L'auteur : Coureur du 34
La course : Beaver Trail - 34 km
Date : 31/5/2015
Lieu : Poulx (Gard)
Affichage : 1549 vues
Distance : 34km
Objectif : Pas d'objectif
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3 autres récits :
Poulx n'est pas un mot de la célèbre famille hibou, caillou, chou, genou, etc... Non, non, Poulx est un village au nord-est de Nîmes à portée de jambes des magnifiques gorges du Gardon.
Question à 2 balles: comment appelle-t-on les habitants de Poulx? Vous avez 10 secondes... Les Poulxois tout simplement.
Poulx est aussi le village d'où part le Beaver Trail, en français le trail du Castor, animal que l'on peut croiser avec beaucoup de chance dans ce grand site naturel et protégé que sont les gorges du Gardon. Certains auront noté aussi que Poulx est l'anagramme (à une lettre près) de Pollux et de là à trouver le lien avec Castor, il n'y a qu'un pas.
En ce dimanche 31 mai 2015, il est plus facile de croiser dans le secteur un trailer qu'un rongeur à queue plate sujet aux blagues salaces. Car il y a une sacrée affluence principalement pour le Ti'Trail (18.5 kms, soit une révision à la hausse, comme pour le chômage) qui bat des records avec 415 coureurs et ne rend pas peu fiers ses organisateurs.
Côté Beaver Trail (34 kms et 1200 m D+), c'est bien plus modeste avec une 150aine de courageux prêts à affronter la canicule. D'ailleurs, ce matin en écoutant la radio en route vers Poulx, j'entends le bulletin météo national qui annonce "blablabla... avec des pics de chaleur à Montélimar et Nîmes à plus de 29 degrés, villes les plus chaudes de France...": saperlipopette, c'est là que je vais courir aujourd'hui!
En plus, le départ est fixé à 9h15, juste après celui du Ti'Trail et pour moi, une arrivée probable plus de 4 heures après soit pile quand le soleil tape à ne pas mettre un castor dehors, ça promet. Si les organisateurs pouvaient avancer l'heure de départ en 2016 svp...
Ces mêmes organisateurs ont aussi la drôle d'idée de nous mettre du Katy Perry pour le compte à rebours alors que c'était Hells Bells d'AC/DC pour le Ti'Trail: peut-être la chaleur avait-elle déjà fait des victimes à la sono...
A 9h15, nous nous élançons en montée directement vers le cimetière et le stade de Poulx pour rapidement partir en garrigue sur de larges pistes qui permettent au peloton de s'étirer à son aise. Cool!
Je trouve un rythme à ma convenance et arrivent les premiers monotraces en descente (bouchon) puis en montée (re-bouchon). Nous progressons ainsi entre monotraces ombragés et DFCI ensoleillés qui suivent un PR balisé dans la garrigue gardoise en direction de Collias.
Au passage, nous effleurons le nord du village de Cabrières (km 6 – 37 minutes de course) à proximité duquel je me plante en bon mouton de Panurge avec un petit groupe de coureurs. Je dois rebrousser chemin à proximité d'une route, soit quelques centaines de mètres de plus au compteur.
Le parcours est pour l'instant assez agréable et roulant. Je ne me sens pas en forme olympique mais je suis plutôt bien quand même.
D'ailleurs nous traversons la fameuse route 1 km plus loin pour repartir nord/nord-est dans les bois, les champs (Plaine de Mérige – Camp de Gibert) et enfin nous rentrons dans un terrain de jeu bien plus fun, un canyon sympa avec gours et rochers qui nous fait descendre dans la combe de l'Ermitage de Collias où nous atteignons le fameux ermitage et sa chapelle "Notre Dame de Laval": c'est le premier passage vraiment très sympa du Beaver Trail, un sacré () spot!
Nous sommes au km 11.3 en 1h07 soit un peu plus de 10 km/h d'allure: tous les voyants sont au vert... pour l'instant.
Et puis nous regrimpons illico par une piste raide et caillouteuse qui s'élargit et nous amène au Mas de Laval.
Le mercure aussi continue son ascension du thermomètre et ce n'est pas fini. Je bois donc régulièrement.
Nous replongeons dans des monotraces pour jouer aux montagnes russes: descente raide-montée raide-descente abrupte-montée abrupte, ça commence à éprouver les organismes.
Nous passons sous la voûte d'un petit pont de la départementale D3 où un bénévole m'annonce 69ème, mon année de naissance, si c'est pas beau la vie! La montre indique km 13.4 en 1h22.
Ca repart dans un monotrace, rejoint une piste, ça replonge en monotrace en sous-bois et ça remonte surtout jusqu'au premier ravitaillement du 16 km. Je bois généreusement mais je ne remplis pas mon camelback car j'attends celui annoncé au 26ème km pour refaire le plein (cela correspond à mon autonomie en eau en général).
Voilà 1h49 que je cours pour 16.8 kms et une moyenne qui n'est plus que de 9.2 km/h.
Nous sommes environ à mi-course et la seconde partie du Beaver Trail qui nous attend (traversée du Bois des Coufines) est bien plus belle avec des panoramas dégagés de garrigue et de combes, des passages en corniche, des monotraces en sous-bois dans l'esprit trail et les gorges encaissées du Gardon. C'est également la partie la plus exigeante, la plus technique et la plus chaude, les heures passant.
