L'auteur : Baobab
La course : Marathon du Vignoble d'Alsace
Date : 20/6/2010
Lieu : Molsheim (Bas-Rhin)
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Distance : 42.195km
Objectif : Faire un temps
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Marathon du vignoble d’Alsace
Dimanche 20 Juin 2010
Préparation
Après mon abandon au 44ème kilomètre de la Saintélyon2008, je m’étais promis de ne plus courir de « long » sans préparation spécifique. J’avais alors abordé cette course reliant Saint-Etienne à Lyon (68km) avec pour seul bagage une bonne préparation 10 kilomètres pour un objectif deux semaines précédent la « doyenne de l’ultra ». Une sortie longue de 2h plus tard, et j’avais eu vite fait de parier sur le coup de chance ainsi que les passages sous la ligne d’arrivée au cours des trois éditions précédentes.
Le MVA n’aurait pas dû revêtir autant d’importance dans ma saison 2009-2010, pourtant après une année 2009 chaotique à bien des égards au cours de laquelle je n’avais couru qu’une course sur le deuxième semestre (Corrida de la Saint Sylvestre 2009, Clermont-Ferrand), je me suis décidé à m’aligner sur peu d’événements, mais en le faisant correctement.
Quelques contraintes ont façonné mon plan d’entraînement, et on verra plus tard en quoi elles ont détermniné le chronomètre :
Trois séances par semaine, pas plus, et parfois moins : deux semaines ont comptabilisé deux sorties, et la dernière, une seule.
Sorties près de chez moi, de porte à porte, pour éviter de perdre du temps sur les trajets. J’ai la chance d’avoir accès à des coins agréables à portée de main, mais ceux-ci sont plats comme la main. Quelques kilomètres à vélo me permettraient de gambader sur du relief intéressant, entre vignes et forêts vosgiennes, mais il m’a semblé préférable d’y renoncer, pour des questions de vie de famille.
J’ai débuté ma préparation le jour de mon inscription via le site web de la course. Si mes acquis étaient réels, l’historique de mes blessures depuis des années toujours vierge, je n’avais plus l’habitude de faire du gros kilométrage : à peine une trentaine par semaine, et plus du tout de rando et de vélo. J’avais commencé un peu avant le plan à augmenter le volume pour commencer sur une première semaine à 46km. Les suivantes, hors les 3 semaines de récupération (dont une forcée), ont toutes été entre 44 et 53km.
Quelques chiffres : :12 semaines, 32 séances, 484.35km soit 40km/semaine en moyenne, , 10 sorties longues entre 1h41 et 2h23 (moyenne autour de 2h10), 12 sorties à allure marathon (152.7km).
J’ai couru ma deuxième semaine en terrain vallonné, ce fut ma seule expérience de dénivelé depuis une semaine en été, et encore avant, ma préparation pour la course nature de l’Arbresles en juin 2009.
Semaine type : une endurance lente, toute ou partie, courue pieds nus, 1h environ, une sortie à allure variée (d’abord vma courtes, puis « seuil+ » puis seuil, puis allure 42km) de 1h10 à 1h30, et une sortie longue de 2h10 plus ou moins comprenant une partie d’un bloc à allure marathon (entre 10 et 21km).
Visant 3h30 soit 12km/h, j’ai travaillé à vitesse légèrement supérieure, soit 12.6km, parfois plus, dans le but de me préparer à la difficulté propre à la course du vignoble et ses 250m de D+, ainsi qu’à la chaleur qui, si elle s’annonçait (chose étonnante cette année !) ne manquerait pas de plomber les gambettes.
Matériel
Short, débardeur, Asics 1130 (900km au compteur), sacoche pour les gels, gourde à la main, casquette, montre-chronomètre, carte d’allure en 3h27.
Objectif
Mes 40’20 sur 10km et 1h32 sur semi me permettraient de choisir une préparation en 3h15, 3h20 pourtant le terrain, et plus encore mon manque de volume et de séances, me rappellent à la prudence. Je veux courir certes, mais terminer dignement, et surtout ne pas me préparer un abandon au 32ème.
