par Karllieb » 30 Mars 2007, 13:20
Sur le même sujet, voici un article paru il y a quelques temps sur la mort subite du sportif. En résumé (si je comprend bien tout... ), il y a toujours des facteurs de risques associés à un accident cardio-vasculaire et une pathologie sous-jacente. L'effort, en temps que tel, n'est donc pas le facteur unique de la mort subite.
PARTICULARITÉS DE LA CORONAROPATHIE CHEZ LE
SPORTIF.
J. Machecourt, Service de Cardiologie et Urgences Cardiologiques,
CHU Grenoble, France.
Si le sujet sportif présente un taux d’accident cardio-vasculaire (infarctus du
myocarde ou mort subite) plus bas que le sujet non sportif ou sédentaire, le
risque de survenue d’un accident cardiaque augmente transitoirement au cours
ou au décours immédiat d’un effort sportif. Ces accidents cardiaques du sportif
ont toujours frappé l’esprit, d’autant plus dramatiques qu’ils sont le plus souvent
inauguraux chez un patient en pleine santé jusque-là.
- Fréquence de survenue : l’étiologie coronaire est rare avant 30 ans, parfois
secondaire alors à une atteinte non athéromateuse (pont myocardique sur l’IVA,
dissection coronaire à l’effort, certaines anomalies congénitales). C’est entre 45
et 60 ans que le nombre d’accidents est le plus élevé. On peut estimer que 5 à
6 000 patients font un infarctus du myocarde en France pendant un effort
sportif, 75 000 par an aux États-Unis conduisant à 25 000 décès annuels.
- L’accident coronaire est le plus souvent inaugural mais dans 30 % des cas
environ, on retrouve, souvent rétrospectivement, douleurs thoraciques litigieuses
dans les jours ou semaines précédant l’accident.
- Les circonstances de déclenchement à l’effort : très rarement il s’agit d’un
effort intense et bref chez un sportif de haut niveau. Beaucoup plus souvent
l’infarctus du myocarde ou la mort subite se déclenchent au cours ou au décours
immédiat d’un effort modéré chez un patient insuffisamment entraîné. Le non
respect des règles élémentaires de préparation en pratique sportive est relevé
chez 30 % de ces patients. Un environnement agressif (froid, haute altitude) est
parfois retrouvé.
- Facteurs de risque cardio-vasculaire : dans toutes les études la présence des
facteurs de risque conventionnel est notée, plus souvent le tabagisme actif que la
dyslipidémie ou encore l’hypertension artérielle ou des facteurs héréditaires.
- Caractéristiques cliniques : ces infarctus d’effort se caractérisent par la
fréquence de trouble du rythme ventriculaire parfois léthaux survenant le plus
souvent dans les minutes qui suivent l’arrêt de l’effort (stimulation sympathique
intense suivie d’une réaction vagale importante, hyperventilation favorisant le
spasme post-effort).
- Physiopathologie et données coronarographiques : à la phase aiguë de
l’accident coronaire, une thrombose occlusive de l’artère est le plus souvent
retrouvée à la coronarographie d’urgence.
Cet examen doit être réalisé systématiquement pour tout infarctus ou mort subite récupérée lors du sport après transfert par le SAMU directement en salle de Cardiologie Interventionnelle. Il s’agit
d’un accident de fracture de plaque tout à fait habituelle. Une particularité au
décours d’un accident coronaire est de constater souvent des lésions coronaires
modérées voire minimes sinon des coronaires angiographiquement normales ou
subnormales. L’échographie endocoronaire démontre alors le plus souvent une
fracture localisée sur une plaque d’athérome. Parfois on note l’existence d’un pont myocardique avec en aval présence
d’un thrombus (occlusif ou non).
Au total même si l’environnement de survenue de l’accident est différent, la
maladie coronaire du sportif ne se différencie pas fondamentalement, dans la
majorité des cas, de la maladie coronaire générale, dont elle représente alors
souvent la première manifestation.