Bonjour ! Bienvenue sur la lettre d'information des Amis de Kikouroù ! | |
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Sommaire
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Assemblée Générale (AG) 2016 de l'association "Les Amis de Kikouroù"L'AG s'est tenue le 12 décembre 2016. Le Compte Rendu est disponible sur le site. La réunion a débuté à 21h10.
Merci à Anyah de s'être occupée du weekend 2015 et pour avoir tenu la page FaceBook en 2016. Nous lui souhaitons succès dans son nouveau projet. Jay, après avoir passé de nombreuses années au sein du CA Kikouroù a lui aussi de nouveaux projets personnels. Il reste très proche de la course à pied avec de très beaux reportages photos. Kikourkool s'était investi en 2015 pour contribuer à la réussite d'ARTPC 2015. Merci donc pour le travail accompli ces dernières années. | |
Adhésions 2017Rappel : Les adhésions à l'association "les Amis de Kikouroù" sont ouvertes depuis le 1er novembre 2016 pour l'année 2017 (jusqu'au 31/12/2017). | |
Calendrier 2017 : c'est parti !Si tu cherches à faire un cadeau original à tous les coureurs et coureuses que tu connais et que tu ne veux pas faire chauffer ta CB en achetant une paire de pompes à chacun, alors n'hésite pas à renseigner le calendrier de ton département ou de ta région. | |
SaintéLyon : une soirée formidable grâce à une famille formidableMathias avait présenté le concept de l'AAB du Flore dans la précédente Lettre d'Info. Ce succès nous le devons à la mobilisation d'une « famille en or » que nous appelons affectueusement les « de Brignais ». Merci donc à cette famille formidable et rendez vous au Flore l'année prochaine. | |
Illustration : un resquilleur qui essaye d'entrer est néanmoins accueilli avec le sourire par Caro et Thomas. | |
Ultra Tour du ValromeyCoup de cœur pour un projet, qui n'est ni une course, ni une simple sortie off : une visite du Valromey, une vallée du Jura méridional située dans le département de l'Ain, initiée par un coureur accompli qui se trouve être un membre discret de Kikourou : Yann du 01. | |
Courir en prisonCe matin de décembre, froid et sec, nous nous garons sur le parking de la centrale pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. Nous sommes quatorze, en tenue de sport. Nous allons courir avec des détenus dans la prison la plus sécurisée de France ! A la grille d'entrée, nous sommes accueillis par David, éducateur pour l'animation sportive au sein de l'établissement. Premier contrôle d'identité, première grille franchie, premiers hauts grillages de l'allée qui conduit aux bâtiments pénitentiaires. Sur ma gauche, vision étonnante de jeux d'enfants dans une petite cour clôturée. Elle est attenante aux Unités de Vie Familiale. Nous pénétrons dans un hall d'accueil. Nous échangeons nos cartes d'identité contre un badge magnétique et un bloc alarme en cas d'agression par un détenu (!). Nous nous délestons de tout ce qui est inutile dans un casier avant de traverser un portique de détection. Certains se mettent en tenue. Le passe nous permet de franchir un tourniquet. Nous quittons cette pièce pour une autre puis une suivante qui débouche à l'air libre (!). C'est là que la prison commence. Grillage, barbelés, clôture électrique, les murs impressionnants par leur hauteur. Une longue allée joliment paysagée nous conduit aux bâtiments pénitentiaires. Aux fenêtres, des barreaux bien sûr mais ceux-ci sont disposés de manière particulière, pas tous parallèles comme il se doit mais certains de guingois. Nous voilà dans un grand hall. Nous prenons un couloir à droite qui distribue différentes pièces aux fonctions administratives. Dans une petite salle, autour d'une table nous avons droit à un café d'accueil avant le briefing avec les deux animateurs sportifs dont ma coach de ma salle de sport, et une surveillante. Les questions fusent. Il faut dire qu'il n'y a pas une semaine où les journaux rapportent des incidents plus ou moins graves entre détenus et surveillants ici ! Cet établissement abrite les longues peines et des individus à la renommée tristement célèbre en France voire dans le monde entier ! Voilà, c'est le moment. Nous nous trouvons maintenant dans un immense hall. A gauche, un portique de détection dernier cri pour les visites au parloir. A droite, trois grandes grilles qui donnent accès aux trois unités où résident les détenus. Pour moi, c'est la 3 avec quelques-uns du groupe dont Allain et Valérie. Là, il ne s'agit plus de franchir des portes blindées, mais de lourdes grilles commandées depuis une pièce sécurisée. Première grille, puis une deuxième, enfin une troisième qui débouche sur la « cour ». Elle est en forme de losange dont deux côtés sont les ailes des bâtiments abritant les cellules, les deux autres sont fermées par une haute enceinte de béton. Une allée conduit au terrain de sport. L'allée comme le terrain sont clôturés par un haut grillage couronné de rouleaux de barbelés. Le terrain a un revêtement herbu synthétique où pourtant de la vraie herbe pousse par touffes ! La gelée de la nuit l'a blanchi. Ce sont plus les dimensions d'un terrain de hand que celles d'un terrain de foot. Des ballons sont coincés dans les barbelés, même une chaussure de sport ! Trois urinoirs sont disposés sur le petit côté près de l'entrée. De nombreux détritus tombés des fenêtres des cellules jonchent le no man's land herbeux entre les murs et le grillage délimitant le terrain de jeu. Beaucoup de celles-ci sont occultées par des serviettes ou des tissus quelconques. D'une cellule, jaillit une puissante musique de heavy metal. Elle nous accompagnera tout le temps de notre périple intérieur. Le terrain est dominé par un haut mirador. Un réseau de filins soutenus par des pylônes est tendu au-dessus de la prison afin d'empêcher toute évasion par la voie des airs ! Deux détenus nous attendent. Nous échangeons une poignée de main. Je n'ai pas d'état d'âme particulier en les saluant. Je ne saurai rien d'eux. D'autres détenus viennent se joindre à nous. Le surveillant nous rappelle les règles : 10 tours de terrain, équivalant à 1 km, rapportent un euro financé par un prestataire de la prison et par les détenus eux-mêmes. Je me défais rapidement de mon pantalon de survêtement et de mon sweat. Nous nous regroupons et c'est parti. Auparavant, nous avions demandé aux détenus dans quel sens ils « tournaient » ; nous tournerons donc dans le sens sénestrogyre. De suite, c'est une bonne allure de footing. J'ai de bonnes sensations et le terrain est agréable à parcourir par sa souplesse. La configuration des lieux rend particulièrement étrange ce footing avec bien sûr le haut grillage couronné de barbelés, mais c'est surtout ce rythme syncopé qu'impose la brièveté des lignes droites à parcourir. Peu à peu, le groupe se disloque. Valérie et un détenu commencent à prendre le large… euh, façon de parler ! Je reste au contact d'un prisonnier. Nous échangeons quelques mots. J'évoque mon passé d'ultra-marathonien, de ce plaisir à courir dans la nature ; lui, de la course comme un moyen de se défouler, de s'évader bien sûr ! Là, dans l'instant, nous sommes dans la même foulée, côte à côte, chacun avec son histoire, à apprécier le plaisir de courir, de ressentir cette impression trouble d'apesanteur entre deux appuis au sol, d'apprécier cette translation rapide et légère dans un espace contraint. Peu à peu, son allure baisse alors que la mienne s'élève. Le groupe de coureurs est maintenant réparti sur tout le circuit. Le soleil commence à illuminer un coin du terrain. Valérie et son compagnon barbu enchainent les tours à bonne allure. Je l'avais déjà rencontré l'an dernier. Ce n'est pas un jeunot, il tient une grande forme; il s'entraine 3 fois par semaine, nous confiera-t-il par la suite. Je revois une autre détenu rencontré également l'an dernier. Il tourne calmement, à son rythme. Certains baissent le régime puis repartent. Allain comme moi trottons un poil en dessous de notre allure marathon. Gégé, après son marathon de la Rochelle de dimanche dernier, s'arrête après avoir ressenti une douleur au mollet. Un grand, bon joueur de tennis à ce qu'il en a été dit, s'est cramé en partant trop vite. Il nous regarde passer en souriant en compagnie des deux surveillants qui se sont placés dans le coin ensoleillé. L'heure arrive, les copains s'arrêtent chacun à leur tour. Des boissons fruitées et des gâteaux sont à disposition. Je continue encore pour une dizaine de tours avec deux autres détenus. Voilà, le contrat est rempli. Le responsable comptabilise le nombre de tours parcourus par chacun. Pour mon compte, j'ai accompli 110 tours, soit à peu plus de 12 km à mon GPS ! Poignées de main, tapes dans le dos et on se dit au revoir. Ce fut un bon moment où le sport a servi de valeur partagée. A nouveau, nous, enfin les coureurs de l'extérieur, franchissons les grilles et les portes pour rejoindre la petite salle pour un petit débriefing avec les moniteurs. Les visages n'affichent plus l'appréhension de tout à l'heure. Tout le monde est détendu. Puis ce sera une photo pour la presse. L'après-midi, les détenus continueront à faire des pompes et à « pousser » de la fonte. L'argent récolté le sera au profit du Téléthon. | |
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