Récit de la course : La Montagn'Hard - 106 km 2019, par shef

L'auteur : shef

La course : La Montagn'Hard - 106 km

Date : 6/7/2019

Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)

Affichage : 2548 vues

Distance : 64km

Objectif : Se défoncer

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MH, coup d'essai

J'avais cette course dans le viseur déjà depuis au moins l'an dernier, notamment je l'avais cochée en prépa de l'Echappée Belle (ratio d+ un peu semblable). Etpuis, l'édition anniversaire annoncée 125k avec je crois 11000D+, j'ai pris peuret je crois que bien m'en a pris.

Cette année, retour au parcours raisonnable. J'hésitais encore, et puis voyant les places partir les unes après les autres, je me suis laissé emporter et j'ai envoyé mon inscription parmi les dernières places. On gère un peu de logistique, notamment le transfer de notre fille à mes beaux-parents qui rentrent d'un périple en camping-car. Je prépare la course assez décontracté par rapport aux autres échéances de même importance (attention à ne pas se laisser emporter par la routine). Je prépare un petit roadbook en 24h. Les 4 dernières semaines n'ont pas été très studieuses en sorties car je n'ai fait que le 40 de l'UCTAM et le 60k du Verdon. Puis repos complet (hormis vélotaf) les 15 derniers jours. Je me présente avec un peu plus de 50kD+ et 1000 bornes au compteur.

Nous prenons la route Vendredi, arrivée à St Nicolas de Véroce en début d'après midi, on pose le California sur un parking au fond du village, puis bullage, récupération du dossard. Les beaux-parents arrivent, la petite est bien contente. Je prépare le sac, repas et en voiture au lit Simone ! Dans la nuit je fais un "cauchemar" de traileur: le départ est donné avant mon réveil, je traîner pour prendre mon petit déj et me préparer, je pars en cata :D

 

Jour de course. Levé à 3h15 (tôt mais il me faut ça pour digérer le petit déj correctement). Ca commence à s'animer sur la ligne de départ. Je fait 2-300m pour me chauffer quand je rejoins le sas déjà bien rempli ! Mince, moi qui voulait partir plutôt à l'avant, je vais déjà en être quitte pour un départ rapide pour me placer. Briefing, discours de départ. L'amtosphère est plutôt détendue, on a l'impression d'avoir à faire à un peloton d'habitués :)

Top départ et comme prévu je pars vite pour remonter. J'apprécie moyen le grand dévers dans le pré, pas très agréable pour les chevilles et les pieds, et puis rapidement ça commence à monter. Ouf. Il y a quelques sections pas trop raides où ça court encore, on remonte les pistes de ski, puis la crète du Joly s'offre enfin à nls regards, très esthétique et assez effilée. Ca promet une belle vue là-haut. Montée à rythme plutôt rapide, ~850m/h, il fait déjà bien chaud.

Le soleil se lève derrière les nuages sur le Mont Blanc donnant des effets de lumière superbes. Je gère mon hydratation au mieux que je peux, je pioche déjà bien dans les flasques, ce qui est plutôt bon signe.

L'arrivée au sommet découvre la vue à 360 sur le Mont Blanc, le Beaufortain, la Vanoise au fond, les Aravis, Fiz, les Aiguilles Rouges. Epoustouflant.

La suite ne l'est pas moins, puisqu'on reste sur le fil de l'arête quelques kilomètres, le sentier est très joueur. Vient la première descente vers le ravito des toilles, d'abord très pentue puis ensuite sur une piste bien large. Je descend déjà "prudemment" de manière à économiser les quadris, et j'ai également dû mal serrer mes chaussures car je tape un peu à l'avant (mais je vais mettre un bon moment avant de le réaliser).

Arrivée au ravito avec la cloche, reçus comme des princes par les bénévoles aux petits soins (ce sera le cas partout), plein de jambon, tomme, noix de cajou salée, liquides, et ça repart, toujours en descente, toujours sur la retenue. On suit ensuite un long flanc sur un sentier plutôt joueur, puis descente à nouveau vers les remontées de ND de la Gorge. Je me fais doubler un paquet de fois par des coureurs bien plus alertes, jusqu'au fond du vallon. J'essaye de bien rester attentif à boire (facile d'oublier en descente et en moindre effort). On rejoint ensuite rapidement le ravitaillement du Pontet (alors que sur la trace je pensais qu'on en aurait pour 2 ou 3 bornes de plat).

Encore une fois, super accueil, ravitos bien achalandés, je prends une soupe de pâtes (brûlante), et c'est reparti le long de la rivière où un peu de fraîcheur est la bienvenue. On descend encore un peu, puis remontée jusqu'à ND, je tiens la course tout du long., et puis zou, le mur ! On monte dans la forêt de mélèzes et il fait bien chaud. Je bois je bois. On sort des mélèzes, toujours aussi chaud. On remonte de grandes pentes herveuses à côté d'un ruisseau bienvenu pour mouiller la casquette. Je reprends quelques uns des coureurs qui m'avaient déposé dans la descente. On fini par arriver en haut, croisant la piste qui rejoint le col du Joly. On voit la tente du Bolchu perdue dans la pampa. La vue est, encore une fois, somptueuse. Le gros travers qui suit pour aller au ravito, nettement moins : j'ai mal au pieds (déjà !) et le dévers est plutôt inconfortable.

