Cette notion de "seuil" est ancienne , elle a au moins 20 ans!cette théorie a été promulguée après des études sur des cyclistes et marathoniens pros
Il s'agissait du déterminer la vitesse à partir de laquelle l'organisme n'arrivait plus a recycler les lactates et passait en zone anaérobie (donc avec déficit d' o2), le taux trouvé était de 4 mmoles de lactates par litre de sang et correspondait a 85-90% VMA.
Travailler à cette vitesse doit améliorer la capacité
a recycler les lactates donc repousser ce fameux seuil.
En pratique , c'est la vitesse sur un 15 km.
Avant de parler de ce seuil tant évoqué dans les écrits sur l’entraînement, il est nécessaire de donner quelques explications rudimentaires sur le fonctionnement de notre organisme lors de la production d’un effort.
Un muscle a besoin de carburant (sucre, graisse) et de comburant (oxygène) pour produire des contractions.
A partir d’une intensité d’effort importante, l’organisme manque d’oxygène pour produire cette force mécanique. Pour maintenir l’intensité de l’effort, il sollicite une autre filière productrice de force et donc de mouvement : la filière anaérobie. La combustion des sucres avec déficit d’oxygène entraîne une production de déchets.
Le principal "déchet" est l’acide lactique.
Néanmoins, l’organisme sait partiellement brûler cette substance en le retransformant d’abord en carburant.
Le seuil anaérobie est tout simplement la limite théorique au-delà de laquelle l’organisme n’est plus capable d’équilibrer le taux d’acide lactique présent à l’intérieur de notre corps.
Longtemps, ce déchet à été considéré comme un poison pour le muscle, limitant la performance. Il semble à présent que les dernières investigations des physiologistes montrent simplement que la présence de cette substance n’est pas la cause de la baisse des performances mais simplement le témoin de la relations durée/intensité de l’effort.
Cette constatation ne remet pas fondamentalement en cause les méthodes d’entraînement
Afin de mieux comprendre ces informations, il est utile de rappeler les divers moyens qu’utilise notre corps pour produire de l’énergie mécanique.
- Anaérobie alactique : utilisation directe du carburant (A.T.P.) stocké au niveau du muscle. Exercice de très forte intensité : temps inférieur à 10 secondes. Sprint, haltérophilie. Pas de création d’acide lactique.
- Anaérobie lactique : utilisation du glycogène comme carburant mais pas d’oxygène comme comburant. Création d’acide lactique et accumulation dans l’organisme de celui-ci. Exercice de moyenne intensité : temps de 15 secondes à 3 minutes. Sprint long 200 à demi-fond.
- Aérobie : utilisation du glycogène et des graisses avec de l’oxygène pour la production d’énergie. Pas d’acide lactique. Exercice de faible intensité : temps de 3 minutes à plusieurs heures. Footing.
Nous rappelons tout de même que le corps est également capable de brûler les protéines afin de produire de l’énergie mais ceci n’intervient que de façon très minime pour la pratique de la course à pied.
Tout n’est pas aussi cartésien que ces trois définitions le laissent entendre. L’organisme effectue en fait un panachage de l’utilisation de ces sources de production d’énergie en fonction de l’intensité de l’effort.
Alors, que devient le travail au seuil anaérobie ?
Le travail dans la zone anaérobie avait pour but de forcer l’organisme à mettre en oeuvre les mécanismes de recyclage de l’acide lactique et d’utiliser au maximum le potentiel aérobie de façon à obliger notre corps à optimiser le potentiel aérobie, c’est-à-dire produire moins de déchet pour le même effort. A présent, il suffit de travailler à des pourcentage de la VMA (voir article) pour rechercher les mêmes effets. D’où nécessité d’évaluer cette VMA et non plus ce fameux seuil.
Sachant que l’on peut progresser en travaillant sur des pourcentages d’intensité de la VMA, il est bien plus facile, fiable et donc juste de laisser de côté ce travail au seuil et de le remplacer par des exercices de "résistance spécifique" ou dit à "vitesses spécifiques".
Les seuils : Anaérobie, Lactique et Ventilatoire
Par Rémi MOUNIER
I) Définition :
Selon Wassermann (1979), le seuil anaérobie est le point auquel survient l'acidose métabolique associée à des modifications des échanges gazeux et pulmonaires lors d'un exercice progressif.
Il y a deux points d'inflexion sur la courbe de la lactatémie :
_ 2 mmol / l
_ 4 mmol / l
Entre ces deux points, il y a la transition aéro-anaérobie.