Je pars donc en début de préparation pour 3h30, pensant secrètement sur la fin de mon plan pouvoir taper dans les 3h25.
Ma stratégie est claire : le premier semi en 1h43, et le second légèrement plus rapide…si possible. Dans mes souvenirs de l’édition 2007, la principale difficulté du parcours se trouve un peu avant le semi avec le relief de Schararbergheim. Le reste se fait tranquillement, en descente à partir du 35ème. 2007 avec son chrono de 3h46 s’était très bien passé, avec une sensation de facilité jusqu’à la ligne d’arrivée, c’est pourquoi je n’ai pas cherché à remettre en question ces souvenirs.
Je choisit une prévision de progression linéaire : 4’54/km, les bossellettes ne vont pas se la ramener, on n’est pas dans les Alpes tout de même : il suffira de se rattraper en descente pardi, suffisait d’y penser !!! Les gens sont stupides de ne pas y penser ! Non ?
L’avant course
Arrivé à Dorlisheim sur le coup des 6h45, je me change, confie mon sac à la consigne, et choisit de faire l’impasse sur l’échauffement, après quelques foulées curieusement fluides et agréables pour une heure si matinale.
Je profite de la présence de l’astra wally que je n’ai pas vu depuis fort longtemps, pour prendre des nouvelles, en donner, échanger nos impressions, jusqu’au départ .
La course
Dorlisheim
Le départ est donné à 7h30, dans une ambiance décontractée, la bonne humeur, et une température idéale (10 degrés).
Comme d'habitude ça bouchonne et il faut faire très attention à ne pas voir rouge, s'engager dans de coûteux zig-zag pour gagner 3 places.
Km 1 5’11
C'est très rare pour moi de rendre acte d'un rythme en dedans sur un premier kilomètre. J'ai pourtant envie de raccrocher à mon plan de route, c'est inutile en soi,mais ça me rassurerait.
Km2 10’06
voilà, j'ai trouvé le tempo, il ne me reste plus qu'à rattraper le secondes perdues.
J'entends une discussion qui retient mon attention : (en parlant de la couleur des maisons alsaciennes) - « tu imagines ces couleurs dans le Limousin? », exactement ce qui m'est venu à l'esprit quand j'ai découvert la région, il y a dix ans (à 2 jours près !!) J'aime beaucoup, et plus encore j'aurais du mal à m'en passer !
Km3, enfin dans les clous
Jusqu'au semi je calculerai désormais mon allure selon la formule : (temps observé+ 5') – 6 secondes.
Nous longeons le vignoble de Dorlisheim sur un joli chemin en faux plat parfois ponctué de courtes sections plus raides.
Je suis sans cesse doublé, mais je me dis que sans doute je reverrai certains de ces coureurs dans les derniers kilomètres.
Le premier ravitaillement préfigure les autres : un gobelet d'eau dès qu'on m'en tend un, deux quartiers d'orange et/ou deux morceaux de banane pour le solide. Je varierai un peu le régime après le 30ème en acceptant quelques gobelets de boisson énergétique ainsi que des morceaux de barre de céréales. Seul le 40ème sera snobé : pas faim, pas soif, et en plus il me reste quelques gels et de l'eau dans mon bidon à main, cadeau de l'organisation.
Mutzig, km6
J'ai trouvé mes jambes depuis un bon moment et l'allure me convient parfaitement. Je goûte à chaque ravitaillement, pas une seule éponge n'est refusée, même si la chaleur est loin d'être accablante. La prudence est de mise, il s'agit de ne pas commettre d'erreur qui pourrait pser lourd sur la fin de course. Mentalement je me prépare pour le départ du marathon, au 30ème kilomètre, puisqu'on s'accorde à dire, à juste titre, que la course ne commence véritablement que 12 kilomètres avant l'arrivée.
