L'auteur : augustin
La course : NatureMan
Date : 5/10/2014
Lieu : Les Salles Sur Verdon (Var)
Affichage : 1639 vues
Distance : 112km
Matos : Aquaman Bionik
Orbéa Orca & Xentis boyaux
New Balance trail
Objectif : Faire un temps
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Dimanche 5 octobre 2014
3ème édition du Triathlon Longue Distance du Verdon « NatureMan »
Mon seul et unique triathlon de l’année (!), mais qui compte beaucoup pour moi ayant eu la chance de participer aux deux premières éditions, et comme on dit, « jamais deux sans trois»…
Je suis ici grâce à mon partenaire des deux années précédentes, Renault, via son concessionnaire local qui a la gentillesse et la générosité de me faire bénéficier de l’inscription et de l’hébergement (royal on peut le dire !)
J’aurai à cœur de porter haut ses couleurs en espérant réaliser une bonne course et viser si possible le graal : moins de 5h (30 min de natation / 2h55 de vélo / 1h30 de course à pied). Objectif carrément ambitieux en fait, mais comme qui ne tente rien n’a rien J
Les deux dernières éditions j’avais bouclé l’épreuve en 5h13 et 5h24, mais déçu en 2013 et insuffisamment entraîné, donc cette année ça se tente !
A la veille de la course, sur 9 mois complets je totalise :
97 km de natation (22 km en 2013, si si c’est possible !)
1 574 km de vélo (1 285 km en 2013, passable) avec 1 sortie longue de …65 km L
914 km de course à pied (415 km en 2013, une honte!)
Avec un total de 152 heures
En terme d’équipement cette année, pas de révolution, je compte sur mes habituels souffre-douleur J
Pour le vélo, mon fidèle destrier : Orbéa Orca monté comme l’an passé avec les Xentis à boyaux et une cassette « pour monter aux arbres » : 12-27 associée au compact 34*50. L’an dernier cette association avait bien fonctionné, donc bis-repetita ! Pour la course à pieds, ma nouvelle paire de New Balance (trail cette fois-ci) et trifonction IM que j’ai enfin fini par trouver !!! Et toujours cette bonne vieille Bionik pour nager.
Logistiquement parlant, plan arrache car arrivée sur place le samedi de Paris en TGV, location de voiture depuis la gare TGV d’Aix en Provence et je file vers le Verdon (près de 2h de route) pour arriver sur place en fin d’après-midi (Ekiden fini depuis belle lurette) et juste à l’heure (18h) pour le briefing du LD.
L’épreuve LD atteint 1 200 inscrits, preuve de son succès (800 personnes en 2012 et 1 000 en 2013) et du bouche à oreille qui fonctionne chez les triathlètes pour cette course de fin de saison.
Passage par le stand de retrait des dossards, marquage traditionnel bras et mollet, et mise en conformité avec le pass journalier FFTRI (je ne suis plus licencié depuis des années). Sympa l’organisation a prévu un sweat-shirt pour nous changer des cadeaux habituels.
Diner tranquilou avec mon sponsor, la seule pression est celle qui est sur la table (J), tout roule.
Je file préparer tranquillement mon bazar à l’hôtel: remonter le vélo, installer la sacoche de selle, mettre en place les gels, préparer la boisson énergétique, le bidon avec outil et bombe anti-crevaison (pas de boyau de rechange, trop chiant à changer), et boucler le sac de transition…on ne le dira jamais assez, le triathlon est un sport de logistique, chaque détail a son importance et un grain de sable peut vite perturber le bon déroulement de l’épreuve.
D-day :
Lever pas si tôt car l’hôtel est à quelques centaines de mètres du départ, donc j’en profite et dehors, il caille !
J’ingurgite mon demi-Gatosport règlementaire, et déjà songer à l’hydratation malgré les yeux encore en mode nuit. Je me répète mentalement les transitions & besoins liés à chaque discipline pour vérifier que je n’ai rien oublié, car une fois dans le parc à vélos, il sera trop tard.
Gestes autrefois familiers, mais force est de constater que désormais ces gestes le sont de moins en moins J
Je file en vélo avec mon barda sur le dos, brrr la polaire n’est pas superflue, c’est une année fraîche comparée aux précédentes éditions, et la météo prévoit même de la pluie à l’heure du déjeuner, pourvu qu’ils se trompent !!!
