L'auteur : Lapins Runners
La course : Marathon de Valence
Date : 17/11/2013
Lieu : Valence (Espagne)
Affichage : 1424 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Faire un temps
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Samedi 16.XI.2013 : Lever à 7h00. Après un petit déjeuner très sain, direction l’aéroport pour prendre notre vol de 10h15 à destination de Valence (Espagne). Dans la salle d’embarquement, nous tweetons et facebookons à cœur joie notre départ pour ce 11ème marathon, et 5ème international.
Flashback : il y a 7 mois (le 14 avril pour être précis), une semaine après le marathon de Paris, nous quittions le territoire français pour notre premier marathon international : Vienna City Marathon. C’était alors la première fois que nous allions courir deux marathons espacés d’une semaine l’un de l’autre. Nous ignorions totalement la réaction de notre corps à l’épreuve que nous nous apprêtions à lui infliger. C’était une incroyable folie à accomplir.
Aujourd’hui, enchaîner quatre marathons en l’espace de quatre semaines nous semble très accessible. De toute façon, nous n’avons pas le choix : si nous voulons courir tous les marathons de la planète, il ne faut pas traîner !
Revenons au récit de notre 3ème marathon du mois de novembre 2013, le marathon de Valencia !
Dans l’avion, nous pratiquons un de nos jeux préférés : « Où est le marathonien ? ».
Les règles sont simples et nous y jouons n'importe où (avec une préférence pour les transports et les restaurants lors de nos week-ends marathons). Le but du jeu consiste tout simplement à repérer les marathoniens parmi la foule en relevant des indices : "Regarde lui sur la chaise là-bas, les Asics bleues", "Oh lui il est bon, coupe-vent du marathon de New York sur la droite !", "Le t-shirt du Nice Cannes !! Ah non, c'est celui de l'année dernière". Dans les restos c'est plutôt "C'est une tablée de marathoniens ça, ils mangent propre ?".
Aux environs de midi, nous atterrissons sur le sol espagnol, aéroport de Valencia.
Dans le métro nous conduisant au centre-ville, nous poursuivons notre jeu. Deux marathoniens sont assis face à nous, silencieux. Tout à coup, l’un d’eux sort de ses bagages le sac à dos du relais Nice-Cannes 2013, obtenu 7 jours plus tôt. C’est plus fort que nous, nous entamons la conversation. Etant tous deux habitants de Nice, les deux coureurs nous font part de leurs impressions quant au vent sans précédent du marathon de la semaine dernière. Après quelques échanges concernant les grands marathons de ce monde (New-York et Berlin notamment), nous descendons du train.
C’est maintenant que va démarrer le compteur de notre week-end à 90 Km à pieds. Oui, le marathon en fait 42,195, mais il faut aussi visiter ! Et pour ça, nos véhicules de prédilections sont nos baskets. Pourquoi autant de marche un week-end de marathon :
Arrivés au Palau de la Ciencas, nous découvrons sous nos yeux ébahis, le site impressionnant de par son architecture futuriste et son immensité.
Nous pénétrons dans la structure hébergeant la running expo. A l’entrée, nous immortalisons le parcours qui nous attend demain.
Note d'Emir: Pour obtenir cette photo, nous avons dû attendre qu’un (futur) marathonien explique le détail de chaque kilomètre à sa compagne, passionnée (ou presque).
Petite déception : nous arrivons trop tard pour la paella party, terminée depuis 15h00.
Comme à notre habitude, nous poursuivons par une visite des stands et découvrons plusieurs marques locales. Nous faisons le plein de nouveaux flyers pour de futures courses et participons à tous les jeux possibles pour gagner des dossards de marathons. Le sympathique stand du marathon de Leiden (Pays-Bas) nous permet de faire le plein de petites galettes au miel très goûteuses.
Arrivés au bout, nous retirons nos dossards. Le verdict est mitigé : la qualité du papier est très moyenne et aucune indication de nationalité n’est mentionnée. Néanmoins, les prénoms sont très visibles. Un plus pour les encouragements personnalisés !
Note d'Emir: C’est du papier de magazine, si jamais il pleut, il pourrait se désagréger …
Le hasard nous emmène quelques mètres plus loin vers un petit stand isolé. Quelle surprise ! Il s’agit d’un stand où un bénévole est chargé d’activer nos puces chronomètres. Heureusement que nous sommes passés par là. Sinon nous aurions pu faire une croix sur un chrono !
