L'auteur : xsbgv
La course : La Pastourelle - 53 km
Date : 24/5/2014
Lieu : Salers (Cantal)
Affichage : 2009 vues
Distance : 53km
Matos : Asics Fuji Trabucco
Sac à dos Lafuma Speedtrail 5l
Coupe-vent
Objectif : Terminer
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C'est très tardivement que je rédige ce compte-rendu, mon premier de surcroît. Je vais donc essayer de restituer l'essentiel des évènements et vous remercie de votre indulgence.
D'ailleurs il s'agit d'une première en tout.
Commençons rapidos par la genèse de ma participation à ce trail.
2013. Une amie Sylvie cantalienne (correct?) d'adoption a acheté une maison du côté de Salers et me parle de cette course. Nous nous sommes connus grâce à l'aviron et elle sait que je ne suis pas indifférent aux défis inutiles voire infantiles. Sylvie sait aussi que je me suis mis depuis quelques années à la càp entre autres raisons pour contraintes familiales, vu le ratio temps d'entraînement/temps total. J'y ai pris goût et après quelques temps passé à m'entraîner pour acquérir un peu d'endurance je me suis testé sur des courses. Sur route pour commencer avec quelques semi. Mais la foule des courses urbaines en région parisienne m'a laissé un goût d'inachevé. Je cherche autre chose.
En parallèle, j'ai découvert grâce à ma femme un autre coin de montagne, Serre Chevalier. Gamin je fréquentais St-Gervais. C'est avec grand plaisir que nous avons commencé à aller plus régulièrement à Chantemerle avec les enfants. C'est là-bas que j'ai commencé à m'essayer aux grimpettes, en particulier la montée du col du Granon. Avec en toile de fond une remarque récurrente de ma belle me rappelant à chaque séjour que son cousin la faisait dans ses jeunes années jusqu'au col « lui » et ce malgré son quintal. Nous y revoilà aux défis à la con...
Il a donc suffit que j'allie la pratique de la càp avec mon retour à la montagne pour comprendre que c'est courir là-bas que je préfère. J'étais la proie idéale pour répondre oui à la proposition de Sylvie de courir la Pastourelle en mai.
Passons à la préparation. Eté 2013 : vacances avec séjour en montagne pour manger de la montée. Et en dehors de cette période les sorties se font plus nombreuses et plus longues.
Rentrée 2014 je me prépare un programme avec des courses pour l'année. Entraînements hivernaux puis attaque en février avec une course toutes les 6 semaines environ et à chaque fois un peu plus de kilomètres.
Patatras. Fin octobre mal au genou gauche. Consultations, radios, IRM. Diagnostic : épanchement de synovie, fissure sur le ménisque intérieur. Traitement : repos total pendant quelques semaines le temps que la douleur disparaisse, séances de kiné et port de semelles. Si ça ne suffit pas arthroscopie. Si ça ne suffit pas... Pendant ce temps au genou droit se réveille une vieille amie appelée tendinite contractée il y a environ 20 ans. Sans doute pour compenser le mal au genou gauche dans les premiers temps. Bref l'angoisse.
Je reprends l'entraînement mi-décembre. Mal à chaque sortie. Début février 1ère course de 17km. Mal aux genoux. Mais ça tient. Mi-mars seconde sur 30 km. Mal et crampes à partir du 25è km. Mais ça tient. J’ai pris l'habitude de la traditionnelle sortie longue hebdomadaire le dimanche matin. Début avril 3è course préparatoire en combinant semi de Rueil avec A/R depuis la maison à pied pour faire plus de bornes (env. 42 km). Toujours mal aux genoux. Apprentissage de l'effort sur plusieurs heures malgré l'environnement 100% urbain pas très folichon. Mais ça tient…
Pour finir sur la préparation, je me fais « attaquer » un dimanche matin par un oiseau en forêt de Marly. Je l'appelle « buse » vu mes connaissances en ornithologie. Ça se confirme après quelques recherches sur Internet : mon parcours en forêt doit passer près d'une zone de nidification. Ça surprend quand même de sentir le vent et les battements d'aile d'un oiseau d'un peu plus d'1 mètre, un peu les chocottes même. J'ai une tête de mulot ? Bon c'est ma côte préférée. Celle que j'avais pris l'habitude d'arpenter une bonne dizaine de fois chaque dimanche pour la dénivelée... Et dans les environs il n'y a pas légion de montée.
