Récit de la course : Le Bélier 2010, par Belet

L'auteur : Belet

La course : Le Bélier

Date : 29/8/2010

Lieu : La Clusaz (Haute-Savoie)

Affichage : 2590 vues

Distance : 27km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le Belier 2010


   Weekend de fin Aout. Je quitte la vallée encore bien humide de Chamonix et rejoint la Clusaz dès le samedi midi. Au col des Aravis je suis limite dans le brouillard, mais c'est quand même moins pire que ce qu'on s'est pris sur la couane depuis 2 jours. Venu en touriste l'an dernier, et avec malgré tout une relativement bonne perf à la clef, le Belier était pour moi un objectif important pour cette année. Et plus ou moins la fin de ma saison de trail, si tant est qu'elle ai vraiment commencé.


   Après une belle entame début juillet avec le trail du Gd Serre et deux grosses semaines de cumul vélo/cap, la suite de l'été fut beaucoup plus chaotique. Ma préparation ne s'est pas déroulée aussi bien que je l'aurai souhaité, même si je ne dois en prendre qu'à moi même sur ce coup. J'arrive donc moyennement confiant, il me manque beaucoup de volume et de dénivelé, prétentions revues à la baisse. Mais journée plaisir quand même via la présence attendue d'une bonne partie du club de Villemoirieu, quelque soit le résultat.

   L'avantage d'une nuit d’hôtel avec toute la famille, c'est que d'un on est sur place au réveil, et que de toute façon on éteint tôt pour faire dormir les mômes. Les derniers SMS de la CCCbis annoncent l'arrivée de Remy à Cham, je coupe le portable pour une bonne nuit de sommeil. P'tit dej à 8h30, c'est un peu tard et malgré tout ça a du mal à passer. Inconvénient de la nuit d’hôtel, on se lève plus tard et on a pas ses céréales habituelles. Faut faire avec. Il est presque 9h15 quand je pars m'échauffer, comme toujours limite à la bourre. Bon 10mn et ça ira bien. La contracture du début de semaine est encore légèrement sensible, pour dire, mais je sens que ça passera après le départ. Je me place aux avants postes et attends les coups de gong du clocher qui annoncent le départ. Ah oui l'objectif? Bah si je refais le 2h30 de 2009, ça sera déjà bien. Et si je maintiens mon chrono jusqu'au pied de la dernière bosse, je dois pouvoir gagner 5mn vu que j'y avais quand même bien coincé l'an dernier.

  Gong. Les 500 coureurs s'élancent pour 1km de bitume, et j'ai l'impression d'en avoir déjà 200 devant moi. Mais ils sont tous fous ou bien? Moi qui pensais être plus peinard en partant devant, c'est rapé, vais quand même pas me mettre au taquet pour rester devant? Début de côte, puis single, Mickael est juste derrière moi. Je sais qu'aujourd'hui il pourrait bien me mettre à mal, va falloir batailler. On alterne marche et course. Pas grand chose à faire d'autre que de suivre le petit train, sinon dépenser inutilement de l’énergie à passer coute que coute. Toute façon ça me va assez bien, j'suis à l'aise mais dans ce genre de côte je pourrais pas faire grand chose de mieux. Je relance dès le haut et bascule vers le lac, prends quelques mètres d'avance sur Mickael.

   Premier ravito, km3.5 - 25'28, 1mn de gagné. Je met ça sur le compte du départ mieux placé, car j'ai pas l'impression qu'on ai monté franchement plus vite que l'an dernier. On attaque un faux plat sur bitume, et rapidement je coince. Enfin je coince. C'est pas flagrant, mais sur un pourcentage ridicule comme ça je devrais pouvoir dérouler franchement et là ça veut pas. Je suis dans le dur pour juste maintenir le rythme de ceux qui m'entourent, sensations bizarres, estomac moitié en vrac. D'ailleurs Mika revient à mon niveau. D'un autre côté j'avais ressenti la même sensation au même endroit l'an dernier. Descente, tour du lac, je n'arrive plus à distinguer Benjamin et JC qui doivent être déjà loin.

