Le défi à relever :  faire le Tour de l'Aneto, 96 kilomètres, 6000 mètres de dénivelé positifs, en moins de 30 heures, sans ravitaillement et sans autre balisage que celui présent sur les sentiers de randonnées.

Le profil est "équilibré", un peu à la manière du Grand Raid des Pyrénées.

Pour la course , j'ai imprimé le profil créé par Michel, qui comprend les points de contrôle avec les barrières horaires ainsi que les points d'eau.Cet outil m'aura été d'un grand secours pour toujours savoir ou j'en étais de la course.

Les compères de l' Ultra Trail Sobrarbe , Michel, Romain et Emmanuel sont de nouveau prêts à en découdre avec les montagnes espagnoles.

Pour l'Aneto, Thomas, Jacques et Bertrand ont rejoint la délégation française.

Samedi 8h du matin.

Après le briefing, ce sera le départ et le moment d'évacuer dans l'effort le stress de ces derniers jours, entre la peur d'oublier quelque chose ( matos obligatoire ) et le trac normal avant de s'aligner sur ce genre d'épreuve.

La première partie est roulante et on chauffe doucement les muscles.

Michel, Bertrand et Thomas ont déja pris les devants et je cours en compagnie de Manu et de Jacques.

Au km 3, nous passons à proximité de notre camping, sous les encouragements d'Estelle et de Maël.

Après le controle de Senarta ( km 6.8 - 25mn d'avance sur la barrière horaire), nous nous enfonçons dans la vallée de Vallibierna,d'abord à l'ombre puis avec le soleil.

Tandis que Manu et Jacques me distancent peu à peu, Romain me talonne.

Nous faisons route commune jusqu'au controle de Coronas .

Coronas - km

A partir de là, finie la piste et bienvenue les sentiers !

Ceux qui étaient parti légers ne tardent pas à refaire le plein d'eau.

Le cadre devient enchanteur...

A 2500 m d'altitude, nous longeons les étangs de Ballibierna

Puis nous prenons rapidement de la hauteur jusqu'au col.

Le terrain n'est pas très roulant !

Un regard en arrière depuis le col...

...avant de basculer sur l'autre versant.

Controle du Col de Ballibierna.( 12 h - 1h50 d'avance sur la BH )

Je fais une courte pause et vois Romain arriver à son tour.

Ensuite, descente jusqu'au lac de Llauset que nous longeons.

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Du point de controle de Llauset ( 13h15 - 2h15 d'avance sur la BH ), on remonte sèchement jusqu'au Col d'Anglios où je retrouve Jacques et Manu.

Nous effectuons la descente ensemble. Une pierre se dérobe sous mon pied et je chute lourdement sur le côté gauche.Jhérite d'un rapé sur l'avant bras, et d'un hématome sur les cotes.

Nous poursuivons en descente dans le Val d'Anglios

puis en longeant le ruisseau de Salenques

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Controle de Conangles ( 15h50 - 3 h d'avance sur la BH )

Beaucoup de coureurs font une pause en sous bois auprès d'une source.

Je retrouve mon fan club quelques hectometres plus loin.

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Je fais une pause à l'ombre.

Nous abordons ensuite la montée vers le Port de Vielha.

Manu et Jacques me distancent à nouveau. Je monte à mon rythme en ménageant la monture.

Sur le haut de la montée, je me sens moins bien, peut être atteint par les effets de l'altitude ( ou simplement la fatigue )

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La fin de la descente, d'abord sur piste puis sur route bétonnée, me semble interminable en marchant.J'essaye à plusieurs reprises de courir un peu mais cela réveille instantanément mes douleurs au dos ainsi qu'entre les côtes .

Je suis soulagé quand j'apercois le Parador de Vielha, sur les hauteurs de la ville.

Vielha approche, sans que je sache encore si çà va être pour moi la moitié du chemin ou déja la fin de l'aventure.Romain m'a averti un peu plus tôt par SMS de son abandon à Conangles.

Alors que la salle polyvalente est devant moi, je suis attiré par une musique qui vient de la place.

N'oublions pas que nous sommes ici, en Val d'Aran, en terre occitane !

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Controle de Vielha ( 20h15 - 4h15 d'avance sur la BH )

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Je passe sur la table de massage du Fisiologico, qui trouve en 5 secondes le point de blocage le long de ma colonne vertébrale.

Quelques manipulations plus tard, la douleur a disparu et je retrouve des raisons d'espérer pouvoir finir.

Manu et Jacques quittent la salle pour poursuivre leur route et je me retrouve seul avec mes doutes.

J'ai beaucoup réflechi pendant la descente et j'ai prévu de passer au moins une heure ici, entre temps de repas et repos nécessaire.

Je me change de la tête aux pieds, après avoir lavé mes pieds dans le lavabo des WC.

Je mange calmement ( salade piémontaise, compote ) mais je n'ai pas une grosse faim.La douleur à l'estomac s'estompe un peu.

J'ai d'un coup un flash et décide d'aller sur la place pour chercher des Cocas au distributeur.J''avais pris 3 euros dans mon sac pour éventuellement me payer une bière à la Taverne du Gascon en cas d'abandon,et ce petit trésor me donne droit à 2 bouteilles de 50 cl de Coca.Je les ramène à l'intérieur, faisant des envieux parmi les coureurs présents.

Le Coca me remet l'estomac en place et je compte bien sur la caféine pour m'aider à veiller.

Je prépare calmement mon sac, refait le plein en eau et Blue Power ( 800 ml de chaque ) + une bouteille de Coca.

J"hésite à m'allonger sur un des lits de camp pour une petite heure de sieste mais je renonce.

Mes jambes sont lourdes, mais les douleurs au dos et à l'estomac étant parti, je décide de continuer l'aventure.Personne n'étant prêt dans la salle, c'est seul que je quitte Vielha à 21h30 ( 3h d'avance sur la BH )

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Par bonheur les organisateurs ont fait une entorse aux principe de la course et ont balisé la partie entre Vielha et Artiga de Lin.

Sans cela, je ne sais pas ce qu'il serait advenu... ( j'ai allumé le GPS avec la trace de la course à partir de Vielha mais à certains moments la trace et le balisage ne correspondaient pas;  à ces moments là, j'ai fait confiance au balisage ! )

J'arrive ainsi après une bonne montée à la cabane de Bassa d'Oles

C'est parti pour 3,5  km de montée sur bitume, avec des pourcentages importants ( jusqu'à 17% ), avec des panneaux chaque kilometre pour ruiner le moral.Je monte bien, je rattrape même et double un coureur sur la fin.

Voilà, je termine ce récit et je pars en vacances ! Je reviendrai surement pour corriger deux ou  trois choses et rajouter quelques infos mais l'essentiel est là...( presque 5 heures de "boulot" pour accoucher de ce récit, un petit ultra après l'autre )