Voilà la situation dans laquelle j'aborde cette course. Entre appréhension et envie. Je ne sais pas ce qui m'attend, n'ayant jamais couru plus de 42 km et plus de 5h30 d'affilée. Je me donne comme temps pronostic 8h : vu mon inexpérience et le cumul distance-D+ (53km-2500) ça me paraît raisonnable. Alea jacta est.
Départ J-1. Ciel gris. Fraîcheur. Et... pluie sur les 100 derniers km. Ça promet. Sylvie me rassure en disant que vu la température où nous sommes il doit neiger sur les sommets du parcours. Et pas seulement les sommets (mais on verra ça demain).
Arrivée à Salers. Récupération des dossards. Cette fois il pleut à verse, limite orage. Ambiance.
Départ demain à 8h.
Soirée calme, dîner sportif et coucher rapide. Ce n'est pas la veille d'une course que je fais une bonne nuit, je le sais d'expérience. Le sommeil haché et agité me confirme.
Réveil 6h10, petit déjeuner sportif (je finis les pâtes de la veille). Je ne me soumets pas à la règle du repas « 3h avant le départ » comme je faisais pour les courses d'aviron, la violence de l'effort n'étant pas la même.
Arrivée à Salers vers 7h30 avec Pascal et Thierry, qui m'accompagnent avant d'aller... taquiner la truite ! Un peu de nervosité. Je participe à une enquête sur la déshydratation dans l'effort. 7H50 : sur la ligne de départ. Le speaker présente l'épreuve. On piaffe maintenant tous d'impatience. Bref moment de panique quand au moment d'enfiler le sac à dos l'élastique pour le maintenir contre la poitrine se met en vrac. Je le retire et arrive tant bien que mal à le caler. Je discute avec mon voisin : on est parisiens tous les deux, lui de la section Athlé de l'US Metro. Je lui raconte ma vie sur la section Aviron que j'ai connue.
Une dame (qui ça déjà?) décompte le départ. Pan ! C'est parti.
Première ligne droite dans Salers, je vois Pascal sur la droite qui me fait signe. Salut ! RV dans quelques heures.
On quitte la ville au bout de quelques hectomètres direction les sentiers. Je me remémore à peu près le parcours et les barrières horaires que j'ai apprises par cœur. Concernant les ravitaillements pas de problème il y en a tellement, tous les 5 km environ. Ça monte non-stop sur les 12 premiers kilomètres. Doucement. Environ 3%. Ciel gris.
Sorti de la ville et de la forêt le vent se lève. Il ne nous quittera plus jusqu'au dernier ravito.
D'ailleurs arrive déjà le premier poste (env. 5 km) : j'ai décidé comme règle de m'arrêter à tous, même si je suis parti avec de quoi tenir un siège... Banane, coca, eau, abricot sec, re-coca, re-eau. Je tourne la tête. La tête de la file a déjà disparu à l'horizon, et la queue idem. Je me sens bien. Je repars rapidement avec les parisiens de l'US Métro.
La montée continue. Le paysage se dégage et on arrive sur des premières crêtes. Ça souffle et ça décoiffe. Tour d'horizon. On n'est pas encore très haut mais j'en prends plein les mirettes. A perte de vue. C’est beau toutes ces montagnes rondes qui moutonnent sans fin. Les nuages se mélangent au ciel délavé. Le pied. Autant dire que dans ces conditions les kilomètres défilent plus facilement. Après ce passage assez herbeux on arrive dans un environnement plus forestier. Approche du 2nd ravito. Je commence à regarder les sous-bois avec envie en me demandant si j'ai passé assez de temps aux toilettes avant de partir. Ça se tasse. Je continue. Aucunes douleurs pour l'instant. Le chrono est bon par rapport aux barrières horaires et l'allure que je me suis fixée.