Nous descendons ensuite une combe sur une corniche assez étroite avec des vues dégagées sur les gorges: génial, un des plus beaux passages du Beaver Trail! (km 18.3-> km19)
Ensuite c'est la première groooosse difficulté, un monotrace mal balisé qui remonte un ru en sous-bois avec des marches et du pourcentage conséquent ; je commence à caler et revis par instants les souffrances de la Verticausse: cardio élevé, chaleur étouffante, nombreuses pauses. J'arrive en haut capot ouvert, je suis dans le dur. Km 20 en 2h22 et moyenne en chute libre à 8.4 km/h, ça veut tout dire.
Je suis en mode économique, marche dans toutes les montées et trottine en plat et descente. Je me fais doubler copieusement dans une nouvelle montée mais tant pis, je suis à la peine et mon amour propre est tombé aux oubliettes définitivement.
Au km 23.7 (2h57), nous revenons tout proche au nord de Poulx pour emprunter la longue descente empierrée de la route de la Baume: un moment de bonheur malgré la fatigue qui s'est installée. Je discute avec un autre coureur qui s'arrête pour prendre des photos tellement c'est sublime. Quelques marches pour terminer et nous rejoignons "Gardon plage".
C'est là que se trouvent de nombreux promeneurs et baigneurs en rive du Gardon profitant de la beauté du site et de la fraîcheur de l'eau: glacières pleines de bières, parasols, chouchous, beignets, et tout et tout, une véritable torture psychologique quand on court depuis 3 heures sous 30 degrés!
C'est le km 25.6 atteint en 3h07.
C'est d'autant plus dur que le sol est sablonneux et que les passages rocheux sont assez techniques. Pas facile pour la foulée quand on est épuisé. Nous longeons les rives sud pendant 500m environ. Je m'arrête au bord de l'eau, mouille franchement ma casquette pour me rafraîchir en enviant les baigneurs.
Mais gardons (celle-là, c'est fait) le moral et nous voilà repartis pour l'ultime ascension. De ce point le plus bas du parcours (50m au dessus du niveau de la mer), nous quittons les rives du Gardon pour passer en sous-bois, c'est agréable, passer quelques bosses avant une bonne montée qui nous élève à 150 mètres, puis une courte mais raide descente avant de remettre un coup de cul: la majorité des coureurs sont au plus mal, scotchés dans le dénivelé.
Dans ce marasme collectif, je m'en sors plutôt bien puisque je ne m'arrête pas et je dépasse même de nombreux traileurs en perdition, crampes musculaires et au ventre, chaleur, fatigue.
Tout en haut (km27.3, 3h33), nous espérons tous le ravitaillo du km 26 qui n'est pas venu.
Comme d'autres participants, je n'ai plus d'eau et je commence à avoir sévèrement soif, à tel point qu'une mère avec son bébé en promenade sur le parcours me prête généreusement une bouteille d'eau qui me désaltère: ma reconnaissance éternelle!
Beaucoup de coureurs pestent contre l'organisation. Nous retrouvons le goudron et une montée jusqu'au 2nd et dernier ravitaillement tant attendu, km 28.7 en 3h49: ouf, enfin!
Je vois des coureurs assis et arrosés par des bénévoles avec des bouteilles, ça souffre de la canicule. Je bois une demi-bouteille et je mets le demi-litre restant dans ma poche d'eau pour terminer les 5 derniers kilomètres.
Le moral est remonté en flèche, et quand la tête va, le physique suit généralement: ce n'est pas aujourd'hui que je donnerai mon corps à la science.
Je ne m'arrête quasiment plus pour ce final assez roulant qui alterne monotraces en sous-bois et larges pistes, un classique du Beaver Trail. Je double encore quelques coureurs à la peine.
J'arrive enfin dans Poulx avec une foulée assez honnête et peu épuisé au final en 4h21, 53ème sur 138 arrivants et 14 abandons (ah quand même). Les coureurs arrivent assez détachés les uns des autres, la chaleur a fait de gros dégâts.
Les plus de cette course à mon avis:
Les moins
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4 commentaires
Commentaire de Medz posté le 05-06-2015 à 11:26:06
Hey je fini 54ème!!!! c'est donc avec toi que j'ai sprinté comme un gosse sur les 30 derniers metres!!!! super course en tout cas et beau compte rendu. Clique sur le lien de mon blog dans ma signature et tu verras le mien de compte rendu
Commentaire de Yvan11 posté le 05-06-2015 à 13:39:54
Non, toi tu finis 54e ex aequo avec le 55e ( et non avec le 53e ! ;-) )
Commentaire de Medz posté le 05-06-2015 à 18:14:04
ça c'est la bonne nouvelle du jour, moi qui pensait m'être fait battre au sprint!!!! et bien non! Merci Yvan, sans toi j'aurais pas regardé le classement de plus prêt!!!
Commentaire de Coureur du 34 posté le 06-06-2015 à 15:07:45
Salut Medz, en effet, nous n'avons pas terminé en sprint. Il me semble t'avoir doublé à un km de l'arrivée, juste avant de rejoindre le goudron sur une piste en légère montée.
J'ai lu ton CR: très sympa!!
Merci
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