Je vais déposer fissa mon vélo dans le parc et prépare ma zone avec les affaires. Il faut bien se remémorer tout ce dont on a besoin, et cette année ma femme et mes enfants sont à Paris donc il va me falloir penser à tout !
Départ de la natation en 2 vagues : les femmes (120 participantes) à 9h puis les hommes (1 080) à 9h10. Combis autorisées car eau du lac à 20°. Je papote tranquillement avec mon gentil sponsor et pense à ingurgiter un gel avant le départ, puis file me placer à droite sur la (longue) ligne de départ, en 2ème position.
Il est clair que ça va bastonner, nous sommes vraiment nombreux (et énervés !). Ces moments de (presque) calme avant la tempête sont toujours impressionnants, chacun est concentré, dans sa « bulle », la sono est à fond et l’animateur doit être au Red Bull en intra-veineuse, une vraie pile électrique celui-là (et c’est tant mieux !)
C’est parti à l’heure dite, sous un soleil timide mais sans nuages et en effet ça ne loupe pas, dans l’eau c’est le bordel pour nager vu la densité.
J’essaie tant bien que mal de me concentrer sur ma technique, les deux dernières années je n’étais pas satisfait de mes prestations (respectivement 37’24 et 33’44) et essaie de rester concentré pour optimiser mes trajectoires (ne pas reproduire les erreurs des années passées, où j’avais bêtement rallongé la distance). Cette année, j’ai quasiment 100 km d’entrainements piscine (pour moi c’est beaucoup ! l’an dernier c’était 5 fois moins !). Un peu avant la première bouée nous rejoignons les dernières féminines, puis passage de bouée chaotique (genre pêche de saumons surpeuplés dans des bassins) puis longue ligne droite jusqu’à la deuxième bouée ou je passe en pile 20’, et dernière ligne droite vers l’arrivée.
Confiant, je me dis que l’objectif est atteignable, mais en sortant de l’eau, stupeur, 34’00 au chrono !!! et 174ème temps sur la natation isolée.
Bon, est-ce moi qui ai déconné (malgré des sensations plutôt bonnes) ? Y a-t-il plus de 2 000m ? Pas le temps de tergiverser, je cours vers le parc à vélo en commençant à enlever la combi. En tout cas, ça commence mal, premier objectif (nager en moins de 30 minutes) loupé !
Une fois à mon emplacement, je m’équipe du casque, lunettes, chaussettes, manchettes, avale un gel en vitesse et changement de montre (ma Garmin n’étant pas étanche, mais je préfère disposer des fonctionnalités du GPS en vélo et en cap) et c’est parti ! Je gagne un peu de temps étant désormais équipé d’une trifonction. Je souris en repensant à ces gestes autrefois familiers et synonymes de tant de souvenirs…mais bon restons concentré ! J’espère que la météo sera clémente et le vent pas trop pénalisant. J’attrape mon destrier et me précipite vers la sortie du parc. Comme j’ai changé de montre je ne sais pas combien de temps aura duré la transition mais l’estime à 2-3 minutes, et c’est parti pour la plat de résistance.
Début du vélo (92km et + 1 338m de dénivelé) avec petite modification de parcours vs deux précédentes éditons : fini l’aller/retour vers Baudinard (60ème) sur route étroite où l’on se croisait. Toujours 2 boucles (25 km pour la première puis 67 km pour la seconde)
Les 5 premiers km sont à peu près plats puis on attaque la montée vers Aiguines (400m de D+ sur 5 km), on est tout de suite dans l’ambiance, ça grimpe illico. Je m’efforce de rester concentré en buvant toutes les 10’ et en avalant un gel toutes les 45’. Dans la montée je double pas mal, par contre dans la descente c’est l’inverse, je me fais allumer par tous les excités sur leurs vélos de CLM et qui descendent à tombeau ouvert, même à contresens de la circulation (alors que la route n’est pas fermée…)
Au 15ème km la puce que nous portons tous à la cheville crachera nos temps de passage, ici j’apprendrai que je passerai en 210ème position.
Au ravito du 30ème km j’attrape à la volée un bidon d’eau histoire d’alterner avec la boisson iso, un coup d’œil au chrono : je passe en pile 1h, ce qui est peu ou prou l’objectif. Il fait beau mais pas très chaud et les manchettes s’avèreront un choix judicieux.
