L'auteur : celestcyr
La course : Altispeed
Date : 14/7/2013
Lieu : Val D'Isère (Savoie)
Affichage : 1237 vues
Distance : 32km
Objectif : Terminer
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Banlieusarde parisienne, coureuse du dimanche, cataloguée sportive...je découvre la course à pied à l'aide d'un collegue en septembre dernier. Premières courses...premiers cross...premiers trails et j'y prends gout car avec l'entrainement j'ai de la reussite. Alors mon collegue et ami me propose l'altispeed pour dit il "que je vois ce que c'est qu'un trail de montagne"...J hésite mais il me rassure sur mes capacités et m'annonce que mon but sera surtout d'etre "finisher". Le lendemain j'ai mon billet de train en poche et fait mon inscription sur le site du fameux ITT.
13 juillet 2013...jour J-1
Nous sommes trois à participer à la course, 2 ultra experimentés (mes amis Fabien et Arnaud ont tellement de trails à leur actif dont l'UTMB pour Fabien !) et une petite novice qui n'a que 3 trails yvelinois de 30 km dans les jambes. Nous voici à Val d'Isère sous un soleil radieux à siropter une bierre tout en écoutant d'une oreille distraite le brieffing d'avant course. Mais le commentateur ne parle que de l'ITT, la course phare sur laquelle s'allignent de grands noms du trail tel que K. Jornet. Bon l'autre info importante c'est la présence de beaucoup de neige...mais ça on s'en doute un peu en levant les yeux sur les sommets autour de nous. Le soir nous préparons nos sacs dans la bonne humeur et quelques fous rires...puis une bonne pasta party avant de sombrer dans un someil un peu agité.
14 juillet...jour J
Réveil à 6H00 du matin, habillage rapide et petit dej avalé rapidement, nous partons en voiture vers le départ dans une ambiance joviale qui cache le stress qui monte en chacun de nous...enfin surtout chez moi.
8H15 nous passons le sas de sécurité (personne ne controlera nos sac, étrange) et nous nous agglutinons avec les 350 autres coureurs prets à en découdre avec la montagne. Et c'est parti...Fabien démarre vite et Arnaud et moi le perdons de vue rapidement. Aranud reste pres de moi comme pour me protéger et nous parcourons ensemble les 3 premiers km assez roulants. Mais sur le chemin étroit il y a peu de place et de fil en aiguille je le perds de vue. En plus il fait deja chaud alors je dois m'arreter pour retirer mon teeshirt manche longue avant la première ascension. Me voilà seule, enfin presque ! car la longue file de coureurs se ralentit soudain dans la montée vers le col des Fours. Réglage des batons (j'ai bien fait de les prensdre ceux là !) et je prends un bon petit rythme, je double parfois et parfois je me fais doubler. Le paysage est magnifique, les petites fleurs de haute montagne, les rochers, les torrents qui gargouillent, les pics enneigés me font tres vite oublier les respirations haletantes de mes compagnons de grimpe. Parfois je jette un petit coup d'oeil derrière moi et j observe amusée cet incroyable serpentin d'hommes et de femmes allignés les uns derrière les autres poursuivant le meme but que moi : atteindre le sommet!
Au refuge du fond des Fours (2500m) cela fait deja 1h20 que je suis partie, 1er pointage et 1er ravito. J'avale rapidement 2 verres de coca et 1 pastille de sportenine et je prends le temps de faire une photo. Les premiers névés sont là et ils ne me quitteront plus jusqu'à la fin! ça y est j'ai les pieds dans la neige et il faut encore monter jusqu'au col. Je n'ai pas de yaktrax...tant pis je place mes pas dans les trous qu'ont laissé derrière eux les autres coureurs,en particulier ceux de l'ITT passés avant nous car beaucoup plus rapides, et je reste très concentrée pour ne pas glisser. Je me sens bien et je double encore parfois (l'entrainement paye!) Arrivée en haut du col des Fours à 2976 m c'est une autre affaire : il faut faire la descente sur le névé suivant...Et là ça devient vraiment cocasse, j'ai envie de courir mais je glisse plus d'une fois ! un genou dans la neige, hop ! ça c'est fait...puis les fesses, oups c'est froid ! Je m'aide de mes batons au maximum mais sous l'effet du soleil la neige ramolit et je m'enfonce à chaque pas ! Bon on est tous logés à la meme enseigne et je ne suis pas la seule à galerer! La descente est assez éprouvante car longue et raide. C'est alors que je sens une présence derrière moi et nous arrivons à deux sur la route du col de l'Iseran. J'entame alors la conversation avec Justine en blagant sur la neige et nous montons ensemble le long de la route vers le 2ème ravito. La monté n'est pas tres raide mais ni l'une ni l'autre n"a vraiment envie de courir preférant bavarder un peu...c'est ça aussi l'ambiance trail.
