L'auteur : aragorn23
La course : Andorra UT Vallnord / Ronda dels Cims
Date : 11/7/2014
Lieu : Ordino (Andorre)
Affichage : 4206 vues
Distance : 170km
Objectif : Terminer
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C'est en nombre que notre association de course à pied : Bon Pied Bon Oeil d'Escalquens (31) s'est déplacée en Andorre pour participer à l'Andorra ultrail trail et à ses 4 courses au programme :
Notre groupe est complété de Pascal, directeur sportif du célèbre Team qui n'est plus à présenter : le Team "Moulin de Romanou" qui va encore voir l'ocasion de se distinguer, de Ronan sur le Celestrail et de Marco sur le Marathon.
La Ronda del Cims est réputée pour être l'Ultra le plus dur des Ultras en comparaison de l'UTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc), du GRP (Grand Raid des Pyrénées) et du GRR (Grand Raid de la Réunion), qui se courent sur une distance équivalente, mais avec 1/3 de dénivellé positif en plus (13000 contre 10000) et un terrain plus technique avec des passages très aériens pour la Ronda Del Cims.
C'est mon 5ème Ultra après la Diagonale des Fous (2009 et 2011), le GRP (2010) et l'UTMB (2011) ce qui me permet d'avoir un minimum d'expérience de ce genre de course.
Par-contre, je n'ai couru aucune course de ce calibre depuis 3 ans.
De son côté Patrick enchaîne pour la troisième année de suite après la Diagonale des Fous 2012 et le Grand Raid des Pyrénées 2013.
Le profil de la course avec ses deux bases de vie à la Margineda et au Pas de la Case
Les différentes types de terrains rencontrés : à noter les 15% de terrain très compliqué.
Le parcours de la Ronda Del Cims fait le tour de l'Andorre. par les Cimes comme son nom l'indique.
Côté préparation j'ai été perturbé par les blessures : tendons d'achille en 2013, jusqu'à fin janvier 2014 pour enchaîner sur un kyste poplité derrière le genou en mars et guéri fin avril.
Ma véritable préparation a donc durée 4 mois avec du poids à perdre et du fond à récupérer.
J'ai pu faire l'essentiel à savoir 8 sorties montagne dans les Pyrénées, dont deux week-end "chocs" avec une reconnaissance sur un week-end d'une partie du Celestrail et du Marathon des Cims.
Que de chemin parcouru entre ma première sortie montagne au Mont Fourcat avec Maribel et Philippe et ma dernière sortie au Pic du Crabère avec Mouloud, Sonia, Valérie et Nicolas.
Côté poids, il me faut un objectif de cette taille pour arriver à supprimer tout ce qui fait qu'on ne peut pas aller au bout d'une telle épreuve : alcool, sucre (pas trop dur), fromage (dur, dur), viande en sauce (dur, dur).
Résultat 5 kilos perdus en 4 mois pour un poids relativement raisonnable.
Côté matériel, du renouvellement à prévoir :
Un dernier point important côté logistique, la préparation des deux sacs de rechange pour les deux bases vie et la préparation du sac avec le matériel obligatoire.
Côté matériel obligatoire, qui est indispensable il fallait prévoir entre-autre : un surpantalon imperméable, un collant long recouvrant les genous et un tee shirt à manche longue.
Moi qui ne suis pas frileux, je préfère courir en cuissard et en tee-shirt à manches courtes.
Pour le tee-shirt, j'ai l'option tee-shirt à manches courtes
Cela fait beaucoup de matériel à transporter dans son sac : il faut optimiser le pliage des vêtements ce qui n'est pas mon fort
Il faut ajouter à cela de la nourriture.
Résultat j'ai fait et refait mon sac à plusieurs reprises sans trouver de formule idéale.
Les affaires sont prêtes avec les deux sacs pour la base de vie.
Autre problème technique la durée de vie de ma montre GPS.
J'emporte avec moi mes deux Garmin, plus une batterie de recharge. Je compte tenir avec ce dispositif une quarantaine d'heures et pour terminer je prévois d'utiliser mon téléphone portable.
Dernier point non négligeable dans la préparation : les prévisions des temps de passage avec la gestion des barrières horaires.
Il y a moins de barrières horaires que sur les autres ultras : uniquement 5, contre 11 au GRP 12 à l'UTMB et 22 à la Réunion, avec la première barrière au bout de 25 heures de course.
Si je me fais éliminer je passerai donc au moins 25 heures en course.
Opération délicate sans l'appui du site softrun que j'utilise d'habitude et qui n'a pas cette course dans la liste.
Je fais tout sous excel avec différentes versions étant donné les vitesses aberrantes et les incohérences auxquelles j'arrive.
Ma dernière version prévoit une arrivée vers 20H00 et donc 61 heures de course avec 2 heures de pause aux deux bases de vie : de quoi se doucher, se ravitailler et dormir environ une heure.
J'ai ajouté deux heures de pause au km 143 : je ne sais pas pourquoi.
Ma dernière version de mes prévisions de temps de passage (si vous trouvez des anomalies inutile de me les envoyer).
Briefing à Ordino dans une grande salle par le couple d'organisateurs : les "Poletti" Andorrans. : Gérard Martinez et Valérie Lafleur
Parmi les coureurs une petite délégation de Japonais : ils ont toujours été de grands amateurs de course à pied et
ont aussi suivi le passage au trail avec un des plus célèbres trailers mondial : Tsuyoshi Kaburaki une vedette à Chamonix et l'organisation de l'UTMF (Ultra Trail du Mont Fuji).
Présentation de la course très détaillée en Français et en Anglais avec de bonnes nouvelles concernant la météo.
Pas de pluie annoncée, des températures pas trop froides avec du vent malgrè tout à 50 - 70 km/h sur les sommets.
Du brouillard attendu vers le Pas de la Case.
Conséquence : le surpantalon de pluie et le collant long ne sont plus obligatoires : une très bonne nouvelle.
