Récit de la course : Raid Amazonie 2008, par leptitmichel

L'auteur : leptitmichel

La course : Raid Amazonie

Date : 21/3/2008

Lieu : Saint Laurent du Maroni (Guyane Française)

Affichage : 875 vues

Distance : 125km

Objectif : Objectif majeur

2 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Raid Amazonie

Introduction

Si Alain Gestin est bien connu des coureurs d'ultra, c'est avant tout pour les grandes course non stop dans le désert à savoir la Trans 333 et la Trans 555. Mais voilà, le breton dispose à son catalogue de quelques autres courses, souvent à étapes dans des univers aussi variés que Bali, le Viêt-nam la Tunisie ou encore l'Amazonie.

Limitée à 40 coureurs, l'épreuve se déroule donc en non stop, avec des barrières horaires (pour des raisons de sécurité) et un délais maximum de 36 heures. Quelques points de ravitaillement sont prévus en cours de route avec des emplacement pas exactement fixés à l'avance. C'est le côté baroudeur d'Alain mais également celui qu'il demande aux membre de la "Tribu". On est là pour vivre une aventure pas pour glander au club med…

Cette année, pour sa 9ème édition, le raid Amazonie proposait aux différents concurrents de progresser sur l’ancien tracé de la liaison Saint Laurent / Apatou via le camp de l’auberge Voltaire. Ce projet de route qui est aujourd’hui abandonné, est encore utilisé par des randonneurs expérimentés.

A la différence des années précédentes où l'épreuve était courue par étapes (sur 5 jours), cette année le non stop est de rigueur avec trois formules proposées :

- 25KM, Les singes hurleurs : départ d’Apatou, puis randonnée dans le layon de traversée de la forêt équatoriale sous la canopée pour atteindre la crique Sparouine ; rapatriement par pirogue à Saint Laurent
- 69 KM, Tavel Amazonia : Etape de 25KM + piste (jadis à ciel ouvert) reliant la crique Sparouine au camp de l’auberge Voltaire ; La forêt ayant repris ses droits, la progression dans cette portion était très difficile ; De l’auberge Voltaire, il fallait faire encore 25 KM sur la piste de Paul Isnard pour rejoindre le camp Maïpouri, aujourd’hui désaffecté.
- 123 KM, la piste infernale : Etape 69KM + la fin de la piste Paul Isnard jusqu’à la rhumerie Saint Maurice où sera adjugée l’arrivée

Cette randonnée sportive sur des layons en forêt fut de façon unanime appréciée des 37 participant malgré les difficultés: topographie, chablis, plantes carnivores, humidité, Etc…

Le CR de la course

Mercredi 19 mars - 08h00 - Orly Ouest

Je débarque porte P, lieu de rendez vous des 25 "metros" qui doivent rejoindre Cayenne pour participer au Raid Amazonie 2008 en compagnie d'une quinzaine de coureurs locaux. Quelques participants sont déjà là... le look baroudeur est de rigueur et les différentes courses visibles sur les tee shirts ne laissent pas de doute sur l'expérience de ces étranges personnages.

9 heures d'avion et 4 heures de décalage horaire plus tard arrivée à l'aéroport Rochambaud de Cayenne. La première impression en débarquant de la passerelle est la sensation d'entrer dans une piscine... c'est chaud et humide. Il faut dire que la température approche les 30° et qu'on doit tourner à plus de 90% de taux d'humidité... Quand on vient de quitter les 6° de Paris, ça fait tout drôle.

Première rencontre avec Alain Gestin l'organisateur, venu nous accueillir et premier briefing officieux... Alain nous explique le contexte actuel de la course qui va être légèrement modifié par rapport à ce qui avait été initialement prévu.


Premier briefing à l'aéroport de Cayenne

Il nous raconte que lorsqu'il est parti tracer le début de la section en forêt, il s'est perdu pendant une douzaine d'heure, et que, sur la section la plus technique de la course, Remy (un guyanais chargé du traçage et double vainqueur de ce raid par le passé) s'est lui aussi égaré et qu'il aura fallu 2 jours et l'intervention d'un hélico pour le récupérer. Ca fera d'ailleurs un bel article dans la presse locale ! Cette fois ça y est, on est dans le bain.