Molsheim, Centre Km10 un peu en avance sur l’objectif ; J'avance toujours à 4'45 au kilomètre. Je sais que la partie qui arrive, et jusqu'au 18ème, m'est largement connue : je m'entraîne de temps à autres dans ce coin.
Dachstein, Ergersheim, Wolxheim, Km12-km18, il me semble que je suis dans le bon tempo, mais je soupçonne un découplage entre les marques au sol et les panneaux kilométriques. Les premiers me semblent justes, peut être qu’un farceur a déplacé les secondes. On passe près d'un immense panneau annonçant une vente d'asperges. Je garde l'adresse mais passe mon chemin.
Dahlenheim
Bientôt on empruntera la piste cyclable qui longe la Bruche, véritable poumon vert de l'Ouest strasbourgeois, mais malheureusement menacé parla construction du Grand contournement de l'Ouest de Strasbourg, coûteux sacrifice au dieu Bagnole, et qui permettra a des camions et des bagnoles de traverser des champs, des paysages magnifiques, pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
Km18, les pompiers annoncent la montée, effectivement un mur se dresse devant nous. Je l’avais oublié celui là, la vache il est costaud ! J'hésite quelques secondes avant de dépasser des coureurs plus prudents. La montée ne me gène pas, et ça ne va pas commencer aujourd'hui. D'ailleurs plus vite j'aurai passé la « big bosse du vignoble (en vérité une colline pré-vosgienne), plus tôt je retrouverai un tracé plus plat...du moins c'est ce dont je crois me souvenir. Rapidement la pente s'adoucit, je rayonne intérieurement « ce n'était que ça ». Mon arrogance ne dure pas : voilà que l'on se dirige vers une autre montée, qui en précèderont d'autres, mais adieu le bitume, il faut bientôt chercher ses appuis sur des terrains joueurs : chemins agricoles dont les hautes herbes viennent d'être coupées, chemins défoncés, cailloux. Bref, c'est tout sauf ennuyeux. Malgré tout je double du monde, plus pressé d'en terminer que de gagner quelques improbables places au classement.
A peine passé le premier semi, une bonne descente sur bitume sur laquelle je lâche les chevaux me tape durement dans les pattes, plus précisément derrière le genoux droit. Je connais bien cette douleur, qui ne s'était pas manifestée depuis ma Saintélyon. Elle arrive normalement peu avant l'arrivée d'une course longue distance, aussi je souhaite qu'elle se barre rapidement. Contre toute attente elle s'estompe au bout de quelque minutes pour disparaître complètement. Pourtant la première fraîcheur n'est plus, il va falloir composer avec des muscles des jambes bien malmenés.
Schararbergheim
La partie qui vient a changé depuis la dernière fois puisque Marlenheim nous est inredit par une voie rapide récemment construite. Heureusement on ne la longe que pour peu de temps. Déjà, en face se trouvent les contreforts imposants des Vosges, pour le coup il s'agit vraiment d'un mur qu'heureusement nous éviteront.
La route s'engage à présent sur des petites routes très casses pattes avec leurs innombrables bosses, mais aussi le long de vergers et de vignes, sur bitume parfois, sur chemins très « roots » plus souvent. Je me régale, ça va sans dire, ces lieux sont magnifiques, j'ai l'impression d'être sur une course nature.
Je surveille de plus en plus le kilométrage, ayant hâte de passer le 30ème. Malheureusement j'ai perdu beaucoup de fraîcheur.