Côté parcours, confirmation de la difficulé et de la technicité avec de forts pourcentages par endroits et plusieurs morceaux de choix :
Les bénévoles
Les panneaux indicateurs à chaque ravitaillement avec : le parcours effectué, le prochain ravitaillement, le nombre de km à parcourir, le profil qui nous attend : très complet.
Le matériel obligatoire
Nous sommes environ 310 coureurs au départ de la course. Combien à l'arrivée ?
Dans ce genre de course les abandons sont autour de 50 %.
Une année où les conditions météorologiques étaient catastrophiques le pourcentage est même tombé à 25 % de finisher.
La météo étant avec nous on montera peut-être à 60 %.
Lever à 05 h00 du matin pour un départ à 07h00.
Avant l'entrée dans le SAS : le sourire est là pour combien de temps ?
Les sacs sont contrôlés de façon alatéoire : Patrick a droit à son contrôle.
Nous avons droit à un survol du sas du départ par un drone.
Les tambours du Bronx Andorrans nous mettent de l'ambiance :
Les chronomètres des différentes courses.
Dans le SAS la tension monte.
07h00 le départ est donné.
La course commence par un un tour du village d'Ordino histoire d'étaler le peloton.
Patrick part à son rythme bien au dessus du mien. Je ne le reverrai plus avant Ordino.
Au bout de 3 km on attaque la première montée qui nous mène au dessus d'Ordino : une partie que j'avais
repéré trois semaines auparavant.
Au milieu d'une côte je me retourne et n'aperçoit aucun coureur. Déjà dernier ? (comme quoi il est utile de
repérer le parcours).
Une belle descente roulante se présente me permettant de doubler quelques traileurs et de quiitter cette dernière place.
On a le droit à une vue plongeante sur Ordino.
On s'attaque à une montée bien plus raide au milieu de la forêt avant d'arriver à Ensegur.
La végétation se fait moins présente : on est en haute montagne.
Au loin je distingue des coureurs sur une crête : la première des 15 grosses difficultés : La Collada Ferreroles : 2532 m. On est parti de 1280 m déjà 1300 m de D+. Pour l'instant tout se passe bien.
Montée pentue dans la forêt
Arrivée à l'Ensegur
Je distingue les trailers au fond sur la crête
La pente est rès raide
Le milieu est très minéral, le brouillard est présent au sommet.
On bascule vers la refuge de Sorteny.
Le début de la descente est tout en dévers.
On arrive tout de même rapidement sur un terrain plus praticable et là je me perds une première fois en pestant
après les dragonnes de mes batons qui sont trop petites.
Je réagis rapidement et reviens sur mes pas pour retrouver le bon chemin.
Un paysage très minéral
Au sommet on m'annonce mon classement 296 ème. Il reste donc 14 coureurs derrière moi.
Le brouillard dans la descente
Refuge de Sartony :premier ravitaillement il est 11h41 : j'ai parcouru 21 km en 04h41 soit du 4,46 km/h de moyenne.
La barrière des 62 heures pour les 170 km donne une moyenne de 2,74 km/h.
J'assiste au premier abandon d'un coureur qui a mal aux genoux.
Une deuxième grosse montée de 546 m nous attend pour atteindre la Portela de Rialb à 2529 m d'altitude.
Un coureur me dépasse et je le vois s'arrêter sur un rocher un peu plus loin.
J'ai l'impression qu'il profite à fond de la course.
Il me repasse une deuxième fois après sa pause contemplative : il est trop facile.
Un premier passage de Névé : mais loin d'être le dernier.
Sommet de la Portella de Rialb : 2ème des 15 sommets
Au sommet du Portella Rialb on aperçoit la station de ski d'Arcalis.
Je devine au loin le ravitaillement en esperant retrouver le reste des coureurs du groupe qui n'ont as encore pris le départ.
La station ne semble pas trop loin à vol d'oiseau mais une surprise nous attend avec une belle petite grimpette intermédiaire
que je ne négocie pas très bien : plusieurs coureurs me doublent.
Ce n'est que le début de la course et je commence à faiblir : un mauvais signe.
On enchaîne plusieurs descentes et montées pour arriver enfin au pied du refuge où Sonia est venue à ma rencontre.
Elle m'indique de faire attention il y a plein d'eau : une constante devant tous les refuges : de quoi bien se mouiller les pieds.
Il est 15H22 j'arrive à Coma d'Arcalis après 32 km pour 08h20 de course : soit du 3,82 km/h de moyenne.
Une bonne moyenne mais une grosse fatigue.
Pascal, Ronan, Hélène, Nicolas, Maribel et Sonia sont là : de quoi me réconforter.
Marco dort.
Patrick est déjà passé depuis plus d'une heure.
Tout comme moi beaucoup de coureurs ressentent déjà de la fatique alors qu'il reste encore 140 km à parcourir.
Ce contat de fatigue quasi générale au bout de seulement 32 km marquera les esprits de mes chers camarades
nayant pas encore pris le départ de leur course.
L'accés à la station avec au fond sur la droite le ravitaillement.
Quelques vaches, mangeuses de rubalise , nous bloquent le passage
L'arrivée au ravitaillement
Nos accompagnateurs et coureurs des autres epreuves en plein effort.
Passage de Patrick à la Coma d'Arcalis 1h30 avant moi.
Ronan, Nicolas, Pascal, Maribel et Hélène
Un bon ravitaillement et on attaque une piste de ski vers le sommet de Cataperdis.
Je me sens moyennement en forme.
Au sommet nous avons la surprise d'être survolé par le drone qui filme, avec une Go Pro accrochée, les passages au col et le début de la descente qui me permet de me requinquer quelque peu.
Une multitude de lacs se succèdent et je me retrouve devant un beau névé et le seul passage que je devine est de le descendre.
L'adhérence est des plus sommaires et je me résigne à me laisser glisser sur les fesses.
Je prends rapidement de la vitesse et me retourne sur le ventre pour stopper ma descente.