Transfert en voiture vers Saint Laurent du Maroni pour un dîner asiatique, puis arrivée au Cercle des officiers du 9ème RIMA à St Jean du Maroni qui va servir de camp de base pour la logistique de la course. Il est 23h30, direction dodo !


Le camp du 9ème Régiment d'Infanterie de Marine

La journée du 20 mars devait être une journée d'acclimatation. Ce sera celle des rebondissements... Initialement on devait quitter St Jean en début d'après midi pour une remontée du Maroni en pirogue jusqu'à Apatou lieu de départ de la course. Alain nous explique que le problème est que la préfecture l'a convoqué le matin même pour 10h00 suite aux problèmes rencontrés lors de l'ouverture de la piste.


Vues de St Jean du Maroni

De retour vers 12h00 un rapide briefing nous informe des derniers événements. La préfecture a demandé l'annulation de la course. Refus de la part d'Alain Gestin qui va alors se lancer dans une négociation acharnée avec les autorités.

Au final la situation est assez mitigée avec de nombreuses modifications demandées.

- L'épreuve est modifiée au format randonnée sportive et non plus au format course (ni dossard, ni classement, ni chrono),
- La préfecture interdit strictement toute progression en forêt de nuit. Il faudra donc être sorti de la foret avant le coucher du soleil (19h00) puis progresser uniquement sur une large piste en latérite.
- Deux barrières horaires vont être mises en place sur la première section. Une au KM25, avec un passage obligatoire avant 13h00, et une autre au KM35 avec un passage avant 16h00. Celles ou ceux qui ne tiendront pas ces barrières devront impérativement bivouaquer au KM35 et reprendre leur progression au lever du jour.
- Même de jour, la progression en foret ne devra se faire qu'en colonne avec un ouvreur et un serre file.
- La dernière section sur route entre St Laurent et St Jean nous est totalement interdite.

Du coup, passé le Km45, plus question d'aller en foret puisque potentiellement des coureurs seront en course toute la nuit.

Un nouveau rendez-vous est prévu à la préfecture à 16h00 pour acter définitivement les choix. Cette dernière réunion ne fera pas évoluer les choses de façon significative. Reste à nous adapter à ce nouveau format.

Au final, la course se passera de la façon suivante

- Départ d'Apatou
- 6km de piste
- 19 km de forêt pour rejoindre le ravitaillement 1 au km25 (passage avant 13h00)
- Traversée de la crique(2) Sparouine en pirogue
- 10 km de forêt jusqu'au km35 (passage avant 16h00 sinon bivouac sur place obligatoire)
- 10km de forêt jusqu'au km45 (ravitaillement 2)
- 80km de piste en laterite + bitume jusqu'à l'arrivée à St Laurent du Maroni (avec ravitaillement au km70, km90 et km110)


Le tracé définitif de la section forestière du raid

Pour corser le tout, après les contraintes administrative il va falloir faire avec les contraintes logistique locales qui font que le timing peut avoir des aspects très…extensible.

Finalement ce n'est que vers 20h00 ce jeudi soir que nous allons pouvoir embarquer sur les 2 grandes pirogues pour une remontée nocturne de 2h du fleuve Maroni jusqu'à Apatou. La température est agréable et la remontée se fait pratiquement sous la pleine lune, qui sera notre seule source d'éclairage, les pirogue ne disposant d'aucun système de d'éclairage ou de navigation en dehors de l'expérience du piroguier.


C'est parti pour 2h30 de pirogue nocturne sur le Maroni où on trouve quand même des Piranhas

22h30. Débarquement à Apatou. On s'installe dans les deux carbets du village (un carbet étant un abri, parfois composé d'un simple grand toit où l'on peut venir attacher son hamac) puis on monte dans une paillote qui fait office de restaurant pour un dîner plutôt copieux avec un mélange de viandes, poissons et de riz. on ne s'attarde pas trop, la nuit étant déjà bien entamée, et un peu de repos sera le bienvenue.