   On remonte vers le 2ème ravito, km7 - 43'27, plus que 30s d'avance, et surtout en forçant alors que j'étais encore en mode cool à cet endroit l'an dernier. Mika semble par contre bien en jambe. Impossible de rester à son niveau, il me distance légèrement. Je m'accroche comme je peux et refait la jonction au gré d'un petit bout de descente. On attaque une longue côte que j'avais un peu zappé, presque 2km500, pas très raide mais usante, toujours en charge. Je ne lâche pas mon lièvre, le garde à une trentaine de mètres en maintenant une petite foulée, mais il me fait la vie dure. Tout seul j'aurai probablement marché de nombreuses fois et perdu pas mal de temps. Au lieu de ça, on arrive au ravito de la mi-course, km13.5 - 1h08'45. Toujours cette minute d'avance, ça me rassure pour les 2h30, la suite est principalement descendante. Pas de pause au ravito, j'ai encore de l'eau dans mon bidon et je profite d'un bout de descente sur bitume faite assez tranquille pour avaler une barre d'amande.

   Deux petits coups de cul ou je suis obligé de marcher, mais arrive à relancer rapidement pour rester au contact. Puis une courte mais sympathique descente technique. Je me lâche un peu, et prend immédiatement une grosse centaine de mètres au groupe de Mika. Je termine la descente juste derrière la 4ème féminine, Sandrine Mottoros. Court faux-plat sur bitume, je la laisse reprendre un peu de marge sans forcer. Mais les sensations commencent à être pas mal. Dans longue et douce descente qui suit, je suis maintenant capable de dérouler assez facilement tout en grappillant du terrain sur mes concurrents. Je pourrais du coup donner un peu plus de train, mais préfère en garder pour la cote de Beauregard qui n'est maintenant plus très loin.

 

    Petite montée sèche au 4ème ravito, km18 - 1h35. Et de 2mn d'avance, je m'y arrête quelques secondes le temps de remplir mon bidon. Je repars sur le même mode et déroule facile jusqu'au pied de Beauregard, avale un gel. Mode j'envoie du gros, ya plus qu'a. 2700m et 300m D+, on a vu pire quand même. Première portion de 800m à 10%, j'essaye de me caler sur une petite foulée. Sandrine me repasse, ainsi que 2 autres coureurs. Pas d'affolage. Puis on prend une tangente à droite pour attaquer le mur. J'ai beau l'avoir fait l'an dernier, ça reste un mur, large chemin forestier de p'tet 200m @ 30% au milieu de la forêt, quand même assez impressionnant. Je vois Sandrine qui court jusqu'à la moitié, chapeau. Je l'attaque direct en marchant, et finalement il passe assez bien, beaucoup mieux que prévu. Je reprend même 2 coureurs soufflants et râlants, ils se sont visiblement pris le mur de face, comme moi l'an dernier.

   Ça me booste bien pour la suite, et dès la portion passée je reprend ma petite foulée. Plus qu'1km500 à 10%, un peu long mais bien régulier. Ravito5, km21 - 1h54. Héhé, 3mn de mieux dans cette partie de la monté. Dans la partie haute, on débouche sur un panorama de rêve, la chaine des Aravis, et via la trouée du col des Aravis, au fond le début de la chaine du Mont Blanc. Enfin en théorie. Ici le ciel est totalement clair, mais au fond le blanc est surtout et encore nuageux. J'arrive à maintenir mon rythme, et double même quelques gars. Je reviens presque sur la féminine avant le sommet, que j'atteins en 2h01, soit -7mn. Grandiose. Et 3 places de gagnées au total dans cette montée, inespéré, j'en avais perdu au moins 10 ou 20 l'an dernier.

   Reste plus qu'à descendre jusqu'à la station. Sur le moment je crois avoir gagné presque 10mn et me dis que les 2h20 sont du coup jouable. Mais j'avais bien descendu, et il faut refaire la même. La première portion est raide mais facile, du gros chemin forestier, ça tape un peu mais ça passe. J'y double et dépose rapidement Sandrine, puis reviens sur d'autres concurrents. Au milieu un coup de cul, je remarque Benjamin qui termine gentiment, je ne vais pas tarder à le rejoindre. Encouragements de la petite famille, ils sont montés en cabines et se font la descente. Malo court quelques dizaines de mètres derrière moi, et même carrément vite je trouve, pour un gamin de 4 ans, il me suivra plus de 50m et j'ai un peu peur que ça se finisse en gros gadin. Ça promet :)