KM 11 : je pense à regarder mon tél. Un premier message de la famille est arrivé « il court il court le furet »). Sourire. Le meilleur des réconforts.
Ça y est : cette fois on entre dans la forêt. Je me souviens que ça veut dire que la grande descente sur le Falgoux approche. Le kilométrage le confirme et la montre aussi : j'avais noté 14 de montée et ensuite 5/6 de descente.
En effet ça descend raide. Je fais cette portion avec un runner de Brive ultra-traileur avec qui on a commencé à parler dans la montée après le ravito 2. Je suis honoré de tenir la route avec un runner qui a déjà fait des ultra de 150. Mais je me reconcentre vite fait vu la descente. 11%. Les genoux cognent un peu. Et les pieds s'agitent dans les pompes. Je ne serai décidément jamais complètement à l'aise dans cette paire. Bon pas la peine de gamberger. Les articulations tiennent. Côté estomac ça s'est calmé. On y va. Attention à ne pas déraper : l'orage de la veille a rendu bien humide le sol. Les cailloux roulent dans la terre humide d’un single bien raviné.
Sortie de forêt. Le Falgoux en ligne de mire.
KM 19. Arrivée au Ravito 4. Première victoire : la barrière horaire est loin. J'approche en un peu moins de 2 heures alors qu'on en a 3... L'ambiance monte d'un cran dans le village. De la musique. Et par-dessus un peu de public. Les concurrents font tous pareil : poser le camp pour un plus long arrêt. Il y a ceux qui ont la logistique intégrée : maman les attend avec la patouille maison et la boisson miracle du docteur Mabuse. Je remplis la poche à eau et engouffre chocolat, abricot, sucre, banane... Tout ce qui se présente. J'ai une hantise : la fringale. Et plus que tout : les crampes. J'en ai trop subi en course cet hiver et pendant les sorties longues. Alors je ne mégote pas sur le ravitaillement. Mon compagnon ultra-traileur a déjà foutu le camp. Dommage. Moi j'ai besoin de souffler et suis en avance sur mon plan de route. Et je sais que je ne suis pas aguerri à passer ce qui nous attend à la sortie : 6 km de montée à plus de 10%.
Je repars. Je me réconforte par un échange de sms avec la famille. L'ascension commence dès la sortie. Ralentissement du au collectif : on est sur un single et la vitesse du premier rythme celle les suivants. Et avec ce qui nous attend... Je lève la tête. Bon je n'aurais pas dû. Pas très haut en altitude. Par contre comme disait l'autre : « la route est droite mais la pente est forte ». Je continue à voter pour le parti de la prudence. Marche rapide plutôt que trottiner : il sera toujours temps plus tard de se rattraper.
On est abrité dans un sous-bois pendant 3 km. La côte est longue. La chaleur monte. J'ai fait maintenant connaissance avec 2 coureurs des Landes. Sympas. Je leur demande d'ailleurs où ils trouvent des terrains d'entraînement avec un peu de dénivelé... Autre question : pourquoi l'un deux est juste en short et tee-shirt sans manche avec juste une bouteille d'eau à la ceinture ? J'ai raté quoi dans ma préparation avec mon sac rempli de bouffe et un coupe-vent que j'ai gardé depuis le départ. Bon il me révèle quelques trucs de grand spécialiste comme avoir une femme qui l'attend au prochain ravito pour se changer.