Un des carbets d'Apatou… Chacun y attache son hamac

Vendredi 21 mars - 05h30 Réveil très matinal.


On termine la préparation des sacs et du matériel

Retour à la paillote pour un petite déjeuner à base de pain frais, beurre et confiture puis finalisation des équipements (c.f. la fiche équipement)


Petit déjeuner sous la paillotte


Me voilà en tenue de course, pantalon long + guêtres indispensable pour la section en forêt

Deux départs sont prévus. le premier à 7h00 avec 31 coureurs, et un autre à 8h00 avec les 6 coureurs les plus rapides. L'objectif est d'essayer de faire arriver tout le monde à peu près au même moment au km25


Tout le monde se rapproche de la ligne de départ

7h00 - Je me lance avec les concurrent du premier départ. Le jour est levé mais la brume matinale est bien présente comme tous les matins (chaleur + humidité). C'est parti pour 6km de piste en latérite afin de rejoindre la première section forestière.


7h du mat'… tout le monde est sur la ligne de départ

Un petit kilomètre après le départ, première surprise ! La piste traverse sur 500m une décharge sauvage. Décharge en plein air, détritus jetés en vrac et vaguement brûlés... Il n'y a pas qu'en métropole que des efforts sont à faire en terme d'environnement et d'écologie (re-sic !)


Traversée de la décharge sauvage d'Apatou !

Cette section se déroule sans gros problèmes, juste le temps de se mettre au bon rythme sans se laisser emporter par les coureurs plus rapides. La température n'est pas encore trop élevée (une vingtaine de degrés ) mais le taux d'humidité fait que je suis déjà trempé. Une seule chose à faire, boire, boire et boire.

L'entrée dans la forêt est marquée par la traversée d'une crique (une crique en Guyane étant un cours d'eau) sur un pont de fortune mêlant tronc d'arbre et planches. A partir de maintenant on est dans la forêt amazonienne... enfin !

 

La progression n'est finalement pas si difficile que ça. Bien sur le fort taux d'humidité déclenche une sudation très importante, mais la température sous la canopée (couverture végétale assez dense située à environ 40m au dessus du sol et faisant comme une sorte de toit) reste tout à fait agréable (autour des 25°), mais il ne faut pas trop chercher à voir le soleil.

 

Cette couverture végétale donne l'impression de courir dans un environnement clos que certaines personnes peuvent parfois mal supporter. Ce ne sera pas le cas dans le petit groupe d'une douzaine de coureurs qui s'est formé tout seul et dans lequel je me suis intégré. On a un rythme de progression à peu près identique et on va rester ensemble sur une bonne partie de cette première section.

 

Au cours de cette progression, deux choses me surprennent. D'abord la foret! Je m'attendais à une foret de type "jungle tropicale" avec un véritable mur vert de chaque côté de notre trace, mais ce n'est pas vraiment le cas. La foret de chaque côté est même souvent traversable sans gros soucis avec une végétation ressemblant beaucoup à nos forêts continentales. Du coup il faut vraiment que je me dise que je suis bien dans la forêt amazonienne pour ressentir ce petit frisson tant attendu... et si je me perdais pendant plusieurs jours ?

La seconde chose est la presque absence de rencontres animales... on croise bien quelques belles araignées, mais rien à voir avec les mygales et autres tarentules... Point de serpents, de félins ou autre gibier local... même pas d'insectes virevoltant autour de nous, à l'exception de la rencontre avec deux nids de "mouches à feu" dont certains feront les frais.

Passage à un point marqué km16. Un petit calcul me donne encore deux heures de progression avant d'arriver au ravitaillement du 25km. Le soucis c'est qu'avec cette température, je viens d'attaquer ma réserve d'eau (0,5 L) et qu'il va me falloir gérer ça au mieux.