Il me reste encore un bon bout de névé et le bas me semble se terminer en pente douce.
Je me résigne à repartir sur les fesses : la bonne option.
Je retrouve bientôt une partie que nous avons reconnue et qui coïncide avec la fin de la première grosse montée du Celestrail.
Sommet du Pic
Un coureur Japonais.
Le drone au Pic de Cataperdis avec la Go Pro
et son pilote
Au sommet du Cataperdis : 2715 m d'altitude et 3ème des 15 sommets.
Le névé descendu sur les fesses.
Je suis en terrain connu jusqu'au pla d'Estany.
Lors du répérage on s'était quelque peu trompé et avions du emprunter une partie technique avec un peu d'escalade le long d'une crête.
Après avoir longé la bonne crête on arrive sur une descente très roulante et très agréable jusqu'au Bordes del Prats.
Une partie en balcon où Hélène s'était déchainée lors de la reconnaissance se présente avant le refuge Joan Canut.
Pic Del Clot Del Cavall : 2610 m et 4ème sommet
La station de ski d'Arinsal.
Le passage au marathon : pas en 02:04 mais en 12:04 : encore un record.
Il est 19h24, toute cette partie de montagne est à l'ombre et se profile à l'horizon la montée vers la Comapedrosa.
Au ravitaillement j'ai le malheur de laisser traîner mon eco-tasse. Un chien la prend pour sa gamelle.
Je sors ma veste pour affronter la montée; le vent se lève.
Je fais quelques metres et me dis qu'il est plus prudent de sortir la frontale plutôt qu'en pleine montée.
Je repars et me dis qu'il est plus raisonable de mettre mon tee-shirt de deuxième couche.
Je retourne au refuge pour procéder à l'habillage à l'abri du vent.
Une belle optimisation du temps.
J'ai bien perdu une dizaine de minutes qui peuvent compter car mon objectif est d'arriver au sommet avant la nuit.
Une bénévole m'indique qu'il y a 900 m sur 3 km à gravir.
Cela va être juste, il ne faut pas traîner.
Le chemin,si on peut appeler cela un chemin, est vraiment très raide, avec rapidement une succession de pierriers
et quelques névés à traverser.
Je ne me retourne pas souvent vu la pente. C'est vraiment du costaud.
Cette partie me fait penser à la montée de la brêche de Capitello sur le GR20 en terme de technicité et de gaz.
Et dire que l'Ultra Mitic y passe de nuit !!!
J'ai beau regarder au dessus de moi je n'arrive pas à voir où se trouve le sommet et par où on peut bien passer.
Heureusement je suis relativement en forme, je monte à mon rythme sans trop souffrir.
Mes batons que j'ai acheté exprès pour les plier me sont bien utiles dépliés (un bon choix).
J'aperçoit enfin le col avec une dernière partie encore plus raide.
Je fais attention à un ou deux endroits où je pose les pieds de manière à ne pas partir en arrière.
Une sacré montée avec un pourcentage moyen de 29 %.
Arrivé au col je fais quelques photos et demande à un Espagnol qui arrive derrière moi de me prendre en photo.
Il s'exécute et avant de repartir me montre du doigt le sommet au dessus du col.
J'aperçois quelques balises et devine qu'on va jusqu'au sommet du pic.
Je m'étais cru un peu vite arrivé au sommet (il faut lire le road-book)
Une partie un peu acrobatique avec la nuit qui commence à tomber et un vent assez fort : un régal quoi.
Arrivée au sommet à 21H49, je me fais photographier par un bénévole avec la pleine lune au fond.
J'ai mis environ deux heures pour les 900 m : pas trop mal.
Place à la descente maintenant et de nuit.
Ma frontale éclaire bien (un bon choix : merci Maribel).
Le refuge du pla de l'Estany
La Ronda et l'Ultra Mitic y ont droit mais pas le Celestrail (à la montée de la Comapedrosa)
Le refuge du Pla de l'Estany que l'on distingue en bas sur la gauche.
Montée vers la Comapedrosa
Col en vue
Un trailer dans la fin de la montée
L'autre versant qui est nettement moins raide.
Sommet de la Comapedrosa : 2946 m avec la pleine lune en arrière plan.
Dans la descente, de nuit donc, on passe sur deux névés avec des passages délicats : le bord extérieur à tendance à s'enfoncer
et manque fortement de stabilité et pour un autre névé obligation de faire un peu d'escalade afin de ne pas l'attaquer dans sa partie dévers :
un véritable bonheur.
Je me perds ensuite à deux occasions, une première fois pour ne pas avoir vu une balise indiquant un changement de direction et une deuxième fois
en cherchant pendant plusieurs minutes la balise suivante.
J'arrive enfin au refuge de la Comapedrosa, à 22h59, une grand refuge avec de larges bancs permettant de se reposer les jambes.
J'assiste à un deuxième abandon, d'une coureuse visiblement à bout de forces.
Je me sens bien et pars à l'assaut du Portella de Sanfons, une petite grimpette de 225 m.
La suite : une descente de 545 m, la fin sur la route sur un bon km pour arriver au Col de la Botella à 1h07 pour un
ravitaillement à l'exterieur. La température est bonne et tout roule.
La partie suivante se déroule au milieu de la forêt sur un sentier très roulant relativement plat.
Même de nuit avec la pleine lune, je trouve ce tronçon magnifique.
Premier incident : ma montre GPS arrive en bout d'autonomie après un peu plus de 18h00 de fonctionnement.
J'essaie de brancher ma batterie de recharge sur ma montre et là je me rends compte que le ressort de la pince du cable est cassé.
Ma première montre GPS et donc devenue inutilisable.
Je passe ma deuxième montre au poignet mais celle-ci n'à qu'une autonomie d'une dizaine d'heures grand maximum.
Cela fait partie des aléas de la course et des ultras en particulier. Il faut faire avec. De toute façon on n'a pas le choix.
