Récit de la course : Les Crêtes Vosgiennes 2018, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : Les Crêtes Vosgiennes

Date : 19/8/2018

Lieu : Markstein (Haut-Rhin)

Affichage : 1250 vues

Distance : 33km

Matos : Altra Lone Peak 3.5
Maillot WAA Ultra Carrier

Objectif : Faire un temps

1 commentaire

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Des cailloux, des rochers, des cailloux, des rochers

Une course mythique en Alsace et aussi l’une des plus anciennes surtout chez les courses de montage. Les crêtes vosgiennes sont une institution tout comme le Spiridon Club d’Alsace qui organise ici la 43ème édition. C’est donc en toute logique que mes baskets devaient un jour fouler les sentiers de ces sommets mythiques alsaciens.

 

Levé à 6h30 du mat

C’est toute une expédition pour moi et mon épouse de la partie aussi sur ce 33km – 1200D+ pour y participer. 2 heures de voiture la veille, une nuit en camping dans notre Chrysler Grand Voyager aménagé pour l’occasion et un levé à 6h30 du mat pour pouvoir prendre le bus qui nous emmène depuis l’arrivée (au lac blanc) vers le départ (au Markstein).

Le temps est splendide même si quelques nuages rafraîchissent parfois vite l’atmosphère à 1100m d’altitude. On ne passera d’ailleurs jamais en-dessous avec un point culminant à 1342m au Kastelberg. On se réjouit tous les deux car on nous promet une vraie course de montagne et surtout avec le décor qui va avec.

On arrive avec notre bus plus d’une heure en avance, le départ est à 9h30. Il y a du monde, le speakeur annonce pas loin de 1000 coureurs. J’en profite pour repasser à la vidange et commence à me préparer. De la crème anti-friction, un dernier coup de laçage et je ramène mon sac au camion-consigne.

 

Difficile de faire un plan de course

Pas de sac pour moi, juste une gourde à sangle. Il y a des ravitos tous les 5km, ça devrait le faire. Je prévois 4h00 de course voire 3h45 en me basant sur les temps de 2017 de coureurs de mon niveau. On parle d’un parcours plutôt cassant et de pas mal de pierriers. Difficile de faire un plan de course, il faudra improviser au fur et à mesure.

Le départ est donné dans un pré bien large en légère montée. Je suis plutôt vers l’arrière du peloton mais la course sera bien assez longue pour me placer. D’ailleurs la 1ère montée dans une piste de ski fait déjà le tri. Je marche en maitrisant mon souffle alors que certains semble déjà souffrir, on est au km2 !

 

6:30 de moyenne

On rejoint un sentier bien roulant jusqu’au km5 et 1er ravito. Je ne m’arrête pas d’autant plus qu’il y a la queue un peu plus loin pour passer un portique champêtre. Un spectateur nous fait la remarque de regarder le paysage. C’est vrai, à trop regarder par terre on en oublie d’apprécier la vue magnifique qui s’offre à nous dès que l’on est à découvert.

Je gère, dès que mon souffle devient trop court, je lève le pied. Tout va bien, au km10 j’ai du 6:30 de moyenne et suis donc sur une base 3h30. Pourquoi pas ? je suis bien entraîné (trop ?) et j’ai pas mal de volume avec des sorties longues aussi à vélo. 10km facile avec des montées pas trop longues et quasiment pas de marche, je ne voyais pas ça comme ça mais bon …

 

 

Une série de 4 sommets

Pauvre naïf ! A peine passé le ravito du km10, la 1ère vraie montée. La vache, ça grimpe ! Dans un single, les uns derrières les autres, dépassement impossible. Arrivés en haut, on a une vue sur le sommet suivant juste après la prochaine descente. On voit la file colorée des coureurs qui nous indique les difficultés à venir.

Ce sera une série de 4 sommets qui se succéderont immédiatement après une descente. Des descentes très techniques avec des grosses pierres obligeants une attention de tous les instants, pas moyen de dérouler ou de récupérer. J’arrive au km17 après 2h10 au sommet du Hohneck à 1300 et quelques mètres. Je commence à fatiguer et décide de m’attarder un peu au ravito. Ma moyenne est tombée à 7:40 mais je compte sur la suite du profil pour me refaire une santé.

 

Un nouveau chemin de croix

Une bonne descente de quasi 4km avec moyen de dérouler un peu. Un peu mais pas trop, par moment je marche même dans les descentes, je n’ai mal nulle part mais c’est vraiment piégeux. On arrive au col de la Schlucht qui est également le point de départ de la mini-crête. Il y a du monde pour nous encourager mais je commence à me sentir pas bien et à être nauséeux. J’ai même des petits vertiges et il reste 11 km !

Un nouveau chemin de croix débute donc pour moi surtout que la nouvelle montée dans un pierrier est corsée. Direction Le Tanet avec parfois un peu de répit dans une petite descente. Là c’est dur, en haut, un panneau : l’arrivée à 8,5km. 3h10 de course, je m’assoie sur une pierre, il faut que je me repose, pourvu que je puisse me relever. Au moins j’en profite pour regarder le paysage tout en ruminant ma contre-perf’ désormais annoncée.

 

Je vois le lac blanc en contre-bas

Je me relève et repars en petite foulée, je suis épuisé et le terrain est horrible, des cailloux, des cailloux ou plutôt des rochers, des rochers. Je cours/marche à 9:00, les 8km les plus long de ma vie (encore). Je mettrai quasiment 1h20 à les faire. Mon épouse est quelque-part derrière moi et je m’attends à tout moment à la voir me remonter, c’est tout le mal que je lui souhaite. J’espère juste qu’elle ne galère pas autant que moi.

A un moment je vois le lac blanc en contre-bas, il est loin, très loin mais ça me réconforte malgré tout. Parfois je me mets dans les talons d’un coureur, parfois je fais le train pour un autre m’obligeant à garder un petit rythme. Je croise une randonneuse qui me promet une arrivée à 2km, j’ai hâte d’arriver et de me coucher dans l’herbe avec un coca bien frais. On traverse un chemin dans un bois encombré de racines pour déboucher sur un pré.

 

La claque

J’entends au loin le speaker, on y arrive, j’en peux plus ! 4h28 ! Waow la claque ! Je récupère mon maillot finisher jaune fluo moche et me rue vers le ravito où à part de la flotte et du thé même pas sucré on ne propose rien en liquide. Quelle misère ! Je me couche dans l’herbe près de l’arrivée en scrutant le passage de ma belle. Elle arrivera 10 minutes après moi et bien moins éprouvée malgré une chute sans gravité.

Dans tous les cas, nos premiers commentaires allaient unanimement envers les cailloux et rochers. Ok, c’est un trail mais là le plaisir n’y était plus du tout par moment. On n’est peut-être tout simplement pas de taille, n’est pas traileur qui veut ! No pain no gain !

1 commentaire

Commentaire de freddo90 posté le 20-08-2018 à 22:20:55

Ah les Crêtes, une course à part, il faut profiter des paysages jusqu'au col de la Schlurt, et ensuite en avoir garder pour les cailloux du gazon du Faing... ;-)

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