Est-ce que tu sais que bcp de médecins doivent eux-même payer les tests pour savoir si, lorsqu'on a une angine, il s'agit d'un streptocoque ou non ? Autrement dit pour savoir si on doit prendre des antibios ou non ? On marche sur la tête mais c'est comme ça.
Ton médecin a eu une approche pragmatique et scientifique, c'est cool, ce n'est pas basé sur de l'ésotérisme, toi et ton petit faites partie du % d'intolérants.
Je compatis pour la bière.
Pour le gluten, il me semble que la recherche d'allergies est un peu moins simple, j'avais lu que les anticorps sont plutôt dans les intestins que dans le sang, je ne sais pas si c'est vrai.
Juste une chose, à propos du gluten ou autre. Il revient souvent un argument, par ex chez les adeptes du régime paléo, qui est celui de dire que le blé, sa culture et sa consommation a fait apparition il y a très peu de temps chez l'humain, et qu'on n'aurait jamais eu le temps de s'adapter. Cette idée que l'évolution n'apparait forcément que très très très lentement est tout à fait fausse, bien que colportée par des gens qui n'ont jamais étudié les principes de l'évolution.
L'évolution a l'air globalement lente dans le temps (et elle l'est d'une certaine façon), mais elle ressemble plus en réalité à une courbe sinusoïdale qui monterait (ou descendrait!) pour un trait de phénotype donné, et pas vraiment à une ligne droite. Il y a parfois des changements très rapides, ou en tout cas rapides à l'échelle de la vie sur terre, surtout, lorsque la sélection naturelle est en jeu.
Par exemple, l'adaptation à la consommation du lait, dont on a parlé, n'a pris "que" 5000 ans pour "couvrir" une bonne partie de la population mondiale, c'est soit-disant très court à l'échelle évolutive.
Il y a des exemples encore bien plus extrême à la pelle : par exemple des espèces de lézards ou de poissons sont capables d'évoluer génétiquement très très vite (quelques dizaines d'années voire moins), lorsque leur environnement change brusquement, tout simplement parce que la sélection naturelle, que ce soit un prédateur ou un nouvel environnement alimentaire va purement et simplement supprimer les individus qui ne sont pas les mieux équipés pour survivre. Les autres individus vont prendre le dessus très rapidement.
C'est le cas par exemple de poissons qui peuvent avoir à l'origine deux types de pigmentation, si on les mets dans un milieu où la pigmentation de certains, trop voyante, les expose davantage aux prédateurs, ils vont disparaître au profit des plus discrets.
Pour le gluten, on peut imaginer que la culture du blé a permis des conditions de nutrition moins aléatoires que la cueillette, et on peut tout à fait concevoir qu'à des époques où la sélection naturelle était malheureusement une réalité pour l'homme (heureusement ce n'est plus vraiment le cas), cette consommation de blé a été bénéfique. Les changements physiologiques nécessaires ont très bien pu s'installer génétiquement dans l'intervalle.
Par contre, si on me dit qu'en l'espace de dix ou vingt ans, pendant le règne de l'agriculture intensive, la concentration du gluten a explosé dans de nouvelles variétés mises sur le marché, je ne nie pas que ça puisse avoir un impact !
C'est un peu comme le cannabis, quand on était jeune, il n'était pas trop chargé n'est-ce- pas ? A l'heure actuelle il fait beaucoup plus de mal car enrichi en cannabinoïdes.