L'auteur : Olivier d Elancourt
La course : Les 30 Bornes de Saint-Paër
Date : 24/2/2013
Lieu : St Paer (Seine-Maritime)
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Distance : 30km
Objectif : Faire un temps
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Pourquoi les 30 bornes de Saint-Paër me direz-vous ? Parce qu'il s'agit de l'une des rares courses sur route qui propose une distance quasiment à mi-chemin entre le semi-marathon et le marathon. J'aime bien les courses nature et autres trails mais je crois que ma préférence va tout de même au bitume ! Me voilà donc inscrit pour cette course qui se déroule à une vingtaine de km au nord de Rouen. Trois jours avant la course, le site des 30 bornes annonce une météo quasi paradisiaque puisqu'il est supposé faire un soleil radieux et 16 C° ! Nul besoin de préciser que ces prévisions étaient, même trois jours avant, complètement farfelues !
Samedi matin, veille de la course, départ d'Elancourt avec mon épouse et ma petite fille pour la Normandie où nous avons réservé un hôtel à Barentin, près de Saint-Paër. L'après-midi, une fois les bagages déposés à l'hôtel, nous allons à Saint-Paër récupérer le dossard. Il est difficile d'imaginer qu'une épreuve sur route attirant 450 personnes aura lieu le lendemain à cet endroit car aucun panneau ni banderole n'annoncent les trois courses prévues (30 km en individuel, 30 km en relais et 10 km marche). Nous avons d'ailleurs eu quelques difficultés à trouver la salle des fêtes où les dossard étaient à retirer alors que le bourg ne doit regrouper que quelques centaines d'habitants. Une fois cette formalité accomplie, retour à l'hôtel pour passer une soirée tranquille.
Le lendemain matin, le ciel est bas et une neige fine tombe depuis quelques heures. Le thermomètre affiche une température proche de 0 C°. L'avantage sur les courses où les participants sont peu nombreux c'est qu'il est possible d'arriver quelques minutes seulement avant le départ. Une fois sur la place de la mairie, le temps de repérer le meneur d'allure des 2h30, nous partons pour le traditionnel tour de chauffe de la place pour revenir sur la ligne de départ. Nous formons alors, à l'invitation des organisateurs, une haie pour laisser passer l'invité d'honneur de cette édition 2013, Jean-Claude PERRONNET, coureur non-voyant de 52 ans, ayant plusieurs marathons et course de 100 km à son palmarès et envisage de courir les 6 jours du luc en provence au mois de mai prochain. Le départ de la course (1 boucle de 9,1 km et 2 boucles de 10,450km) est enfin donné. Nous partons avec les participants du relais 3 x 10 km. Les marcheurs partiront, eux, 5 minutes plus tard.
Des les premiers hectomètres, je cale mon rythme, avec une petite dizaine d'autres coureurs, sur celui du meneur d'allure 2h30. Nous quittons rapidement le bourg pour nous engager sur des chemins communaux. Bien que ces derniers soient étroits, nulle bousculade chez les coureurs qui savent que la course ne fait que débuter et que les occasions de dépasser les coureurs plus lents qui les précèdent viendront naturellement. Quant à moi, je poursuis ma course au sein du groupe des 2h30 qui me permet de me protéger efficacement du vent. Détail important lorsqu'on sait que le parcours n'offre quasiment aucune protection face à lui. Toutefois, au bout de 2,5 km à peine, je craque et tente ma chance tout seul devant le petit groupe. Après être repassé brièvement par le centre-bourg, sous les encouragements des habitants et des relayeurs 2 et 3 qui soutiennent leurs équipiers qio ont pris le départ de la course, nous bifurquons vers le nord pour quelques kilomètres. Cette première boucle se passe sans encombre mais je sais que pour moi la course commencera réellement au km 20. Je ne porte pas de montre mais je sais que je suis dans le rythme que je me suis fixé au départ, soit 12 km/h. Le danger sur ce type de course c'est de ne pas se mettre en sur-régime en voulant suivre un coureur qui participe au relais et qui, lui, a la possibilité de lacher les "chevaux" dèsle début de son relais. Afin d'éviter de prendre par erreur un relayeur en lièvre, l'organisation a imposé le port d'un dossard sur le dos en plus du dossard ventral. Il faut reconnaître que même sans cette précaution, les relayeurs du 3 x 10 km sont assez facilement détectables car le différentiel de vitesse peu être assez important.
