Récit de la course : Trail des Crêtes Jour 2 2011, par Berty09

L'auteur : Berty09

La course : Trail des Crêtes Jour 2

Date : 19/6/2011

Lieu : Arabaux (Ariège)

Affichage : 1669 vues

Distance : 33km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Vous me remettrez bien un point de côté?

    

     La nuit n'a pas été bonne. Dérangements gastriques inhabituels, sommeil léger. Pas grave, la motivation est bien là et je suis prêt à affronter cette série d'ascencions sur les crêtes Ariégeoises. Il fait frais en ce dimanche matin. Les nuages ne sont plus trop nombreux mais le vent nous rappelle que nous sommes bien en montagne. Je quitte le chalet et rejoins le lieu du départ 1/2 heure avant pour un petit échauffement.

 

     C'est bizarre, j'ai un gros point de côté alors qu'habituellement ça ne m'arrive qu'en course. Je trottine, accélère, souffle, mais rien n'y fait. Tant pis, ça devrait partir une fois que j'aurais pris un bon rythme de course. Comme la veille, nous sommes une petite quarantaine à prendre le départ. Pour le classement final, pris sur le cumul des deux jours, je peux espérer remonter à la 5ème place si je devance Luciano. Je m'en sens tout à fait capable.

 

     Ca y est, c'est parti sur les pistes herbeuses de la station de ski des Monts d'Olmes. Bien sûr, ça monte d'entrée mais c'est encore de la rigolade comparé à ce qui nous attend. Vu mon point de côté persistant, je reste en retrait et laisse partir Michel qui semble bien motivé. Je ne vois pas Luciano aux avant-postes. Normal, il me marque "à la culotte" et s'est callé dans ma foulée. Je ne suis pas à l'aise du tout et il me tarde que ce foutu point de côté disparaisse.

 

     La course s'est un peu décantée avant d'attaquer la montée du Saint Barthélémy. Je dois me situer vers la 10ème place. Michel est parti devant. Il me distance régulièrement mais je reste encore persuadé que je peux revenir dès que ça ira mieux. Quant à moi, je cours avec un gars et Luciano. C'est moi qui mène le trio puis le troisième larron prend les devants et commence à prendre ses distances. "Laisse filer Berty, tu vas vite le reprendre".

 

     On s'approche du sommet du Saint-Bart. Les jambes sont bonnes pour grimper mais contrairement à la veille, dès qu'il faut relancer, je me sens bridé; les crampes d'estomac ne me lâchent pas. Je ne peux pas apprécier le magnifique panorama qui nous est offert tant mes sensations de course sont mauvaises. Et pourtant, je continue de croire à une amélioration. Cette fois, c'est Luciano qui se fait la malle juste après le sommet. Il dévalle la pente alors que je ne fais que subir.

 

     Bon, Berty, il va falloir te rendre à l'évidence, tu te fais lâcher par tout l' monde, "Tu rames mon petit!". Dur, dur de se l'avouer mais je suis à la ramasse. Les enchainements suivants ne feront que confirmer ce que j'ose enfin m'avouer, il va falloir tenir, serrer les dents et c'est tout...rien d'autre à espérer. Et pourtant, Luciano n'est pas si loin. Je le pointe à 2'30. Et si la forme revenait? Dernier moment d'espoir avant de sentir que c'est de derrière que j'aurais de la visite et même que ça risquais de défiler.

 

     La descente vers l'étang d'Apy aurait dû être belle. Au contraire, j'ai plutôt envie de m'y arrêter de tremper la tête et de retrouver du jus. Pas le choix, j'enchaîne derrière et commence à me faire reprendre par des poursuivants beaucoup plus en jambes. Je finis l'enchainement des crêtes dans un triste état et ne suis pas loin de me sentir mal. Il me reste encore 2 à 3 heures de course et il me faut vite retrouver du moral. Tant pis pour le classement, il faut surtout penser à relier l'arrivée et faire avec les moyens dont je dispose aujourd'hui.

 

     J'arrive enfin sous le Fourcat pour un ravitaillement bienvenu. Les bénévoles annoncent les numéros des concurents. On se croirait au tirage du loto...derrière moi, ça se bouscule au portillon. J'ai la tête des mauvais jours, il va falloir maintenant gérer la longue descente qui va nous ramener en plaine. Heureusement, je l'ai déjà repérée il y a 10 jours et je sais exactement à quoi m'attendre. En attaquant la descente, je me fais doubler par un junior qui dévale la pente. Je mesure encore une fois l'écart avec mes sensations. Je suis mauvais, nul, naze et vieux.

 

     Bon, c'est dit. Maintenant faut rejoindre l'arrivée et qu'on en termine. C'est ce que je vais faire, à l'économie mais sans gros coup de pompe. Je termine 16ème de cette 2ème étape et 8ème sur les deux jours. A l'opposée des sensations de la veille. De plus je garde des questions sans réponses. "Pourquoi de telles crampes d'estomac?" mais aussi, "est-ce que sans ces crampes j'aurais fait beaucoup mieux ou suis-je vraiment limite sur des longues distances". La suite me le dira.

 

     Je souffle enfin, couché sur l'herbe, près de la ligne d'arrivée. Trop déçu pour vraiment en profiter. Et puis comme d'hab, la déception s'estompe petit à petit. Je suis content d'être venu, d'avoir parcouru ces si belles montagnes...je me projette déjà vers mes prochains objectifs. Pourquoi pas la découverte d'un petit triathlon dans quinze jours...à voir?.

3 commentaires

Commentaire de mic31 posté le 22-06-2011 à 14:21:00

Quelle opposition avec mon vécu...C'est sûr que j'étais là en semi touriste pour l ouverture de la course, mais j 'ai apprécié chaque mètre de sentier et chaque superbe point de vue sur nos Pyrénées. J'ai survolé ces crêtes.
Bonne récup et à une prochaine fois, en pleine forme !

Commentaire de hamster posté le 25-06-2011 à 18:42:00

BelleS courseS Berty ! Il t'aura fallu des nerfs pour remonter et reprendre la course depuis la fausse piste du samedi ... de mon côté j'ai réussi à me perdre en prenant à droite après le ravitaillement du 19ème km : des rubalises sur la droite ... le chemin de la veille. Bravo donc pour ta performance, ta persévérance ... et ta clairvoyance !

Commentaire de Francis31 posté le 28-06-2011 à 07:27:00

Bah, c'est vrai que l'on vieillit !!! Mais l'essentiel n'est-il pas de pouvoir s'élancer sur de si beaux défis et surtout de les réaliser pleinement ?
Bonne récup.

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