Récit de la course : 24 heures de Saint-Doulchard 2007, par leptitmichel

L'auteur : leptitmichel

La course : 24 heures de Saint-Doulchard

Date : 13/10/2007

Lieu : Saint-Doulchard (Cher)

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Distance : 0km

Objectif : Pas d'objectif

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St Doulchard 2007. Pas prévu mais...

Course de 24 heures sur un anneau de 1000 mètres empruntant une partie de piste d'un complexe sportif ainsi que des passages sur trottoirs et allées. Ravitaillement à chaque tour lors du passage dans la salle de sport.

C'est court mais en dehors du fait que l'épreuve a plutôt bonne réputation côté organisation, et que le parcours est (presque) plat, ça me suffit pour revenir sur cette épreuve fréquentée en 2005 !

Ce sera là ma quatrième tentative sur 24h. Je continue donc mon apprentissage des courses longues avec un objectifs : Passer la barre des 150km.

Ce 24 heure est arrivé dans le planning surtout pour combler un vide laissé par mon arrêt prématuré à l'UTMB.



Le CR de la course

Saint Doulchard.

Pas prévu au programme initial ce 24 heures pour cette année.

En fait je n’avais rien prévu au delà de l’UTMB fin Août, et après mon arrêt prématuré, j’ai eu envie de me lancer sur une course importante, ne serait ce que pour rester dans le bain…

Du coup ma participation à un 24h est apparue comme naturelle (pourquoi ???) . Un rapide coup d’œil au calendrier fait sortir 3 courses sur la période fin septembre – novembre. Arcueil, St-Doulchard et Aulnat.

Arcueil présentait l’avantage d’être en région parisienne, je n’ai jamais fait de 24 heures sur piste et il y a une bande de copains inscrits… Mais bon je m’y prends trop tard et je me retrouve en liste d’attente… et la place libérée par l'hippocampe quelques jours avant la course arrive trop tard.

Passage alors sur le plan B. Retour à Saint Doulchard. A une distance raisonnable de la maison (2 bonnes heures) un circuit que je connais pour y avoir couru en 2005 et une logistique de bon niveau, avec passage dans le gymnase à chaque tour ce qui permet d’évacuer la gestion des affaires perso en cas de météo capricieuse. J’ai aussi le souvenir d’un ravitaillement " officiel " vraiment très complet, ce qui me permet de partir pratiquement les mains dans les poches.

Côté fréquentation, je décide d’y aller un peu en Off, ne sachant pas trop ce que ça donnera. Je sais que j’y retrouverai le shadock, 15 jours à peine après sa grosse perf au Sparthatlon, et j’apprends par le Chacal quelques jours avant la course que Jean Claude Blum sera présent (on a couru ensemble en Mauritanie) ainsi que des personnes du trail 91. Pour le reste je vais courir au milieu de personnes qui ne me connaissent pas, et ça me va bien …

Enfin ça c’est ce que je pensais…

2 jours avant la course un post sur un forum indique que Chico et Oignon 03 seront aussi présent… Ah ! les connaissances se font un peu plus présentes…

Samedi matin. Je dépose ma femme à son boulot de bonne heure puis direction St Doulchard. Arrivée sur place à 9h30 pour un départ à 11h Tout va bien.

Là, surprise… ! Je risque fort de ne pas être aussi " seul " que ce que je croyais. Ca commence par le débarquement en règle de l’assos Trail 91... Heu j’avais pas percuté quand le Chacal m’avait dit qu’il venaient en groupe, mais je retrouve l’équipe avec qui j’ai partagé la Mauritanienne Race. Jean Pierre, Martine, Graid, Patrick, Samia avec qui j’avais fait les 20 dernier kilomètres et franchis la ligne d’arrivée… Ca fait super plaisir de les revoir tous ici.

Mais ce n’est pas tout… D’autres coureurs sont également là. Alain Champion, Molelt49, petitcoureur, Bebert,, Pascal Pelardy et d’autres… bref ce sera finalement un course en terre plus que connue !

Je récupère mon dossard et je m’installe à ma table qui est en première ligne sur le bord du circuit. Je colle ma feuille de temps où j’ai prévu de noter mes passages. Et c’est tout. Pour le reste je n’ai pas besoin de grand chose, sauf de pouvoir poser mon sac avec mes affaires.

Je pars faire un tour du circuit en marchant. Il n’a pas changé d’un pouce depuis 2005. 1km tout juste au tour (facile pour les comptages). Pour le détail, vous avez le circuit en photos sur mon site ainsi que le tracé GPS .