Km27 Wangen
J'ai envie de passer à la suite, pas vraiment par assurance mais parce que je sens bien que mes jambes sont en mauvais état. Le rythme est lent, trop lent, et il est bien difficile de relancer quoi que ce soit : les pentes, les chemins peu roulants, tout me pousse à gérer sinon subir, dans l'espoir de circonstances meilleures. Je regarde au loin, et Molsheim me semble si loin : il va falloir encore bien 10km de ces conditions avant de retrouver du bitume bien plat. Les dents serrées, je refuse de gamberger ou de me lancer dans des calculs qui ne seront pas à mon avantage. Il est hors de question de ré-éditer mon expérience de la Saintélyon2008, exclu de marcher pour ne plus pouvoir repartir. Maintenant que je suis arrivé à ce point de la course, je n'ai d'autre choix que de terminer le plus vite possible.
je ne me souviens plus exactement dans quel village c'était, mais j'ai bien aimé le passage dans une cour de ferme viticole, avec le panneau"Visite de la cave". excellentissime. J'ai cru un instant à une erreur de balisage, mais non, le crochet fait bien partie du parcours.
Et bientôt c'est le 30ème, puis longtemps après le 35ème. J'attends encore avant de passer au morceau de bravoure.
Soultz les bains
37ème, j'accélère ?
Il reste 5 kilomètres, et le terrain est devenu plat et très roulant : l 'idéal pour relancer et me mettre au taquet jusqu'à l'arrivée. C'est le moment de rassembler les forces qui me restent. Malheureusement ma foulée est lourdaude, je ne contrôle plus comme sur le premier semi et à part gérer, je me vois mal rattraper certaines minutes perdues. D' une allure de jogging de récupération, je passe bientôt à un rythme d'échauffement optimiste. Je le tiendrai jusqu'à la fin comme un minimum acceptable. Je pense à prévenir tout coup de bambou ou bien toute crampe, en m'hydratant, buvant un gel, avalant deux cachetons de sporténine. Je n'ai envie de rien, c'est juste de l'épargne pour pallier à la difficulté imprévue, celle qui rallonge le chrono de 15mn et qui nourrit de profonds regrets longtemps encore après l'arrivée.
40ème , je lâche les chevaux ?
J'ai certes accéléré mais les effets demeurent très réduits. Je double quelques coureurs à la peine, glissant à chaque fois un petit mot d'encouragement : « doucement mec, tu vas trop vite là, c'est plus de ton âge de faire su sport » ou bien « ça fait quoi d'exploser 10km avant a fin ? Au fait, tu veux que je prévienne les secours? » et mon préféré : « si tes jambes ne te portent plus, cours sur les mains ».
Plus sérieusement je suis moi même bien en difficulté, et contrairement à un mauvais 10km, j'ai encore la caisse, mais la mécanique est grippée, c'est sans espoir : je ne peux pas accélérer ! Concrètement, j'ai les quadriceps occis, les mollets défoncés, et les tendons d'Achille qui me font faire de la bille. Certains à présent d'arriver, je me prépare mentalement à passer la ligne, le plus dignement possible, débarrassé de tout regret.
42ème, c'est parti pour le sprint cosmétique, le finish pour la photo !
Le panneau 42km est là, juste avant un virage à droite, qui mène tout droit au tapis rouge de la zone d'arrivée. Mon lacet droit, dont le double nœud s'est défait au début de la course, a décidé de se mettre au vert : il me faut le relacer, avant de me relancer pour un finish comme je les aime : à fond les ballons. Le long de la zone d'arrivée, une foule se presse contre les barrières de sécurité. C'est assez impressionnant et flatteur pour l'égo. J'en rajoute une couche, je dois être à 16km/h quand je passe enfin sur le tapis de détection : biiiip. 3H38'04 au chrono, voilà qui est dit.
Bilan
Le chrono :
Peu après le semi j'ai su que je n'étais pas en mesure d'honorer le contrat . Le dénivelé, ça se travaille, comme le reste, et j’aurais pu faire x sorties longues de plus, sans travail spécifique en montée et surtout en descente, ça aurait été peine perdue. La difficulté du relief en course n’est pas tant la surchauffe du moteur que les dégâts musculaires occasionnés. Ça me rappelle ma première sortie de fractionnés dans les escaliers de la montée de Soulary (certains verront de quoi je parle) : le lendemain je marchais comme après mon dernier marathon, et 3 jours après j’étais encore tellement cassé des pattes que je ne pouvais pas faire ma séance d’entraînement.