J'aperçoit des lumières d'une ville en contre bas et j'imagine qu'il s'agit de la Massana où nous résidons.
J'attaque une partie plus raide sous forme d'une montée de 322 m.
La fin de la montée se termine sur une crête étroite pour arriver au Bony de la PIca à 2406 m où nous attendent une descente
de 1600 m de dénivellé négatif. Il est 03h06.
Le benévole, qui pointe les coureurs, m'indique que de'autres bénévoles nous attendent dans la descente pour les passages de câbles et que
les premiers de l'Ultra Mitic ne vont pas tarder.
J'attaque cette descente très raide et juste avant le premier passage de câble, je glisse et tombe en dehors du chemin et dans ma chute
un de mes bâtons se casse au niveau de la poignée.
Un bénévole m'aide à remonter sur le sentier et à passer le passage de câbles. Je lui laisse mon bâton tout neuf.
Le reste de la descente est un calvaire avec un seul bâton dans cette pente très raide et très aérienne.
Je tombe à plusieurs reprises, j'ai l'impression que mes chaussures n'ont plus d'adhérence dans cette partie.
J'ai même droit à une chute dans les épineux : tant qu'à faire.
Je me fais doubler par les 6 premiers du Mitic : c'est impressionnant la différence de style et de vitesse entre eux et moi.
Je n'ai pas l'impression de faire partie du même monde.
Je suis aussi obligé de m'arrêter à plusieurs reprises, pour vider les petits cailloux qui ont tendance à pénétrer dans mes chaussures de trail.
Je finis par apercevoir Andorre la Vieille, mais la route est encore longue : je sature dans cette descente qui n'en finie plus.
Enfin la Margineda avec des escaliers pour accéder au Gymnase, il est 05h37. J'ai mis 2h20 pour descendre ces 1600 m.
Je récupère mes affaires de rechange pour me diriger vers la douche, mais celles-ci sont en cours de nettoyage.
Attente de 15 minutes avant de pouvoir prendre une bonne douche bien chaude et me changer complétement avant un petit somme d'environ 30 minutes
à même le sol du gymnase.
Avant de repartir, je me restaure et là encore c'est la galère : la soupe est froide idem pour les pâtes.
Ma journée de samedi commence bien.
Je repars vers 07H15, le ventre pas trop rempli, après avoir envoyé un SMS à Ronan, Pascal et Sonia pour leur demander, s'il leur était possible de me dépanner avec leurs bâtons
en me retrouvant sur un ravitaillement.
J'attaque une montée de 960 m, dont le début nous a été présenté comme raide lors du briefing : je confirme.
C'est d'autant plus difficile que je monte avec un seul bâton.
Je me fais doubler par 4/5 coureurs qui vont nettement plus vite que moi.
J'arrive au Collet Marti à mi-montée et continue sur une piste forestière large et moins pentue.
Je récupère un bout de bois qui va me servir de deuxième bâton.
Le Col Galina ensuite pour un ravitaillement juste en eau.
Descente ensuite vers le vllage de la Fontaneda, où le bénévole du Col de la Gallina nous indique qu'il n'y a aucun ravitaillement si ce n'est une fontaine.
Cette partie est roulante et très belle
La Fontaneda où un bénévole avec une bouteille d'eau à côté de lui me demande si je veux de l'eau. Je lui dis que oui et il m'indique la direction d'une fontaine : une bonne
blague.
Direction Andorre la Vieille, où ma montre GPS s'arrête de fonctionner.
Je n'ai pratiquement rien mangé depuis 01h00 du matin (au col de la Botella), je suis fatigué rien qu'en pensant à la grimpette de 1700 m de dénivellé positif qui m'attend.
J'arrive dans Andorre la Vieille, toujours pas de ravitaillement solide, le prochain est à Coma Bella après les 500 premiers mètres de la montée que j'attaque enfin.
Cela m'apprendra à regarder de façon plus précise le Roadbook.
Dès le début de la montée je me fais doubler par le coureur qui m'avait dépassé après le refuge de Sartony et qui s'était arrêté pour admirer le paysage.
Il me demande si tout va bien , je lui indique que je monte à mon rythme pas très rapide. Il me dit que lui non plus ne va pas très vite et me laisse sur place.
J'ai du mal avec mes deux bâtons qui ne sont pas assortis, je ressent la fatique et côté moral ce n'est pas le beau fixe.
J'ai 1700 m à monter et une barrière horaire au sommet à 02h00 du matin.
Pour la première fois depuis le début de la course, je pense que je ne vais pas pouvoir aller au bout.
Je songe arriver à Coma Bella et à m'arrêter .
Juste avant le ravitaillement je crois reconnaître Ronan et Céline en train de pique-niquer.
C'est bien Ronan qui est venu à ma rencontre alerté par mon SMS. Il a abandonné sur le Celestrail au bout de 5h00 de course à cause du froid et de problèmes gastriques.
Il m'avait raté d'une heure au Col Gallina.
Je lui indique que je suis au plus mal, que je n'arriverai jamais avant 02h00 au refuge d'Illa avec les 1200 m de D+ qu'il me reste à gravir.
Je lui demande l'heure, il est 13H15 alors que que je croyais qu'il était autour de 15 - 16 H.
Dans mon état je n'avais même pas regardé l'heure sur mon téléphone ni mon tableau de passages.
Des lits de camps étant présents, j'en profite pour faire une petite sieste de 15 minutes.
Pendant ce temps Ronan me demande ma feuille de route pour me faire le calcul par rapport à la barrière horaire..
15 minutes durant lesquelles je n'ai entendu que des mouches voler au dessus de moi.
A l'issue de cette pause, Ronan me dit que pour rejoindre le refuge de l'Illa il me faut faire du 2,1 de moyenne : c'est tout à fait jouable.
Je me ravitaille bien en solide et repars avec les bâtons de Ronan et surtout le moral retrouvé.