11h00. Photo de famille dans les tribunes du stade puis tout le monde se place sur la ligne. Je suis devant aux côtés du shadock. J’aime bien partir devant… sur les premiers mètres. Ensuite j’ai bien prévu de laisser filer et de me mettre à mon allure.

Ah, j’allais oublier… l’objectif… Mon record perso est de 144,3 km ici même il y a 2 ans. Alors aujourd’hui je suis venu pour faire 150…

Je m’étais dit que je ferai ça sans stratégie pré-définie, mais j’en ai quand même construit une assez simple… 6km/h = 10mn au tour = 144km sur 24 heures

Alors je dois " gagner " 6 km (144 + 6 = 150) par rapport à cette vitesse de 6km/h puis rester à chaque tour (enfin le plus longtemps possible) en dessous des 10mn au tour… Et là c’est facile et ça peut le faire…

C’est parti.

Les deux premiers tours sont un peu rapide… 5’42 et 5’58. Normalement je devrais être autour des 9 km/h et donc plutôt autour des 6’40 au tour. Mais je sais que ça va se caler progressivement.

Point important, mes temps au tour doivent intégrer non seulement ma course mais aussi mes arrêts, ce qui fait que certains tours vont rapidement prendre quelques dizaines de seconde de plus en raison de l’alternance des arrêts (ravito les tours impairs et feuille de route les tours pairs).

Passage aux 10km en 1h01’40

Passage au km 19 en 1h59’59… J’ai enfin gagné les 6 km de rab dont j’avais besoin par rapport à une allure de 6km/h … Maintenant objectif : rester à moins de 10mn au tour.

Passage aux 20km en 2h06’35

Jusqu’au km 25 les tours se font entre 6’ et 6’45 soit pile dans les temps prévus… ça se passe pas mal et la météo clémente nous facilite les choses

Le 26ème tour est réalisé en marchant et en mangeant (8’40 environ) puis ça repart

Passage aux 30km en 3h15’45

Je viens d’entrer dans une allure située maintenant entre 8 et 9 km/h. Les premières douleurs apparaissent mais je fais avec…

Fin du 37ème tour (4h07) je fais une première pause de 3 mn (assis) le temps de changer de chaussures et d’enfiler les manchons Booster. J’ai les mollets qui deviennent dur et je veux voir si les booster vont être efficaces ou non.

Je ne traîne pas de trop et je repars. La technique consiste sur les tours suivant un arrêt d’essayer (sans accélérer) de rattraper ce temps d’arrêt…

Le 38ème tour est couvert en 7’17… avec les 3’30 d’arrêt ça fait 10’47… au prochain tour j’aurai gagné les 47’’ qui manquent…

Et hop me revoilà toujours sur mes bases inférieures à 10km/h

Passage au marathon en 4h48. Les booster commencent à faire effet et les tensions dans les mollets se sont estompées.

J’essaie de gérer les tours au mieux. Je trottine sur la piste et la sortie du stade qui est en légère descente et je marche sur la fin du parcours y compris dans le faux plat (qui progressivement se transforme en côte ) en revenant sur le gymnase.

Passage aux 50km en 5h52. Ca tire mais ça passe. J’ai un petit coup de moins bien et je m’autorise une seconde pause. 2’30 d’arrêt . Je fais court car je sais trop bien que j’ai souvent du mal à repartir. D’ailleurs le tour suivant est fait en marchant en 8’30.

Deux tours plus tard Pause technique… 4 mn d’arrêt… Pas grave… Au km 55 j’ai déjà compensé le temps perdu sur ces 2 arrêts… Les tours sont maintenant couverts entre 7 et 8 km/h en raison des sections de marche, et je commence à m’ennuyer. (sic !)

Km 60… 7h21’30. Nouvelle pause de 2mn le temps de changer de chaussures et c’est reparti. Pause rapidement compensée car le tour suivant est couvert en 7’20…

Je reprend mon rythme entre 7 et 8 km/h

Passage aux 70 km en 8h46 et là j’oublie de faire ma pause (j’ai prévu d’en faire une de 2 ou 3 mn tous les 10km avec l’arrivée de la nuit) Du coup c’est reparti pour 2 tours…

Pause 2’30 au km 72 puis après 9h32 de course je passe à la moitié de mon objectif.. 75km

Grosse cogitation mentale à ce moment là… Maintenant même en marchant tout du long les 150 km sont pratiquement assurés. Il me reste 14h30 pour couvrir la même distance que ce que j’ai fait en 9h30…

