Communauté des sports d'endurance

Un concept inédit : 

Ce dimanche 4 mai se déroulait pour la première fois la Wings for Life World Run à Hennebont (Morbihan). Deux particularités pour cette course. La première,  Il n'y a pas de ligne d'arrivé! Le peloton s'élance d'un point et suit un circuit  sur route et chemin d'une longueur maximum de 100 km. 30 min après, une voiture appelée "catcher car" prend le départ à son tour à une vitesse de 15 km/h. Quand la voiture vous dépasse, votre puce se désactive et vous êtes classé. La voiture accélère régulièrement tout au long du parcours jusqu'a 35 km/h au maximum. Le dernier rattrapé est désigné vainqueur. 

La deuxième : la course est mondiale! elle se déroule simultanément dans 35 sites à la fois sur toute la planète (de l'Australie à la Californie, de l'Angleterre à l'Afrique du Sud en Passant par le Pérou la Turquie ou l'Inde). Ce départ simultané permet d'obtenir un classement mondial, et ainsi un vainqueur dans chaque pays...mais aussi un "champion du monde". 

La course est charitative, en faveur de la recherche contre les maladies/lésions de la moëlle épinière. Tous les bénéfices vont à l'association "Wings for life". Cette association est liée à la célèbre marque de boisson RedBull. Ainsi, les athlètes du Team Redbull participait, chacun dans leur pays, à cette course. En France, Luc Alphand et Cyril Després était présents sur la ligne. Elle était organisée localement par deux figures de la course à pied bretonne : Maryse le Gallo (équipe de France ce marathon) et Christophe Malardé (Traileur de haut niveau et coach du Team Salomon)

Pour vous rendre compte des distances réalisables, un simulateur de course était disponible. On rentre son allure prévue, et le simulateur vous donne le nombre de kilomètre que vous pourrez parcourir. Ainsi la voiture franchissait la 10eme km en un peu plus d'une heure, le semi en environ 1h50, le marathon en 3h05 etc Le challenge était donc relevé!

 

Ma course :

 

Pour ma part, j'abordais la course comme un semi marathon, n'espérant guère aller plus loin. J'ai mis toutes les chances de mon côté en réalisant une préparation aléatoire et irrégulière, associé à une charge professionelle élevée. Pour peaufiner mon affutage, j'ai effectué une soirée bien arrosée et tardive le vendredi précédent la course. Le dimanche, j'étais fin prêt pour la "Wings for life".

Le départ en France s'est fait à midi (et donc la nuit aux états unis par exemple) sous un soleil radieux comme on sait le faire en Bretagne. Cette course me tenait à coeur car je suis né à Hennebont, et cet évenement de grande ampleur, diffusé en direct sur l'équipe 21, me semblait idéal pour mettre ma région en valeur. De gros moyens ont été mis en place par Redbull pour que tout se passe bien : Sas de niveau, Navettes pour le retour après  s'etre fait rattrapé, petit village départ, ravitos conséquents, échauffement collectif dans les sas...du tout bon!

Après avoir gigoté pendant 15 min sous les conseils d'un prof de fitness habillé par l'UTMB de la tête aux pieds (probablement connu dans le milieu mais pas par moi) nous étions tous chauds pour partir!

et PAN! Environ 700 coureurs (et 35 000 dans le monde) s'élancent en même temps! Un public nombreux s'était réunis dans cette première ligne droite! Un plaisir pour moi pas habitué à faire des courses de grande ampleur. Direction le centre ville d'Hennebont pour un passage sur les pavés de cette magnifique ville médiévale. Dans l'idée de faire ma course aux alentours de 11km/h + je surveille ma montre GPS : 500 m après 7 min de course...pas la peine de compter sur elle! La première indication kilométrique se trouve au 3ème kilomètre : 15min05. Parti un peu vite, mais le parcours était très favorable. QUelques centaines de mètres après, nous tombons sur une côte d'environ 1km. Je ralentis et me fait doubler par de nombreux coureurs moins prudents (ou plus forts...). Direction Kervignac! Au 5ème km j'ai de bonnes sensations, et je suis dans les temps. Je maintiens mon allure tout en étant toujours un peu en avance. et c'est parti pour une ligne droite de 3 km environ avec vent de face. Le soleil est au zénith et je commence à transpirer sérieusement. Les écarts sont maintenant stabilisés mais je double et me fait doubler régulièrement au train, tout doucement. Je laisse s'échapper un groupe qui avance  un peu plus vite que moi. Erreur ! Mais je ne le sais pas encore. Les faux plats montants succèdent les faux plats descendants. Le parcours n'est pas favorable, mais très plaisant car la route est entouré de bois.