L'Ultra c'est fait de hauts et de bas côté physique et mental qu'il faut arriver à gérer.
Un grand merci en tout cas à Céline et à Ronan qui m'ont redonné espoir.
Je me sens mieux, mais il faut tout de même grimper encore 1200 m avant l'arrivée au sommet du Pic Negre.
Je suis au milieu d'une magnifique forêt de pins et retrouve un tempo plus adapté.
J'arrive à une station de ski de fond et au refuge Roca de Pimes.
Je crois deviner le Pic Negre au loin, il me reste 480 m de D+.
Cette portion a la particularité de couper à plusieurs reprises la pente.
C'est un paysage désertique sans le moindre arbre.
Enfin le sommet du Pic Negre, j'en ai enfin fini avec ces 1700 m de D+ mais ne suis pas encore arrivé au Refuge d'Illa.
Les escaliers de la Margineda
En avant pour la montée de 1000 m
Le Collet Marti
La fontaneda
Andorre la Vieille
Les vignes d'Auvinya
Auvinya
La piscine à l'Hôtel de Coma Bella qui ne donne pas envie de continuer la course.
Le pic Negre
Paysage désertique du Pic Negre
La fontaine au refuge de Claror
450 m de descente roulante après le sommet du Pic Negre : il y avait longtemps..
Le paysage est remarquable.
Je vois au loin une belle grimpette et rapidement des coureurs qui l'empruntent dans le sens de la descente.
Je comprends au bout d'un moment qu'il s'agit des concurrents de la Mitic : ouf une belle montée en moins.
Refuge de Claror avec ravitaillement solide et ensuite refuge de Perafita
Après une belle descente on attaque une montée vers la Collada de la Maiana.
Là je subis un gros coup de fatigue et je décide d'adopter une technique qui a déjà fait ses preuves : une micro sieste appuyé contre un rocher à l'abri du vent : un bonheur.
Pas besoin de réveil mais je suis certain de m'être endormi.
On bascule sur une belle descente bien roulante et on arrive sur une grande clairière.
on est dans le Vall del Madriu déclaré patrimoine mondial de l'Unesco.
Un terrain magnifique et roulant se profile qui me fait penser à la partie entre Tournaboup et la Cabane d'Aigues Cluses sur le GRP le long d'une rivière avec des cascades.
Je retrouve des forces dans cette montée vers le refuge de l'Illa : il est temps. Il me reste 450 m de dénivellé positif.
Il fait toujours jour je suis dans les temps.
A plusieurs reprises je crois apercevoir le refuge mais à chaque fois c'est soit une cabane, soit un refuge occupé par un couple avec une bonne odeur de pétard :
les brumes de l'altitude.
J'arrive enfin au refuge de l'Illa : il est 22H25 : merci Ronan j'avais en effet de la marge.
Je sens au fond de moi que c'est gagné sauf blessure.
Un superbe accueil et un ravitaillement à la hauteur avec une soupe de vermicielle dont j'aurai bien repris 4 ou 5 bols.
On même eu le droit à des bolets crus fraîchement cuellis : un régal.
J'en profite pour changer la batterie de ma frontale en prévision de la nuit.
Et là la technique me plante une fois de plus pas moyen de refaire fonctionner cette magnifique lampe.
J'ai beau m'y prendre à plusieurs reprises rien n'y fait.
Je sors donc ma fidèle Petzl.
Au moment du départ un bénévole m'indique que l'on ne peut plus partir seul.
Heureusement un autre concurrent de La Ronda Del Cims est présent.
J'attends qu'il termine de se restaurer et de se changer avant de partir.
A ce moment un nouveau concurrent de la Ronda pointe son nez : un bénévole nous demande de l'attendre.
A ce rythme là on n'est pas parti du refuge si on doit former le gruppeto.
Heureusement le coureur souhaite dormir. On peut s'échapper.
C'est ainsi que je fais connaissance avec mon compagnon de route : François trailer confirmé avec à son palmares : 2 fois le GRP 160 km, l'Ultra Mitic, le Celestrail, l'UT4M.
On se fait des politesses pour savoir qui passe devant et je me lance.
10 minutes après notre départ du refuge mon compagnon de route s'arrête pour un besoin pressant.
Je stoppe quelques mètres en dessous de lui.
J'ai en face de moi la pleine lune et en me retournant j'aperçois une deuxième paire de lunes : celles de mon compagnon.
Il rencontre visiblement un problème technique. Je m'eclipse discrétement et descend quelques mètres plus bas hors de son regard.
J'attend une dizaine de minutes environ en lui demandant si tout va bien. Il arrive enfin en m'indiquant avoir eu un problème gastrique.
Les bolets ? C'est ça aussi l'ultra trail.
Nous voilà repartis dans cette descente de 500 m de D- qui nous fait penser à la descente vers le lac de l'Oule avec la rivière qu'on longe
et qui n'en finit pas sur le même type de terrain.
On attaque maintenant la montée. Je lui signale de suite que je suis mauvais en montée, il m'indique aller à la vitesse d'un escargot.
Je passe donc devant et l'écart se creuse rapidement entre nous deux. J'ai du retrouver la forme ou bien il est sacrément fatiqué.
Je m'arrête à plusieurs reprises le temps de voir sa frontale et je continue sur ma lancée.
Arrivée vers le sommet, je ne vois plus de fanions sur le chemin et en regardant autour de moi j'en aperçois un bien au dessus droit dans la pente.
J'attaque donc dré dans le pentu.
Je cherche ensuite le fanion suivant : rien à l'horizon. Je prends donc le chemin devant moi et au bout d'un moment ne voyant rien de balisé je retourne sur mes pas
pour continuer droit dans la pente et là je tombe sur un gros catadiopthre éteint.
Je suis sur le bon chemin. En effet droit au dessus j'aperçois d'autres fanions et même une lumière sur la crête.
Je continue donc dans cette pente raide jusqu'au deux bénévoles qui ne parlent pas français. C'est donc en anglais que j'explique qu'il y a un coureur plus bas
et que leur balisage est plus qu'approximatif.