L'erreur tactique principale de ma course aura été de ne pas adapter mon allure au relief, en particulier sur la grosse bosse de la mi-course.
Déçu, un peu. Fier, davantage. J'ai réussi à faire face à un imprévu de taille, en me forçant à conserver l'allure la plus rapide, en dépit d'une foulée de moins en moins souple (ce qui accentue encore les lésions musculaires), et d'un deuxième semi au parcours vallonné et aux terrains exigeants (sentiers agricoles enherbés, sentiers de cailloux, relances...). Sans préparation digne de ce nom, j'aurais eu recours à la marche, peut être pour finir en... beaucoup trop.
Mais déçu, un peu quand même : je m'étais entraîné dur pour un chrono, pas pour un lot de consolation.
Tout ça peut bien avoir un goût de « reviens-z-y », je ne suis pas prêt de repartir sur une préparation marathon en 12semaines, surtout si c'est pour repartir sur un plan à 3 séances hebdomadaires. J'imagine bien la prochaine excuse à une défaillance : trop de vent, trop chaud, trop de monde, un vieux rhume, des chaussures neuves, ou pas assez vieilles. La course à pied devient rapidement exigeante à mesure qu'on cherche à progresser. Le marathon en rajoute une couche avec ses volumes incroyables. Hors quelques exceptions, plus rares qu'on le dit, terminer un 42.195 sans avoir dépassé l'heure de l'apéro requiert beaucoup de kilomètres besogneux, tôt le matin, tard le soir, et donc un sacrifice conséquent de temps. Je ne fais pas partie des exceptions, aussi je commence à entrevoir les limitations auxquelles mon régime sportif me contraindra tôt ou tard.
Question pieds :
Pas d'ampoules, pas de bobos. Je bénéficie de mon travail pieds nus, sans aucun doute. Je m'en suis rendu compte sur les terrains instables, mais aussi en regardant une photo officielle prise peu avant l'arrivée : mon pied se pose sur la plante, pas au talon comme on le voit 9 fois sur 10 sur les magazines spécialisés.
L'organisation
Au risque du parisianisme le plus primaire (ce serait le comble venant d'un auvernalsacien, je dois dire que l'organsation aux petits oignons, pragmatique et attentive aux moindres détails, font de ce marathon une course marquée par la patte alsacienne. C'est peut être un avis capillo-tracté mais le soupçonne qu'il soit plus vrai qu'il n'y paraît.
Le parcours
Entre villages pittoresques dont l'Alsace a le secret, et chemins entre vignes et champs de céréales, le parcours du marathon du vignoble d'Alsace est haut en couleurs, riche, magnifique, généreux. Pas un seul instant j'ai été saisi de lassitude, jamais je ne me suis ennuyé. Dans les moments de doute, j'ai pu me distraire du paysage, notamment avec une vue incroyable sur les Vosges un peu après Traenheim.
L'Alsace est un beau jardin, et ses habitants ont très souvent un soucis de le garder agréable à voir. Je ne saurai que trop conseiller ce marathon .
Les rencontres
Les coureurs. Le groupe est dans l'ensemble à la fête, mais la tranche 3h20/3h40 avec laquelle j'ai couru est tout de même bien concentrée sur l'objectif. D'ailleurs peu de coureurs sont déguisés sous les 3h40, et les quelques perruques, déguisements et maquillages que j'ai croisés ont eu énormément de succès. En arrivant à Soutz j'ai entendu à mon passage un gendarme dire à son collègue : « ah, en voilà un beau ». J'ai cru qu'il se foutait de ma poire, trop cuite j'en conviens, mais j'ai vite compris que j'étais alors talonné par un magnifique coureur déguisé.
Les bénévoles.