Dans cette boucle 2, je me fixe comme objectif de rattraper un petit groupe de coureurs qui se trouvent à 500 m devant moi. Je me force également à m'alimenter (c'est mon point faible) et à boire alors que le temps, toujours aussi froid et neigeux, ne m'incite pas à surveiller mon hydratation. Le vent, toujours aussi présent, commence à user les organismes des coureurs, à commencer par le mien. Mon objectif d'opérer la jonction avec les coureurs qui étaient devant moi est réalisé au bout de 4 km à l'approche de la 3ème boucle mais je sens que je vais peut-être payer ce petit effort supplémentaire. Il reste que je suis toujours devant le meneur d'allure 2h30, de peu (2 à 3 minutes) il est vrai.
Dans cette dernière boucle, La partie sur la départementale en faux-plat montant avec le vent cinglant de 3/4 face m'amène a baissé sensiblement ma vitesse moyenne (peut-être d'un petit kilomètre/heure) mais la concurrente qui se trouve à mes côtés semblent aussi à la peine et nous passons 2-3 km à nous doubler et redoubler... jusqu'à ce qu'elle me lache inexorablement aux alentours du km 23 sur un petit chemin bordé de talus. Un désagrément n'arrivant jamais seul, le meneur d'allure 2h30 me rattrape à son tour puis s'éloigne irrémédiablement. Par contre, du fier groupe de 10 coureurs du début de course, il ne reste plus qu'une coureuse avec lui ! Pour me distraire quelques instants, une voiture sortant d'une propriété privée me suit pendant quelques centaines de mètres ce qui m'incite à ne pas me relacher ! De retour sur la départementale avec un vent de face soutenuu, je constate que je me fais plus doublé que je ne double. J'ai beau me dire que ce n'est pas une place que je suis venu chercher, le moral en prend un petit coup, sans compter que le meneur 2h30 continue de s'éloigner. Le km 26 est atteint et nous empruntons un chemin communal pour regagner Saint-paër. Là, il s'agit de serrer les dents en se disant que mon épouse et ma petite fille m'attendent à l'arrivée. Des concurrents continuent de me doubler sans que j'ai la sensation de m'écrouler. Je reste par conséquent fixer sur ma course en essayant de faire abstraction des autres coureurs.
Au km 28, à l'issue d'un faux-plat montant bien casse-patte, je reviens à la hauteur de Jean-Claude PERRONNET, coureur non-voyant évoqué au début de ce récit, accompagné de son guide en VTT. L'arrivée n'est plus qu'à une dizaine de minutes de là, ce n'est pas le moment de s'écrouler ! Un dernier ravitaillement au pied d'une légère descente sous la forme d'un verre de soda et je négocie le dernier virage sur la droite pour les derniers 800 m. Le clocher de l'église se dessine au loin et la voix du speaker se fait de plus en plus nette. Je croise un coureur qui a terminé sa course et qui prend le temps de me lancer un petit mot d'encouragement ce qui a le mérite de m'arracher un léger sourire, même si je commence à être dans le dur. La ligne d'arrivée se trouve au milieu de la place après un triple virage à gauche.
Résultat : 2h30'3'' 95/216). C'est une belle surprise car le meneur 2h30 qui m'a laissé sur place 7 km auparavant m'avait laissé penser que mon objectif ne serait pas atteint.
En conclusion, je dirai que cette course vaut le déplacement si l'on aime la course sur route et que l'on veut préparer un marathon. Les bénévoles sont très accueillant et l'organisation a eu la bonne idée de proposer une garderie pour les enfants des participants, ce qui est plus qu'appréciable lorsque les températures sont hivernales. Bravo à eux pour cette idée !
A l'année prochaine
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