J'attends donc de voir la frontale de François avant de basculer de l'autre côté du col en criant son nom.
Quelques minutes plus tard je le vois et lui crie de tirer droit dans la pente.
J'attaque la descente vers le Pas de la Case : 470 m de D - avec deux remontées de cols et le brouillard qui se met à tomber.
On arrive par la piste des Isards : qui ne me dit rien malgré les nombreuses fois où j'ai skié au Pas de la Case.
Malgré le brouillard les fanions sont suffisament nombreux pour ne pas se perdre.
J'arrive en haut du Pas de la Case vers 04h20 du matin : rien d'ouvert même pas une boîte de nuit.
Un véhicule de policiers s'arrête à ma hauteur pour me signaler que la base de vie se trouve à la salle des fêtes en bas de la station.
J'y arrive à 04h29 sous les applaudissements : cela réchauffe le coeur.
Première demande : les douches.
Réponse il faut sortir et faire 200 m : c'est trop loin.
Comme il y a des toilettes avec un lavabo je choisis cette option pour me laver et me changer même si l'eau est froide.
Direction ensuite un tapis de sol pour dormir une heure : pas de chance je suis à côté d'un ronfleur.
Je choisis donc l'option lit de camp de l'autre côté et m'endors pendant une heure.
A mon réveil je revois mon compagnon de route qui est arrivé 30 minutes derrière moi.
Il décide de ne pas dormir et de partir dans la foulée.
Moi je préfère bien me ravitailler avec comme optique de quitter le Pas de la Case environ une heure avant la barrière horaire.
Un des 75 points de contrôle
Direction le refuge d'Illa
La montée vers le refige d'Illa
450 m de descente roulante après le sommet du Pic Negre : il y avait longtemps..
Le paysage est remarquable.
Je vois au loin une belle grimpette et rapidement des coureurs qui l'empruntent dans le sens de la descente.
Je comprends au bout d'un moment qu'il s'agit des concurrents de la Mitic : ouf une belle montée en moins.
Refuge de Claror avec ravitaillement solide et ensuite refuge de Perafita
Après une belle descente on attaque une montée vers la Collada de la Maiana.
Là je subis un gros coup de fatigue et je décide d'adopter une technique qui a déjà fait ses preuves : une micro sieste appuyé contre un rocher à l'abri du vent : un bonheur.
Pas besoin de réveil mais je suis certain de m'être endormi.
On bascule sur une belle descente bien roulante et on arrive sur une grande clairière.
on est dans le Vall del Madriu déclaré patrimoine mondial de l'Unesco.
Un terrain magnifique et roulant se profile qui me fait penser à la partie entre Tournaboup et la Cabane d'Aigues Cluses sur le GRP le long d'une rivière avec des cascades.
Je retrouve des forces dans cette montée vers le refuge de l'Illa : il est temps. Il me reste 450 m de dénivellé positif.
Il fait toujours jour je suis dans les temps.
A plusieurs reprises je crois apercevoir le refuge mais à chaque fois c'est soit une cabane, soit un refuge occupé par un couple avec une bonne odeur de pétard :
les brumes de l'altitude.
J'arrive enfin au refuge de l'Illa : il est 22H25 : merci Ronan j'avais en effet de la marge.
Je sens au fond de moi que c'est gagné sauf blessure.
Un superbe accueil et un ravitaillement à la hauteur avec une soupe de vermicielle dont j'aurai bien repris 4 ou 5 bols.
On même eu le droit à des bolets crus fraîchement cuellis : un régal.
J'en profite pour changer la batterie de ma frontale en prévision de la nuit.
Et là la technique me plante une fois de plus pas moyen de refaire fonctionner cette magnifique lampe.
J'ai beau m'y prendre à plusieurs reprises rien n'y fait.
Je sors donc ma fidèle Petzl.
Au moment du départ un bénévole m'indique que l'on ne peut plus partir seul.
Heureusement un autre concurrent de La Ronda Del Cims est présent.
J'attends qu'il termine de se restaurer et de se changer avant de partir.
A ce moment un nouveau concurrent de la Ronda pointe son nez : un bénévole nous demande de l'attendre.
A ce rythme là on n'est pas parti du refuge si on doit former le gruppeto.
Heureusement le coureur souhaite dormir. On peut s'échapper.
C'est ainsi que je fais connaissance avec mon compagnon de route : François trailer confirmé avec à son palmares : 2 fois le GRP 160 km, l'Ultra Mitic, le Celestrail, l'UT4M.
On se fait des politesses pour savoir qui passe devant et je me lance.
10 minutes après notre départ du refuge mon compagnon de route s'arrête pour un besoin pressant.
Je stoppe quelques mètres en dessous de lui.
J'ai en face de moi la pleine lune et en me retournant j'aperçois une deuxième paire de lunes : celles de mon compagnon.
Il rencontre visiblement un problème technique. Je m'eclipse discrétement et descend quelques mètres plus bas hors de son regard.
J'attend une dizaine de minutes environ en lui demandant si tout va bien. Il arrive enfin en m'indiquant avoir eu un problème gastrique.
Les bolets ? C'est ça aussi l'ultra trail.
Nous voilà repartis dans cette descente de 500 m de D- qui nous fait penser à la descente vers le lac de l'Oule avec la rivière qu'on longe
et qui n'en finit pas sur le même type de terrain.
On attaque maintenant la montée. Je lui signale de suite que je suis mauvais en montée, il m'indique aller à la vitesse d'un escargot.
Je passe donc devant et l'écart se creuse rapidement entre nous deux. J'ai du retrouver la forme ou bien il est sacrément fatiqué.
Je m'arrête à plusieurs reprises le temps de voir sa frontale et je continue sur ma lancée.
Arrivée vers le sommet, je ne vois plus de fanions sur le chemin et en regardant autour de moi j'en aperçois un bien au dessus droit dans la pente.