Et là Bing Bam Boum ! ! ! Ca commence à partir en vrille…

La tête lâche prise… c’est gagné… y’a plus d’enjeux (c’est faux, mais j’y peux rien) pas de challenge… l’envie disparaît rapidement, et les douleurs apparaissent…

Je profite bien des conseils de Pascal sur la gestion d’un petit rythme à la place de la marche… Ca a fonctionné pendant un certain temps mais là j’en veux plus…

Je relance encore un tour, deux tours, fais une pause au km 79 (un tour avant la pause prévue !!!) relance encore 1 tour, refais une pause… bref c’est plié… Deux derniers tours me portent à 82km en 10h43. et je décide d’arrêter… Pas envie de faire 13 heures de marche… et plus envie de courir… bref l’impasse !

Je n’ai qu’une idée en tête c’est de rentrer à la maison et de retrouver ma petite famille… Je plie bagage, salue rapidement les copains et enfile 2 heures de voitures bien plus vite que mes tours de stade…

Fin de l’épisode.

BILAN

Alors échec ou pas…

En fait je ne considère les échecs que par rapports aux objectifs. L’UTMB a été une grande claque cette année, car j’en avais fait un (trop) gros objectif… pression, PdT, feuille de route détaillée… et ça l’a pas fait…

Là même si j’ai l’impression d’y avoir été cool, je me suis pas mal pris la tête à calculer sans cesse mon avance à chaque passage, à chaque kilomètre… et j’ai passé un temps fou en courant à faire des projections sur le résultat final. Encore de la PdT… et deux de suite c’est pas bon.

Le résultat " pur " est globalement bon. 75km en 9h30 et sans grande difficulté, c’est pas mal. Même le final de 82 km en 10h43 me donne pratiquement une moyenne horaire à pratiquement 8km/h… Bien au dessus des 6km/h prévus.


Ma vitesse au fil des kilomètres

Donc je conserve cette course comme un bon point de repère… et une bonne sortie longue. Mais pas plus.

Côté course, pas grand chose à en tirer… Départ trop rapide, ensuite une gestion correcte mais une absence totale de motivation ou d’envie de me faire mal une fois passé la moitié de l’objectif…

Et en relisant les CR des autres 24h je vois que c’est à peu près toujours la même chose.

Alors , soit je ne suis pas fait pour les 24h, soit il va falloir que j’arrive à me pousser un peu au cul pour en faire un proprement…

Extrait de mon CR de 2005 :

"Il y a des course où dès la fin on se dit " vivement l’an prochain ", ou " vivement la prochaine ".
Là j’étais plutôt dans l’esprit " plus jamais ça… Trop dur pour moi "

Alors je sais qu’il ne faut jamais dire ça à chaud, mais aujourd’hui encore cette sensation est assez présente.

En fait je ne dis pas que je n’en ferai pas d’autre, mais je pense que le contexte dans lequel cela se fera devra être très motivant, et ce n’est pas pour tout de suite

Si je synthétise, je peux dire que j’ai géré la course pendant 8 heures, j’au souffert pendant quatre heures et que je me suis ennuyé pendant les 12 dernières heures
."


Et bien si on remplace les 12 dernières heures d’ennuis par un arrêt, ce fut exactement la même chose cette année

Il me faudra, je pense, me lancer sur un prochain 24 heures en le préparant un minimum.

J’écrivais également :

…/… je pense qu’un prochain 24h se fera sans plan de route. Là je m’en étais fait un pour rester le plus longtemps possible dans mon objectif, mais si il devait y en avoir un autre (j’ai bien dit " si ") ce serait probablement d’avantage aux sensations "

Là encore je devrais relire mes propres CR avant de me lancer sur une course… au lieu de passer mon temps à calculer…

Côté équipement, rien à dire. Tout a été adapté. Mon ampoule s’est déclarée sur une des seules zones non protégée de mon pied. Normal quoi ! "

Là je me suis amélioré car je n’ai eu aucune ampoule… il faut bien progresser quelque part quand même. En fait toute la logistique était nickel.

Alors en synthèse… Logistique nickel, prépa correcte, et la tête qui flanche… 2 fois en 2 mois… même motif et même punition.

Voilà de quoi confirmer certaines décisions prises après l’UTMB.

Une pause s’impose (et en plus j’en sens physiquement le besoin)

Ensuite , retour aux basics (entraînement), aux sensations et au plaisir.

Pour le reste il n’y a plus trop de place !

Michel_zen

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