Communauté des sports d'endurance

     Le prochain gros objectif c'est le trail des Citadelles dans 3 semaines. C'est clair depuis longtemps, alors courir cette course de "Pentes et côtes" usante, de 25 bornes, il n'en était pas question. J'allais y laisser du jus, j'allais mettre du temps à récupérer... C'était la voie de la sagesse. Et puis finalement, quelques membres de mon club fétiche s'inscrivent. J'hésite un temps et je jette vite au panier mes sages résolutions. J'ai envie de la faire, je la fais.

 

     Suite à mon très honorable résultat sur la dernière course (10ème/200), je commence à tirer des plans sur la comète. Et si quelques tout-bons ne venaient pas, je pourrais peut-être m'approcher du podium?... Et si j'étais en super forme peut-être finirais-je 3ème, voire même 2ème ou mieux encore? Ah! Rêves de gloire et de félicité...

 

     Bon Berty, ferme ta bouche et prépare toi à courir! Car arrivé à Saverdun, c'est pas le désert. Quelques sérieux clients s'échauffent déjà. On s'élance tous ensemble mais une grande partie s'aligne sur le 10 bornes. Le temps est encore clément, le tee-shirt s'impose, surtout qu'on va vite monter en température. Cette course, je l'ai déjà courue deux fois et je sais qu'elle est exigente même si les côtes ne sont pas trop relevées.

GO!

 

     9h30, l'heure des braves. Je pars sur un bon rythme mais sans risquer non plus la surchauffe. Je suis étonné de voir tellement de monde partant devant moi. Je me rassure en me persuadant qu'ils partent presque tous pour le 10 bornes. De toutes façons je suis parti pour faire ma course. J'ai 25 km à gérer et j'ai surtout pas envie de me faire remonter par la moitié du peloton à partir du 20ème.

 

Devant, les costauds

 

     Après une première côtelette et quelques lacets, les positions se stabilisent. Au 4ème km, les 10 bornards virent à droite. Je lève la tête et compte 14 gus devant moi. Ca fait beaucoup mais je sais que si ça se passe bien, je peux en remonter une bonne moitié. Je m'applique à courir proprement, c'est à dire j'évite à tout prix les efforts inutiles ou gourmants en énergie. Je cours à l'économie, prépare mes trajectoires. Lorsque je rattrappe un gars, j'accepte qu'il s'accroche un peu et le lâche au train plutôt que par un grand coup de collier.

 

Berty gère

 

     L'objectif est de garder du jus pour finir la course sur un bon rythme et si possible, ramasser les morts. Pour l'instant ça se passe bien et je remonte sans que personne ne me dépasse. On alterne les passages sur chemin, les petites portions de bitume, les passages en sous-bois... Tiens, une forêt d'Eucaliptus! On arrive maintenant dans la deuxième partie du parcours et ça commence par une grande boucle en forrêt. Chouette, une grosse côte! De quoi réveiller le trailer qui est en moi. Je pose les mains sur le bas des cuisses, enclenche pour la première fois le mode marche et avalle goulument cette délicieuse côte de boeuf.

 

Magnifique duel en tête de la course

   

     De nouveau, deux gars sont à portée de fusil et je continue d'imprimer un bon rythme pour les rattrapper. Nous voilà en train de traverser un champ de labours, c'est nouveau, c'est pas top pour courir mais ça fait partie du jeu. Au sortir du champ, j'avalle un gars et colle aux basks du suivant. Il reste 4 à 5 km. Heureusement j'ai pris le temps de m'hydrater et de grignoter, ce qui m'évite de marquer le coup et je peux continuer mon effort.

 

     Je passe devant le dernier gars à ma portée, il reste 2 bornes. Je me parle: Allez Berty, au mental, tu te désunis pas, comme sur la piste! Le gainage, crénon, le gainage! Le 25ème km laisse un peu à désirer, c'est plus vraiment ça. Je commence à piocher. Heureusement, la descente vers l'arrivée se profile. Momo est là, il a fini son 10 bornes et m'accompagne. Ca fait du bien.

 

     Voilà, la ligne est passée. J'ai géré ma course comme je l'imaginais. Je suis content et pense avoir fini vers la 7ème place. En fait, gloups, je suis 13ème! Tant pis, de toutes façons, je suis à ma place. Ca me rappelle juste tous les échellons encore à gravir avant de tutoyer les sommets. En attendant, joignons l'utile à l'agréable et allons accompagner mes pôtes de club pour la fin du parcours. Je ne le sais pas encore mais dans quelques temps un délicieux apéro-bouffe va nous régaler, alors merci aux coureurs sympas du Saverdunois.

 

J-R, très beau vainqueur