J'attaque donc dré dans le pentu.
Je cherche ensuite le fanion suivant : rien à l'horizon. Je prends donc le chemin devant moi et au bout d'un moment ne voyant rien de balisé je retourne sur mes pas
pour continuer droit dans la pente et là je tombe sur un gros catadiopthre éteint.
Je suis sur le bon chemin. En effet droit au dessus j'aperçois d'autres fanions et même une lumière sur la crête.
Je continue donc dans cette pente raide jusqu'au deux bénévoles qui ne parlent pas français. C'est donc en anglais que j'explique qu'il y a un coureur plus bas
et que leur balisage est plus qu'approximatif.
J'attends donc de voir la frontale de François avant de basculer de l'autre côté du col en criant son nom.
Quelques minutes plus tard je le vois et lui crie de tirer droit dans la pente.
J'attaque la descente vers le Pas de la Case : 470 m de D - avec deux remontées de cols et le brouillard qui se met à tomber.
On arrive par la piste des Isards : qui ne me dit rien malgré les nombreuses fois où j'ai skié au Pas de la Case.
Malgré le brouillard les fanions sont suffisament nombreux pour ne pas se perdre.
J'arrive en haut du Pas de la Case vers 04h20 du matin : rien d'ouvert même pas une boîte de nuit.
Un véhicule de policiers s'arrête à ma hauteur pour me signaler que la base de vie se trouve à la salle des fêtes en bas de la station.
J'y arrive à 04h29 sous les applaudissements : cela réchauffe le coeur.
Première demande : les douches.
Réponse il faut sortir et faire 200 m : c'est trop loin.
Comme il y a des toilettes avec un lavabo je choisis cette option pour me laver et me changer même si l'eau est froide.
Direction ensuite un tapis de sol pour dormir une heure : pas de chance je suis à côté d'un ronfleur.
Je choisis donc l'option lit de camp de l'autre côté et m'endors pendant une heure.
A mon réveil je revois mon compagnon de route qui est arrivé 30 minutes derrière moi.
Il décide de ne pas dormir et de partir dans la foulée.
Moi je préfère bien me ravitailler avec comme optique de quitter le Pas de la Case environ une heure avant la barrière horaire.
Le départ du Pas de la Case se fait dans le froid, la brume et un terrain des plus désagréable : boue, herbe haute, chemin étroit.
Après 230 m de descente on attaque une grimpette de 725 m de D+.
Le début est toujours aussi désagréable et pour passer mon ennui je branche mon lecteur MP3 avec ma Playlist spécial Ultra Trail à base de Pop - Rock :
Genesis - Pink Floyd - Muse - Led Zepellin.
Je me laisse un peu aller devant ce paysage et cette météo peu avenante.
Heureusement le temps se découvre et le soleil pointe bientôt son nez, la pente devient plus raide et le paysage nettement plus beau.
Je me sens en forme dans cette montée et me demande pourquoi la veille je trainais autant ma peine ?
L'Ultra Trail c'est comme au rugby il faut savoir gérer les temps forts et les temps faibles.
J'arrive bientôt au pied d'un magnifique névé qui recouvre le chemin habituel.
Par où passe t-on ? Tout droit dans la pente bien sur juste à côté du névé : il n'y a aucun doute : deux balises en bas et deux autres en haut.
Devant le pourcentage de pente j'hésite mais c'est la seule possibilité.
Je me la joue à fond sans m'arrêter et me retourner en appuyant bien sur les bâtons et en posant bien mes pieds au sol.
J'arrive en haut soulagé en me disant que ce passge est vraiment très limite : une corde eu été de rigueur.
Le paysage redevient grandiose avec des lacs et une très belle descente m'attend où je peux vraiment m'éclater.
Je croise de très nombreux randonneurs et même un groupe d'une cinquantaine de personnes qui a l'amabilité de me laisser passer.
Le Val d'Incles est en vue il est 11h05. Le dossard 311 que je croise depuis la veille est présent.
Un bon ravitaillement, un coup de téléphone à Sonia qui m'inqiue qu'elle m'attend à Sorteny alors qu'Hélène et Nicolas sont au Refuge de Coms de Jan.
J'attaque un bon petit rempaillon et me fais doubler rapidement par un couple de jeunes randonneurs et ensuite
par un espagnol qui court dans la pente suvi par son amie qui marche à allure vive puis se met à courir dès que la pente devient moins raide.
Le coin est très fréquenté par les randonneurs et il y a foultitude de chemins.
J'arrive au Refuge de Cabana Sorda au pied d'un lac et devant un cirque.
Un ravitaillemnet à l'eau. Une bénévole m'indique qu'il reste environ 300 m de D+ en me montre le chemin à suivre :
encore un beau morceau de bravoure bien pentu.
En effet c'est du raide de chez raide avec beaucoup de gaz. Bien rester sur le sentier et faire attention où poser ses pieds.
Et encore une partie plus rude m'attend.
Je vois au loin de long de la crête François en train de gagner le col : du très très pentu.
J' y arrive bientôt après une petite frayeur pour être passé trop bas et pour regagner le chemin en plein dans le pente.
Je croise un groupe de randonneurs nous sommes bien sur un sentier de randonnée. C'est certainement la portion la plus dure
après la montée de la Comapedrosa.
J'arrive enfin au sommet et maintenant direction le refuge Coms de Jan.
Dans la descente j'ai la surprise de trouver Nicolas venu à ma rencontre.
Il a abandonné au km 75 dans l'Ultra Mitic.
On fait la descente ensemble, j'ai même droit à un de ses clins d'oeil : YODA écrit dans la neige.
Il me prévient de faire attention avant le refuge car il y a beaucoup d'eau et de boue comme avant chaque refuge.
Hélène nous indique, du refuge, de passer à gauche mais je suis quand même trop à droite et cela ne fait pas un pli j'enfonce mon pied gauche dans la boue.
J'ai attendu le km 151 pour réaliser cet exploit.