On déboule du sous-bois à mi-chemin de la montée. Je faiblis un peu. Passage à vide. D'autant que maintenant on sent à nouveau le vent qui te retourne la tête et accessoirement t'arrache la casquette. Je bois. Ça tire du côté de la cuisse gauche en remontant dans la fesse. Déjà eu cette sensation. Pas normale mais je connais et ça tient. Je re-bois. Et commence un geste qui restera fétiche pendant les quelques heures de course qui me restent : tenir la casquette à la main pour ne pas la perdre. Merci papa merci maman : p'tite tête quand tu nous tiens. Il faudra faire avec vu que je ne vais pas la ranger car le bénéfice quand elle tient sur mon crane est supérieur à cette contrainte.
KM 25 : cette fois c'est confirmé. Ça tire déjà dans les jambes. Attesté par l'arrivée de mes fidèles amies les crampes. Heureusement en montée tu les sens moins. J’exagère la foulée pour soulager le mollet. Les chaussettes de compression ont l'air de faire un relais efficace pour limiter les dégâts.
Je fête joyeusement le passage à mi-course en arrivant au Puy de la Tourte (fait rêver ce nom…). Dernière montée avant le Puy Mary. Je lève le nez et en prend encore un coup dans les gencives : la neige ! Je vois la file des coureurs devant moi qui patinent. Pfff. Les Landais m'ont lâché je les vois au loin. Le vent me gèle les mains. Je dois gérer les crampes. Je me demande pour la première fois ce que je suis venu faire là et si je n'ai pas un peu surestimé mes forces.
Je serre les dents et me reprend. Je trottine. J'arrive au pied du névé. On y va en douceur. Tellement de vent qu'il arrive à masquer les traces des coureurs au fur et à mesure de leur passage. Je glisse. Impossible de me retenir vu ma difficulté à contracter les muscles comme il faut du fait des crampes. Je laisse aller. Plus de neige : je raccroche les pieds sur le sol. Je me tiens comme je peux pour faire disparaître la crampe qui me scie le mollet.
Passage du Puy de la Tourte. Cette fois je vois le Puy Mary. Double satisfaction : moitié de course passée et en vue de la principale difficulté. Les crampes font un peu relâche. En fait je vais passer le reste de la course avec des crampes qui vont et viennent entre les deux mollets et remontent dans les cuisses jusqu'à l'aine. Gentille descente au pied du Puy Mary.
KM 31: je suis accueilli par le vent et quelques gouttes de pluie au ravito 5. Ciel plombé. 0 visibilité. Le jour idéal pour grimper au sommet étudier la table d'orientation !
En attendant je profite du break pour refaire les niveaux. Je suis en train de me demander si par hasard ils n'ont pas eu la bonne idée d'annuler la grimpette en haut du Puy Mary vu les conditions. Et... non. Je viens de voir passer un coureur qui arrive de l'autre côté après la descente. Bon... On y va.
Là c'est marche assurée. Parfois même ce sera avec l'aide des mains puisqu'on passe par le côté Sud. Interminable. Les marches sont hautes. Je ne vois rien ni devant ni derrière vu l'épaisseur du brouillard. Régulièrement je me crois arrivé au sommet mais non... Hardi petit il faut continuer. Enfin je comprends que nous y sommes. Tout le monde passe en trombe devant la table d'orientation. Je m'arrête. Fais le détour. En effet tout est clair. On n'y voit goutte.
Je reprends le chemin. Ça devient dur. Les marches pour descendre sont bien pires qu'à l'aller. Casse-pattes oui. Après un peu plus de 30 km devrait me laisser des traces. Le pire est la dureté du sol puisque ce sont les marches d'accès pour touristes, donc en ciment. Je regrette presque la montée. Les crampes durcissent un peu plus les jambes. Arrivé en bas je n'en peux plus. Je dois m'arrêter pour étirer les mollets et les cuisses. Je retrouve un autre compagnon d'infortune perclus de crampes lui aussi. Je repars en trottinant sur la portion de route. La régularité des appuis sur cette surface permet de faire passer lentement la douleur.