Nous terminons notre visite par le stand de retrait des t-shirts. Deuxième petite déception : Il ne reste plus que des t-shirts masculins en taille XL ! (Nous le constaterons le lendemain, il existait en plus une coupe féminine, elle aussi, vraisemblablement en rupture de stock). Troisième déception : nous recevons en guise de package un petit sac en plastique contenant uniquement des flyers … et des chips. Il ne reste même plus de goodies pour les derniers arrivants ! Nous déplorons l’organisation qui n’a pas anticipé les quantités. Avant de partir, quelques photos de ce que nous franchirons demain, après 42,195 Km.
Il est maintenant l’heure de jouer les touristes. Une visite du centre-ville s’impose ! Plus importante encore en cette veille de marathon, l’heure de profiter de la gastronomie locale ! Nous arrêtons notre choix sur une très copieuse paella valencienne servie dans une énorme poêle. Décidément, nous avons beau recevoir des recommandations de la part de notre entourage quant à la façon de nous nourrir, entre le choix de la gourmandise et celui de la raison, la décision ne se fait pas attendre. Nous aurons une pensée pour nos confrères lapins, dont nous dévorerons allègrement la viande contenue dans le plat.
Après avoir mangé un petit pain pour le petit-déjeuner et marché plus de 5 Km pour atteindre le lieu de départ de la course, nous voici de retour au Palau de la Ciencias pour notre 11ème marathon.
Note de Carole: Sous les conseils avisés de Frédéric, j’ai troqué, pour la première fois sur marathon, mes Asics multicolores très usées contre des trails plus sobres certes mais presque neuves.
Le départ est à 9h00, nous arrivons à 8h15. Nous mettons bien 15 minutes à trouver les consignes. Ici, ça se bouscule beaucoup !
L’organisation a prévu des stands de distribution de vaseline le long des sas. C’est une première pour nous, et nous apprécions beaucoup l’idée.
Note de Carole: J’en profite pour m’en tartiner dix couches sous les aisselles afin d’éviter mes brûlures récurrentes sur les courses longues.
Forts de nos expériences à Budapest et Nice, nous nous mettons à présent en quête du graal des coureurs avant-course : les toilettes. Ça tombe bien, nous en avons repéré toute une flopée la veille, près de la ligne de départ. Petit hic : aujourd’hui, il y a du monde et les bénévoles surveillants les sas de départ nous barrent la route. Après dix minutes de vaines recherches (en courant) guidés de manière aléatoire, nous décidons de contourner les couloirs par l’arrière. Il faut faire vite, il est déjà 9h passées !
Note d'Emir: Petite vidéo d'ambiance en attendant Carole.
Pour la première fois sur marathon, nous effectuerons donc un départ lancé ! Nous empruntons par défaut le sas 4h30 (en passant à travers des buissons), les plus rapides étant déjà partis.
Ca y est, nous voici devenus deux petits grains de riz noir et blanc qui fraient leur chemin au beau milieu d’une paella géante: le marathon Divina Pastora de Valencia !
En ce début de marathon, nous passons très vite devant le Palau de las Ciencias et c'est parti pour de longues lignes droites très larges pour accueillir la foule encore toute fraîche ! Direction la plage sur ces rues bordées de palmiers. Nous tentons presque en vain de nous frayer un chemin parmi les marathoniens en 4h30.
Côté météo, nous sommes gâtés ! Il fait beau et le soleil est au rendez-vous. D’ailleurs, encore très bas, ce dernier nous empêche pas mal de contempler le parcours et de prendre des photos.
4ème et 5ème Km : nous sommes censés voir la plage selon le parcours... Ah oui elle est là, très loin. Sur la droite c'est bien de l'eau que nous voyons. Nous lui faisons coucou de loin et repartons sur nos lignes droites.
8ème Km : six bâtiments identiques couleur brique, il s'agit de l'université de Valencia. Impressionnante structure devant laquelle nous allons passer deux fois.