Au ravito j'en profite pour remplir ma gourde, il fait dire qu'il fait chaud et je bois souvent pour éviter la deshidratation. Puis c'est reparti pour l'ascension de l'aiguille Pers (3386m) Avant d'atteidre l'arrette à gravir il faut traverser deux pistes de ski. J'assite alors à une scene improbable où des coureurs croisent des skieurs et où moi meme je suis encouragée par un skieur confortablement installé sur la perche d'un téléski! Cette fois la montée est beaucoup plus raide et surtout elle se fait à meme la roche qui s'effondre parfois sous nos pieds. L'ascension est interminable mais je grimpe toujours avec plaisir d'autant que je croise ceux qui descendent et qui nous encouragent chaleureusement.
Arrivée en haut de l'aiguille Pers (enfin presque car le trop plein de neige a obligé l'organisation à nous stopper un peu endessous) cela fait dejà 4h que je crapahute et je n'ai pas vu le temps passer! C'est le 2ème pointage, ma copine de course me rejoint (je monte un peu plus vite qu'elle) et je fais ma 2ème photo de ce panorama hallucinant de beauté. Le regard bienveillant de tous ces sommets enneigés me regonfle d'energie et j'entame la descente ragaillardie. C'est encore un névé tres profond qui nous prend dans ses pièges. Il faut monter les genoux, se cramponner aux batons, être le plus souple possible pour ne pas se bloquer la cheville dans un trou sournois! Puis la neige laisse place à la roche ascérée, aux gravillons glissants, aux creux et aux pointes rocailleuses : ici c'est le domaine du monde minéral. La descente est donc très technique pour une parisienne. Les cuisses chauffent, les genoux grimacent et les chevilles se tordent...Je perds beaucoup de temps et ma copine qui descend bien mieux que moi me distance.
Enfin du presque plat!! J'en profite pour courir un peu sur des mono-traces en terre boueuse due à la fonte des névés. Col de l'Iseran, 3ème et dernier ravito, je retrouve ma copine qui s'est tordue la cheville et qui cherche une bombe de froid. Puis nous entamons une fois de plus ensemble l'asencion vers le tunnel des Lessières (3000m). La grimpette dans le névé n'est pas trop difficile mais les 100 derniers mettres sont quasiment à pic! Dans une paroie rocheuse instable il faut presque s'aider de ses mains! Mais ce n'est rien en comparaison avec la descente vertigineuse qui nous attends de l'autre côté...En traversant dans la fraicheur le tunnel je sais que j'ai fait le plus gros du parcours et que je suis partie depuis 5h déjà. J'ai alors une petite pensée pour Fabien qui doit déjà être arrivé! La descente est un peu effrayante, je prends mon courage à deux mains et je démarre lentement en m'aidant toujours avec mes batons. Mais je pars en arrière sur les fesses et je dévale la pente en glissade sur la neige sans rien controler à l'image d'une luge folle sans frein!!! Je panique en voyant les rochers en bas de la pente alors je plante mes mains dans la neige pour tenter de m'arreter : erreur...mes mains me brulent à cause du froid!! Pendant que je cherche mes gants dans mon sac un coureur arrive en glissant lui aussi sur les fesses pres de moi. Il râle, j'entends vaguement "ras le c... de toute cette neige, je peux plus la voir!" Je l'encourage mais je n'en mène pas large non plus...La suite de la descente se fera sur les fesses (impossible de tenir debout) le coeur battant. Les jambes encore tremblantes je repars en plaisantant avec l'organisateur qui m'encourage et je lui dis qu'il faudrait filmer cette partie de la course pour vidéogag. Il sourit.
Ma copine a disparu. il ne me reste qu'une dizaine de kms...je réussis à courir sur les portions plates, je traverse une zone de casses pattes avec des petites colines posées là comme pour nous rapeler que ce n'est pas encore fini! Et enfin je vois la station de val d'Isère lovée dans le creux de la montagne. La dernière descente sera calamiteuse pour moi. Au bout de 5H30 de course je sais que les derniers dénivelés pour atteindre le bas sont tres élevés. Il me faudra 40 minutes; 40 minutes de concentration, de contraction musculaire, de coups infligés à mes orteilles qui tapent le bout de mes chaussures; 40 minutes pour atteindre la délivrance et passer victorieuse en courrant et avec le sourir sous l'arche de l'arrivée! heureuse d'avoir été jusqu'au bout en 6h12. Classée 194 ème et 4ème V1 ! Je retrouve mes deux amis, Fabien et Arnaud et nous échangeons nos impressions.
Le repas et la détente à la piscine furent un régal aussi....
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2 commentaires
Commentaire de KARO74370 posté le 17-07-2013 à 09:54:19
Wahouuu ! tu promets toi ! tu as de sacrés prédispositions!!bravo en tout cas pour cette course rondement menée ;-)
Commentaire de celestcyr posté le 18-07-2013 à 21:40:53
Merci pour les encouragements...les images de cette course trottent encore dans ma tête ;-)
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