Le macadam ne dure pas longtemps et nous voici de retour sur les sentiers. Pour une succession de plusieurs montées (je me souviens avoir à peu près appris l'enchaînement de 10%/15%/10%, etc...). En fait je me dis surtout que psychologiquement ça sent l'écurie. Arrivée à 32km sur 53 et ayant passé la dernière grosse difficulté alors qu'il reste donc 21km dont 9 de descente (oui bon enfin presque...) ça ne peut que passer.
KM35 : du coup je me sens prêt à communiquer avec l'équipe qui est venue nous supporter avec Christilla (qui court le 32). Envoi du premier SMS aux pêcheurs. Ils ont l'air rassurés. Je reprends ma succession de montées et descentes. Et ma succession de ravitos. Ça devient presque la routine maintenant. Je me sens bien. Je ne pense plus aux douleurs : je n'en ai plus. Je profite au maximum du paysage sur cette succession de crêtes. Incomparable par rapport à la forêt de Marly ou le Bois de St-Cucufa.
Même si la fête est gâchée par le ciel gris et les nappes de brouillard qui traînent encore çà et là. Surtout même si la fête est gâchée par la rencontre vers le col de Redondet avec les marcheurs de l'une des autres épreuves de la Pastourelle. Moment social inattendu vu l'environnement : escarpements et rochers, végétations et dénivelés rendent les dépassements difficiles, et la prise de risque plus importante pour chacun. Moins de problème pour les traileurs qui viennent chercher une performance même relative, donc prêt à plus de « sacrifices » pour l'obtenir. Mais les marcheurs... Sans compter qu'il y a des enfants. Je décide de tailler un peu à travers les genêts pour couper 2 ou 3 virages, me fait aider par un concurrent pour remonter sur le sentier et on s'arrache au groupe. Il y a tellement de marcheurs en fait que je ne cesserai d'en doubler jusqu'à l'arrivée. A défaut de coureurs... Non j'exagère puisque sur les 15 derniers kilomètres j’arrive à passer un peu en mode PacMan. De fait régulièrement je mange des adversaires, mais le manque d'habitude m'a fait oublier de tenir un comptage.
KM39 : l'avant-dernier ravitaillement (mais arrivé à ce stade de la course je me suis perdu dans le décompte). L'estomac est devenu un peu lourd. Il faut quand même que je m'alimente... Plus de salé (y-en-a-t'il eu ?...). Mon menu fétiche : coca + eau, banane, chocolat et abricot. Je repars. Direction Roc des Ombres. La fin passe relativement facilement, d'autant que je suis dopé par la majorité de descentes restant à faire.
Dernier ravito au parking du Puy Violent. Incroyable : le soleil fait enfin son apparition. Premier miracle. Les esprits tournent tous au positif. Second miracle : j'entends une femme parler de comprimé anti-crampe. Je me retourne à ces mots et vois une marcheuse qui est en train de proposer de l'aide à mon « compagnon de crampe ». Je saute sur l'occasion et nous la délestons de 2 comprimés pour nous soulager vu les 12 derniers kilomètres restant. Je choisis un verre d'eau pour prendre le comprimé plutôt que du vin. Et oui, il y avait aussi le choix entre des tranches de saucisson, bananes ou raisins secs et de l'aligot. N'est pas la Pastourelle qui veut. Course élue dans le circuit de la convivialité. Je me la joue sobre puis repars.
Je suis passé maintenant dans la zone « blanche », où je ne suis jamais allé ni en terme de kilomètres ni en terme de durée de course.
J'envoie mon dernier sms à l'équipe « locale » en parallèle de celui envoyé à la famille. Fatale erreur de faire une communication trop lapidaire (« km 43 ») car ne mentionnant pas le fait qu'il reste (presque) uniquement de la descente, leur calcul pour me rejoindre à l'arrivée sera forcément faux...