Charmants, serviables, de tous âges : un vrai bonheur de les apercevoir de loin, d'attraper au vol le gobelet tendu, de faire honneur à leurs ravitaillements bien garnis, variés, bien présentés. Je les ai remercié des dizaines de fois, sur le parcours, à l'arrivée, à la remise des sacs, ces habitants des villages traversés, ces jeunes qui mettaient une ambiance du tonnerre, ces signaleurs avec leurs autoradios (génial les rythmes latinos dans les vignes de Wangen), ces musiciens et leur groupe de rock, les enfants, assurant leur poste comme des grands, ces aînés se marrant comme des enfants. Un bien beau tableau vous dis-je !!!
Ma famille. J'ai été très touché par l'enthousiasme des miens pour ma participation. Probablement que c'est aussi pour les honorer que j'ai relevé la tête dans les moments difficiles.
La gestion de l'eau sur les ravitaillements.
J'avais pris peur quand les organisateurs avaient annoncé sur le site web de la course que l'eau servie serait uniquement celle du robinet. Comment ça pas de bouteilles ? Mais comment est ce possible. J'avais écrit un mail pour demander des éclaircissements,et argumenter en faveur de formes plus acceptables pour le ravitaillement en eau. Un certain M. Husser m'a répondu un long courrier dans lequel il a confirmé ce point, en me rassurant sur l'attention portée à l'hydratation des coureurs.
Au final, j'ai été enchanté, et je suis persuadé que le recours aux petites bouteilles n'est pas une fatalité, même pour un marathon. Avec des gobelets en carton tendus très souvent, de l'eau sur le stables, de quoi remplir le bidon offert (il s'ouvre très facilement et les bénévoles disposent d'une sorte de pistolet type pompe à essence). Le résultat est clair : je n'ai pas vu de plastique joncher le parcours ni faire déborder les poubelles, c'est aussi une économie substantielle tant budgétaire qu'énergétique.
Après la course
La ligne passée je souffle tranquillement, éberlué par ce que je viens de faire (pensez, terminer un marathon ce n'est pas rien) et par le tour pris par les événements. Je suis fier d'avoir persévéré dans l'effort, malgré une assurance précoce de la nécessité de ré-évaluer l'objectif. J'ai les jambes cuites, archi-cuites, ça faisait très longtemps que je n'avais pas ressenti ces douleurs. Après récupération de la puce de chronométrage, remise d'une médaille autour du cou, je suis bien vite accueilli par ma famille. Une boisson énergétique plus tard, je récupère un t SHIRT, me traîne au retrait des sacs de consigne, à l'intérieur de l'Hôtel de la monnaie, reçoit une bouteille de vin alsacien ( ma récompense préférée). Nous ne traînerons pas, j'ai hâte de rentrer prendre une douche.
Après le repas de midi, je cueille des orties pour faire de la soupe, puis des cerises. Pas le temps de buller ! Nous rentrons tous à Colmar après le repas du soir. J'ai bien mal aux jambes, mais finalement ça passera. Dès mardi je marche nettement mieux, et Jeudi ce n'est plus qu'un souvenir : j'ai envie de rechausser les baskets (ou d'enlever mes chaussettes pour courir pieds nus)mais ce ne sera pas possible ces prochains temps.
Mes projets en course à pied
Je ne pense pas recourir un marathon de sitôt ! L'expérience m'a montré qu'une progression devra passer absolument par un investissement à l'entraînement plus lourd encore. 40Km hebdomadaires, et surtout sans autre activité d'endurance à côté (rando, vélo, …) ne me suffiront pas. Un marathon ne se contente pas d'un entraînement équilibré : il faut du foncier, de la caisse, sans compter. Ce qui m'amène au fait : j'aime le 10km (qui ne m'aime pas) et je pense être plus en mesure de progresser sur cette distance qui, si elle exige un entraînement structuré et souvent difficile, nécessite moins d'heures de pratique...à mon petit niveau bien sûr.