Arrivée à la tente, encore de la tomme, encore du liquide. Je m'asseois pour vider les cailloux de mes chaussures, prendre un peu plus de temps pour m'alimenter aussi car mon roadbook indique que le prochain ravito est liquide uniquement (bière :)), et je vois Luca Papi qui arrive à quelques dizaines de mètres. C'est, je pense, le moment où je réalise que j'ai dû en mettre un peu trop depuis le départ pour une course de cette dimension et que la fin risque d'être compliquée. Enfin, il n'est pas temps d'y penser, il faut d'abord rejoindre Tré-la-Tête. Je repars en direction du col de la Fenêtre. On commence à rencontrer pas mal de randonneurs et on s'encourage mutuellement. Le col est superbe, bien tranché dans l'arête, et la descente qui suit un poil plus technique au début. Je resserre un peu mes lacets (mais pas encore assez), et c'est parti. Je souffre encore dans cette descente, je me sens vraiment bloqué: pas de sensations, pieds douloureux, quadris en alerte "jaune"... Je perds à nouveau des places que j'avais patiemment prises à la montée. De plus, ça commence à être la fournaise dans le bas du vallon. On passe à côté d'une grosse cascade, la fraîcheur très localisée donne envie de s'attarder... La montée de Tré la Tête passe encore bien, je bois beaucoup, toujours. L'arrivée au refuge, le Bagnard super accueillant (même si honte à moi je zappe la binouze). Il y a même un peu de solide. Quelques coureurs font la sieste...

Je repars assez rapidement dans l'idée d'en "finir" avec les 60 premiers k et me faire un bonne pause à Bionassay. On descend donc en direction des Contamines. Je ratrappe un coueur qui me dit "Je te donne une info: je viens d'appeller le PC course pour abandonner, j'ai mal au genou. Ils m'ont dit que la course était neutralisée à cause des risques d'orages, et qu'on se rabattait sur le parcours du 60k. T'es le premier à qui je l'annonce alors tu peux profiter pour lâcher les cheveaux !". Ah. Je le dépasse, mais je continue sur le même rythme. Ca turbine à 100 à l'heure dans ma tête: je ne suis clairement pas au mieux, donc ça serait pas plus mal de ne faire que 60, mais en même temps, je suis déçu. Est-ce que l'information est fiable ? (autant demander à un bénévole combien de temps il reste jusq'au prochain ravitaillement). Dans le doute, je reste sur mon allure "normale", de toutes façons je ne peux pas aller plus vite en descente. On rejoint la piste en haut des Contamines, et c'est parti pour la montée à Miage. Effectivement le ciel se couvre, mais sans devenir menaçant pour le moment. Je continue à monter, je commence quand même à sentir la fatigue même dans ce sens (qui est mon sens préféré :)). Il fait lourd, je bois toujours plutôt bien, mais c'est plus laborieux pour le solide, et j'ai épuisé mes pâtes de fruits (j'ai mon stock qui m'attend à Bionassay). Je passe devant un des premiers chalets du Truc qui indique une vente de reblochons d'alpage. Argh ! Si j'étais pas en course, je me ferais plaisir !

Puis c'est la courte redescente aux chalets de Miage. Je me fais doubler par le premier du 60 (le vrai 60). On dirait qu'il est parti depuis 2 kilomètres, impressionnant. Effectivement les bénévoles me confirment qu'on repart sur le 60. Je suis mitigé, déçu et aussi un peu soulagé: la nuit aurait été longue (quoiqu'avec un bon stop à la base vie). On ne saura jamais. Je prends un peu de temps ici, soupe, tomme encore. Je me renseigne sur le profil des derniers 10k, et c'est reparti. Descente plutôt sympa, puis très raide en bas dans le vallon (je me fais bien sûr reprendre à nouveau). Je croise quelqu'un dans le village qui m'explique que maintenant la course est carrément interrompue et ques les gens rentrent en navette. Bon, finalement mon départ un peu trop rapide m'aura peut-être permis au moins de boucler le 60. La dernière montée est raide et fait bien suer, mais elle ne dure pas trop longtemps. Je récupère 1 ou 2 placeset je dis à tout à l'heure dans la descente finale vers Saint Nicolas de Véroce.

En arrivant au village, la famille est là, ça fait plaisir. L'ambiance est toute autre que d'arriver au petit matin, mais bon. Super ambiance après course, bière, les douches tout était impeccable. Nous restons le soir avec le California pour un repas en famille face aux dômes de Miage et l'aiguille de Bionassay, qui achève un week-end en demi-teinte: j'aurais bien aimé boucler pour la préparation UTMB, mais j'ai encore le temps (et surtout une semaine Pyrénnées tout début août pour fignoler). J'ai quand même aussi pris une petite piqûre de rappel: on ne part pas comme un crétin (des Alpes) sur des courses d'envergure.

Il va falloir que je revienne pour la finir, donc. Avec plaisir car le parcours est superbe (dur aussi), les paysages magnifiques, les ravitos et les gens excellents.

Pour la petite histoire du classement atypique de cette édition, j'en termine à la 27è place

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