Au 40ème km on retrouve notre bonne vieille côte des Battus, longue de 2 km et connue pour son passage à 16%. Hop un gel au passage en bas de la montée, bien casse pattes mais bon je la connais un peu depuis le temps, et mon gabarit (grand et très sec) me favorise du coup je double pas mal dans cette montée, tout en maintenant un cardio à 160-165. C’est donc « tout à gauche » de rigueur (merci le compact et la cassette en 27 !), on tire la langue et on attend que ça passe. Ravito et orchestre en haut de la côte (43ème km) et passage du 45ème en pile 1h30 de selle.
Le changement, c’est maintenant : un peu avant le 50ème km (là où on devait mettre pied à terre les années précédentes en fait) on bifurque à droite vers Riez pour revenir sur la route principale. Au 60ème km je passe en pile 2h, bon question chrono ce n’est pas extraordinaire, je n’arrive pas à aller chercher l’avance dont j’aurai besoin pour casser la barre des 3h.
Dernier ravito au 68ème km, besoin de rien je file puis arrive le 70ème, idem au lieu de tracer tout droit vers l’arrivée on bifurque à droite vers Aiguines, et quelques gouttes éparses commencent à tomber.
Un peu de lassitude quand même (rien d’étonnant, n’ayant fait qu’une sortie « longue » de 65 km) puis à partir du 76ème catastrophe, les nuages noirs nous abreuvent gentiment d’une averse carabinée combinée à de la grêle (!), la température chute brutalement, je suis gelé et je tremble en tâchant d’éviter la glissade. Déjà que je ne suis pas super rassuré en vélo en descente mais alors là, avec la buée, la flotte et la densité des coureurs c’est carrément Beyrouth.
Demi-tour (au 80ème), re-bip pour la puce de cheville (ai rétrogradé à la 290ème place désormais, vous aurez compris que le vélo n’est pas franchement ma spécialité !) et on redescend non pas tout schuss vers l’arrivée. Reste quand même 12 km, et avec cette chaussée trempée, cette descente casse-gueule et ces jantes carbone qui n’aiment ni la pluie ni les patins de frein, je peste au vu du temps que je perds et espère que cet orage va repartir fissa. Cela s’améliore enfin au 86ème, la pluie a cessé (très localisée en fait, dans le village des Salles sur Verdon ils n’ont rien eu) et je me concentre sur ma fin de parcours, en ayant douloureusement pris conscience que je pourrai repasser pour les moins de 3h à vélo sur ce parcours. Argh !
Je reste concentré car je souhaite vraiment réussir une belle course et honorer mon gentil sponsor qui me fait cette faveur. Je mouline sur la fin du parcours et me répète mentalement la chronologie de la transition à venir. Bilan alimentation, 4 gels avalés et un plein bidon de boisson iso en tout et pour tout, cela semble correct.
Je boucle ce parcours vélo en 3h07 (et 421ème place sur le vélo isolé) contre 2h58 en 2012 et 3h04 en 2013. Et de deux objectifs ratés sur 3 pour l’instant, rien ne va plus !
A la deuxième transition, je chausse mes fidèles New Balance (mais cette fois en version trail), coiffe une casquette et c’est parti pour ce qui est censé être ma spécialité…mais cela va dépendre de mon état de forme et de la météo…Moins de deux minutes après, sortie du parc et début de la cap (1 boucle de 16,5k plus une boucle de 3,5k). Les premières sensations sont bonnes, les jambes répondent présentes, au niveau alimentation ça va, juste une envie de pisser que je repousse à plus tard.
Parcours constitué à 90% de chemins et à 10% sur route. Je vais cette fois essayer de réaliser une meilleure prestation, ayant été déçu les deux dernières éditions d’avoir été en mode « je subis la course » et non « je manage ma course » (respectivement 1h37 en 2012 et 1h41 en 2013).
