Le seuil aérobie , c'est quoi ?
On le détermine idéalement par l'étude du débit ventilatoire (l/mn) qui permet d'observer une première "cassure" lors d'un test d'effort, c'est cette première cassure que l'on nomme le seuil aérobie
pourquoi ce seuil ?
En simplifiant un peu à l’extrême (pardon pour les puriste en physiologie...) cette cassure du débit ventilatoire au cours de l'effort provient d'une augmentation de la production d'acide lactique qui entraîne une augmentation de la production de CO2, stimulant ainsi la ventilation.
Un peu moins schématiquement ce phénomène est due au tamponnement des ions H+ par HCO3- ...
Seuil ventilatoire ou seuil lactique ?
Les puristes auraient raison de me reprocher de ne pas distinguer le seuil ventilatoire du seuil lactique qui ce seuil avec l'intensité" d'exercice pour laquelle la lactatémie s'élève au dessus des valeurs du repos.
Si je m'autorise le rapprochement de ces deux seuils c'est parce que la plupart du temps ils sont très proches et pour une raison évidente :
l'augmentation du volume de CO2 produit par l'organisme est en lien direct à la formation des ions (bicarbonates) destinés précisément à tamponner l'acidose ...
En clair pas d'acidose pas de production augmenté de CO2 ..
A quel niveau de FC se situe donc ce seuil ?
On observe de très importantes variations
cela peut aller de 75% de sa FC max à 87% de sa FCM
ou encore de 55 à 70% de la VO2max
Pourquoi travailler sur cette zone cible du seuil aérobie 1 ?
Pour un compétiteur de longue distance et un traileur en particulier le travail au seuil 1 est essentiel
sur le plan physiologique : on développera les mitochondries
Les mitochondries sont en quelque sorte l’usine des échanges gazeux de nos cellules et donc de nos fibres musculaires (je suis très schématique...)
L'entraînement sur la zone du seuil 1 augmentera de manière tout à fait importante le nombre de mitochondries et leur volume : elles peuvent ainsi tripler voir quadrupler de volume....
Le travail sur le seuil 1 va en particulier permettrent une duplication des mitochondries situées près des capillaires ce qui aura pour conséquence une nette amélioration du potentiel de production en aérobie d’A.T.P ( notre source d’énergie , là encore je simplifie)
L'intérêt de ces effets est loin d'être négligeable car la conséquence sera un gain important du potentiel d’échanges gazeux .
On l’oublie un peu trop vite mais une augmentation de la capacité respiratoire des mitochondries aura des effets sans doute bien plus important sur le potentiel endurant d’un traileur en terme de capacité respiratoire que ce qu’il peut espérer en travaillant de manière acharnée sa consommation maximale d’oxygène !!
le seuil 1 et le développement du système sanguin
Le travail au seuil 1 favorise la circulation sanguine,
Il permet en particulier d'améliorer l' irrigation des fibres musculaires en augmentant le réseau des capillaires
C'est aussi en travaillant sur la zone du seuil 1 que l'on augmente le volume sanguin total tout en diminuant parallèlement la viscosité.
Les effets directs seront de diminuer ainsi les résistances périphériques en augmentant la pression veineuse .... ce qui conduira tout naturellement à une baisse de la stimulation du système orthosympathique ....
Un point tout à fait intéressant pour réduire les effets du stress d'une séance lactique au seuil 2 par exemple .
....d'où l'importance aussi de travailler sur cette zone du seuil 1 lorsque les tests de VFC (intervalle R-R) donne une trop forte dominance de l'activité orthosympatique au détriment du parasympathique
infos sur ces systèmes ortho et parasympathique ici :
http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?f=21&t=24792
Comme d'habitude tout cela est un résumé très court de tout l'intérêt pur un traileur se préparant à un ultra à travailler TRES REGULIEREMENT sur la zone proximale de développement de ce seuil 1 .
Alain