Quoiqu'il en soit, j'ai décidé il y a plusieurs mois de prendre quelques semaines de vacances, puis de reprendre plus ou moins assidument, selon les impératifs de la vie de famille. Celle-ci s'agrandit et je serai plus utile avec les miens que dehors, à fractionner 6km à allure spécifique 10km.
J'envisage un retour à partir de l'hiver prochain avec de quoi faire pour plusieurs saisons !
Merci aux organisateurs, à toutes les petites mains sans lesquelles cette course n'aurait pas été si belle. Merci au public qui nous a encouragé ,par nos prénoms,écrits sur les dossards, bien souvent
Cher lecteur, si tu souhaite commenter mon récit, me faire quelque suggestions, ou encore me demander la recette de la soupe à l'ortie, n'hésite pas : les lignes suivantes sont faites pour toi !
Jeudi 24 Juin 2010
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8 commentaires
Commentaire de LongJohnSilver posté le 24-06-2010 à 22:32:00
Merci pour ton récit. Pour l'entraînement spécifique, j'ai donc retenu les coteaux et les caves pour les descentes :)
Commentaire de astra wally posté le 25-06-2010 à 23:17:00
Salut Vincent !
pour la recette c'est gentil mais je la connais déjà. J'ai été heureux de te revoir même si les retrouvailles ont été écourtées par ma fichue panne de réveil.
Je trouve que ton temps est bon par rapport à la difficulté du parcours mais je peux comprendre que tu t'attendais à un meilleur chrono. J'ai fait un moins bon temps que le tien il y a 2 ans et je m'étais bien préparé pourtant avec en prime des courses vallonées. Pour cette épreuve c'est vraiment un très bon temps que tu a réalisé. Encore bravo à toi et à bientôt.
Laurent
Commentaire de Berty09 posté le 26-06-2010 à 01:54:00
Tu as l'air un peu dur avec ta performance. T'as quand même pas trop trainé à c'que je vois. Pour la suite y'a mille façon de pratiquer la cap et de choisir ses défis. Bonne continuation.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 26-06-2010 à 09:54:00
Bravo pour ta course, le chrono est correct pour un parcours plutôt vallonné et vu ta prépa un peu faible en km. Bonne récup.
Commentaire de Fimbur posté le 26-06-2010 à 18:52:00
Salut Vincent,
ça fait plaisir de lire des nouvelles des exilés en cette belle Alsace.
Bravo pour ta course, bien géré, pas de bobo, une récup rapide.
Manque 8', ok mais c'est mieux que les 3h46 précédent, non ? t'en vois bcp des explosions de record de 15' d'un coup ?
De la CAP avec du plaisir, c'est une belle recette (sans orties celle là)
Fimbur
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 03-07-2010 à 10:39:00
La soupe à l'ortie, je connais et si tu veux te débarrasser de ta belle-mère, songe à l'ortie blanche.
Si je veux courir un marathon avec toi, il faut que je me dépêche car on est actuellement sur les mêmes chronos mais je descends doucement et dans deux ou trois ans, je serai à 3h45 !
Je passe dans ton pays pour la Sainté juste après avoir couru le marathon de la Rochelle. Lutinus semper kamikaze !
Commentaire de c2 posté le 16-08-2010 à 21:09:00
ton chrono est fort respectable car le parcours n'est vraiment pas facile. Sur du roulant tu ferais bien mieux. Et puis résister à toutes ces tentations gastroviniques tout au long du chemin, je ne sais pas comment tu as fait. Chapeau.
Christian
Commentaire de JLW posté le 16-08-2010 à 23:31:00
Je découvre ton récit un peu tardivement ... Mais mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ?
Bravo et surtout merci de ce compte-rendu complet, précis, humble et sincère ce qui en fait tout son charme.
Sur que tu pourrais faire encore mieux avec plus d'entrainement, plus de temps, plus de spécifique, plus de ... et de ... mais c'est déjà super bien sur ce parcours vallonné, certes très agréable mais pas très facile.
A bientôt j'espère en région lyonnaise ou alsacienne.
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