L'auteur : marcus 39
La course : La Transjurassienne 76
Date : 12/2/2012
Lieu : Lamoura (Jura)
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Distance : 76km
Objectif : Pas d'objectif
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34 autres récits :
Tan-ten-teun : SMS à J-1 : ‘ Alors, prêt pour ce WE ?, on se verra à la Transju. Bise.’’’ Numéro inconnu…sans doute encore une admiratrice.
Après 700km d’entrainement, je crois être prêt pour ma 4eme transju, sur le grand parcours…Mais la dernière semaine a été pénible après un coup de froid pris en Espagne : petite gastro et rhume…
La logistique habituelle, le stress habituel, la rigolade habituelle, et on se retrouve sur la ligne de départ. Là, je fais moins le malin. Fais pas chaud, mais je suis bien protégé (merci Craft) 1ere ligne, ça va partir fort…Les skis sont bien fartés, le bonhomme a l’air bien, donc ya plus ka.
Les premiers hectomètres sont périlleux, il y a pas mal de monde, et tous ne sont pas très techniques…qques chutes qui me gênent un peu…finalement, ça ne va pas si mal que ça. Je suis assez tranquille (185 au cardio tout de même), et la glisse est bonne. Après qques Km, je me retrouve derrière Patrick, qui ne semble pas aller bien : pas de glisse et pas de rythme…Je lui souhaite bon courage.
Je ne me souvenais pas qu’il y avait autant de bosses jusqu’à Prémanon…Mais je gère et prend le temps de boire (avant que ma gourde ne gèle).
Je skip le ravito de Prémanon pour ne pas me stopper avant la bosse. Et là, dans cette belle bosse, je sens mes jambes qui chauffent beaucoup….Hum, pas bon.
Après la sortie de la forêt, on sent une petite brise. Je me cache un peu et bois souvent (en faisant gaffe de ne pas laisser tomber ma gourde, comme de nombreux autres).
La tôle ondulée qui amène aux Rousses me confirme que les jambes sont dures. Heureusement que la glisse est bonne (bonne, mais pas excellente). J’arrive aux Rousses en 662eme position, en skiant gentiment.
Un bon ravito et on se prépare pour la montée de l’opticien,,,quelle ambiance…on monte un par un…les cloches et les cris…Et en haut, une autre course commence : la bise est là, fidèle aux prévisions. Et tout le monde essaie de se cacher derrière qqun, si bien que le rythme s’adapte à celui du plus lent du groupe. Et la glisse diminue pas mal en raison de la neige soufflée. Vu que la glisse est pas mal, je passe les groupes à la descente, et me retrouve seul en montée. J’arrive pas à me mettre dans un groupe. Après le golf, les 50km nous rejoignent mais vont trop vite pour pouvoir les accorcher. Toujours pas de groupe qui va bien, et le vent nous rappelle tout les 20secondes sa présence par une bonne rafale…
Et là tout s’éclaire dans mon esprit. Alors que je lutte contre le vent, presque arrêté à des moments, toujours en pas de montée alors que c’est presque plat, je repense au SMS reçu…Le mot BISE n’était pas une salutation, mais une signature : la bise (vent du Nord Est dans le Jura) s’est jouée de moi…
Que faire ? continuer à skier un peu et voir…Heureusement, la boucle Suisse est annulée et on va se cacher dans la forêt du Risoux…
Un gros ravito à Bois d’amont et on se retourne pour un petit Km avec le vent dans le dos…quel plaisir…de courte durée.
Mais arrive la montée : Mes cuisses me rappellent à leurs bons souvenirs. Leur partie interne commence à se contracter de manières inadéquates, et les mollets picotent…pas bon-pas bon…Le cardio est très bien, mais je suis obligé de franchement ralentir pour ne pas cramper pour de vrai. Les encouragements des bois d’Amoniers font du bien…mais ne font pas passer les crampes. Je me fais beaucoup dépasser : mais comment font-ils pour monter? Je suis à l’arrêt. J’ai envie de m’arrêter pour de vrai, faire une pause pour reposer les cuisses…ce que je fais à la porte des Combettes : étirement et boissons.
Mais la suite n’est pas vraiment mieux…Je me bats avec mes skis pour essayer de ne pas rechopper de crampes…Je me force à aller jusqu’au chalet des Ministres…Et comme on dit ‘qui voit les ministres, voit Mouthe…’. Mais je traine au ravito et en profite pour dégeler ma gourde….étirements…Bon, aller, faut bien repartir…bah, on est pas si loin du ravito de Bellefontaine…mais ça monte encore un peu et je me fais bcp doubler…
On attaque la descente. Heureusement, les jambes répondent encore assez pour ne pas trop se vautrer : juste une fois, en sortant du bois…Sans doute à cause de la lumière qui a brillé sur le pare-brise…
La petite montée vers le ravito de Bellefontaine fait très mal. Ski à l’économie pour ne pas cramper devant les spectateurs nombreux à cet endroit. Je suis alors 703eme.
