par ploum » 02 Fév 2017, 14:20
Bonjour,
Pour ma part, j'ai eu le plaisir de découvrir Belle ile en 2014 avec le 45 km.
Peu de préparation, mauvaise gestion de l'alimentation j'avais terminé cramé...mais séduit par les paysages et l'ambiance qui règne sur l'ile tout au long du WE.
2016 : j'ai la chance d'être tiré au sort.
Bonne préparation, le but et d'aller au bout sur une distance nouvelle pour moi.
Départ tranquille, avec un lever soleil magique. 1er ravito déjà là, on enchaine pour rejoindre Bangor. La température monte, les chemins aussi ! Ce 2ème ravito quasiment à mi-course fait du bien, je ne me précipite pas et prend le temps de m'alimenter et c'est reparti. A partir de là, je ne connais plus les chemins empruntés. C'est un peu plus roulant jusqu'aux Poulains.
Je décide d'hausser le ton et de changer de rythme afin de "dégourdir" les jambes qui répondent encore bien pour le moment. La remontée des concurrents est encourageante. J'arrive au point d'eau du km51. J'y découvre bcp de coureurs qui ont l'air mal en point. Je décide de ne pas m'attarder car je me sens encore bien. Je continue de profiter de tout ce que peut nous offrir Belle ile, à savoir des criques flamboyantes, des abers interminables, des vues océanes vraiment belles.
Arrivé aux Poulain, ça commence à piquer. Je commence à être bien fatigué et j'ai hâte de retrouver le prochain ravito au km 70 à Sauzon. Heureusement ce charmant village n'est plus très loin et c'est un plaisir de fouler le port et ses terrasses avant de pouvoir se ressourcer pour attaquer la dernière partie.
J'avais lu, vu, entendu que ces derniers 12km pour boucler la boucle et rejoindre Le Palais étaient terribles, les plus durs. Je commence à avoir un peu de mal à m'alimenter, je me force un peu et quitte le ravito en marchant. Je passe l'aber de Sauzon et profite une dernière fois de la vue splendide sur le port, j'attaque désormais la cote Nord.
Le sémaphore signe de proximité de l'arrivée ne me parait pas très loin...quelle erreur. J'ai l'impression de ne pas m'en approcher. Je ne cesse d'enchainer les montées/descentes. La fatigue est bien présente, je parviens à courir sur le plat mais les descentes me font réellement souffrir. J'arrive encore à doubler un peu mais on échange à peine qq mots car nous sommes tous plus ou moins dans le même état. Et ce sémaphore qui ne se rapproche qu'à la vitesse d'un escargot. A un moment je pense reconnaître l'endroit où j'avais séjourné il y a 2 ans. Il ne me resterait donc que 4 km...sauf que j'arrive sur l'endroit en question (le bon celui là) que 35 min plus tard !!!
Ca me remotive, j'arrive enfin au sémaphore. Je discute avec un supporter qui a couru le matin et qui esst du coin, il m'indique les qq difficultés à venir. Son aide m'a été très précieuse car il m'a rassuré sur la proximité de la citadelle que je ne parvenais pas à apercevoir. Qq minutes plus tard au détour d'un virage : les remparts sont là, devant moi. Yes, il ne reste que la traversée de la ville. Quel bonheur, il y a du monde pour nous encourager ça fait vraiment plaisir. Après un petit détour par les venelles du Palais, on arrive sur la dernière ligne droite...toutes les pensées du jour, les sacrifices, les douleurs, défilent. Je suis sur un nuage. Je franchis la ligne en 11h25 très fatigué mais heureux. Je suis rempli de ces sensations que les finishers de trail connaissent bien mais qui sont difficilement descriptibles. Je visais simplement de terminer en prenant du plaisir. Mission accomplie.
Prochaine mission Bretagne Ultra Trail et la barre des 100 km sera franchie !