   Puis j'attaque la deuxième portion, la rigolote. Un single dans les bois, totalement pourris de grosses racines, avec options rochers bien lisses, le tout rendu ultra glissant par la météo des derniers jours. J'adore. Après en avoir passé quelques uns, dont Benjamin, devant moi un gus envois du pâtés, c'est rare sur ce genre de terrain. Ou du moins c'est rare qu'on se rattrape quand on descend presque pareil, je me demande ce qu'il fout là. Celui là il va être plus coton de le passer à la régulière, d'autant que je suis obligé de garder un minimum de distance pour appréhender le terrain, il me bouche un peu la vue. Comme il est a fond j'suis pas certain qu'il soit prêt à se pousser de lui même, et puis je vais quand même pas le pousser dans le décors (noooooooon, j'y ai même pas pensé :p).

   Un peu trop à fond d'ailleurs, je me dis qu'il semble un peu en sur-régime, qu'il maitrise pas tout. Ça manque pas, il se prend une première vautre, je pile en vrac pour éviter de lui monter dessus et il se relève. Bon, faut agir, ça va mal finir. Une épingle, je coupe et saute sur le chemin du dessous. Raté, pris trop de temps à la réception, je le gêne un peu et il reste devant. Mal joué, pas malin. Deuxième tentative plus assurée, je profite d'une coupe déjà présente pour le court-circuiter, cette fois c'est bon. C'est pas dans mes habitudes, mais l'idée est de le passer puisque je suis plus rapide, sans lui faire perdre du temps. Ça doit l'énerver, il se prend une deuxième gamelle toujours sans conséquence. Je m'excuserai à l'arrivée en lui expliquant pourquoi je l'ai passé comme ça.

   Bon maintenant que je suis devant, ya plus qu'à lâcher les chevaux. C'est quand même toujours aussi casse goule et les appuis chassent régulièrement, pour pas dire à chaque pas. Zip zoup, p'tits coups de rein de récupération, coups de pieds de stabilisation, qu'est ce qu'on se marre. Zip, ouille, amorce de crampe aux ischios. Zap, heyyyyyyyyyy, mais c'est quoi ce muscle sur le côté du tibia? Allez, tenir jusqu'au bout, je sors des bois pour les derniers 500m de descente sur bitume. Coup d'oeil au chrono, çà va être chaud pour les 2h20. En fait même pas jouable du tout, mais ça empêche pas de finir à fond. Derniers 200m, on remonte légèrement vers l'église, je tente le gros finish, mais c'est festival d'amorces de crampes. Devant derrière, cuisses et mollets, ça attaque de partout. Sympa. Bon ben vais me contenter d'un finish normal.

   Je passe la ligne en 2h21'35, 37ème, presque 9mn de mieux qu'en 2009, entièrement pris sur la seconde partie. Plutôt content, très même, vu les incertitudes au départ. Évidement, ya cette sensation d'avoir un peu coincé sur la première heure. P'tit dej un peu tardif sans doute, associé à un manque d'échauffement, il m'a fallu du temps pour me mettre en route. D'un autre côté, ça me permet de bien finir, je gagne plus de 5mn dans l'ultime montée, et quand même 30s dans la dernière descente. Ça énervera d'ailleurs un peu la 4ème féminine puisque je lui met plus de 3mn dans la descente, et qu'elle aurait fait podium si elle était descendue avec moi. Et puis bon, ca fait un objectif tout trouvé pour l'an prochain, approcher les 2h15 en négociant mieux le départ. Surtout que par dessous tout, on a encore passé un bon après midi en compagnie des autruches, et qu'on va pas se priver de remettre ça en 2011

Resultats:
   Hommes:
1. Billy Burns (V1) - 1 h 49 ' 15 s
2. Ludovic Pellé - 1 h 58 ' 36 s
3. Eric Mazimpaka - 2 h 02 ' 16 s

  Femmes:
1. Stéphanie Duc - 2 h 17 ' 15 s (pos 29)
2. Céline Lafaye - 2 h 20 ' 10 s (pos 33)
3. Karine Marguerettaz - 2 h 22 ' 14 s (pos 41)

Courbes:
Le Belier - 27km - 1100m D+ - 2h21'35 (11.4 km/h)

1 commentaire

Commentaire de lulu posté le 04-02-2011 à 18:46:00

Bravo pour ta course..
Je t'ai aperçu vite faait au départ !!!!!!!!

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