Récit de la course : Andorra Ultra Trail Vallnord - Celestrail 2012, par romainberger

L'auteur : romainberger

La course : Andorra Ultra Trail Vallnord - Celestrail

Date : 6/7/2012

Lieu : Ordino (Andorre)

Affichage : 3000 vues

Distance : 84km

Objectif : Se défoncer

5 commentaires

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Le Célestrail 2012 .. découverte de l'ultra trail

Après deux ans de travail acharné en classe préparatoire HEC et une intégration validé à EMLYON Business School, j’avais envie de relever un défi plutôt dingue.

En « geekan » sur le web une après-midi pluvieuse d’Avril, je suis tombé sur la vidéo d’un extra-terrestre nommé Kilian Jornet, et j’ai découvert par la même occasion l’existence d’un sport plutôt extrême : l’Ultra Trail Running. 

A ce moment là, je me disais qu’il était impossible de courir des distances allant de 70km à 170km en montagne (moi qui n’avais jamais couru plus de 4 tours de stade …); et qu’il fallait être vraiment fêlé pour osé le faire.

Cependant, le défi physique et l’expérience humaine qui « transpirait » de ces épreuves d’endurance m’a inspiré. Alors ni une, ni deux, j’ai recherché sur le web une course, pour finalement m’inscrire sur l’Andorra Ultra Trail (84km et 5000Déniv+).

Le 6 Juillet 2012 arrive, c’est le départ pour Andorre et mon 1er Ultra Trail qui m’attend. Après 5 heures de route (Montpellier-Andorre) et un bon petit MacDonald’s, j’enfile mes Salomon, mon collant et Camelback Quechua et … Let’s go To The Mountain.

Ma première impression devant cet événement fut la qualité de l'organisation : Un briefing d'avant course pour nous expliqué les passages dangereux, les difficultés du parcours, et la météo; puis la remise des dossards.

A l'heure du départ la tension est montée d'un cran dans ma tête. Je me demandais ce que je faisais à cet endroit entouré de "mutants" tous l'air plus affutés les uns que les autres, alors que j'étais un novice complet de la course à pied et ses spécificités (gestion de l'effort, nutrition ...).

Bref, 21h le départ est lancé et je suis les premiers coureurs jusqu'à la première grande montée jusqu'à Clot Del Caval (+1000m en 6km). Le rythme était parfait et l'euphorie du début de course ne me faisait ressentir aucune douleurs, c'était un rêve.

Plus tard, lorsque la nuit est tombée j'ai commencé à avoir mon premier problème : ma frontale n'avait plus de pile. (oui quand je vous dis que j'étais ultra-novice). Alors une seule solution possible .. suivre la trace des coureurs à mes côtés. C'est à ce moment là que j'ai fais la rencontre de Tony et Tito, deux espagnols extrêment sympathique. Mes nouveaux amis, m'ont gentiment éclairer jusqu'à ravitaillement du Comapedrosa avant qu'un bénévole me prête des piles. 

Les 42 premiers kilomètres sont passés comme une lettre à la poste malgré les difficultés du parcours : terrain rocailleux et glissant avec l'humidité de la nuit. 

A partir de la base de vie d'Escaldes, les difficultés se sont accrue. Mes Chaussures : les Salomon XA Pro 3D, me donnaient l'impression de ne rien amortir et des douleurs se sont déclenchées sur la voute plantaire. Mais aucune idée d'abandonnée, cela ne m'a même pas traverser l'esprit tellement la course et l'experience humaine était incroyable. (en 5h j'avais rencontré deux personnes fantastiques, traverser des paysages somptueux et repousser mes limites). Ainsi je suis repartie après une deux belles plaquettes de chocolat noir et des bonnes bananes.

A partir de ce moment, je me suis rendu compte qu'à mon niveau (débutant), l'ultra-trail n'était pas une question de physique, mais de mental. En effet, je n'avais plus de force, mes jambes et mon estomac me faisaient un mal de chien, ma voute plantaire était en feu ... mais j'avais un objectif immuable : aller jusqu'au bout de l'aventure.

