L'auteur : Yvan11
La course : Trail des 3 Rocs - 51 km
Date : 9/5/2013
Lieu : St Antonin Noble Val (Tarn-et-Garonne)
Affichage : 2450 vues
Distance : 51km
Matos : Appareil photo !
Objectif : Balade
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La procrastination du trailer, vous connaissez ?
Si la forme habituelle de cette « maladie » consiste à repousser au lendemain ce que l’on pourrait faire le jour même, celle du trailer consiste à renvoyer la participation à une course au calendrier de l’année suivante, voire si le cas est grave, aux années qui suivront.
Cela fait pour ma part cinq ans que je dis que je courrai le Trail des Trois Rocs l’année suivante. Cinq ans que je renonce, à cause de la richesse du calendrier à cette période de l’année, mais aussi parce que je suis resté fidèle à une épreuve comme le Trail de Quéribus / Course des Seigneurs ( on pourrait dans ce cas là parler d’addiction à une épreuve tellement j’ai du mal à imaginer ne pas y participer ! ).
Mais cette année 2013 est particulière pour moi, tout d’abord parce que je l’ai commencée par la préparation et la participation à un marathon, un vrai, celui qui vous oblige à courir de la même foulée pendant ses 42.195 kilomètres. Une fois cette expérience passée, je n’avais en vue aucune trame de saison, aucune participation à un challenge, aucune préparation exigeante pour un quelconque ultra. J’ai donc décidé de rattraper le retard et de courir notamment ces courses qui me font envie depuis des années.
J’ai commencé il y a une douzaine de jours par la participation au Trail du Roc de la Lune, en Aveyron, à Saint Jean de Bruel, tout près de Nant, là ou certains disent avoir vu naitre le trail en France. Trois ans au moins que j’avais « flashé » sur une affiche de la course, surtout sur une ligne tout en bas : « Organisée par l’Amicale Bouliste de Saint Jean ». Un indice de taille, qui vous laisse imaginer la qualité de l’accueil labellisé « terroir » auquel ont eu droit les trop peu nombreux coureurs à s’être déplacés.
Je poursuis donc en ce week-end de l’Ascension mon opération anti procrastination en me rendant à Saint Antonin Noble Val pour enfin courir ce Trail des Trois Rocs, qui s’est paré en 2013 de ces plus beaux atours pour fêter ces dix ans d’existence. En bonus cette année, un parcours long rallongé pour arriver à un peu plus de cinquante kilomètres, une épreuve courte support du Challenge des Trails du Sud Ouest, une pasta party organisée la veille pour mieux accueillir ceux viennent de loin et l’invitation lancée par Michel Eche à tous les anciens vainqueurs. Effet anniversaire ou simple résultat de dix ans de labeur, l’organisateur a du refuser du monde pour pouvoir garder le coté convivial de son épreuve avec 200 participants sur le 51 km et 250 sur le 22 km.
Afin de rattraper mon retard et surtout d’en profiter un maximum, je me suis inscrit sur le long, en fait constitué de deux boucles au départ du village. La première, commune aux deux épreuves, est aux dires de Michel Eche, à prendre comme un amuse bouche, tant les difficultés semblent concentrées dans la deuxième.
Je décide tout de même de partir à un bon rythme, sachant que je ferai, je l’espère, de nombreux arrêts photos pour tenter de vous faire vivre la course de l’intérieur. Je sais donc aussi que je dégringolerai dans le classement au fur et à mesure de la course.
Après un petit tour dans les rues typiques de Saint Antonin, on quitte le village par un bout de route bien pentu. Les premiers s’éloignent déjà et le cardio s’affole. Il faut déjà penser à gérer l’effort. Un mini bouchon à l’entrée d’un monotrace permet de reprendre son souffle avant de continuer à monter jusqu’à arriver en surplomb des gorges et du village, toujours noyées dans la brume. Le soleil fait son apparition, rendant ce moment magique pour les coureurs, le genre à justifier à lui seul les semaines de préparation, les sacrifices divers consentis pour participer à la course.
Après une première incursion roulante sur le causse verdoyant, nous revenons en lisière des gorges.
On chemine ainsi un moment comme à la frontière du réel et du rêve, sentant la terre foulée par nos pieds mais notre regard se perdant dans la nébuleuse toute proche.
Après une belle descente dans la vallée, on déroule jusqu’au premier ravitaillement. Je suis en mode « trail long » et n’ai donc pas besoin de m’y arrêter, si ce n’est pour prendre un ou deux clichés.
Une nouvelle remontée vers le plateau va nous amener ensuite à traverser un endroit féérique. Pendant près de deux kilomètres, nous cheminons sur un sentier semblant former un tunnel au milieu d’arbustes entièrement recouverts de mousse, baignant dans une ambiance irréelle. Je perds beaucoup de temps et de places sur cette section, essayant de capter avec mon appareil photo cette si belle lumière et cette impression d’avoir été transporté à Oz, aux Pays des Merveilles.