10 ème km : ravito! Enfin, il commençait à faire soif. Les effets de la soirée du vendredi se font sentir. Les jambes sont là, mais je manque de jus! Un verre d'eau, un abricot et c'est reparti! Mes chaussures couinent à chaques foulée et je fais l'objet de nombreuses blagues "je crois que tu as crevé"! Mes adidas ont probablement un défaut de fabrication mais je n'y fait pas attention. D'autres participants semblent aussi agacés...ils n'ont qu'à courir plus vite ;-) ! Je passe le 11ème en 59min 50s tel un métronome. Mais ce métronome va se dérégler très rapidement. Après Merlevenez le parcours devient presque vallonné (Oui oui, je sais on est en Bretagne à 20m d'altitude...). Les raidars sont nombreux et de nombreux concurrents craquent. ça marche de partout! Je continue ma promenade, je douille mais j'avance...lentement! J'ai chaud et soif, je rêve de ravito, de sucre et d'eau fraiche. J'attends ce 15 ème km avec impatience pour pouvoir me rafraichir. Le voilà...mais ou est le ravito! ça grimpe encore, j'ai l'impression d'être dans les Alpes, surtout avec un champion devant moi qui jongle avec un ballon de foot en courant...comme si ça n'était assez dur sans! 

ça y est, le voilà! le Ravito! il y aurait une chaise que je passais l'après midi là à siroter des verres d'eau/abricots secs. Je traine, discute et repart au bout d'un long moment (1min?)! Mais je revis! C'est reparti! Quelques minutes plus tard, je me fais doubler par un sprinteur. Que se passe t'il? Un Pitbull s'est échappé? Puis un autre! Puis un cycliste qui annonce "La voiture est à 300m"! Oh Bordel! La voiture! Je réalise que je ne ferais même pas 20 km! et même pas 18 en fait! J'accélère pour au moins faire 17 km...et la flemme me gagne je ralentis m'attendant à me faire dépasser très rapidement...j'attends, j'attends, j'attends...toujours pas de voiture! En fait à 16km/h, on ne se fait pas doubler très vite! Ma puce est désactivée au 17,44ème km (et 1h39min) par une Wolkswagen Tiguan qui me dit "Merci" en passant. Je rejoins la navette, un peu déçu de ma performance mais en même temps soulagé d'en avoir terminé. Je suis fatigué mais pas cuit. J'aurais sans doute pu faire mieux, dans d'autres conditions! 

Conclusion :

 

Une course superbe, avec une ambiance excellente. Le prix est un peu élevé (40€) mais c'est pour la bonne cause! Le premier français Thibaut Baronian a parcouru 59,3 km (4h04) et la première française Nathalie Vasseur 51 km (2eme performance mondiale en 3h39!). Luc Alphand a parcouru 22 km, Cyril Despré un trentaine. Le grand vainqueur du Wings For Life World Run est un Ethiopien il s’agit de Lemawork Ketema qui a parcouru une distance record de 78,5 kilomètres en un peu plus de 5h sur le parcours autrichien. L’athlète lauréate chez les dames est une Norvégienne : Elise Selvkvag Molvik qui a couru 54,7 kilomètres en 3 heures 48 minutes.Tous deux remportent un voyage autour du monde.

Reconduite l'année prochaine, j'espère que son succès grandira! Le concept mérite d'être connu. Cela change complétement la gestion de la course quand une voiture nous poursuit. Pas facile. Pour ma part, j'essaierai d'être en meilleure forme pour atteindre la magnifique Ria D'Etel!