par Søren » 28 Sep 2014, 12:22
La sagesse était peut-être de choisir un 10k plutôt qu'un semi, pour être cohérent avec son niveau ou son volume d'entrainement. C'est pas pour te provoquer, eric67, je ne connais rien de tes performances. Je profite juste de ta question, pour palabrer.
Les vieux de la CAP expliquent souvent l'inflation du kilométrage des compétitions, la banalisation et la médiatisation des longues distances (marathon, ultra...). Le peloton qui veut courir sur les mêmes distances que les elites, sans avoir l'entrainement adéquat. Après 3 mois de CAP, le débutant fait un 10km. Après 6 mois un 21k. Après 1 an, un 42.
Sur différentes compétitions dont des semi très populaires, j'ai vu plein d'éclopés qui avaient passé l'arrivée depuis plusieurs heures. Ils marchaient comme des vieillards souffrant de rhumatismes, incapables de descendre des escalier sans rampe à cause de genoux douloureux. Pas la seule fatigue, mais ils était cassés. En discutant, ils m'expliquaient leur entrainement (genre 1 ou 2 petit footing par semaine pour semi).
Pareillement, sur les ultra-trails, plein de mecs sont déjà cramés dès les premiers dénivelés, dès le premier tiers du parcours. Entrainement insuffisant.
Je suis pas différent, je fais les mêmes conneries de rêver trop grand. Je m'esquintais sur 21k, souffrance et tout, complètement démoli à l'arrivée avec ensuite les articulations douloureuses 10 jours. Mais aujourd'hui, alors c'est une distance banale pour moi (et mon entrainement), après laquelle j'ai la forme 2 heures après l'arrivée, je comprends que c'était trop long pour mon corps.
Chacun fait (presque) ce qu'il veut de son corps. Chacun son plaisir, s'il ne nuit pas aux autres. Oui. Mais y'a dans notre pratique, une idéologie du dépassement de soi, l'abnégation des souffrances, la mise en valeur du « finir au mental ». C'est à dire la mise en valeur du dépassement de ses capacités physiques, de l'oubli des signaux d'alerte du corps, pouvant même tolérer les séquelles physiques (courir avec entorse, ampoules, malgré problèmes articulaires, bouffer anti-douleurs, etc).
Le mode "survie", mais pas pour sauver des vies ou trouver sa subsistance : juste pour la satisfaction personnelle. Machine qui passe 2 jours à l'hôpital et 1 mois en fauteuil-roulant après son arrivée du Marathon des Sables, et qui est finalement très fière de sa "réussite". La majorité des récits de course avec cet état d'esprit. L'abandon, un échec.
C'est pas la sagesse du corps, tout ça : c'est la folie du sport.
Grand-Professeur Søren, marabout CAP diplômé ITRA • envoutement cardiaque • gain immédiat de VMA • magie d'hydratation 100% efficace • talisman anti-entorse • patch à podium