Les nuages dans la vallée en allant vers le Pas de Les Vaques
Le pas de Les Vaques : 2575 m
La montée infernale : moins impressionante en photo vue d'en haut
La descente vers le Val d'Incles
Les cascades dans la descente vers le Val d'Incles
Le ravitaillement du Val d'Incles
La montée vers la crête de Cabana Sorda
Le Val d'Incles vue d'en haut.
La station de ski de Soldeu ?
Lac de la Cabana Sorda
Le refuge de la Cabana Sorda
Le Val d'Incles.
Le clin d'Oeil de Nicolas dans la descente vers le refuge Coms de Jan
Au refuge Nicolas se propose de laver ma chaussure et j'ai même droit à un brossage de chaussettes sous le regard amusé d'Hélène.
Hélène me plante le décor de la dernière montée de 500 m de D+ : une première partie raide suivi d'un morceau plus calme et du final bien raide.
Je confirme.
Dans la précipitation j'ai oublié de remplir ma poche à eau, au moment où j 'y pense je vois Nicolas courir vers moi pour m'apporter un doliprane
que j'avais demandé et oublié de prendre pour un mal de gorge que je me traîne depuis le vendredi après-midi : certainement le névé sur les fesses.
Il repart en courant pour aller me chercher une bouteille d'eau mais je lui dit qu'il m'en reste assez : je suis plutôt du genre chameau.
Cette dernière montée est moins dure que la précédente mais j'ai un coup de mou vers la fin et j'éprouve le besoin d'une micro-sieste.
Je repars ensuite vers le dernier col.
J'ai droit à plusieurs photos d'un bénévole qui me mitraille.
Le sommet franchi je bascule vers Sorteny et là je retrouve Sonia venue à ma rencontre.
La descente est très roulante et à 17h45 nous sommes à Sorteny où nous retrouvent Hélène et Nicolas.
Un coureur assis à côté de moi tremble de tout son corps.
Il n'a pas dormi depuis le départ. Je lui demande si c'est contagieux il me dit que non.
Il me reste 3 heures pour faire 11 km de descente : c'est dans la poche.
Nicolas et Sonia me suivent au début puis me laissent.
Le chemin est parallèle à la route et je les croise à plusierus reprises.
Je double une concurrente de 63 ans qui a déchiré une de ses chaussures et qui marche voutée.
Le coureur au tremblement me double en compagnie de son fils
Sonia m'indique que François est 15 minutes devant moi.
Je ne cours plus car mes pieds me font mal : des ampoules sont là.
La pluie se met à tomber : je l'avais évitée depuis le départ.
A 2 km de l'arrivée : La Cortinada, Nicolas se joint à moi pour terminer.
Ordino en ligne de mire et Maribel et Patrick qui courent (même Patrick à qui il reste des forces pour courir : chapeau) à ma rencontre.
L'arrivée se profile et je suis finisher en 61h16m.
J'ai droit à la bise des organisateurs.
Je les remercie pour cette belle et difficile course.
Gérard me fait remarquer ma faute de goût avec mon tee-shirt de l'UTMB : je lui confirme ma faute.
Il me donne quand même la polaire de finisher.
Je retrouve François assis sur une chaise arrivé 3 minutes avant moi.
Je trinque avec lui un bon verre de bière en souvenir de la nuit passée ensemble.
J'ai Ali au téléphone qui a vu notre arrivée en direct live tout comme Philippe qui l'a filmée.
Marie avec sa chaussure cassée arrive 5 minutes derrière moi et un nommé Martin 35 minutes après moi.
Au moment de notre départ nous entendons son nom et nous le voyons passer quelques minutes après sur une chaise roulante recouvert d'aluminium : plus de peur que de mal à priori.
Et maintenant : douche, restaurant avec cette inoubliable finale de coupe de monde de football, dont je ne me souviens pas vraiment si j'ai vu ou non le but vainqueur de l'Allemagne.
Nettoyage de mes chaussettes par Nicolas.
Lac dans la montée vers La Collada del Meners
Juste avant le sommet de la Collada del Meners
La Collada del Meners : 2719 m dernier des 15 sommets.
La descente vers Sorteny
Le refuge de Sorteny au loin.
Rafraîchissement dans l'eau du torrent.
Nicolas et Hélène au refuge de Sorteny
Avec Nicolas et Hélène au départ du refuge de Sartony pour les 10 derniers kms.
Le fanion de l'Andorra Ultra Trail avec l'athléte aux gros mollets et aux gros cuisseaux.
L'arrivée à Ordino sous les encouragements de Maribel après 61h15m à la fabuleuse moyenne de 2,77 km/h
L'arrivée accueilli par Gérard l'organisateur.
Les deux finishers de la Ronda Del Cims de Bon Pied Bon Oeil avec la polaire de finisher et la mascotte.
Patrick, Sonia, Hélène, Gérard, Nicolas, Valérie, Marbel et Marco.
Avec François et une bonne bière à la main.
Côtés positifs :
Côtés négatifs :
Et dire que l'Andorra Ultra Trail ne donne aucun point pour l'UTMB pour des questions bassement matérielles et d'ego mal placé,
c'est plutôt l'UTMB qui ne devrait pas donner de points pour participer à l'Andorra Ultra Trail.
Je suis content d'avoir découvert l'Andorre sous un autre angle : l'Andorre ce n'est pas que le Pas de la Case et Andorre la Vieille mais de magnifiques
ballades en montagne à découvrir de toute urgence.
Comme après l'UTMB avec le Grand Col Ferret, après le GRP avec le Pic du Midi, après la diagonale des fous avec la plaine des sables,
l'oratoire Sainte Thérèse, le col du Taîbit et la Roche Ancrée plusieurs noms vont rester graver longtemps dans ma mémoire :
Et maintenant repos et préparation du Tour des Cirques fin Août : nouvelle course de 120 km au programme du GRP (pour ma 4ème participation).
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