Pas grave. Pour l'instant je caracole à un peu plus de 12km/h. Ça roule bien : je double des randonneurs et quelques collègues, dont un à l’arrêt qui boîte. Mal au genou (ou à la cheville ?), irréversible me dit-il car dès qu’il essaye de recommencer à courir… Il songe à abandonner. Si près du but ? J’essaye de le motiver et de le relancer pour qu’il s’accroche avec moi. Il redémarre. Peine perdue. La douleur revient aussitôt. Il s’arrête à nouveau. Tant pis et dommage : mais il faut que je pense à ma course. Je continue. Passage en sous-bois. Surprenant. Sol jonché d’aiguilles. Ça sent bon. On serpente entre les arbres et les randonneurs. Retour sur un sentier carrossable.
Km 51 : arrivée au dernier ravito à St-Paul-de-Salers. De la musique pour fêter l’évènement. Le plus « dur » reste à faire : la remontée à Salers. On démarre doucement sur un sentier carrossable entre forêt et champs. Puis arrivée au pied du mur. Gadoue et % au programme. Je glisse, dérape, les semelles se chargent de boue, s’alourdissent au pire moment. Je reprends la marche hélas. Heureusement se trouvent amassés le long du sentier les premiers spectateurs et supporteurs : ça réchauffe le cœur et fait oublier les douleurs aux mollets, cuisses, ventre, la tête vidée, les bras fatigués, le dos qui crie grâce… Retour sur le macadam. Je reconnais l’entrée dans Salers. Dernier virage on dirait. En effet, passage sous une porte de la cité puis entre les barrières qui guident vers l’arrivée. J’ai repris la course pour le principe de franchir la ligne d’arrivée en petites foulées. Les émotions remontent en masse. J’en aurais presque envie de pleurer. Si femme et enfants étaient avec moi…
Je savoure seul mon arrivée, dans l’attente de mes fidèles soutiens.
Je vais profiter du repas de la convivialité offert par les GO. Je reste debout pendant longtemps, c’est ainsi qu’ils me retrouvent. Je finirai de reprendre mes esprits en attendant Christilla qui finit son 32.
Bilan : 7h43 et 134è place. Temps pronostic respecté. Pas de blessures ni de douleurs hormis la fatigue normale après l’effort.
Reste à gérer la seconde course : la récupération…
Conclusion
Très belle course. Bénévoles si gentils et irréprochables quant à leur capacité à sourire et vous relancer au fur et à mesure de la course. Ambiance générale survoltée, au rythme des danses du Cantal. Merci à tous. Seul bémol (mais à qui le reprocher ?) : la météo qui nous a gratifié de magnifiques dégradés de gris tout au long de la journée digne de la lande écossaise. Pour la chaîne des Puys vous repasserez. J’imagine l’évènement sous le soleil…
Pour clore le chapitre Chantemerle sachez que je l'ai réussi cette montée du col du Granon : 1000 m de dénivelé (pourquoi ne pas y organiser un KMV d'ailleurs ?...). Et d'autres ballades l'été dernier dont le Grand Aréa, le col d’Arsine...
Prochain épisode : Grand Tour des Cerces au Serre Che Trail.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
xsbgv
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2 commentaires
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 28-11-2014 à 07:36:44
Voilà une première bien réussie malgré les doutes!
Bravo!
Il a l'air chouette ton projet, va falloir bosser les côtes, y'a du D+ dis donc! Belle aventure en perspective !
Commentaire de xsbgv posté le 28-11-2014 à 08:59:12
Merci pour tes encouragements. En réalité j'ai mis 2 fois du temps pour ce récit: à l'écrire (plus d'un mois après) et à le poster. Depuis j'ai effectivement fait le le Grand Tour des Cerces au 1er Serre Che Trail. Et l'organisation a eu la même idée de KMV puisqu'il est au programme en 2015. J'ai un récit presque prêt.
Faudra venir l'année prochaine... C'est une magnifique ballade surtout avec le soleil.
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