Les premiers coureurs du départ de 8h00 nous passent enfin... Christophe Le Saux légèrement détaché puis un groupe de 3 avec Danielle DONNIO et un dernier groupe de 2.

Finalement j'arrive au km 25 bien plus vite que prévu (avec un très très gros doute sur la position de ce point kilométrique 16) ou je me jette sur le ravitaillement. Eau à volonté + coca +... Ration de survie de l'Otan !


Première pause au ravito du km25 (crique Sparouine)

C'est la technique de ravitaillement d'Alain. Un peu surprenant, mais ca fait partie du concept. A ce point on nous donne une ration complète (1,8kg) avec 2 plats chauds, du pain de guerre (maintenant ils appellent ça des biscuits) nougat, pâte de fruit, crème lactée, soupe, café... bref la totale. Cette ration doit nous servir aussi sur la suite de l'épreuve. Donc à gérer de façon intelligente.

Les choix suivant les concurrents divergent. Certains consomment un plat tout de suite histoire d'en porter le moins possible, d'autres mettent la ration telle quelle dans le sac. Pour ma part j'opte pour une position intermédiaire. Pas envie de manger un plat chaud maintenant (il est environ 11h30 et on est en course depuis seulement 4h30). Je vais donc me ravitailler avec les petits éléments contenus dans la ration, et emporter dans mon sac une seule barquette pour la manger vers le km70. J'emporte aussi les gourmandises légères (pâte de fruit et nougat). Pour le reste je ferai avec mon stock perso. Côté eau, je rempli la poche à eau, le bidon de secours et je met dans le sac une bouteille de 1,5 L en plus pour être certain de ne pas me faire piéger d'ici le prochain ravitaillement au km45.


Traversée de la crique en pirogue

La crique Sparouine est habituellement traversée à gué, mais avec les pluies de ces dernières semaines le niveau est trop important, et Alain a organisé une traversée en pirogue.

Une fois ravitaillé notre petit groupe traverse donc la crique pour attaquer la section la plus technique du circuit. Les 10km qui viennent sont annoncés comme très difficiles. Notre rythme de progression n'est certes pas très rapide, mais quand même ça avance plutôt bien. Je m'attendais une fois de plus à un truc limite infranchissable, mais non la trace est plutôt belle. Le soucis vient des multiples chablis (arbres couchés en travers de la piste) et surtout de ces fines lianes rampants au sol et dont la résistance est bien supérieure à celle d'un coureur... cela provoquera quelques jolies chutes...

Le passage sur un vieux pont métallique abandonné nous rappelle qu'autrefois, il y avait une piste ici... on retrouve parfois également un petit bout de latérite où la nature n'a pas encore repris ses droits, mais globalement, il faut vraiment le savoir.

Ces 10km, même si ils sont un peu plus techniques n'en demeurent pas moins franchissables et c'est un peu surpris que j'arrive déjà au point kilométrique 35 (celui a franchir avant 16h00). J'y suis à 14h20 (soit 2h20 pour faire les 10 derniers km) donc avec une avance confortable sur la barrière. Heureusement car pour alléger mon sac j'avais fait l'impasse sur le hamac, et franchement bivouaquer en pleine foret sans hamac, c'est pas l'idéal.

Une bonne pause ravitaillement , je recharge ma poche à eau avec la bouteille emportée au km25, grignote une barre de céréale puis je reprend la route 20 mn plus tard pour une dernière section de foret. On nous annonce une durée de course similaire à celle qu'on vient de faire. En fait la trace s'avérera beaucoup plus roulante.

 

Petit passage difficile. J'ai l'impression que plus rien ne passe au niveau digestion. J'ai des hauts le cœur qui me gênent terriblement, comme si tout était coincé à l'intérieur. Pas question de rester comme ça et je décide d'employer le moyen le plus radical : les deux doigt dans la bouche... Une fois, je régurgite mais rien ne sort. Une seconde fois ... toujours pareil. Je refais quelques centaines de mètres et je recommence avec le même résultat... rien ne sort. Au moins de ce côté là je suis à peu près sur de ne rien avoir de coincé. Au bout de quelques minutes le dérangement disparaît... Visiblement l'action "mécanique" a permis de tout remettre en place à l'intérieur, comme quoi il faut parfois ne pas hésiter à y aller franchement.

