L'auteur : aymeric
La course : La Grand Bô
Date : 27/6/2010
Lieu : Le Grand Bornand (Haute-Savoie)
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Distance : 135km
Objectif : Pas d'objectif
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Le week end du 12-13 fut consacré à la reconnaissance du parcours vélo de l'Alpe d'Huez. Le samedi, montée sèche de l'Alpe d'Huez peu avant le passage des pros sur le Dauphiné. La différence de vitesse est impressionnante. Le lendemain, parcours complet (115kms) et rallongé pour rentrer au gite : 145 kms et 4000m de D+. le moins que l'on puisse dire, c'est que ce parcours laisse des traces.Enfin, le week end du 18-19, gros volume une nouvelle fois. 100kms le samedi, et 150 le dimanche avec cependant un D+ plus raisonnable (autour de 2000m).
Cette cyclosportive n'étant pas un objectif en soi, et rentrant donc dans une préparation plus large, pas de réduction de volume sur cette dernière semaine. Footing le matin et sortie vélo de 60 kms en intensité mercredi, montée du Semnoz jeudi soir (1250m de D+ en 17kms), footing matin et 1h de natation en lac vendredi, et enfin 2h de vélo le matin avec footing de 45 minutes samedi soir.
C'est donc un peu émoussé par ce gros cycle (3 semaines autour de 20h) que je me présente sur la ligne de départ.
Arrivé au Grand Bornand vers 7h, je m'en vais tranquillement chercher mon dossard et rejoindre mon compagnon de club. C'est enfin le temps des derniers préparatifs, gonflage des pneus, et échauffement léger de 7kms. Il fait frais, mais je décide finalement de ne pas m'encombrer de manchettes et d'un coupe vent, au risque de souffrir un peu du froid dans la descente du col de la Croix Fry. De toute façon, ensuite, on va devoir subir les grosses chaleurs...
Le départ est enfin donné à 8h. Je m'élance prudemment, manquant d'habitude pour ce qui est de rouler en peloton. Je reviens progressivement sur mon collègue du club, et nous voici au pied de la Croix Fry, escaladé par le côté "facile". Cette montée, je la ferai à ma main, tranquillement. Au sommet, je bascule avec une centaine de mètres d'avance sur Didier, que ce dernier avalera très rapidement dans les descentes. Je serai d'ailleurs très vite lâché. Il faut vraiment que je fasse des progrès dans ce domaine, je me sens bien trop crispé.
Au prix d'un petit effort, j'accroche un groupe puis je reviens sur Didier dans la voie Romaine avec son passage à 15% sur quelques centaines de mètres. Nous voyons un peloton d'une trentaine d'unités à une quarantaine de secondes. Je me sens suffisamment fort pour faire l'effort, mais Didier coince un peu. Finalement, à force d'être en chasse patates, je décide de faire l'effort seul et je rentre sur le peloton juste avant le col des Fleuries.
Connaissant cette portion, je me dis qu'il me faut absolument accrocher ce groupe pour basculer dans un peloton au sommet. Après, il y a une vallée à traverser où j'espère pouvoir récupérer. Le col des Fleuries, qui n'est pas difficile en soi (autour de 5% de moyenne), est gravi sous une chaleur accablante. le rythme est soutenu, autour de 22 de moyenne, et peu à peu le groupe explose puisque nous ne sommes qu'une dizaine au sommet. Avec le recul, je pense que ce col m'a fait du mal pour la suite...Je me fais violence dans la descente (peu technique) pour rester dans le groupe. Un oeil sur le compteur : 30 de moyenne. De mon point de vue, c'est élevé. Je sais que je me suis laissé griser par la course, mais je me rassure aussi sur ma capacité à faire de l'intensité, alors que le gros de l'entrainement a surtout consisté en du foncier.
Nous arrivons dans la vallée qui nous emmène au pied du Mont Saxonnex, seul "col" inconnu de la journée. Sur le profil, je n'étais pas inquiet. Nous ne montons "qu'à 1000m", mais les % sont tout de même importants (7kms à 7-8% environ). La chaleur me gêne de plus en plus, et les bidons sont très vite vidés. Trop vite...Je sais que c'est le début d'un long calvaire. Très vite, le pied du col de Romme se présente, le juge de paix de ce parcours. Pour l'avoir reconnu il y a un long mois, je sais que ça va être une boucherie. Un mur se dresse devant nous. Je suis sans forces et avance péniblement à 8 de moyenne. Au 2e km, un concurrent abandonne et monte dans une voiture de l'organisation. Gros coup au moral, et une furieuse envie de faire pareil.
Je me fais violence, et continue en me disant que de ne pas lâcher ne pourra que m'aider pour l'Alpe. Enfin le sommet, et un ravitaillement bienvenu. Je fais le plein des bidons, prends 2 carrés de chocolat, et repars rapidement, ne voulant pas couper l'effort.
Au Reposoir, je sais qu'il reste 600m de D+ pour atteindre le haut de la Colombière. Les pentes y sont moins fortes que sur Romme. Je n'avance plus, et je cherche désespérement à retirer du braquet. Je suis déjà en 30*25... ça craint.
Le problème de la Colombière, c'est qu'on voit le sommet de très très très loin. Et les derniers lacets paraissent bien longs. Toujours 7-8 à l'heure, mais à mon grand étonnement, personne ne revient. Je pense que tout le monde souffrait et à l'arrivée, beaucoup ont parait il souffert de crampes.
Finalement, sur le haut, Didier revient à ma hauteur. Je me sens moins seul. La descente finale est parcourue piano. Manque de lucidité évident, je ne veux donc prendre aucun risque. Didier m'attend à l'entrée du Grand Bornand, et nous franchissons la ligne ensemble en 5h53.
J'ai mis énormément de temps à récupérer, et je n'ai pu manger quelque chose que 4h après l'arrivée. Un mélange d'hypoglycémie et de coup de chaleur, sans aucun doute. En revanche, l'hydratation m'a paru suffisante (autour de 6 litres).
Je suis très heureux d'en avoir fini avec ce cycle, et je vais maintenant diminuer progressivement le volume. Avec 4500kms de vélo depuis le 1er janvier, je me sens prêt. Côté course à pied, les 1200 kms devraient convenir. Je vais en revanche accentuer les entrainements en lac (3 fois par semaine) sur les 3 semaines qui viennent.
Prochaine course le 18 juillet au triathlon CD de Thonon les Bains, dernière répétition à J-10 (idéale) avant l'Alpe. Je pense que finalement, je n'irai pas faire la cyclo l'Arvan Villards le 11. Inutile de se griller...
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