L'auteur : riri51
La course : Trail de la Ste-Victoire
Date : 19/3/2006
Lieu : Rousset (Bouches-du-Rhône)
Affichage : 3813 vues
Distance : 44km
Objectif : Pas d'objectif
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Préambule :
Début de la course à pied en juin 2005, par les 10 kms de Venelles, le plaisir est au rendez – vous (49’) parcours sympa avec vue sur la Sainte - Victoire « Tiens, tiens, ce doit être génial de faire une course dans un tel décor !! ».
Le lendemain, petite recherche sur internet « BINGO ! Trail de la Sainte - Victoire 44 km, 2300m de D+ »(Ah ! quand même !!!).
La suite, juillet/août 2 X 45’ de footing par semaine et une envie grandissante de tenter l’expérience. Arrive le mois de septembre : Ma décision est prise, je participerai au trail de la sainte Victoire. Puis tout s’enchaîne, l’achat de magazines spécialisés (esprit trail, trail attitude…), de chaussure (Salomon XA pro 3D), mon inscription sur Kikourou, et la lecture de vos CR (que du bonheur !).
Aujourd’hui, « je me sens tout chose », c’est à mon tour de vous faire partager mon premier trail, et donc mon premier CR.
Avant tout, merci à Joy pour ses mails d’encouragement et ses conseils qui m’ont aidé, surtout lors du dernier mois, pas facile à gérer à cause de douleurs persistantes derrière le genou droit.
Dimanche 19 mars 2006 :
5h00 du matin, c’est la pluie qui me réveille, je reste au lit en attendant la sonnerie du réveil (6h15). Ensuite, petit - déjeuner (125 g de pâtes ; un bol de céréales country store avec une compote ; 2 tartines de pain complet -beurre + carré de chocolat- ; 1 banane).
7h15, après 30’ de voiture pour rejoindre ROUSSET, je m’installe à une table, discute avec deux coureurs, dont « 100 kms de Millau », au sujet de la tenue. Finalement j’opte pour :
- un collant long ;
- un Tee-shirt manches longues « la ronde des vignes ».
- une veste Kalenji , et par-dessus une veste VTT Rockrider
- mon sac quechua.
Dans le sac :
- Une poche de 2l avec de l’eau et de l’isostar long energy ;
- 2 recharges de 25cl d’isostar.
- 6 barres isostar.
- 6 barres aptonia long energy.
- Des sporténines et des coups de fouet aptonia en comprimés (dextrose).
- Ma veste gore-tex lafuma.
8h00 départ, je suis placé en fin de peloton (avec « 100 kms de Millau »), mais rapidement, je le perds de vue. Le début de course est une alternance de course/marche/arrêts (passage d’escalier, descente de fossé, échelle…). Ensuite, nous quittons rapidement la route pour des chemins qui ne tardent pas à monter, et à coller (boue !!!). Je choisis, contrairement à la majorité des traileurs qui m’entourent, de marcher dans les montées dès les premiers kilomètres.
9h15, j’ai mis 1h15 pour arriver au Collet Blanc Suberoque, au pied de la Sainte - Victoire. Je me trouve déjà pas mal entamé !!! Pourtant, depuis le départ, j’ai plutôt tendance à me faire doubler qu’à doubler. Cela me rappelle une phrase que j’ai lu sur le blog à YOYO (Lionel Planes, 30ème en 5h46’, félicitations !) « Au début, tout le monde te double, puis vient un moment où plus personne ne te double, et vient un moment où tu doubles tout le monde ». En espérant que cela se vérifie pour moi !!!
« Collet Blanc Suberoque »
Ensuite, nous cheminons le long du massif, en alternant montées/descentes jusqu’au premier ravitaillement en eau situé au refuge de Cézanne. Je commence à avoir des crampes aux mollets (déjà !!! ça promet !!!), pourtant je me suis forcé à boire 2 à 3 gorgées toutes les 10 minutes environ.
Pour l’instant, pas de douleur derrière le genou, juste une légère gêne. Je bois un verre d’eau et m’arrête 2 minutes pour masser mon genou avec de la « Percutalgine », ensuite j’attaque la montée sur le Prieuré.
« riri 51 en plein effort !!!
Dans cette position plus de doute, l’homme descend du singe…»
Au passage de la corde on m’annonce ma position 145ème, je crois ? Par contre le vent sur le haut, je m’en rappelle (et le froid !!!). Heureusement, je bascule rapidement dans la descente (enfin rapidement, tout est relatif…).