Au 9ème Km, nous apercevons à notre gauche les futurs premiers du marathon, qui en sont déjà à leur 18ème Kilomètre et qui prennent la route en sens inverse. Nous restons éberlués devant ces grandes et belles foulées sur coussins d’air. Il nous vient la réflexion suivante : « tu crois que les Kenyans se disent qu’on est mauvais ? ».
Au 12ème, alors que nous traversons une énième rue large bordée de palmiers, nous entendons un air qui fait mouche : « We will rock you », de Queen. Les runners aiment ça, ils s'expriment en criant et en chantant. C'est la première fois que nous voyons un point musical mobile ! La sono est placée dans une camionnette qui avance à environ 9km/h et accompagne les runners dans leur course. De quoi motiver les troupes sur plusieurs kilomètres :)
Alors que les encouragements se faisaient légers sur le début du marathon (peu de supporters), ils deviennent abondants à partir du 16ème ! En effet, nous sommes maintenant en centre-ville et les supporters sont particulièrement enthousiastes. Les enfants, très réactifs à la présence de Lapins Coureurs, sont également très présents et ne demandent qu'à ce que nous tapions dans leurs petites mains. Les « Venga, venga, conejitos ! » (Allez allez, les lapinous !), « Animo conejitos ! » (Courage les lapinous !), « Qué guapos ! » (Qu’ils sont mignons !) et encouragements en tout genre vont bon train ! La guapa conejita « Carolé/Carolina » a beaucoup de succès.
Notons aux alentours du 18ème une très belle citation provenant du dos du t-shirt d'une marathonienne.
If you want to go fast, go alone.
If you want to go far, go together.
La coureuse n'étant pas accompagnée, cela devait indiquer qu'elle allait vite. Nous la doublons ensemble.
Très vite arrive le semi, que nous passons en 2h00 ! Semi-marathon et toujours rien de solide à consommer aux ravitos ! Pour l'instant, nous tenons les 4h mais nous n'étions pas dans le dur jusqu'à présent. Et c'était prédictible, TomTom qui indiquait une allure moyenne de 5m39 au Km affiche 5m40 puis 5m45 au Km 25. Ça reste bueno nous direz-vous, mais nous ne sommes pas au bout du déclin...
Note de Carole: Le semi passé, mes jambes commencent déjà à devenir très lourdes.
Nous continuons de nous engouffrer petit à petit en passant à plus de 6min/Km, en témoigne cette courbe fournie par TomTom Runner et importée sur Endomondo.
En ce moment de difficulté, un événement heureux et inespéré arrive ! Nous rencontrons le pape au 25ème Km qui donne sa bénédiction aux runners. Nous pouvons continuer sereinement.
Quelques mètres plus loin, le stand de ravitaillement contient enfin du solide : une assiette de bananes et une assiette d’abricots secs (en béton).
Aux Km 26 et 28, nous pouvons admirer le « Palau de la Musica » y en « el Puente de Real ».
Sur le parcours sont présents quelques camions de pompiers. Ces derniers nous arrosent munis de leur jet d’eau. Ça fait du bien !
Au 35ème Km, nous nous attardons au stand de ravitaillement.
Note de Carole: Mes jambes sont dans un piteux état et je louche sur les bananes. J’en prends trois gros morceaux. A cet instant précis, je réfléchis : manger autant de bananes d’un coup en plein marathon n’est sûrement pas fameux sur un plan digestif. Toutefois, mes jambes sont dans un état tel que je pourrais difficilement courir plus lentement. Autant donc se faire plaisir ! Qui sait, ces bananes me fileront peut-être un petit coup de pouce !
Nous redémarrons.
Note de Carole: Je peine à recourir. Mes jambes ne veulent rien savoir. Je ris devant mes difficultés grandissantes. Je me demande bien comment va se profiler cette fin de marathon.
Puis arrive quelque chose d’extraordinairement inattendu. D’un coup, mes jambes commencent à fouler le bitume de plus en plus rapidement. Elles deviennent très légères. J’ai l’impression d’accélérer. A ce niveau-là du marathon, je me demande si je ne suis pas sujette à des hallucinations. Je m’assure auprès d’Emir : « On est bien en train d’accélérer ? ». « Oui oui, on accélère ! ». Je lui confie : « Emir, c’est trop bien, je ne sens plus mes jambes ! »
Et là, ça devient vraiment merveilleux. Mes jambes se déploient en toute aisance. J’ai l’impression de courir comme un poisson ! On double, on double… A tel point que j’ai l’impression de revivre la Parisienne ! Emir, bien sûr, suit mon rythme et s’adapte sans problème.