 

Au bout d'une heure quarante de course on se prend une belle averse. Coup de chance j'ai rejoint un autre concurrent et on vient d'arriver à un embranchement de chemins où se trouve un petit abris. On se met dessous et on en profite pour se ravitailler pour la dernière heure de course en forêt. Après cette courte pause on repart, et voilà que 300m plus loin on tombe sur... le ravitaillement du 45ème. Et dire qu'on vient de faire une pause juste à côté !!! Finalement cette section aura été bien plus rapide que prévue.

Ravito du km 45 à l'auberge Voltaire

La pause au km 45 est la bienvenue. Il est 16h20, je suis en course depuis 9h20, tout va bien, mais je sais que c'en est hélas fini de la forêt... dommage.

Gros ravitaillement ici. Je vais pour sortir ma barquette mais il y a tout un stock de caisse de rations ici. Du coup j'ai trimbalé la mienne pour rien (grrrrrrrr). Si l'eau et le coca sont bien présents, inutile de chercher fruits et produits énergétiques... ce sera encore ration, ration et ration. Heureusement j'ai dans mon sac quelques armes magiques (saucisson sec et cacahuètes grillées)

J'en profite pour changer entièrement de tenue. La forêt étant terminée, exit le pantalon long, les guêtres et les chaussures de trail. Je passe en mode plus léger remplaçant les guêtres par les manchons booster, et les chaussures de trail par des chaussures de route.

J'enlève également de mon sac tout ce qui ne me sera pas utile désormais dont la pharmacie et pratiquement tout le ravito complémentaire (ne conservant que le minimum) des ravitaillements étant prévus aux km 70, 90 et 110

C'est parti pour 80km de piste. Là elle ressemble encore à une piste forestière mais elle se transformera vite en large piste roulante

C'est donc en configuration très légère que je me lance sur ces 80km de piste. Le début est plutôt vallonné. Je monte en marchant et je descend en courant. Je vais conserver ce rythme tant que la lumière du jour va me le permettre, profitant ensuite de la tombée de la nuit pour découvrir quelques jolies lucioles aux capacités lumineuses impressionnantes. Les 25km qui séparent l'auberge Voltaire du camp Maïpouri deviennent progressivement interminables. Avec la nuit, la marche à remplacé la course, et même la présence de Samuel que j'ai rattrapé et qui s'ennuyait ferme tout seul ne fait pas passer les kilomètres beaucoup plus vite.

Plus ça va plus je trouve cette idée de progression sur une piste sans grand intérêt. 80km comme ça, c'est finalement dommage. Je suis venu pour la forêt, pas pour faire un 100 bornes sur route. Cette réflexion va monter en puissance sur les derniers kilomètres, jusqu'à l'arrivée au camp du 70km que j'atteint à 21h30.


Arrivée au camp Maïpouri (km 70)

Là je vais me poser un peu. Grosse surprise, si il y a de l'eau à volonté, la dernière bouteille de coca est bien entamée et surtout il n'y a plus aucun ravitaillement solide... Malheureusement, il doit y avoir encore une grosse dizaine de coureurs derrière moi !

Après une bonne phase de récup je ne me vois pas faire encore 50 km de piste de nuit sans grand intérêt. 10h de progression inintéressantes ne me font pas vibrer autant qu'un petit retour en forêt. Je décide donc de basculer sur le 70km (les 2 distances étaient proposées à la course) et donc de stopper là. Il y a déjà 4 autres concurrents du 70 qui sont déjà arrivée au camp Maïpouri.

