par agnès78 » 17 Nov 2006, 07:02
Bonjour
Voila, j'ai été extrèmement surprise, et je dois bien l'avouer un peu peinée, par les propos de Serge Moro (que par ailleurs j'admire) dans ESPRIT TRAIL dans son article psychotrail... Brièvement, en voici quelques passages :
AU BOHNEUR DU TRAIL
[….] " toujours plus long, en nous plus ardu! Il y a un point commun entre les grands aventuriers et les ultra trailers : l'inaptitude au bonheur du simple quotidien, la lutte éperdue de soi et la recherche d'un ailleurs plus heureux, toujours plus loin ! [….] (un petit rappel sur Christophe Lafaille) [….] Les ultra trails fragilisent le corps et déséquilibrent le mental, en procurant des sensations "fortes" qui par contraste font pâlir le simple quotidien. Quand on prépare l'UTMB ou la Diagonale des Fous, c'est une alchimie subtile et souterraine qui travaille en nous. Une envie "d'ailleurs" et "d'autre chose", une envie de défi, de "bouger" son quotidien, de s'offrir une part de rêve tout en se mesurant à soi même, en rêvant d'une meilleure vision de soi par soi au bout du chemin. La motivation est simple à saisir pour de nombreux challengers de ces défis hors du commun : au départ, une routine qui s'installe dans le quotidien, des espoirs d'adolescence explosés dans le vrai de la maturité. Au loin, la grande course à venir, qui s'inscrit comme le rêve permettant, chaque jour qui vient, d'allumer la petit flamme qui illumine et redore la routine quotidienne. Et plus ce projet relève de la démesure et de la débauche d'effort physique à venir, plus il permet de se situer aujourd'hui dans un futur borné par ce rendez-vous de demain avec un autre nous même, plus fort, meilleur, réinventé par l'effort et la victoire sur l'évidence du trop… trop long, trop dur! Pour les autres surement pas pour nous! …..Le spectacle […] (à l'arrivée)… hormi quelques coureurs, préparés avec sérieux et persévérance, qui terminent leur épopée sans trop de tracas, la plupart des conccurents errent "cassés" claudiquant ou allongés sur le sol, fourbus, mais heureux. Au fond de leurs yeux, on devine les affres du combat mené contre l'abandon et la grande joie d'être parvenu au terme de leur rédemption. Ils sont "finishers", ils sont "mieux" et méritent plus d'attention que le commun des mortels. Les lendemains sont parfois difficiles, et pas seulement pour les jambes ou le dos, qui mettront plusieurs mois à se remettre en ordre de marche : le quotidien est de retour, le regard des autres ne s'est pas transcendé, l'exploit, le rêve est à reconquérir…. Et maintenant que l'objectif est passé, après avoir couru 120km de sentiers abrupts, enracinés et pierreux, comment retrouver de l'intérêt pour un simple footing de 40 minutes sur un bout de pelouse? Un exercice pourtant bénéfique à notre santé! [….] Si la santé et l'équilibre de vie au quotidien sont les facteurs d'appréciation de la qualité d'une pratique sportive, l'ultra trail n'en est pas le meilleur modèle ! " SERGE MORO
Qu'en-pensez-Vous???
Quand à moi voici qu'elle a été ma réponse à Serge :
Bonjour Serge,
Par ce mel, je voudrais réagir à l'article "Au bohneur du Trail" de la rubrique Psycho Trail que vous avez écrit. J'ai été assez peinée par les vos propos lorsque vous décrivez ce qui anime le trailer à prendre le départ d'un ultra-trail. Je pense que tout le monde, coureur ou non, trailer ou non, ultra traileur ou non, est en recherche de l'idéal et de la connaissance de soi. Plus ou moins selon les personnes et personnalités. Effectivement, on peut prendre le départ pour se prouver quelque chose mais cela ne signifie pas avoir une meilleure vision de soi pour soi, qui à mon sens revet de l'égoïsme. Je n'aime pas la négation de l'effort soulignée dans votre article. En aucun cas, vous n'évoquez le plaisir de courir dans la nature, librement, et de voir de si beaux paysages tout le long de ces 158km.... Ni l'esprit d'équipe qui reigne particulièrement dans ce type d'épreuves. Ni la relation avec les bénévoles qui est très forte, bien plus que dans une course "normale". Cela me chagrine et je ne suis pas d'accord avec vous.
Personnellement, je ne pense pas que l'on recherche la reconnaissance des autres en prenant le départ d'une telle course. En tout cas, ce n'est pas la raison qui m'a animée lorsque je me suis inscrite à l'UTMB cette année. J'avais juste envie de me faire plaisir dans un cadre exeptionnel et de vivre une aventure humaine, il est vrai, peu commune de par sa nature. Et même si je n'ai pas été au bout, je n'ai vraiment pas été déçue. Je tiens à souligner l'extrème gentillesse des bénévoles, l'enthousiasme des spectateurs présents à toute heure du jour et de la nuit et quelques soient les conditions climatiques. Je tiens également à remercier les secouristes, pisteurs, médecins, masseurs et podologues pour leur bonne humeur et leur altruisme… Pour tout cela, je reprendrai le départ de cette merveilleuse course l'année prochaine sans aucune véléité de la recherche du moi ou de surpassement personnel….mais pour aller au bout de cette aventure afin de profiter au maximum de ses beaux paysages…. Alors, ce que je vous propose, Serge, c'est de partager cette aventure avec moi en 2007 et de voir ce que vous ressentez au fond de vous. Je précise tout de même, que j'adore les courses de montagne et que je suis une grande fan d'Isabelle Guillot…
Je vous remercie
Agnès
Voili, voilou
votre avis m'interesse
Bonne journée
Agnès