Récit de la course : Grand Duc de Chartreuse 2006, par fhobl
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Le récit
Un parcours inédit pour cette 17ème édition du Grand Duc qui visite cette fois le quart nord-est du Parc Naturel Régional de Chartreuse avec une distance raccourcie par rapport aux précédentes versions (77 km, 4000 m D+, un peu plus en réalité en raison de modifications de parcours). Cette moindre difficulté annoncée (et attendue par les coureurs qui se lassaient un peu de ne pas souvent pouvoir finir cette petite "French Barkley") explique peut-être le record de participation, notamment en solo ou la barre de la centaine d'inscrits a été largement dépassée.
5 h, le peloton des soloistes s'élance dans les rues d'Entre-Deux-Guiers et Les Echelles. Je pense aux copains qui font de même sur Pralognan pour le TGV. Une course que je me promets de faire dès que je ne gagnerai plus le Gd Duc (je m'attaque en effet pour le "fun" au record du nombre de victoires consécutives, détenu, avec six succès, par Georges Gal, un sacré bonhomme, qui le court tjs en duo et conçoit le tracé chaque année).
Nous nous retrouvons rapidement 4 coureurs en chasse derrière un quidam qui a pris la poudre d'escampette dès les premiers hectomètres. Il sera repris avant le 10ème km, il marche déjà dans la moindre côte et on ne le reverra plus... Nous nous retrouvons donc à 4 pour organiser la croisière à travers la Chartreuse. Le trio de 2005, à savoir Michel Chifflot (récent vainqueur de la 1ère édition du Roc de Chartreuse avec Daniel Boebion), Marian Chatenet et moi, plus Christophe Constancias, un traileur grenoblois pote de Michel C (qui est au TGV) et Bruno Tomoczyk qui est venu l'encourager. On avale la première grosse difficulté avec la montée au Mt Grêle, droit dans la pente ! On est encore à l'ombre, pourvu que ça dure ! Sur la crête du Mt Grêle, le terrain ma rappelle durement à l'ordre : je suis sur un trail et non plus sur du 24h sur circuit ! Ma foulée rasante ne plaît pas du tout aux pierres qui pointes et je pars en roulé-boulé dans le lapiaz, à quelques mètres de l'à-pic. Holé ! Première sueur, plutôt froide, je me relève dans le mouvement sans m'arrêter et miraculeusement indemne, mon porte-bidons ayant fait "airbag". Malheureusement, la gourde côté chute n'a pas survécu au choc, elle est explosée ! Il faudra gérer la course avec un bidon de moins... la descente du Mt Grêle sur St Thibaud nous refroidit encore plus : tjs droit dans la pente, dans une vague sente débroussaillée pour l'occasion, que j'avais un jour reconnue lors d'un entraînement en me jurant bien qu'on ne m'y reprendrait plus... Ils ont donc osé ! Le Grand Duc reste le Grand Duc : un parcours tjs exigeant, rude, surprenant, avec des passages à la Barkley's, vraiment pas roulant, même en descente. Arrivé au fond du Val de Couz à St Thibaud, cette descente infernale est immédiatement suivie d'une longue montée à nouveau droit dans la pente d'une gorge qui entaille le versant. Christophe a récupéré des bâtons à St Thibaud et il s'emploie illico à démontrer que Gui a raison dans son article sur l'entraînement UTMB quant à l'efficacité des bâtons sur le rendement et l'économie en ultra-trail à forts dénivellés. Il nous scotche sur place alors que nous sommes passés en marche rapide dans ce raidilong. J'essaie de prendre sa "roue" alors que mes deux autres compagnons laissent passer l'orage à distance. En le marquant ainsi, j'espère provoquer un regroupement du quatuor sous peu et l'on pourra ainsi reprendre sereinement le cours de notre voyage. Il n'en sera rien, Christophe
persiste, insiste et le trou est fait derrière nous, car, mais je l'ignore encore, Marian s'est fait mal a une cheville et il ne tardera pas à abandonner. Christophe à son tour se plaint d'une tendinite naissante au genoux qui le fait souffrir en descente, tandis que nous approchons d'Entremont-le-Vieux (km 37). Je le distance un peu dans la descente des Granges de Joigny, je suis bien de bien, plaisir total au soleil encore bas et tempéré. Je l'attends au ravito d'Entremont, mais il me dit qu'il souffre trop et qu'il va abandonner. Je pars donc sans lui tandis que ses supporters-suiveurs l'encouragent et le motivent pour continuer, vu sa position au classement. Finalement il se remet en marche et me suivra à faible distance (10 à 15 mn d'écart) durant tout le reste de la course jusqu'à la dernière grande descente et le long plat final en plein cagnard où son genoux le freine. Il perd ainsi un quart d'heure sur moi dans les 10 derniers kms mais réussit à conserver sa seconde place au moral (chapeau), manquant de peu de se faire rattraper par Michel Chifflot, qui cette année monte sur le podium.
Pour ma part, je prend mon pied jusqu'à la Ruchère (km 55) puis gère tranquillement du fait de la chaleur qui se fait accablante en perdant de l'altitude dans la dernière partie de la course. Quel bonheur de retrouver la petite famille au contrôle médical de La Ruchère, puis à l'arrivée où mon benjamin ne manque pas de courir à mes côtés pour franchir la ligne, avec un sourire radieux qui me fait oublier toute fatigue et rajoute quelques gouttes salées au coin de l'oeil.
Après cette quatrième victoire, je devrai donc persister l'an prochain (si le calendrier 24h le permet) pour tenter d'approcher le record de "Jojo" Gal. En repartant en soirée sur Chambéry, je croise en voiture des finishers attardés (il est 19h30) non sans éprouver un sentiment d'admiration pour ceux qui comme eux auront passé plus de 14h sur ce parcours rendu éprouvant par la canicule (merci d'avoir placé une bonne partie du trajet à l'ombre de la splendide forêt cartusienne, sans cela, c'était l'hécatombe assurée...).
Le TGV est assurément la plus belle course pour les yeux, mais la Chartreuse ne manque pas de charmes, et son Gd Duc au parcours sans cesse renouvelé a quelque chose d'unique et de mythique qui en fait la plus belle course dans mon coeur. On ne regrettera jamais assez que ces deux courses aient lieu le même jour...
A la prochaine
fab
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fabien hobléa
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1 commentaire
Commentaire de Régis Cahn posté le 06-07-2006 à 11:29:00
Bravo !
ça laisse reveur !
Tu fais combien d'entrainement par semaine et sur quel type de terrain ?
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