Comme d’hab, ravito, étirement et re-étirements…et j’essaie de repartir avec un groupe pour ne pas skier tout seul en direction de Chapelle, secteur toujours difficile. Mais le groupe explose et je me retrouve +/- tout seul…La glisse semble un peu meilleur que vers le lac des Rousses, et le vent est pour le moment un peu moins fort…Mais chaque raidillon est pénible pour moi…
Au ravito de Chapelle, je fais un bon ‘pit-stop’ : étirements, soupes, saucisse, conté, blagues, étirements. Je suis alors 753eme---
En repartant, j’ai l’impression que ça va mieux, mais cette impression est de courte durée…Je crois que je ne vais pas pouvoir passer la Celestine…Mais l’odeur anisée qui flotte dans l’air, à cause du ravito ‘off’ de Combes des Cives me relance une peu…
Les secteurs raides de la Celestine me sont fatals : crampes, et étirements. J’ai du mal à faire la descente sur Pré Poncet, tellement les cuisses sont dures…
Au ravito de Pré-poncet, rituel habituel, avec triple soupe, étouffement saucisse, et hypo-comté…Le bref repos m’a fait du bien. En repartant, je fais les comptes : 12-5, +3 au carré : il reste les deux belles bosses du Cernois et basta…Mais qu’elles furent dures à passer : marche en canard…mais je ne suis pas le seul dans ce cas…
La descente de la Landoz se fait comme possible, surtout ne pas tomber pour ne pas rester au sol, bloqué par les crampes, dans la trajectoire…Ce que je fais avec juste un tout petit peu de chasse neige en haut…
Ravito Express de Chaux Neuve : bis repetita…Je suis alors 839eme (80place de perdu depuis chapelle…merci la Combe des Cives et la Celestine).
Bon aller, l’inconscient prend maintenant le dessus sur le physique et je repars comme un poney au galop…oulah, tout doux Tornado : il reste qques bossounettes à négocier…Ah et puis merde, j’ai trop mal aux jambes, il faut en finir vite…Alors je pousse sur les bras : 1 temps-1temps-1temps….
Les gaziers essayent toujours de se cacher dans des groupes. Moi, j’en ai marre et je double tout ce petit monde. Et quand qqun me suit, je change de ligne (d’ailleurs, personne ou presque ne skie sur la petite bande glacée, bien glissante, en bordure piste…).
Les ravito commencent à faire effet, à moins que ce soit l’odeur de l’écurie, mais je me sens mieux. Je file comme un avion (relativement à ma vitesse dans le Risoux par exemple)..pas d’arrêt au ravito de Petite Chaux. Je découvre ensuite la petite astuce des traceurs. On part sur un chemin que je parcours habituellement en courant, c’est un plat montant alors je pousse sur les bras (certains diront qu’ils y avaient des cailloux. Moi je ne voyais plus rien, et mes skis non plus d’ailleurs).
La piste qui suit ensuite le ruisseau du Mouthaz (merci les toponymes) est pas trop large alors je n’arrive plus à doubler comme je veux…
Puis arrive le panneau 500 – 300m (1 temps-1temps-200m..) Yes. …
4eme transju terminée, sans doute la plus dure mentalement…
Je fais le 400eme temps sur ce secteur---
Dans l’air d’arrivée, j’essaie de décrocher les fixations et PAFFFFFFF crampes aux deux cuisses, je couine sous le regard médusé de qques spectateurs. La croix rouge vient voir…ça passe. Je me relève et rePAFFFFF…et ça recommence 3 fois de plus. Le corps humain est plein de surprise.
Bref. Arrivé en 5h25, 806eme homme. Je suis déçu par la place, après la 620eme place l’an dernier, et visant les 450…mais content d’avoir fini malgré les difficultés perso.
162bpm en moyenne (tranquil) et 5800Kcal (ça fait combien de plaques de chocolats ça ?)
faut voir du bon partout : G un ami qui s'est gravement gelé les joues, et une amie qui s'est bien gelé les cornées (2h de black out...), donc je m'en sort bien
Question post-course : pourquoi des crampes aussi tôt dans la course, alors que je n’en ai jamais d’habitude :
-la bière bue la veille au soir,
-la saucisse aux choux mangée la veille au soir,
-une mauvaise hydratation la semaine avant la course,
-l’accumulation d’effort en trois semaines (envolée nordic –Marxa Beret – transju)
-la petite gastro-rhume de la semaine avant la course…
Je penche pour la gastro…dommage…tout ça à cause des tapas…
G pas encore pris de décision pour la Transju 2013…
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3 commentaires
Commentaire de yves_cool_runner posté le 27-02-2012 à 22:03:07
Un beau résultat en allant chercher toutes tes ressources au mental. Bravo... Et bien sur que tu seras là en 2013 !
Commentaire de yves_cool_runner posté le 27-02-2012 à 22:03:50
Un beau résultat en allant chercher toutes tes ressources au mental. Bravo... Et bien sur que tu seras là en 2013 !
Commentaire de les machine-gônes posté le 03-05-2012 à 12:30:19
Quelque part, ça rappelle un peu les misères de la Grande Armée au retour de Moscou. Encore heureux qu'on ait pas eu à déchausser pour on traverser la Bérézina à la nage... Meuuu si, on se dit à l'année prochaine pour profiter un peu mieux !
Bise.
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