Romain, un copain qui lui s’est essayé à la course horaire sur les 24 h du Confluent le mois dernier, profite d’une longue montée pour me rattraper et c’est donc en sa compagnie que je vois débouler les premiers coureurs du 22 km, David Andrieu en tête. Nous sommes dans une descente franche, sur un monotrace un peu boueux, et la différence de vitesse entre eux et nous est impressionnante !
Marcelin Giro et Maël Alric suivent peu de temps après. Les écarts sont minimes, et ils donnent tout pour tenter soit de conserver leur place, soit de tenter de reprendre celui qui précède. Il ne leur reste qu’ à atteindre le Calvaire avant de plonger littéralement vers Saint Antonin et l’arrivée.
Quand je passe à mon tour la ligne, ils en sont déjà à refaire leur course en une amicale discussion. Je refais les niveaux, discute un peu moi aussi et me lance donc dans cette fameuse deuxième boucle, après avoir appris que les premiers du long, Pascal Massou, Guillaume Thisse, Patrick Delikat et Sébastien Perrier, sont eux déjà passés au 35e kilometre.
A peine sorti du village, nous attend une montée qui va se montrer fidèle à sa réputation. Elle débute par des marches déjà bien pentues, puis par une partie où la marche à quatre pattes est la plus efficace pour avancer sur un mélange de terre, graviers, feuilles mortes. Mais la pente se redresse encore et encore, et c’est en se hissant avec des câbles qu’il nous faut franchir de hautes marches rocheuses, elles aussi glissantes à souhait.
Nous revoilà sur le Causse, et je vais ici pouvoir amortir ma prépa marathon en prenant plaisir à relancer sur ces longues parties roulantes que le rando-traileur que je fus aurait trouvé interminables.
C’est ainsi, sous le soleil de midi, que j’arrive en compagnie de sympathiques coureurs cantalous, venus ici s’endurcir en vue de leur participation à l’UTPMA fin juin, à une nouvelle remontée, cette fois-ci dans un pierrier aride. La chaleur vient alors compliquer la tache déjà ardue, le rythme baisse encore un peu, nous n’en sommes qu’au 30e kilomètre et les conseils du briefing commencent à revenir en tête.
Le ravito du 35e est l’occasion de se rafraichir et de souffler un peu, mais de suite après nous avons droit à une descente heureusement sécurisé par des bénévoles. Il faut désescalader une échelle en fer avant de traverser une falaise en tenant bien la main courante tant le sentier n’est pas large à cet endroit. Un peu de roulant et c’est de nouveau 200 m de D+ à gravir sur moins d’un kilomètre, pour les redescendre aussi vite ensuite et, devinez quoi, recommencer la séquence en suivant. Cela peut paraitre répétitif à regarder le profil à postériori sur son PC, mais sur le moment le cadre magnifique des gorges que l’on découvre sous de multiples angles fait agréablement passer ces montagnes russes.
Au ravito du 40e, je découvre certains coureurs assis par terre et entends le mot « abandon » dans la bouche d’un bénévole. Ayant fait les pleins au ravito précédent, je ne m’arrête pas et au contraire décide sur la partie plane suivante de tester ma condition en reprenant un rythme marathon. Je souffre un peu mais cela me permet de rejoindre Romain juste avant la fameuse « Montée de Ouf », autre grand moment de la course, où le coureur doit jeter ses dernières forces pour se hisser dans ce cheminement rocheux en pied de falaise. C’est ici que plus tôt dans la journée Pascal Massou à forger sa victoire, réussissant enfin à creuser l’écart avec ses poursuivants.
Je suis pour ma part heureux d’avoir retrouver Romain et nous allons nous motiver mutuellement pour rejoindre Saint Antonin après un dernier passage au Calvaire.
Il y a encore beaucoup de monde sur l’aire d’arrivée et nous en terminons donc dans une ambiance chaleureuse, en un peu moins de huit heures de course, quand même un peu impatients de boire la bière offerte à tous les arrivants.
Voilà, j’ai enfin couru le Trail des Trois Rocs .
J’aurai envie de vous dire que je reviendrai courir ici dès l’année prochaine, tant le cadre et l’organisation valent le détour, mais ce sera finalement peut être un peu plus tard, qui sait…
Récit initialement paru dans ESPRIT TRAIL
Les photos sont visibles sur mon site :
http://www.phototrail.fr/trail-des-trois-rocs-2013/
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3 commentaires
Commentaire de mic31 posté le 11-02-2014 à 08:56:59
C'est mon tour maintenant de me dire chaque année que je vais y retourner et de ne pas trouver de place dans mon agenda, notamment avec la proximité de Quéribus. Un jour...
Commentaire de Yvan11 posté le 14-05-2015 à 17:13:09
Voilà qui est fait ! ;-)
Commentaire de laulau posté le 11-02-2014 à 22:20:57
Beau souvenir pour moi aussi...pas pour moi en 2014 ! Peut-être une autre fois ! merci pour les photos.
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