Je m’applique tellement sur la pose de mon appui droit, pour ménager mon genou, que je me tords la cheville gauche !!! Puis arrive la partie « vertigineuse », sur chemin, de la descente vers les Cabassols. Malheureusement, comme je le redoutais, ma douleur au genou s’intensifie dans cette portion.
10h30, j’arrive aux Cabassols, premier ravitaillement solide du parcours, en 2h 30. Là je m’arrête environ 5’, les bénévoles sont supers sympas, attentionnés, je confie d’ailleurs ma goretex à une « Dame en rouge » afin d’alléger mon sac (je ne l’ai pas sortie en haut du Prieuré alors que c’était la Sibérie, donc je ne l’utiliserai plus !). Je fais remplir ma poche d’eau, mange 2 tranches de pain d’épice et repars.
Ce n’est pas la forme, j’ai la tête qui tourne, mal au cœur, le genou douloureux (l’horizon s’obscurcit pour moi !!), mais je suis de nouveau en compagnie de « 100 kms de Millau » (malheureusement, pas pour longtemps !), son rythme est trop élevé pour moi, il trottine, alors que je ressens le besoin de marcher… 1, 2, puis 3 coureurs me doublent.
« 100 kms de Millau »
J’attaque le petit sentier qui remonte, avant le plat au - dessus de Vauvenargues, J’ai le moral dans les chaussettes, je réfléchis sur la suite à donner à mon périple, continuer me semble imprudent, j’envisage de faire demi - tour, d’abandonner.
Puis j’entends un groupe qui me rattrape, je m’écarte pour les laisser passer ; L’un d’eux « un Ancien » m’encourage « allez !! c’est un coup de moins, gère le bien. ».
MONSIEUR « l’Ancien », qui a su trouver les mots quand
il fallait !!! MERCI
A présent je les regarde s’éloigner. Après tout, il a peut - être raison, j’envisage l’abandon un peu vite. Alors j’insiste, en me remettant même à courir sur le plat et dans la descente précédant la longue montée « des Plaideurs ».
Après 10 minutes de montée, un traileur me rattrape, je m’écarte pour le laisser passer, mais il m’annonce qu’il est cuit, qu’il commence à avoir des crampes, je lui propose un sporténine, qu’il accepte et le rassure (du moins j’essaie !!!!) en lui racontant que depuis les Cabassols, j’alterne crampes aux mollets, quadri, ischio selon le profil du parcours.
Nous poursuivons ensemble un moment, puis il préfère me laisser filer. Je marche à un bon rythme depuis quelques temps, j’aperçois même des concurrents devant moi !
AÏE !AÏE !AAAÏE…ROGNTUDJEU !!:cry: D’un seul coup, mon genou se bloque, en franchissant une marche. J’ai dû sacrément « gueuler », car le traileur devant moi descend à ma rencontre. Je l’informe de la situation, essaie de reprendre, c’est douloureux, mais j’avance. Il me propose de prévenir les bénévoles sur la crête et de prendre un « calmant » en attendant. D’abord je refuse les deux en bloc, il s’éloigne, puis je le rappelle et accepte le calmant.
Rapidement la douleur se transforme en gène. Je marche de nouveau normalement, avant d’arriver sur la crête, je commence à doubler des coureurs, 1, 2, 3 … je parviens même à rattraper mon « soigneur » qui me demande des nouvelles de mon genou.
En arrivant sur la crête, j’accroche un petit groupe (environ 6 coureurs) qui cheminent sur la crête en trottinant, nous doublons pas mal de coureurs, mais notre groupe diminue, je reste au contact pour l’instant.
Au passage des chaînes, nous ne sommes plus que 3. A l’approche du pic des Mouches, « l’italien » du groupe et moi - même devons nous résoudre à laisser filer notre « poisson pilote », nous sommes tous les deux victimes de crampes aux isquios.
13h00 : Passage au Pic des Mouches, je relance un peu, mes jambes sont douloureuses, mais les crampes semblent disparaître, puis je bascule dans la descente du Vallon de l’aigle. Au passage de la corde, qui est là ? « 100 kms de Millau » et « l’Ancien », par contre mon compagnon italien a lâché prise.
Apparemment, mon collègue « 100 kms de Millau » n’est pas un grand descendeur (ou peut - être est- il victime à son tour d’un coup de moins !), en tout cas il me laisse partir, commence alors une longue remontée de coureurs.
J’ai de plus en plus chaud, je décide de m’arrêter et d’enlever ma veste VTT et ma veste kalenji, à présent j’affiche fièrement mon dossard 37 et mon tee-shirt « la ronde des vignes » (course sympa d’ailleurs !!).