Note d'Emir: A l’occasion, nous vous expliquerons pourquoi Carole parle de « courir comme un poisson ».
Nous réalisons notre kilomètre le plus rapide du marathon au 38ème ! Jamais nous n’avons eu une telle vitesse à ce stade-là d’un marathon !
Note de Carole: Pour moi il ne fait aucun doute : le dieu des bananes m’a exaucée.
Les encouragements se font de plus belle, l’arrivée est très proche et arrive très vite. Nous arrivons au palau de las Ciencias ! Nous passons sous de nombreuses « arches trompeuses ». Décidemment, les organisateurs des marathons se plaisent à nous jouer des tours ! (cf. marathon de Budapest). Nous effectuons un superbe sprint final. Nous y voilà ! Finisher du marathon de Valence en 4h16’52’’ !
Note d'Emir: Juste avant le finish, nous avons voulu partager un souvenir de cette arrivée si réputée. Attention ! avant le visionnage de cette vidéo, assurez-vous de ne pas avoir le mal de mer, ni l'estomac trop rempli. Vous comprendrez pourquoi.
Pas le temps de souffler, nous sommes aussitôt interrogés par une journaliste espagnole qui nous demande si nous venons de courir notre premier marathon. Nous perdons tout de suite son attention lorsque nous lui annonçons que nous en avons à présent onze à notre compteur.
Puis c’est au tour d’un journaliste de nous interviewer. L’interview se faisant en espagnol, le contenu est plus que très succinct. Mais finalement, ça passe ! Vous pourrez en visualiser une bribe à 18 :05 de la vidéo suivante :
Note de Carole: Notons que la séquence est coupée en plein milieu d’une de mes phrases, preuve que le contenu est très léger !
Nous sommes agréablement surpris par la beauté de la médaille dont les finitions sont très réussies. Seul le ruban jaune et très simpliste aurait pu être amélioré.
Le package final est conséquent. Il contient une bouteille d’eau, une bouteille de Powerade, des pâtisseries industrielles (pâtes d’amande, grand Palmito au chocolat, tarte aux pommes), des biscuits aux graines de chanvre ainsi qu’un gros filet de clémentines.
Passage au stand de gravure des médailles. Son coût étant de 3€ seulement, nous sommes ravis. La gravure est minutieuse, l’inscription est droite. Parfait !
Pour une fois, il n’y a quasiment pas de queue au stand de massages, nous décidons de confier nos jambes aux étudiants de l’école d’ostéopathie pour environ 10 minutes de massage.
Amusés de voir des Lapins se faire masser, les photographes se donnent à cœur joie pour nous mitrailler.
Après une dernière photo devant l’arche, nous quittons les lieux, heureux et fiers de notre accomplissement.
C’est reparti pour 5 Km de marche pour retourner à l’hôtel ! Sur le chemin, nous encourageons les derniers marathoniens qui courent à côté des véhicules, les barrières ayant été désinstallées.
Il est temps maintenant de remercier :
La semaine prochaine, nous serons au marathon de la Rochelle, en compagnie de Buge, ami runner et depuis peu, coach en nutrition. En cette fin novembre, nous appréhendons quelque peu le froid et le vent qui nous attendent. A cette époque de l’année, les lapins se plaisent à rester bien au chaud dans leur terrier... Mais pas nous ! :D
A très vite !
Les Lapins Runners.
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3 commentaires
Commentaire de diegodelavega posté le 25-11-2013 à 10:57:19
Bravo et merci pour ce beau CR ! Je me laisserai peut être tenté l'année prochaine ... Mci encore
Commentaire de Lapins Runners posté le 25-11-2013 à 13:02:02
Ravis que notre CR t'ait plu. Nous ne pouvons que te recommander ce marathon !! A très bientôt sur une course, qui sait :-)
Commentaire de steF4 posté le 25-11-2013 à 16:52:07
Je vous dis également un grand merci pour ce CR. Je regrette de ne pas vous avoir rencontrés ce jour-là pour vous saluer. Marathon à recommander sans hésitation !
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