II) Conception théorique du lien entre les deux seuils :
Accumulation de lactates dans le sang
ê
Diminution du pH ( car il y a une accumulation de protons)
ê
Augmentation de l'influx provenant des chémorécepteurs et se rendant aux centres respiratoires
ê
VE
En même temps :
Il y a une augmentation du CO2 (car il faut tamponner les protons)
ê
Diminution de la capacité du stockage du CO2 ( car la pression partielle en CO2 )
ê
Augmentation de la VCO2
ê
Augmentation de la VE
III) Facteurs pouvant être à la base de l'augmentation non linéaire de la
ventilation et n'ayant aucun lien avec la lactatémie :
Hypoxie locale stimulant les chémorécepteurs
Influx venant des centres supérieurs
Le cas de la maladie de Mac Ardle :
les gens atteint de cette maladie ne peuvent dégrader leur glycogène musculaire, et bien qu'il y ait pas d'augmentation de la lactatémie, il y a une hyperventilation.
Modification de la réponse ventilatoire en fonction de la fréquence de pédalage, du type d'ergomètre, de la position du corps.
Il n'y a pas de changements significatifs pour le seuil ventilatoire selon que le sujet soit
dans des conditions, à des concentrations élevées de lactates ou en état de déplétion
glycogénique (Hughes, 1982).
IV) Variations des seuils en fonction de l'entraînement :
Amélioration du seuil ventilatoire est meilleure par l'entraînement intermittent que par l'entraînement continu, ce n'est pas le cas pour le seuil lactique.
Il y a une plus grande augmentation du seuil lactique que du seuil ventilatoire avec un programme d'entraînement continu :
VE / VO2 augmente avant l'augmentation de la lactatémie lors des tests après entraînement.
Donc les réponses du seuil ventilatoire étaient dues à un autre stimulus autre que le début d'accumulation du lactate sanguin.
Pourtant, Davis (1976) n'a pas trouvé de différence entre l'estimation du seuil anaérobie entre les variables des échanges gazeux et la concentration des lactates sanguins.
Mais, cela vient peut être du protocole, car Anderson et Rhodes trouve une différence significative entre l'apparition du seuil des lactates et du seuil ventilatoire.
De plus, la variable ventilatoire qui semble être la plus pertinente pour détecter le seuil anaérobie est l'équivalent respiratoire de l'O2 (VE / VO2) .
Or, ce rapport n'a aucune relation avec la lactatémie.
En effet, VE / VO2 augmente par l'augmentation de la fréquence respiratoire (FR) car le volume courant (VT) a un plateau près du seuil ventilatoire et que : VE = VT x FR.
V) Seuils et entraînement :
Il faut prendre en compte le seuil anaérobie individuel, car les cinétiques de production et de disparition des lactates sont variables selon les individus.
Il faut savoir la fraction de consommation maximale d'oxygène à partir de laquelle le sportif commence à accumuler de l'acide lactique. C'est la capacité à utiliser un pourcentage élevé de VO2 max sans accumuler les lactates qui est déterminante. En effet, le seuil donne des renseignements sur la capacité aérobie (densité des capillaires, fonction de la myoglobine et des enzymes).
Pour cela il faut faire passer un test incrémental en laboratoire avec prise de lactates. Ce test doit être corrélé avec la FC , donc cela va définir des zones de travail avec des plages de FC en fonction de la lactatémie. Mais ce test doit être fait plusieurs fois dans la saison, car on sait que l'entraînement entre 50 et 100% de VO2 max repousse l'apparition de l'intervention du métabolisme anaérobie, donc du seuil de la vitesse qui lui est corrélée.
Cela nécessite un suivi de l'entraînement (notamment avec le cardiofréquencemètre) car il y a une modification du seuil par la nutrition, par la vitesse du mouvement.
Bibliographie:
P.O.Astrand et Rodahl : Précis de physiologie de l'exercice musculaire.
Billat Véronique : Physiologie et méthodes de l'entraînement.
Christopher E.R.(1993) Relation Ship Between The Lactates and Ventilatory Thresholds During Prolonged Exercice. Sports Medicine 15 (2) : 104-115.
Age 20 30 40 50 60
FCM 205/195 200/190 195/185 190/180 185/175
FCSeuil 180/170 180/170 175/165 175/165 170/160
Frank Zappa interviewer: "So Frank, you have long hair. Does that make you a woman?"
FZ: "You have a wooden leg. Does that make you a table?"