14h00 : J’arrive à Bramefan (sympa l’orchestre !!!), deuxième ravitaillement solide, je suis en compagnie d’un ancien coureur de 800m du club d’Aix, avec qui je viens de faire connaissance.
Je fais remplir ma poche, laisse ma veste VTT à une autre « dame en rouge » (le petit poucet de la Sainte - Victoire vous connaissez ?), mange des abricots sec et un sandwich saucisson, puis je repars dans la foulée « du coureur de 800m ».
Nous allons réaliser la montée vers le refuge de Baudino ensemble, en marche rapide (nous doublons toujours). Puis, enfin !!! Nous arrivons au refuge et attaquons « plein pot » la descente.
Lorsque nous récupérons le même parcours qu’à l’aller, mon compagnon me fait comprendre qu’il lève le pied. Je me retrouve donc seul et arrive bientôt au dernier ravitaillement en eau, où je m’arrête boire un verre.
Je repars en ayant 2 coureurs en point de mire. Je me rapproche d’eux, mais je ferai mieux de regarder où je mets les pieds, je m’accroche dans une souche, essaie d’éviter la chute, mais suis victime de « multiples crampes ».
Arrive l’inévitable « une gamelle d’anthologie », certainement très bruyante, puisque l’un des deux coureurs me précédant fait l’effort pour venir à mon secours (et je l’en remercie encore !).
« Mon sauveur !! »
Je suis dans l’impossibilité de me relever à cause de crampes aux mollets. Il m’aide à m’étirer et à me relever, nous repartons ensemble, mais rapidement il me laisse filer.
Ensuite, je continue à doubler jusqu’à 3 kilomètres de l’arrivée environ. A cet endroit, je rattrape un traileur. Fatigué moralement de m’infliger toujours de repartir seul, je décide de poursuivre avec lui.
A présent, l’arrivée est proche, mais mon compagnon coince, je jette un coup d’œil à ma montre, les 7 heures sont encore possibles, je l’informe de mon projet, relance, mais il renonce.
15 h 1’34’’ : Je franchis la ligne en 7 heures 1 minute et 34 secondes. Pour finir en moins de 7 heures on verra l’année prochaine !!!
Puis tout s’enchaîne : Le ravito d’arrivée, le coup de téléphone à mon épouse, le repas (avec les discussions d’après course !!!), l’émotion du podium avec ses grands Messieurs que sont « Dawa Dachiri Sherpa, Chaigneau sébastien, Jacquerod christophe » et ses grandes Dames « Karine Herry, Sandrine Faureau, Céline Audric»…
"Le podium"
Voilà, mon CR se termine, merci d’avoir eu le courage de le lire jusqu’ici. A+ et je l’espère à bientôt sur les chemins et sentiers de France et de Navarre !!!8)
Merci aux organisateurs et à tous les « courageux » bénévoles qui, dans des conditions météo difficiles ont toujours eu un mot gentil, un sourire, un encouragement à notre égard.
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6 commentaires
Commentaire de akunamatata posté le 12-04-2006 à 12:48:00
Beau CR Riri51! la gestion des genoux, on en arrive tous à cela.
Akuna
Commentaire de le_kéké posté le 12-04-2006 à 14:31:00
Merci pour ce super CR et bravo pour ta perf, pour un premier trail de cette distance l'important est d'arriver au bout.
Dommage que qq photos ne s'affichent pas ??
Commentaire de malauxcuisses posté le 17-04-2006 à 19:52:00
Bravo pour ta course. Nous étions ensemble sur les crêtes et je me rappel très bien de ton passage des chaines qui était très glissant...
Beau CR, que du bonheur.
Commentaire de Isa posté le 23-04-2006 à 16:05:00
Super cr ! et félicitations pour ta performance !
Isa
Commentaire de joy posté le 03-05-2006 à 11:02:00
Eh ben ça c du CR de pro avec photosssss et de l humour.
Je suis super content pour toi et j espere que bientot nous partagerons des moments similaires ensemble sur une course,sauf les chutes et les problemes de genou bien sur.
Looking forward de relire un autre CR avec photossss en tous les cas bonne continuation a toi vaillant guerrier du TRAIL DE LA STE VICTOIRE(ma maitresse).
JOY un nouveau pote
Commentaire de Rudyan posté le 27-12-2009 à 10:49:00
héhé joli cr. Tu as mis en évidence ce qui me semble pimordial en trial, l'entraide. Superbe témoignage de l'ambiance trail telle qu'elledoit être!
Yannick
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