravito n°3 : A trois, nous rattrapons le type en rouge qui se désaltère et nous repartons vite à quatre pour les 300 derniers mètres de dénivelé. Je discute avec le type en rouge qui me dit qu'il est V3 et qu'avec son petit gabarit il ne morfle pas au niveau des genoux en descente, du coup, il a la même technique que moi (à presque 40 ans d'écart). Nous discutons de la course, je lui dis que j'ai fait la Chambottine il y a deux semaines, il me dit que lui aussi mais en 25km. On parle de Faverges qu'il a fait plusieurs fois. Enfin, on parle de notre temps du trail en cours. Je lui dis moins de 3h pour moi, il me dit qu'on les fera largement. (01h50 à ce moment-là) Puis la grimpette s'accentue, on parle moins, nos comparses ont attaqué doucement devant et je me retrouve à les suivre à quelques dizaines de mètres derrière.

 

km 17 : A nouveau dans les vignes, dans des routes de tracteurs, nous arrivons au sommet de cette dernière difficulté du jour. J'ai maintenant 200 mètres de retard sur le premier de mon groupe de quatre. Je relance sur le plat, puis dans la descente. Je double mon compère de cabriole et ne le reverrai plus que de loin. J'accélère pour mettre de la distance et m'attaquer au suivant qui s'est fait doubler par mon V3 en rouge dans la descente et qui lui est déjà loin !

 

km 19 : Je commence à accuser le coup, je n'ai jamais couru aussi longtemps ni aussi loin mais je suis boosté par ma potentielle performance du jour qui s'annonce bien mieux que dans mes objectifs. Je profite d'une descente entre les vignes pour doubler mon prédécesseur. Puis quelques mètre après voilà mon père et sa compagne appareil-photo en main qui mitraillent et crient des "Allez Nico !". Mon cœur se gonfle, je fais le beau pour la photo, leur lâche un "Mais c'est dur quand même !"

 

km 21 : Je suis heureux et à bloc quand je déboule dans le village de Serrières pour la dernière boucle sur le goudron de Chautagne. Aïe, les jambes durcissent et je sens la crampe pas loin. En effet, moi qui suis un gros buveur, je n'ai rien avalé depuis quasiment le dernier ravito avec mon histoire de pipette. Je me rends compte que je n'ai vraiment plus de jus et laisse échapper au loin mon compagnon V3. La vue de mon proche m'avait relancé vraiment en placebo et là je suis sec ! Mon poursuivant que j'ai doublé quelques kilomètres avant me rattrape et me double alors que je suis à un rythme proche de la crampe au mollet à 10,5 km/h. Chrono 2h25 : j'aurai du mal à taper les 2h30 mais je suis super heureux.

 

km 23 : Dernière ligne droite, vent de face, c'est dur. Des vélos me doublent sans forcer et je vois que je ne pourrais rattraper personne ni être rattrapé. Du coup, je relâche et marche un peu pour dissiper la crampe naissante. 500 derniers mètres, je suis reparti pour finir en courant et à une allure digne d'un début de course (c'est ce que je crois) mais j'ai l'impression de ne pas avancer.

Sonia et ses enfants (médailles autour du cou) me crient mes derniers encouragements alors que j'aperçois mon père, son amie, ma chérie et ses neveux (eux aussi médaillés) qui m'applaudissent et prennent les derniers clichés de cette course splendide pour moi.

 

Ligne d'arrivée : 2h35m35 pour 23/75 et 7/18 SEM

Deux gamines se jettent sur moi, coche mon dossard et me refourguent une bouteille de blanc bien fraîche mais je ne veux que de l'eau.

Je suis vraiment content : j'ai pris énormément de plaisir ici. J'ai pu gérer ma course et profiter de chaque instant sans avoir la tête dans le guidon en permanence. Je n'ai pas encore trouvé ma distance mais c'est plus 23km que 14km, la preuve, j'ai fait la même moyenne de vitesse sur les deux courses : 8,9 km/h !

 

Encore un grand merci à l'orga, je reviendrai l'année prochaine sûrement avec de plus grandes ambitions.

Merci à ma famille, mes proches (et à Sonia ;) ) d'être venu me soutenir, m'encourager, me photographier et me supporter, cela a été plus efficace que n'importe quel gel ou autre artefact.

3 commentaires

Commentaire de Gogo_Gobiox2 posté le 16-06-2015 à 17:16:42

Super récit !

Pour un novice, tu sembles avoir déjà une super expérience. T'as l'air d'être un sacré descendeur, reste à continuer le foncier pour se faire la caisse et les entrainements en montée :)

En tout cas, 2h30 c'est très propre, bravo !

Bonne continuation,

Quent

Commentaire de nico_looping posté le 17-06-2015 à 08:41:56

Merci. C'est très encourageant !
C'est vrai qu'en descente, j'allume mais il faudra voir pour une stratégie plus soft pour les longues descentes ^^.
Côté entrainement, j'essaie de faire un max de montées pour être mieux surtout sur les côtes en fin de course. Il faut que je fasse un peu de foncier pour ne pas me pénaliser sur le plat.

Commentaire de Arclusaz posté le 17-06-2015 à 08:47:01

sur ton précédent récit, je parlais de potentiel : là, la démonstration est faite !
tu as un point fort la descente (quand tu ne tombes pas !) il faut le conserver, bosser un peu le reste (notamment l'hydratation) et tu vas encore progresser : tu es loin d'être V3, c'est l'avantage de ce sport qui conserve !
Profite bien de Faverges; course magnifique où je me suis "illustré" sur le grand parcours il y a deux ans.
http://www.kikourou.net/recits/recit-14686-trail_de_faverges_icebreaker_-_44_km-2013-par-arclusaz.html

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