Pendant ce temps aux avants postes la course a pris une drôle de tournure. Arrivés ensemble au 45 km le groupe de 4 coureurs de tête a opté par la suite pour une stratégie de ravitaillement un peu différente, et Danielle DONNIO repart la première préfèrent minimiser les arrêts et va progressivement dérouler sa foulée sur les kilomètre de piste lâchant du même coup tous ses adversaires

Danielle va terminer les 125km en 16h45, ce qui donne une idée de son allure sur la section de piste Derrière c'est un groupe de 3 ex-equos composé de Stéphane Piquemal, Nicolas Margarot et Christophe Lesaux qui vont terminer ensemble ce périple en 17h40. Derrière les arrivées vont s'étirer tout au long de la nuit mais aussi de la journée du Samedi, Gregory Ruiz clôturant l'épreuve en passant la ligne vers 18h00.

 

Au final, de mon point de vue, le bilan physique est plutôt bon. Aucune douleurs ni blessure, juste 2 petites ampoules aux seuls endroits non protégées des pieds, mais rien de méchant. Par contre le fait de repartir pour les 10 heures restantes ne pouvaient que favoriser des blessures à venir. Il suffira de voir la démarche de certains de ceux qui auront poussé la machine jusqu'au bout pour comprendre que ce choix n'était pas vraiment le plus irrationnel.

L'après midi du samedi et la matinée du Dimanche sont utilisés pour remettre d'aplomb les coureurs… au programme repos, douche, piscine… puis en fin de matinée Alain procède à la remise des prix… Ce sera , outre le traditionnel TS, soit une machette (une vraie de vraie…) soit un paréo…


Remise des prix. Danielle DONNIO qui remporte l'épreuve au scratch


Petit hommage à Lolo !

Je profite de l'occasion pour expliquer la raison de la photo de Laurence sur mon sac à dos et lui rendre ainsi hommage suite à sa brutale disparition la semaine précédente. Du coup Alain, classera Lolo ex-equo avec moi à la cinquième place sur mon diplôme du raid et me remettra deux TS pour Hugo et Guillaume, les enfants de Lolo.


Lolo, il est pour toi celui là

Ce sera aussi l'occasion de féliciter Enzo, doyen de la course du haut de ses 78 ans, qui même s'il n'a pas pu faire l'intégralité du parcours garde quand même une sacré forme


Enzo, et ses 78ans

La course se clôturera par un repas pris sur la terrasse d'un restaurant de St Jean au bord du Maroni.


Repas de clôture de la course

Le reste de la semaine sera dédié à une visite de la Guyane en compagnie de Danielle et Dominique qui nous serviront de guide. Les photos de ce périples d'après course (Cayenne, les îles du Salut et le bagne, les tortues Luth, le centre spatial…) sont disponible à l'adresse Picasa, amazonie 2008

Pour le 10ème anniversaire du raid Amazonie en 2009 plusieurs pistes sont à l'étude dont, peut-être, un 130km par équipe de 3 et par étapes doublé d'une course en solo non stop mais plus courte...

Bref ce ne sont pas les idées qui vont manquer pour continuer d'exploiter ce fantastique terrain de jeu qu'est la Guyane !

Michel

2 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 02-05-2012 à 07:54:45

Merci pour ce récit passionant

Commentaire de philou73 posté le 02-05-2012 à 17:47:15

ça c'est de l'aventure avec un grand "A", ton récit m'a transporté il y a quelques années en arrière quand je me trouvé dans le même secteur que toi mais pour une durée bcp plus longue.
Tu as dû apprécier les quelques remontées de fleuve en pirogue avec franchissement de "sauts", normal que tu n'es pas rencontré d'animaux, la journée, ils se cachent et sont très difficile à repérer sauf pour les indiens de la "zone interdite".
Je trouve également dommage qu'il y est eu une partie de 80 kms sur route , cela va à l'encontre d'un raid aventure mais c'était sûrement pour des raisons de sécurités.
C'est le genre d'aventure que j'aimerai retenter à nouveau mais comme coureur...;)
Bravo encore pour ce périple en terre de l'X-trem ;)

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