Mon objectif est de me caler sur 4’30 au kilo, en entraînement après avoir roulé j’arrivai à tourner en 4’26-4’27. Les deux premiers kilos sont avalés en 4’30, nickel, je double ceux qui m’ont allumé en vélo (et ils sont nombreux les bougres !) puis au 3ème km comme prévu la fameuse côte de 100m, bien raide, impossible de courir et le cardio grimpe. Je continue mon bonhomme de chemin, à tourner entre 4’15 et 4’40 au kilo selon le relief, et continue de doubler non-stop (c’est bon pour le moral). Les bénévoles, nombreux, ont toujours un mot gentil et un encouragement pour les (tri)athlètes, c’est vraiment une course où règne une ambiance atypique, familiale presque.
Demi-tour au km 7.5, pas de pluie et température idéale, il faut juste rester vigilant car les chemins sur lesquels on court sont caillouteux à souhait et c’est un vrai trail que ce parcours ! D’ailleurs on ne connaît pas le dénivelé de cette partie trail (peut-être pour ne pas nous faire peur ?)
Au 10ème km (passé en 45’, pile dans les temps) j’avale un gel rapidos, pause pipi mais en repartant apparait un point de côté que je garderai jusqu’à l’arrivée (c’est toujours mieux que l’an dernier ou j’avais couru les 20 bornes avec cette même gêne !)
Je retrouve le passage des marches (cette année, je les aurai passées les deux fois en courant et sans marcher !) avant de rejoindre le centre-ville des Salles sur Verdon, déjà le 16ème km, je suis bien, les sensations sont bonnes, je continue d’accélérer…et de doubler. Dernière partie, la deuxième boucle de 3.5 km, même pas mal, je croise mon ex acolyte d’entrainement qui fait gentiment le paparazzi puis dernière ligne droite et l’arche d’arrivée est en vue.
Je cherche du regard mon sponsor pour récupérer un t-shirt à son image afin d’avoir une belle photo finish (je lui dois bien ça !) puis j’accélère pour franchir finalement cette ligne d’arrivée en 5 h 12 minutes 45 secondes et après 1h29 à la course à pied (85ème temps sur la course à pieds isolée, je savais bien que j’avais remonté du monde !).
Bon, sentiments partagés car bien que l’objectif n’ai pas été atteint (12 minutes de trop), seul un des 3 objectifs intermédiaire a été réalisé (celui de la course à pieds) mais sur les trois éditions cela reste mon meilleur chrono.
Au niveau du classement, je finirai 204ème au scratch sur les 1 200 inscrits et 915 finishers (à noter: 140 DNF, 134 DNS et 9 DSQ !). Je pense qu’à l’avenir il faut que je remette mes roues « classiques » sur ce type de parcours et utilisées la première année (Ksyrium SSC SL) et non les Xentis, qui ne sont pas adaptées à ce dénivelé pour mon gabarit (ma moyenne horaire n’est pas assez élevée je pense pour en tirer pleinement parti).
Toujours le ravito plantureux de l’arrivée, le diplôme de finisher est déjà imprimé, c’est très pro de la part de l’organisation, comme pour les deux précédentes éditions !
J’en profite pour aller voir les ostéos sous leur tente car il n’y a pas grand monde, et celui qui s’occupe de moi me dit tout va bien, rien à signaler, aucunes douleurs, c’est à se demander si vous vous êtes donné du mal ??? Donc impeccable, pas de mauvaise surprise de ce côté-là.
En fin de journée publication des résultats (le 1er finit en 4h15, le dernier en …un peu plus de 8h) et remise des prix, les 5 premiers hommes sont impressionnants (le second a participé à un Ironman le dimanche précédent, et a fini 3ème…)
Je dors sur place le dimanche puis lundi matin tôt retour en IDF en train, fin de l’aventure, des souvenirs plein la tête, mais c’était vraiment canon !
Désormais place au marathon de Lausanne dans 3 semaines, l’objectif suivant !
Conclusion : merci tout d’abord à mon généreux sponsor pour avoir pu prendre part à nouveau à cette course fabuleuse (et dans ces conditions). Chapeau bas à toute l’équipe organisatrice pour la qualité de la prestation fournie, toujours avec le sourire et avec efficacité.
Une belle course indéniablement qui a su rencontrer son public et qui assurément le mérite car les prestations fournies par Eric Amattéis et son équipe sont vraiment de haute qualité.
Aucun point n’est laissé au hasard, la preuve l’épreuve attire chaque année de plus en plus de passionnés dans ce cadre canon !
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1 commentaire
Commentaire de benoitb posté le 08-10-2014 à 11:47:31
Super récit ! Merci.
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