Alors à partir de ce moment là, une seule solution : serrer les dents et aller au charbon. 

La suite du parcours après la base de vie était nettement plus roulante et "facile" que la précédente. La difficulté résidait non pas dans le dénivelé mais sur le terrains andorran exigeants et techniques. (il faut sans cesse regarder où l'on pose les pieds).

A partir du 60ème kilomètre, je retouve les deux espagnols que j'avais laissé filé après mon coup dur à la base de vie d'Escaldes. Ensemble nous avons affronté la dernière grosse difficulté du parcours : un mur de 2km à +35% de pente. C'était bel et bien de l'escalade et non pas de la course à pied. Faites l'effort d'imaginer une piste noire de ski, rempli de gravier, instable et ceci après 70km dans les jambes ... un bonheur !!

Après beaucoup d'energie dépensé et de travail en équipe, nous arrivons en haut du Col Arenes et ensuite une belle petite descente de 15km, meutrière pour les cuisses, nous a tendu les bras jusqu'à l'arrivé.

84km, ça y est la course est déjà fini. Une expérience fabuleuse qu'on c'est ensuite remémorer autour d'une bonne bière offerte par l'organisation. Tellement de douleur, un vrai dépassement de soi, un vrai bonheur en somme d'arriver au bout de cette expérience.

Bilan de la course (de l’aventure j’aurais envie de dire)

  • Une expérience humaine incroyable : course vécue et partagée avec 2 Espagnols (Tony et Tito). Entraide et découverte de personnalité atypique venant chercher elles aussi un défi en terre andorrane
  • Dépassement physique
  • Connaissance de soi
  • Découverte de paysage somptueux
  • … Du Bonheur

Au final, je termine les 84Km et 5000+ du Celestrail en environ 14h et quelques courbatures. Je prend avec surprise la 19ème place du classement scratch et la 1ère place en Espoir.

Après une nuit passé à crapahuter dans la montagne, je retrouve ma maman chérie et ma petite soeur pour partager un bon BigTasty et MacFlurry KitKat Caramel (le summum).

Bref, belle journée :)

5 commentaires

Commentaire de peky posté le 16-01-2013 à 14:34:05

Bonjour,

La chance sourit aux débutants!
Tu vas au bout d'une course organisée par des passionnés et dans un endroit superbe.
En plus tu retiens l’essentiel de ce que la majorité des coureurs cherche:
dépaysement
engagement et dépassement de soi
solidarité.

Continues comme cela, pas de calcul et de prise de tête.

ca me rappelle ma 1ére course supérieure à 20 bornes : le trail des burons, un grand souvenir.

Commentaire de romainberger posté le 16-01-2013 à 14:39:35

Après cette expérience Andorrane j'ai été vraiment piqué au vif par le Trail, une vrai passion est née.
Du coup j'ai enchainé sur la 6000D, l'Ultra Trail du Vercors et la Grande Course des Templiers :)
A chaque fois toujours le même plaisir, une acquisition d'expériences et évolution physiologique qui permet d'apprécier encore mieux chaque course et réaliser de meilleure perf' .. même si c'est secondaire

Commentaire de peky posté le 17-01-2013 à 08:32:31



Fait gaffe de ne pas trop en faire. Les blessures peuvent arriver plus vite qu'on ne pense

Commentaire de laulau posté le 17-01-2013 à 14:03:55

Après si peu d'entraînement, faire un tel résultat est énorme ! Ou tu as des qualités musculaires et d'endurance innées incroyables ou tu nous dis pas tout !

Commentaire de romainberger posté le 17-01-2013 à 16:12:36

On est "Born To Run" (voir ce livre incroyable). Je n'avais aucun entrainement, mais une énorme motivation. En Ultra, je pense que les jambes font tenir debout et la tête fait avancer.

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